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misère

La vue de ces sans-abris avait jadis suscité en moi un profond sentiment de compassion. Mais cela n'avait pas duré. La maladie de la subjectivité, ou de l'objectivité - je ne sais toujours pas comment l'appeler-, me faisait voir les épreuves de ces gens de tant de points de vue différents qu' au bout du compte leur spectacle n'en était plus qu'un parmi tant d'autres et ce que la vision de ces gens suscitait en moi était désormais d'une nature bien différente. Rien, me disais-je maintenant, ne pouvait plus être rejeté. Ni les saletés qui avaient été jetées puis récupérées dans les poubelles pour être remises en circulation sur les trottoirs de Broadway. Ni ces gens eux-mêmes, des saletés humaines, officiellement rejetées, mais sans endroit spécialement conçu pour les tenir hors de la vue. Les égouts privés et publics étaient pleins, ils débordaient, dégorgeant et remettant en circulation tout ce qui avait été rejeté.

Auteur: Tesich Steve

Info: Karoo

[ USA ] [ clochard ]

 

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insultes

Dans les sources, le blasphème est souvent associé à des déviances telles que l'ivrognerie ou la débauche sexuelle et le champ lexical utilisé est celui de l'animalité. Il sert à déshumaniser ceux qui le profèrent. Prononcés le plus souvent dans les lieux douteux (la taverne, les étuves qui servent de bordel public), les paroles blasphématoires peuvent être suscitées par les vapeurs éthyliques ou une colère excessive. Elles attestent un désordre, une incapacité de l'individu à contrôler son corps, ce qui le rend extrêmement dangereux pour l'ensemble de la société. A Dijon, au début du XVe siècle, une certaine Jehotte la Noire est accusée de maquerellage et de faire régulièrement "noise et débat" au beau milieu de la rue. Un jour, que les voisins lui demandent de faire cesser ces scandales, "elle jure la mort de Dieu et plusieurs autres vilains serments en montrant et détournant son cul devant et contre lesdits voisins". Elle est lourdement condamnée pour cela.

Auteur: Billoré Maïté

Info: Crimes horribles au Moyen Age

[ sacrilège verbal ] [ historique ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

complexe de castration

La petite fille [...] n’a pas à redouter de perdre son pénis, mais elle réagit au fait de n’en pas avoir été pourvue. Dès le début, elle envie le garçon et l’on peut dire que toute son évolution s’effectue sous le signe de cette envie du pénis. Elle s’efforce d’abord vainement de rivaliser avec le garçon, puis avec plus de succès, tente de trouver une compensation à son manque et ses efforts peuvent aboutir à lui faire adopter une attitude féminine normale. Quand, au cours de la phase phallique, elle cherche, comme le petit garçon, à se procurer des sensations voluptueuses en excitant ses organes génitaux, elle ne parvient pas toujours à obtenir une satisfaction suffisante et étend alors à toute sa personne le sentiment d’infériorité qu’a suscité chez elle la possession d’un pénis rabougri. En règle générale, cherchant à fuir tout ce qui lui rappelle la supériorité de son frère ou de ses camarades masculins, elle ne tarde pas à renoncer aux pratiques masturbatoires et se détourne alors tout à fait de la sexualité.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Abrégé de psychanalyse", trad. Anne Berman, Presses Universitaires de France, 1949, page 64

[ enfance ] [ sexuation ] [ complexe d'Œdipe ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

corps-esprit

Je crois sincèrement que beaucoup du mauvais et du bon dans la nature humaine résulte de causes et d’influences purement physiques ; que la valeur et l’ambition sont aussi souvent suscitées par un estomac brouillé que la mauvaise humeur par une dent cariée ; que Socrate, dans le corps de Bonaparte, n’aurait guère pu être Socrate, mais que cette combinaison aurait peut-être pu produire un Timoléon ou un Washington ; et enfin, que ces sages qui s’évertuent à améliorer la nature morale de leur espèce n’atteindront leur but qu’une fois qu’ils auront amélioré la nature physique de leur cheptel. Les esprits forts peuvent opérer sans égard aux penchants dictés par le corps, voire s’en affranchir entièrement ; mais les esprits ordinaires occupent leur corps comme l’eau imprègne l’éponge, uniment diffusés à travers chacune de leurs parties, affectés par les affections qui touchent ces parties, modifiés par leurs modifications, et fusionnés si intimement avec la matrice charnelle que la simple amputation d’une jambe, m’est avis, est susceptible de laisser l’esprit boiteux pour le reste de sa vie.

