Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 246
Temps de recherche: 0.0633s

Gaule

L’esprit français, c’est prendre ses distances avec le réel. Parce que le réel n’est pas ce qui compte vraiment. Prenez Versailles: c’est un palais, c’est une réalité, c’est un roi, c’est le symbole de la monarchie absolue. Mais Versailles, à l’époque de Molière, c’est la cour, c’est aussi une société artificielle, cachée derrière des masques et des paravents. L’esprit français est la clé pour comprendre à la fois la grandeur de la France, son charme fou, et ses difficultés reflétées aujourd’hui d’une certaine façon par la crise des "gilets jaunes". Les "grandes écoles" qui forment l’élite du pays distillent une formation qui dénigre l’apprentissage, le goût de la réalité, les choses simples dans lesquelles se retrouvent les artisans, les paysans, les commerçants. Mon dictionnaire est amoureux. Mon affection et ma tendresse pour le brillantissime esprit français sont infinies. Sauf que le coût de ce dernier est énorme. La société française paie un prix colossal, insupportable, à cette obsession du panache.

Auteur: Arditi Metin

Info: https://www.letemps.ch/, 2 sept. 2011

[ langage ] [ esbroufe ] [ prestige ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

séduction

L'amour se passe presque toujours en conversation. Il n'y a qu'une seule chose d'inépuisable chez un amant, c'est la bonté, la grâce et la délicatesse. Tout sentir, tout deviner, tout prévenir; faire des reproches sans affliger la tendresse; désarmer un présent de tout orgueil; doubler le prix d'un procédé par des formes ingénieuses; mettre de la flatterie dans les actions et non en paroles; se faire entendre plutôt que de saisir vivement; toucher sans frapper; mettre de la caresse dans les regards et jusque dans le son de sa voix; ne jamais embarrasser; amuser sans offenser le goût; toujours chatouiller le coeur; parler à l'âme...Voilà tout ce que les femmes demandent, elles abandonneront les bénéfices de toutes les nuits de Messaline pour vivre avec un être que leur prodiguera ces caresses d'âme dont elles sont si friandes, et qui ne coûtent rien aux hommes, si ce n'est un peu d'attention. Ces lignes renferment la plus grande partie des secrets du lit nuptial.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Physiologie du Mariage p.239

[ recettes ]

 

Commentaires: 0

altruisme

L'argent a été inventé pour que l'homme puisse se dire généreux. Mais généreux de son portefeuille n'est pas généreux de sa personne. Or, sans don de nous-mêmes, il n'y a ni amour ni sexualité possibles. Mais que signifie "nous donner nous-mêmes"?

Il ne s'agit pas d'une métaphore : il est véritablement question ici de donner une partie de nous à l'autre. Donner de l'attention, c'est offrir la lumière de nos yeux, la patience de notre coeur, l'intelligence de notre concentration. Donner de la tendresse, c'est diffuser le charme de nos sourires, la caresse de nos mains, la soie de nos mots, la chaleur de notre affection. Donner du plaisir, c'est répandre notre sueur, notre frénésie créative, notre empathie.

Il y a ainsi, dans le don de soi, une absence de calcul (" donner sans compter ") et un oubli de soi-même (" s'abandonner ") qui ont partie liée à la spontanéité et à une sorte de surabondance de soi... (...)

Auteur: Cespedes Vincent

Info: L'homme expliqué aux femmes : L'avenir de la masculinité

[ dévouement ] [ oubli de soi ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

pédagogie

Les traités d'éducation conseillent toujours de ne pas "gâter" les enfants par trop d'amour et de délicatesse (ce qu'ils appellent "l'amour mièvre"), mais au contraire de les endurcir pour les préparer dès le départ à la vraie vie. Les psychanalystes l'expriment différemment en disant qu'il faut "préparer l'enfant à supporter les frustrations", comme si un enfant ne pouvait pas l'apprendre tout seul dans l'existence. En fait, c'est exactement l'inverse : un enfant qui à reçu une véritable affection arrivera mieux à s'en passer, une fois adulte, que quelqu'un qui n'en a jamais bénéficié. Lorsqu'une personne est "avide" d'affection, c'est donc toujours le signe qu'elle cherche quelque chose qu'elle n'a jamais eu et non qu'elle ne veut pas renoncer à quelque chose qu'elle a eu en trop grande abondance dans son enfance.
Quelque chose peut de l'extérieur paraître une faveur sans en être une. Un enfant peut être comblé de nourriture, de jouets, de soins sans pour autant avoir jamais été reconnu et respecté pour ce qu'il était.

Auteur: Miller Alice

Info: C'est pour ton bien, p. 215

[ tendresse ]

 

Commentaires: 0

condition humaine

Je ressentis soudain quelque chose comme de la tendresse pour cet homme, cette tendresse que l'on ressent pour la commune médiocrité de l'humanité, pour le quotidien banal du chef de famille qui se rend à son travail, pour son humble et joyeux foyer, pour les petites joies et petites misères dont se compose forcément son existence, pour son innocence à vivre sans analyser -bref, pour le naturel tout animal de ce dos habillé. [...]



Or, le dos de cet homme dort. Cet être qui marche devant moi, d'un pas égal au mien, dort intégralement. Il marche, inconscient. Il vit, inconscient. Il dort, parce que nous dormons tous. La vie tout entière est sommeil. Nul ne sait ce qu'il fait, nul ne sait ce qu'il veut, nul ne sait ce qu'il sait. Nous dormons la vie, éternels enfants du Destin. C'est pourquoi je ressens, si je pense avec cette sensation, une tendresse immense et informe pour cette humanité infantile, pour cette vie sociale endormie, pour tous et pour tout.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info:

[ vanité ] [ compassion ] [ ignorance ] [ fraternité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

temporel-éternel

Mais ce monde, la foi de Luther le domine. Elle en use à la façon d’Abraham qui avait femmes, enfants, domestiques, le tout comme s’il n’avait rien ; car il savait, le patriarche, que des richesses spirituelles seules se tire une vraie jouissance. Vivre dans le monde, oui. User des biens qu’il nous offre, librement, honnêtement, en toute tranquillité d’âme : oui encore. Joie des sens et du cœur ; plaisirs et affections de la nature : un verre de vieux vin ensoleillé, les grâces bondissantes et flexibles d’un jeune animal, l’éclat profond d’un regard vivant, le col d’une femme ployée sous un baiser, la tendresse bavarde et spontanée d’un enfant : dans ces trésors qu’un Dieu prodigue met à sa portée, que le chrétien puise à discrétion, sans remords. Qu’il use des dons du Père en toute sérénité. Mais qu’il soit prêt, toujours, à s’en détacher. Qu’au moment de se les approprier, il sache y renoncer intérieurement. Qu’il voie en eux ce qu’ils sont réellement : les accessoires d’un théâtre aménagé par Dieu, spécialement, pour que l’homme puisse y éprouver sa foi.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 110-111

[ non-attachement ] [ spectateur ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-femmes

Il suffit de poser la main sur la nuque ou le cou des femmes avec la tendresse d’un hypnotiseur et elles renversent la tête en arrière comme des chevaux, découvrent leurs dents et mouillent à tel point que de l’écume jaillit par tous leurs orifices. Nul ne les voit rêvasser à leurs amours défuntes. Mais tout le monde les voit aspirer à un nouvel amour que voici déjà. Quelle chance que j’aie tout de même pris la voiture. Ô voiture japonaise de classe moyenne et de couleur claire que l’on a vue sur les lieux du crime ! La langue pointe hors de la bouche ouverte, elle veut être matraquée par une autre langue, où est la limite ? Les lèvres veulent encore s’attarder longtemps à l’endroit où la chose s’est produite et échanger encore davantage de caresses, à croire que cela se passe comme dans un petit roman à l’eau de rose ; du fer-blanc contre des chaînes en or, des bagues et des bracelets, de même que l’on a donné de l’or pour du fer, où est la limite ?

Auteur: Jelinek Elfriede

Info: Avidité

[ question ] [ excitation sexuelle ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

emprise

Les enfants ont besoin d'amour et de tendresse. Ils en ont physiquement besoin. Il y a malheureusement des adultes qui vont interpréter (perversement) ce besoin de tendresse comme une demande sexuelle. Le langage de la tendresse, celui de l'enfant, est reçu par ces adultes là comme un langage érotique, parce que pour l'adulte, l'amour est "Eros", et même amour génital. Pour l'enfant en revanche, même si ses pulsions le travaillent intensément, produisant des effets de grâce dans ses gestes, une irradiation séductrice du regard, de mystérieuses anticipations charnelles de l'amoureuse ou de l'amoureux qu'il sera plus tard, c'est précisément à l'abri de l'amour tendre qu'il sollicite...

Cette confusion (qui évoque le charmeur) aboutit à des situations où, incapable de protester, l'enfant va se laisser abuser par l'adulte. Et, pour conserver la part de tendresse qui vient de l'adulte, il va endosser la culpabilité de l'adulte abuseur et s'identifier à ce qu'il veut en accordant ses désirs aux désirs de son agresseur, voire en les devançant avec un zèle docile qui passera à tort pour du consentement.

 

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: correspondance avec Freud, citée par Sarah Chiche dans l'histoire érotique de la psychanalyse

[ inceste ] [ imposture ] [ pédophilie ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Plouin

homme-par-femme

Elle le sentait libre, cet homme, ce métis, avec ses mots pleins de lui-même. Il était libre en dedans grâce à ces sons qui emplissaient sa bouche et qu’il déclamait avec ferveur, extraits de son carnet comme des signes secrets et impénétrables. Lui-même, malgré sa présence chaude, demeurait une énigme, enveloppé dans un mystère insondable. Parfois dans le lit, nu, il regardait les papiers en parlant à voix basse. Elle avait l’intuition que si elle avait su déchiffrer les transcriptions, la lumière se lèverait sur lui; elle prendrait ses mots couchés sur le papier, les glisserait entre ses dents d’abord, dans sa bouche ensuite, les tournerait sur sa langue, les avalerait avec sa salive. Ils la nourriraient de son essence à lui, la conforteraient de leur douceur, la remueraient de leur tendresse ; ils remonteraient de son sein et elle les lui redonnerait en baisers sauvages et fougueux. Parfois il sortait de son sac une petite bouteille d’eau noire et un bâton auquel il ajoutait une pointe. De l’encre de Chine. Puis il traçait des lignes à main levée, sans hésiter. Elle voulait savoir.

Auteur: Pésémapéo Bordeleau Virginia

Info: L'amant du lac

[ fantasmé ] [ attirant ] [ romanesque ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

ville

Suivez la première rue venue, dans cette tendresse de lumière violette. Faites le vide dans l’esprit. Aussitôt, mille sensations vous assaillent de tous côtés. Ici l’homme est encore créature de poil et de plume ; ici le kyste et le quartz ont encore la parole. On y trouve des maisons qui parlent, des édifices volubiles, avec leurs visières de tôle et leurs fenêtres qui suent ; des lieux saints aussi, où les enfants se drapent autour des portiques, tels des contorsionnistes ; des rues roulantes, ambulantes, où rien n’est immobile, rien n’est fixe, compréhensible, sauf aux yeux et à l’esprit du rêveur. Des rues hallucinantes, également, où tout, soudain, n’est que silence, désert, comme après le passage d’un fléau des rues qui toussent, d’autres qui battent comme des tempes en fièvre, d’autres encore où l’on peut bien mourir, qui s’en soucie ? Des rues étranges, frangipaniques, où l’essence de rose se mêle à l’âcre morsure du poireau et de l’échalote. Des rues en pantoufles, répercutant le flip, flap de nonchalances mouvantes. Des rues droit sorties d’Euclide, qui ne s’expliquent qu’à coups de logique et de théorèmes…

Auteur: Miller Henry

Info: La Crucifixion en rose, tome 1 : Sexus

[ venelles ] [ onirique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel