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surdité

Un mois entier seule avec des entendants, c'est dur.
L'effort est constant. On se demande jusqu'où on va pouvoir tenir. La différence est là, inévitable. On a vraiment besoin de voir des sourds J'ai fait l'expérience une fois, en Espagne, avec mes parents. A la fin du mois, c'était l'angoisse, le sentiment d'étouffer. J'avais atteint la dernière limite. Plusieurs mois sans les sourds, seule dans un milieu d'entendants, c'est inimaginable. Je me demande comment je supporterais. Est-ce que je crierais à nouveau comme une mouette? Est-ce que je m'énerverais? Est-ce que je les supplierais de me regarder, de ne pas m'oublier?
Retrouver le monde des sourds, c'est un soulagement. Ne plus faire d'efforts. Ne plus se fatiguer à s'exprimer oralement. Retrouver ses amis, son aisance, les signes qui volent, qui disent sans effort, sans contrainte. Le corps qui bouge, les yeux qui parlent. Les frustrations qui disparaissent d'un seul coup.
Communication velours.

Auteur: Laborit Emmanuelle

Info: Le cri de la mouette

 

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auberge espagnole

Pour s’endormir, il fallait un entraînement que je n’avais pas encore. Ici, on enjambait les dormeurs, on leur rampait dessus, on les utilisait comme supports pour poser des objets en tout genre – assiettes, cendriers, journaux, etc. Le magnétophone, comme trois des douze lampes murales, restait toujours allumé, et à n’importe quelle heure de la nuit, il y avait toujours quelqu’un qui fumait, lisait, buvait du café ou du thé, prenait une douche ou cherchait un slip propre, écoutait de la musique ou, tout simplement, se baladait. Quand on était habitué au couvre-feu des Faisans, instauré à vingt et une heures pétantes, ce nouveau régime n’était pas facile à supporter. Cependant, je faisais de mon mieux pour m’y adapter. Car vivre dans ce groupe méritait bien quelques efforts ; ici, chacun faisait ce qu’il voulait, quand il le voulait, et y consacrait tout le temps qu’il jugeait nécessaire. Il n’y avait même pas d’éducateur.

Auteur: Petrosyan Mariam

Info: La Maison dans laquelle

[ colocation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

écrivaine-sur-écrivain

Nous savons tous très clairement qu'écrire nous sauve. Du moins, tous ceux d'entre nous qui se voient forcés d'assembler des mots afin de pouvoir supporter la peur des nuits et la vacuité des matins.

"On dirait que les écrivains ont perdu le nord, ils écrivent pour se faire connaître, et pas parce qu'ils sont au bord du désespoir " a dit Charles Bukowski dans une phase mémorable. C'est curieux, car Bukowski m'a toujours paru antipathique et ses livres ne me plaisent pas, mais à la lecture de ses lettres et notes biographiques recompilées sous le titre " Sur l'écriture ", j'ai découvert un type catastrophique mais authentique, brillant et attachant. Oui, sans doute qu'il y a des écrivains professionnels qui font des romans comme on fabrique des chaussures, mais ils me semblent peu nombreux. Je dirais que, pour la plupart, que nous soyons bons ou mauvais, l'écriture est un squelette exogène qui nous maintient debout. 

Auteur: Montero Rosa

Info: Le danger de ne pas être folle. Contre la peur. p 138

[ écrire ] [ survie ] [ motivation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

positiver

Les actions de l'Homme n'ont plus cette signification cosmique qu'on leur attribuait à l'époque de l'astronomie ptolémaïque, mais elles restent tout ce qu'il nous est donné de connaître du Bien et du Mal. Il est quelque peu ridicule de rechercher, à l'instar d'Osymandias, roi des rois, la grandeur personnelle si l'on considère que le pouvoir ou la gloire que peut atteindre un être humain est tellement microscopique que cela ne vaut guère même le plus petit effort. En revanche, les buts impersonnels, comme d'essayer de comprendre le monde autant qu'il est possible, de créer du beau ou de contribuer au bonheur humain, ne semblent pas risibles, car c'est ce que nous pouvons faire de mieux. Il est ainsi possible de retirer de la prise de conscience de notre manque d'importance une certaine forme de paix, en sorte qu'il peut devenir moins difficile de profiter de la bonne fortune sans s'en glorifier et de supporter la mauvaise sans désespérer.