Auteur: Montgomery Bird Robert

Info: Sheppard Lee, P. 144

[ souffrance ] [ affaiblissante ]

 

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création

Je n'ai pas besoin de dire à mes confrères que je me trouvais maintenant au moment le plus intéressant de la vie d'un auteur: les heures et les jours qui suivirent furent comme une parenthèse de fièvre créatrice et de joie sans mélange. (...) Mais je dois renoncer hélas à faire sentir au lecteur ce que fut mon bonheur: ce sont des joies à ce point immatérielles, évanescentes, que les mots peuvent à peine les décrire. Tapies dans les recoins secrets de l'esprit, accompagnées ou suscitées par d'infinitésimales variations de trame, elles ont pourtant un si grand empire sur l'auteur et peuvent remplir le corps d'un tel bien-être que ni l'appétit ni la vertu, ni l'admiration ou la vanité, ou l'amour, ne peuvent leur être comparés dans l'échelle des bonheurs humains. Les scènes se déroulent avec une évidence si forte devant l'oeil intérieur, les personnages s'avancent sur la scène si humainement, avec une telle puissance et une telle compréhension que le créateur en ces instants a le sentiment d'habiter et de se mouvoir dans les êtres qu'il crée.

Auteur: Stevenson Robert Louis

Info: A propos du Maître de Ballantrae, Essais sur l'art de la fiction

 

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solitude

Encore que la fillette les ignorât, ces pensées, elle habitait en elles, tout comme les algues ignorent la mer et les oiseaux le ciel. Du reste, pas une seule fois elle ne s’était approprié une idée qui lui fut étrangère pour ourdir quelque machination contre la vie. Elle se tenait tranquille, ignorante d’elle-même, tel un pur agrégat de particules mentales, sans la moindre intelligence. En flânant ainsi dans cette forêt de fantaisies funestes qu’elle avait suscitées autour d’elle, elle avait inventé la violence, la torture, le suicide. Avec les incendies et les alluvions, dont elle avait eu vent on ne sait où, elle s’était forgé des extases et des enfants. Elle vivait désormais de ce sexe inconnu qui l’étourdissait. L’odeur capiteuse qui se dégageait d’elle la poussait à entonner des psaumes, on l’eût dite alors environnée d’un nuage d’encense ; elle chantait son propre imaginaire et s’ingéniait à suivre un système très raffiné de sensations qui lui vaudraient d’amères déceptions : sitôt qu’elle y renoncerait, comme il lui arriverait plus tard, on l’obligerait à faire preuve d’une idiotie héroïque.

Auteur: Masino Paola

Info: Dans "La Massaia", page 29

[ mystique ] [ pouilleux ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

évolutionnisme

Comme la controverse autour du livre de Darwin avait suscité l'intérêt du grand public, un débat public fut ouvert, auquel Darwin lui-même n'assista pas. La défense reposait avant tout sur [Thomas Henry] Huxley, tandis que les antiévolutionnistes était conduits par [Richard] Owen et [l'évêque d'Oxford, Samuel] Wilbeforce. Très vite, Huxley croisa le fer avec Owen sur des points techniques, car L'Origine des espèces était un rejet implicite de la classification d'Owen. Toutefois le véritable choc se produisuit avec Wilbeforce. Owen avait donné des directives à Wilbeforce, que celui-ci n'avait paut-être pas saisies, à moins que les instructions données n'aient été inadéquates ; toujours est-il qu'il proféra un certain nombre d'erreurs scientifiques, qu'il couronna d'une question aussi lourde qu'impertinente à l'adresse de Huxley : était-ce du côté de sa famille paternelle ou de sa famille maternelle qu'il avait un singe pour ancêtre? Le public l'ayant pressé de répondre, Huxley commença par corriger avec soin les erreurs scientifiques émises par l'évêque et termina en déclarant que, pour sa part, il préférait être apparenté à un singe plutôt qu'à un homme à l'intelligence éprouvée mais qui faisait usage de son cerveau pour dénaturer la vérité ; cette réplique déchaîna le public déjà survolté.

Auteur: Colin Alistair Ronan

Info: Histoire mondiale des sciences

[ historique ] [ créationnisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

musique

Le solfège et le plain-chant pouvaient seuls réussir aux Roches ; à ces gens superstitieux il fallait les cérémonies de l'église, le chantre au lutrin était pour eux une sorte de personnage, qui venait après le bedeau et M. le curé ; qu'on se figure donc leur contentement. Il ne me restait que six semaines pour enseigner le catéchisme aux grands ; eh bien ! cela suffit. A chaque nouvel examen que nous allions passer tous les jeudis au Chêne-Fendu, M. le curé Bernard s'émerveillait de leurs progrès. Sœur Éléonore n'avait rien obtenu de pareil, il me disait en riant que c'était Dieu qui avait suscité les mauvaises langues contre moi, pour m'envoyer aux Roches, afin de civiliser ce pays ! Et le dernier dimanche avant Pâques il annonça que, ceux du hameau des Roches sachant le mieux leur catéchisme, ce serait Jacques Hutin, le fils du garde, qui réciterait l'acte de foi publiquement à la première communion. Dire la considération dont je fus entouré depuis ce moment par les habitants du hameau serait chose impossible ; c'est à moi qu'ils attribuaient cet honneur unique, extraordinaire. Tout le monde me tirait le chapeau, et les femmes me recevaient toutes avec un sourire agréable, lorsque j'allais dans leur baraque prendre mes repas.

Auteur: Chatrian Alexandre

Info: Histoire d'un sous-maître. Ecrit avec Émile Erckmann, publié sous leur pseudo habituel de "Erckmann-Chatrian"

[ fédératrice ] [ religion ] [ enseignement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

racines

Et je veux croire que sans le sentiment d'étrangeté suscité par ce que, évident ou crypté, tout nom propre contient de fatal ou de favorable, sans cette relation rêveuse que j'ai très tôt entretenue avec eux, je n'aurais sans doute pas noué avec les deux langues dans lesquelles j'ai vu le jour, le français et ce dialecte qu'on appelait patois et qui était un des ultimes rameaux de la langue limousine, le rapport de consanguinité à la fois impossible et heureux par quoi, dépassant tout conflit linguistique, je sortirais de ma condition et du drame dans lequel je ne voyais pas que je m'enfonçais, pour devenir un jour écrivain et tenter, à ma façon, d'empêcher tout un monde de sombrer dans l'oubli ou d'en accompagner la fin, aujourd'hui que le patois est mort et le français à l'agonie - du moins le français savoureux, truffé de régionalismes alertes, arc-bouté sur une syntaxe forte et parfois non dénuée d'élégance, que parlaient les gens des hautes terres et qui leur venait autant des instituteurs et des prêtres que de leur mère et de leur père et du sentiment qu'une langue possède un corps et que ce corps, comme celui des humains, est un objet d'amour et de souffrance, de respect et de haine, la condition du salut et aussi de la perte.

Auteur: Millet Richard

Info: Ma vie parmi les ombres

[ conservation ] [ nostalgie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

visionnaire

Les pièces de Shakespeare sont telles des planètes gravitant autour d'un astre qui serait notre présent, chacune d'elles, tour à tour, s'éloignant puis s'approchant de notre monde et de notre sensibilité. Si l'on veut suivre cette belle image, due à Peter Brook, le ciel shakespearien est, en cette fin d'année, particulièrement encombré. Entre autres pièces à l'affiche, le Festival d'automne propose deux Hamlet, l'un monté par le même Peter Brook, l'autre par l'allemand Peter Zadek qui a confié le rôle-titre à une femme. Quant aux Comédies de Shakespeare, elles viennent d'être rassemblées en deux volumes dans la collection Bouquins-Laffont, complétant ainsi une nouvelle édition bilingue intégrale qui fait autorité. Une conjonction si favorable ne nous met pas pour autant à l'abri des hypothèses farfelues et autres sornettes dont on affuble régulièrement Shakespeare. Après qu'on l'ait taxé d'être un prête-nom (pour Francis Bacon ou même Christopher Marlowe), homosexuel (en raison des ambiguïtés amoureuses qui transparaissent dans ses Sonnets), un astronome, un chef de guerre au service du Comte de Leicester, un espion même, il est suspecté aujourd'hui, par une équipe de chercheurs d'Afrique du Sud, d'avoir fumé du cannabis. Les visions suscitées par la drogue pourraient coïncider avec les sombres images et les puissants délires qui traversent son oeuvre. Fumette or not fumette ? Question bien futile qui n'ébranlera pas la mécanique céleste dont Shakespeare est le génial démiurge.

Auteur: Internet

Info: http://www.magazine-litteraire.com/dossiers/dos_393.htm

[ littérature ]

 

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