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écriture

La plus grande maladresse que puisse commettre un écrivain c'est d'agir en juge, en bourreau,en gardien, en interprète pour son personnage. Plus vous êtes visible derrière votre personnage, plus il s'efface... vous finissez par l'appauvrir, par lui voler sa personnalité et, finalement par le tuer. Mais plus vous vous effacez derrière votre personnage, plus il est vivant... et plus vous lui donnez des chances de vie, plus il devient un personnage vrai et il aura des chances de vous survivre.

Auteur: Visniec Matéi

Info: La machine Tchekhov, P.17

[ recette ]

 
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arbre

Il dit que les bois ornent la terre, apprennent à l'homme à comprendre le beau, et lui inspirent une humeur élevée. Les forêts adoucissent la rigueur du climat. Dans les pays où le climat est doux, on dépense moins de forces pour lutter avec la nature, et l'homme est plus doux, plus tendre. Les hommes de ces pays sont beaux, souples, ils s'émeuvent aisément. Leur parler est élégant, leurs mouvements gracieux. Chez eux fleurissent la science, l'art. Leur philosophie n'est pas morose. Leurs rapports avec les femmes sont pleins de noblesse.

Auteur: Tchekhov Anton Pavlovitch

Info: Oncle Vania

[ femmes-hommes ]

 

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bourgeoisie

IVANOV : Zinaïda Savichna, j'ai une prière à vous faire...
ZINAÏDA SAVICHNA : Que voulez-vous, Nikolaï Alekséïevitch ?
IVANOV : L'échéance de mes billets tombe après-demain ; vous m'obligeriez beaucoup si vous m'accordiez un délai ou me permettiez d'ajouter les intérêts au capital. Je n'ai pour l'instant aucun argent...
ZINAÏDA SAVICHNA : Nikolaï Alekséïevitch, est-ce possible ! Quelle manière est-ce là ? Non, au nom de Dieu, n'y songez pas ! Ne me tourmentez pas, malheureuse que je suis.
IVANOV : Pardon, pardon...
ZINAÏDA SAVICHNA : Oh ! saints du paradis, comme il m'a bouleversée ! Je tremble toute... j'en tremble...

Auteur: Tchekhov Anton Pavlovitch

Info: Ivanov

[ argent ] [ anatocisme ]

 

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éloge

Tchekhov ... méprisait le monde ancien, et il redoutait le monde à venir. La souffrance des habitants de la cerisaie est enjolivée. Une autre souffrance – nue, éreintée, affamée, mais active et agissante –, se transformera en quelque chose de nouveau et de jamais vu, qui surpassera toutes les utopies des premiers socialistes, de Thomas More à Tommaso Campanella. Tout a été pensé et élaboré bien avant Marx. Je pense que dans cent ans, quand la culture humaine aura atteint un niveau inimaginable, on regardera Tchekhov, dans les théâtres, comme le monument sublime d'un monde révolu. Mais ses pièces constituent un pas indispensable vers quelque chose de plus grand et de meilleur…

Auteur: Oulitskaïa Ludmila

Info: L'échelle de Jacob

[ écrivain ] [ littérature ]

 

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contemplation

Legorouchka était couché sur le dos, et les mains derrière la tête, regardait le ciel au-dessus de lui. Il vit s'allumer puis s'éteindre les lueurs du soleil couchant ; les anges gardiens, couvrant l'horizon de leurs ailes d'or s'installaient pour dormir ; la journée s'était écoulée heureusement, une nuit paisible et heureuse s'était faite et ils pouvaient tranquillement rester tranquillement chez eux au ciel... Légorouchka vit le ciel s'obscurcir peu à peu, les ténèbres descendre sur terre, les étoiles s'allumer une à une.

Lorsqu'on regarde longuement un ciel profond, sans en détacher les yeux, on ne sait pourquoi les pensées et l'âme s'unissent en un sentiment de solitude. On commence à se sentir irréparablement seul.

Auteur: Tchekhov Anton Pavlovitch

Info: "La Steppe. Histoire d'un voyage" 1888, trad Vladimir Volkoff, Le Livre de Poche, coll. "libretti , 1995. pp 78-79

[ isolement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

enfance

Le premier souvenir que j'ai et que j'aime à évoquer, c'est l'extraordinaire confiance avec laquelle elle est entrée dans ma maison, s'est laissé soigner par les médecins, et qui a toujours illuminé son petit visage. Parfois, je la voyais assise dans un coin, la joue bandée, toujours occupée à examiner quelque chose avec attention ; qu'elle me vît à ce moment-là, en train d'écrire ou de feuilleter un livre, ou ma femme, en train de vaquer à ses occupations, ou la cuisinière dans sa cuisine, en train d'éplucher des pommes de terre, ou le chien en train de jouer, son regard exprimait invariablement la même pensée : "Tout se qui se fait en ce monde est beau et intelligent. "

Auteur: Tchekhov Anton Pavlovitch

Info: "Une banale histoire", in "Le duel, et autres nouvelles", éd. Folio-Gallimard, p. 256

[ émerveillement ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

routine

Nous entrons tous les trois ; nous commençons par prendre le thé, puis paraissent sur la table deux jeux de cartes, le gros fromage, les fruits et la bouteille de champagne de Crimée que je connais depuis longtemps. Le sujet de nos conversations n'a rien de nouveau, c'est toujours le même que cet hiver. L'université, les étudiants, la littérature, le théâtre en prennent pour leur compte ; la médisance rend l'atmosphère épaisse, irrespirable et ce ne sont plus deux crapauds, comme cet hiver, mais trois qui l'empoisonnent de leur haleine. Outre le rire chaud et velouté et les roulades en cascade pareilles à celles de l'accordéon, la femme de chambre qui nous sert entend encore un ricanement fêlé, pareil à celui d'un général de vaudeville : hé-hé-hé...

Auteur: Tchekhov Anton Pavlovitch

Info: "Une banale histoire", in "Le duel, et autres nouvelles", éd. Folio-Gallimard, p. 303

[ médiocrité ] [ amertume ] [ habitude ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

question

TOUZENBACH : - (...) dans un million d'années la vie restera telle qu'elle a été. La vie ne change pas, elle est constante, suivant ses propres lois, desquelles nous ne pouvons pas nous mêler ou, du moins, que vous ne connaîtrez jamais. Les oiseaux migrateurs, les grues par exemple, volent, volent, et que les pensées qui les pensées qui les traversent soient élevées ou vulgaires, elles voleront toujours, sans jamais savoir pourquoi ni vers où. Elles volent et elles voleront, quels que soient les philosophes qui se seraient nichés parmi elles : qu'ils fassent de la philosophie à leur aise, pourvu qu'elles volent...
MACHA : - Mais quel est le sens de tout ça ?
TOUZENBACH : - Le sens... Voyez, la neige tombe. Quel sens cela a-t-il ?

Auteur: Tchekhov Anton Pavlovitch

Info: Oncle Vania, Les trois Soeurs

[ vie ] [ mystère ] [ dialogue ] [ littérature ]

 

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bonheur

Sans doute l'homme heureux ne se sent-il bien que parce que les malheureux portent leur fardeau en silence, car sans ce silence le bonheur serait impossible. C'est une anesthésie générale. Il faudrait que derrière la porte de chaque homme satisfait, heureux, s'en tînt un autre qui frapperait sans arrêt du marteau pour lui rappeler qu'il existe des malheureux, que, si heureux soit-il, tôt ou tard la vie lui montrera ses griffes, qu'un malheur surviendra - maladie, pauvreté, perte - et que nul ne le verra, ne l'entendra, pas plus que maintenant il ne voit ni n'entend les autres. Mais l'homme au marteau n'existe pas, l'homme heureux vit en paix et les menus soucis de l'existence l'agitent à peine, comme le vent agite le tremble, et tout est bien.

Auteur: Tchekhov Anton Pavlovitch

Info: Les Groseillers

[ tranquillité ] [ égoïsme ]

 

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torture

Si, aux intellectuels de Tchekhov qui passaient leur temps à essayer de deviner ce qu'il adviendrait dans vingt, trente ou quarante ans, on avait répondu que, quarante ans plus tard, dans la Sainte Russie, on torturerait les inculpés pendant l'instruction, on leur comprimerait le crâne à l'aide d'un cercle de fer, on les plongerait dans des baignoires d'acide, on les attacherait nus pour les livrer en pâture aux fourmis ou aux punaises, on leur enfoncerait dans l'anus une baguette à fusil chauffée à blanc sur un réchaud (opération du "marquage secret"), on leur écraserait lentement les organes génitaux sous la semelle des bottes, et, en guise de traitement le plus bénin, on leur infligerait pendant une semaine d'affilée le supplice de l'insomnie et de la soif tout en les battant jusqu'à ce que leur chair ne soit plus qu'une bouillie sanglante, aucune des pièces de Tchekhov ne serait arrivée jusqu'à son dénouement et tous leurs héros auraient pris le chemin de l'asile.

Auteur: Soljenitsyne Alexandre

Info: L'archipel du goulag, tome 1, Seuil, p.78

 

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