Auteur: Russell Bertrand

Info: L'Art de philosopher, trad. Michel Parm entier, p.29, PUL, coll. Zêtêsis, 2005

[ relativiser ] [ humilité ]

 

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lecture

Pour supporter l'épreuve, j'ai apporté quelques classiques. Je suis sous le ciel de Tunisie et je plonge dans les ruelles de Saint-Pétersbourg, qui sont aussi tortueuses que l'âme de Raskolnikov. Pour mémoire, le héros de Crime et Châtiment est un étudiant qui sèche les cours parce qu'il est fauché. Comme il n'y avait pas de McDo au XIXème siècle, il n'a pas de petit boulot non plus. C'est un jeune homme intelligent et exalté, à la mégalomanie fiévreuse.
Son indigence blesse son narcissisme et comme il est cinglé, il décide d'assassiner une vieille usurière méchante pour lui piquer son bas de laine. Il légitime son geste en l'enrobant d'alibis existentiels retors. La justification du crime est un des thèmes du roman. Raskolnikov prépare son sale coup, je suis emporté par la puissance narrative de Dostoïevski et la sono de la piscine crache "Vas-y Francky, c'est bon, vas-y Francky, c'est bon, bon, bon".

Auteur: Blanc-Gras Julien

Info: Touriste

[ musique ] [ tube ] [ littérature ]

 
Mis dans la chaine

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rapports humains

Le seul comportement sûr est donc celui que mentionne Aristote dans le dernier chapitre de son Topica : de ne pas débattre avec la première personne que l’on rencontre, mais seulement avec des connaissances que vous savez posséder suffisamment d’intelligence pour ne pas se déshonorer en disant des absurdités, qui appellent à la raison et pas à une autorité, qui écoutent la raison et s’y plient, et enfin qui écoutent la vérité, reconnaissent avoir tort, même de la bouche d’un adversaire, et suffisamment justes pour supporter avoir eu tort si la vérité était dans l’autre camp. De là, sur cent personnes, à peine une mérite que l’on débatte avec elle. On peut laisser le reste parler autant qu’ils veulent car desipere est juris gentium, et il faut se souvenir de ce que disait Voltaire : "la paix vaut encore mieux que la vérité", et de ce proverbe arabe : "Sur l’arbre du silence pendent les fruits de la paix".

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: L'Art d'avoir toujours raison

[ sagesse ] [ gens raisonnables ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

couvent

Il ne fait pas encore jour. De ma cellule j’entends des voix, et les ritournelles séculaires, offrandes à un ciel latin et banal. Plus tôt dans la nuit, des pas se précipitaient vers l’Eglise. Les matines ! Et pourtant Dieu lui-même assisterait-il à sa propre célébration que je ne descendrais point dans un froid pareil ! Mais, de toute manière, il doit exister, sinon ces sacrifices de créatures de chair, secouant leur paresse pour l’adorer, seraient d’une telle insanité que la raison ne pourrait en supporter la pensée. Les preuves de la théologie sont futiles comparées à ce surmenage qui rend perplexe l’incroyant, et l’oblige à attribuer un sens et une utilité à tant d’efforts. A moins qu’il ne se résigne à une perspective esthétique sur ces insomnies voulues et qu’il ne voie dans la vanité de ces veilles l’aventures la plus gigantesque entreprise vers une Beauté de non-sens et d’effroi… La splendeur d’une prière qui ne s’adresse à personne !

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Précis de décomposition" in Œuvres, éditions Gallimard, 1995, page 703

[ athéisme ] [ absurdité ] [ témoin externe ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pouvoir

Le monde est contrôlé par à peu près six mille individus, soit 0.0001% de la population mondiale. Ce sont eux qui décident des marchés, des tendances, des dépenses, des besoins, des priorités. Bref, ils façonnent le système. Il s'agit de politiciens, certains militaires, et quelques milliardaires essentiellement.
Pour accéder à ces fonctions, il faut beaucoup d'ambition et un amour immodéré du pouvoir, qui permet de supporter les sacrifices nécessaires et la pression démesurée.
Ces deux facteurs sont les moteurs de ceux qui contrôlent le monde.
Des moteurs pervers, car il s'agit de névroses. De déviance de personnalités déséquilibrées d'une certaine manière.
Ainsi le monde est façonné par des déviants puissants.
Comment notre planète ne pourrait-elle pas prendre une trajectoire de destruction ?
Il faut se rendre à l'évidence.
Il n'y a aucune fatalité religieuse.
Rien qu'une logique animale.
Ce sont les êtres les plus agressifs de notre meute qui ont pris les rênes et nous les suivrons aveuglément.
Vers le précipice.

Auteur: Chattam Maxime

Info: La théorie Gaïa

[ oligarchie ] [ cénacle ]

 

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démons intérieurs

Certes, terrible est le sort de ceux que Dieu a destinés à de continuelles rencontres avec les yeux phosphorescents du Mal, et ce n'est pas tant des catholiques que nous voulons parler - leur Mal se trouve, en définitive, uniquement dans l'absence de plaisir -, mais des protestants, par exemple, qui y croient, et tantôt le pendent, tantôt lui coupent la tête, tantôt l'envoient brûler avec mille étincelles sur une très moderne chaise ; terrible est donc le destin de qui est placé par Dieu, ou par sa propre ambition (ceci n'est pas encore clair), en lutte continuelle avec la perversité. Mais as-tu jamais pensé, Lecteur, quel peut être le supplice de la Perversité et de la Méchanceté même, placée dans l'impossibilité, pour des raisons mathématiques, dirons-nous, de lutter avec soi, de fuir de soi, et qui, toujours, le jour et la nuit, doit supporter l'horreur de sa propre présence désespérée - cette présence étant soi-même ? Non, tu n'y as certes pas pensé.

Auteur: Ortese Anna-Maria

Info: In "L'iguane", éd. Gallimard, p. 96-97 - trad. J.N. Schifano

[ religions ] [ haine de soi ] [ adresse au lecteur ] [ 2e personne du singulier ] [ conscience ] [ inévitabilité ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

hommes-par-homme

Mais en vérité, ils avaient été des hommes qui connaissaient la peine, les privations, la violence, la débauche  -  mais ne connaissaient point la peur et n’éprouvaient aucun élan de méchanceté en leur cœur. Des hommes difficiles à diriger, mais faciles à inspirer, des hommes sans voix  -  mais suffisamment virils pour mépriser dans leur cœur les voix sentimentales qui se lamentaient sur la dureté de leur destin. C’était un destin et c’était le leur ; cette capacité de le supporter leur semblait le privilège des élus ! Leur génération vivait muette et indispensable, sans connaître les douceurs de l’affection ou le refuge du foyer  - et mourait libre de la sombre menace d’une tombe froide. Ils étaient les éternels enfants de la mer mystérieuse. Leurs successeurs sont les fils adultes d’une terre insatisfaite. Ils sont moins dépravés mais moins innocents ; moins irrévérencieux mais peut-être aussi moins croyants ; et s’ils ont appris à parler, ils ont aussi appris à gémir. 

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: Le nègre du Narcisse, 1913, trad. Robert d’Humières, éditions Gallimard, coll. L’imaginaire, 2007

[ guerriers ] [ durs au mal ] [ virils ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste