Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 160
Temps de recherche: 0.0602s

cité imaginaire

A Ersilia, pour établir les relations qui régissent la vie de la cité, les habitants tendent des fils entre les bords des maisons, blancs ou noirs ou gris ou noir et blanc selon qu'ils marquent des relations de parenté, d'échange, d'autorité, de représentation. Lorsqu'il y a tellement de fils qu'on ne peut plus passer entre eux, les habitants partent : les maisons sont démantelées ; ne restent que les fils et les supports des fils. Du flanc d'une montagne, campés avec leurs biens domestiques, les réfugiés d'Ersilia regardent l'enchevêtrement de fils tendus et de perches qui s'élèvent dans la plaine. C'est toujours la ville d'Ersilia, et ils ne sont rien. Ils reconstruisent Ersilia ailleurs. Ils tissent avec les fils une figure similaire qu'ils voudraient plus compliquée et en même temps plus régulière que la précédente. Ainsi, en parcourant le territoire d'Ersilia, on rencontre les ruines de villes abandonnées, sans les murs qui ne durent pas, sans les os des morts que le vent fait rouler : des réseaux de relations complexes qui cherchent une forme...

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ mouvantes ossatures ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

pornographie

...Elle possédait d'autres trésors plus intimes mais aussi surprenants. Par exemple, si je la regardais d'un oeil distrait, je lui trouvais, pardonnez le détail, la fente discrète, timide comme si elle avait voulu en cacher l'impudeur en la dissimulant dans les replis du ventre. Mais dès les premières caresses, ce petit animal s'étirait, étirait le berceau d'herbes où il dormait, redressait la tête, devenait une fleur gourmande, une bouche de bébé glouton qui tétait moi doigt. J'adorais taquiner de ma langue le museau du clitoris, l'exciter puis l'abandonner humide et luisant à son irritation, petit canard barbotant dans une vague de chair rose. J'aimais lisser mes joues contre la lingerie précieuse de son ventre, plonger le nez dans ses bourrelets onctueux, parfois tendus, parfois relâchés comme des focs par le vent, friper du doigt cette immense draperie habitée de frissons et de soupirs. D'autres fois j'aurais voulu m'asseoir, les jambes ballantes au bord de cet orifice et observer minute par minute l'évolution de ce madrépore géant, enregistrer chaque palpitation, chaque respiration de ses pétales inondés d'un nectar irrésistible.

Auteur: Bruckner Pascal

Info: Lune de fiel

[ littérature ]

 

Commentaires: 0

boulimie

Et ainsi je partis de là des figues dans les poches du pantalon et de la veste, des figues dans mes mains tendues, des figues dans la bouche. Maintenant je ne pouvais plus arrêter de manger, je devais essayer de me défendre autant que possible de la masse de fruits replets qui m’avait assailli. Mais ce n’était plus un repas, plutôt un bain, tellement l’arôme résineux pénétrait mes affaires, collait à mes mains, tellement il saturait l’air où je m’avançais en portant devant moi mon fardeau. Et puis arriva pour le goût le franchissement d’un col, lorsque satiété et dégoût, les derniers tournants, sont surmontés, et que s’ouvre la perspective d’un paysage gustatif insoupçonné : un torrent fade, ignorant les seuils, verdâtre, d’avidité, qui ne connaissait plus rien que le flot fibreux et filandreux de la chair du fruit ouvert, la métamorphose achevée de la jouissance en habitude, de l’habitude en vice. La haine de ces figues montait en moi, j’avais hâte de faire place nette, de me libérer, de liquider cette matière éclatante, gorgée, je mangeais pour l’anéantir.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Manger" in Images de pensée, pages 134-135

[ attraction-répulsion ] [ combat ] [ destruction ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

enfance

Mon père, il disait qu'y a des gens qui sont tellement forts dans ce qu'ils font le mieux que c'est comme s'ils avaient reçu un don magique. Des fermiers qui font sortir des choses du sol sans rien faire d'autre qu'enfoncer le bout de leur botte dans la terre et de cracher dans le trou. D'autres qui font de la musique avec n'importe quel bout de ficelle bien tendu, une boîte de conserve vide ou une bouteille pas bouchée, qu'arrivent à se débrouiller pour qu'un violon, un harmonica ou un banjo se mette à chanter, à rire ou à hurler comme si ils avaient un coeur bien à eux. Des joueurs qui font en sorte qu'une carte à jouer file comme un poisson ou flotte en l'air comme une plume. Des dompteurs de chevaux sauvages capables de calmer les mustangs les plus vicieux au bout de six bonds rien qu'en leur touchant les flancs avec les talons et en leur murmurant à l'oreille. Je savais de quoi il voulait parler. Johnny, il l'avait, ce genre de don magique avec un pistolet.

Auteur: Blake James Carlos

Info: L'Homme aux pistolets

[ émerveillement ]

 

Commentaires: 0

pensée-de-femme

Ah ! Chéri, comme je t'aime... Pourrais-tu en douter ? Tu m'as semé le vice dans le sang et je veux maintenant des étreintes farouches, à nulles autres pareilles. Je t'aime, je t'aime, je t'aime comme une bête en rut. Je veux te sentir pénétrer en mon être, décharger dans ma chair. Je veux jouir comme une brute sous tes caresses ou sous tes coups. Que m'importe ! Ce que je veux, c'est t'aimer, t'aimer, te donner du plaisir avec mon corps en fièvre qui réclame ta possession. Mon amant adoré mon petit dieu, que n'es-tu là pour calmer ce désir furieux qui monte, qui monte, qui m'emporte follement vers toi ! Vite samedi, je veux souffrir, je veux t'aimer. Je veux dévorer de baisers ta queue et ton cul que j'adore. Ma langue infatigable ira de l'un à l'autre. Je te sucerai, je te branlerai, je t'aimerai... Ah ! Charles, je deviens folle de désir, je n'en puis plus. J'ai mal dans tout mon être tendu vers toi éperdument. À ce soir mon aimé. Je t'adore. Je t'aime. Je te veux.

Auteur: Anonyme

Info: Mademoiselle S.: Lettres d'amour 1928-1930

[ passion ] [ sexe ] [ stupre ]

 

Commentaires: 0

spiritisme

Le protestantisme est un progressisme émancipateur. Sa suppression du Purgatoire (s’il n’y a pas de Purgatoire, c’est que les défunts vont tout de suite au Paradis ou en Enfer, je ne suis pas obligé de prier pour eux et pour leur délivrance, ils n’ont donc pas besoin de moi et c’est moi bien entendu qui vais avoir besoin d’eux comme informateurs) ouvre la voie sans s’en douter aux nécromances modernes. A l’écoute des cadavres. A l’oreille tendue vers les messages de la Thanatosphère. A la demande infinie d’analyse. Pendant des centaines d’années on a parlé à Dieu et Dieu tout compte fait est resté assez remarquablement muet malgré de notables exceptions. A l’inverse, l’avantage de la nécromance c’est que les morts y sont bavards, babillards, généreux, profus. Parfois capricieux, certes, boudeurs, silencieux pendant des tas de séance, susceptibles, énigmatiques. Mais la plupart du temps éloquents. Souffleurs ventriloques. Multiples. En légion. D’une énergie subjuguante. Ils tiennent vraiment la longueur. En quelques années de nécromance dixneuviémiste, ils en diront plus, infiniment, que Yahvé dans tous les siècles de la Bible. Il suffisait de demander en somme.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 267

[ vivants-morts ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

corrélations

Je me surprends à fredonner un air de musique quelconque sans aucune raison apparente, alors que ma pensée est occupée à tout autre objet. Tout à coup je m'en étonne ; j'entends précisément quelqu'un qui est passé dans la rue en sifflant le même air. Ou encore un jour, en marchant et réfléchissant profondément à un problème industriel, je me mets à penser au dédoublement de la personnalité et au Dr Azam, l'auteur d'un travail connu sur la question. Étonné de cette idée baroque venant troubler le cours de mes pensées, je recherche ce qui aurait pu me la suggérer. En face de moi se détachait sur un mur en caractère énorme le nom d'Azani, le constructeur connu de moteurs d'aéroplanes. Il s'agit bien entendu d'une association d'idées par ressemblance dont le point de départ (l'inducteur) était resté subconscient. Tout se passerait comme si les impressions sensorielles venaient continuellement se jeter dans un filet tendu par l'attention. Ce filet à mailles plus ou moins serrées ne filtrerait que les impressions qui nous intéressent mais les autres n'en continueraient pas moins à se débattre dans les mailles.

Auteur: Warcollier René

Info: La télépathie, recherches expérimentales, La télépathie spontanée, p.40

[ attention flottante ] [ déclic ] [ amorce ]

 

Commentaires: 0

distinguo sémantique

Les hommes politiques et les journalistes aiment les métaphores sportives. On dit qu’untel a botté en touche pour ne pas répondre à une question embarrassante, qu’un autre a taclé son adversaire, qu’une campagne électorale est un marathon (ou une course d’obstacles) et que celui qui a les meilleurs résultats dans les sondages fait la course en tête quand ses adversaires sont dans le peloton des lâchés. On rencontre également depuis quelque temps l’expression des trous dans la raquette, empruntée de l’anglais holes in the racket, employée pour signaler qu’un dispositif règlementaire ou législatif est trop peu précis pour toucher toutes les personnes ou les catégories qu’il vise.

Il conviendrait de ne pas faire de cette expression un tic de langage, d’autant plus que, à l’exception des raquettes de ping-pong ou de jokari, les raquettes sont en partie constituées d’un cadre tendu de cordes entrecroisées, et donc que la surface de la raquette compte essentiellement des trous.

L’expression plus ancienne passer entre les mailles du filet est séduisante pour rendre compte de cette idée, mais des trous dans la raquette pointe la faiblesse d’un système mis en place, alors que passer entre les mailles du filet signale l’habileté de celui qui réussit à échapper à un dispositif de contrôle.

Auteur: Internet

Info: https://www.academie-francaise.fr, Le 1 juillet 2021. Extensions de sens abusives

[ défaut dans un ensemble ] [ faille du dispositif ] [ lacune ] [ actions inverses ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

conte

Deux brigands avaient décidé de tuer Silvestro et sa femme pour les dévaliser. Ils se rendirent de nuit à leur domicile et, encouragés par la solitude du lieu, ils cognèrent aux fenêtres tout en intimant l'ordre de se faire ouvrir. Mais Silvestro avait ce soir-là deux gendarmes à dîner. Ceux-ci se cachèrent derrière un rideau et quand les bandits entrèrent, le pistolet au poing, ils furent reçus par une fusillade qui les atteignit l'un et l'autre en pleine poitrine.

Quelque temps après, les fantômes des deux brigands décidèrent de se venger de Silvestro en le faisant mourir de peur. Le sachant à l'auberge, ils l'attendirent dans son jardin, mais comme cette attente les fatiguait, ils se hissèrent sur une corde tendue entre deux perches et s'y installèrent.

Lorsque Silvestro sortit de l'auberge, il était ivre. Pourtant, malgré son ivresse, il comprit que sa femme avait étendu son linge pour le mettre à sécher au vent nocturne. Seulement elle avait oublié de le fixer, courant ainsi le risque qu'on ne le retrouve pas le lendemain. Silvestro entra dans la maison, se saisit de pinces à linge, revint au jardin et pinça les spectres sur la corde à linge.

Auteur: Moravia Alberto

Info: Italia magica, p 253 - Les spectres sur la corde (Enrico Morovich)

[ histoire courte ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

ensorcellement

Fais nous entendre la voix de la vie. La chanson de l'arbre, par exemple, du regretté Omar Naqishbendi. Tu connais ? [...] Le luth, il le fit glisser sur ses genoux en un geste très lent, comme s'il se fût agi d'un enfant endormi. Les cordes, il les effleura du bout des doigts pour les réveiller. Puis il leur fit donner de la voix, à plein. Et voici : le passé rejoint le présent, l'instrument devient aussi vivant que l'arbre plein de sève qui lui a jadis offert son bois. Quatre cordes en boyau de chat, tendues à rompre. Placée au centre, la cinquième est en crin de cheval tressé : le bourdon. Naissant à partir de ce bourdon et y revenant à intervalles régulier, à la fois pour y mourir et pour en renaître, monte langue de la vie, musicale charnellement ; monte, scande et bat selon l'alternance du jour et de la nuit, selon le déroulement des saisons, le flux et le reflux de tous les océans du monde, le déferlement des vents issus des quatre horizons du ciel, la fulgurance des étoiles filantes par les soirs d'été ; danse le mélodie de l'arbre du Destin ...

Auteur: Chraibi Driss

Info: L'homme qui venait du passé

[ envoûtement ] [ Islam ] [ tarab ]

 

Commentaires: 0