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paroles muettes

Le silence du Dieu infini parlait. Aigu mais suave, constant, sans aspérités, entièrement traversé par des sons horizontaux et obliques. Des milliers de résonances avaient la même hauteur et la même intensité, la même absence de hâte, douce nuit, sainte nuit.

Et là le destin des animaux se faisait et se refaisait : celui d'aimer sans savoir qu'ils aimaient. La douceur des brutes comprenait l'innocence des enfants. Et, avant les Rois, ils offraient au nouveau-né ce qu'ils possédaient : le grand regard qu'ils ont et la tiédeur du ventre qu'ils sont.

Auteur: Lispector Clarice

Info: In "Comment sont nées les étoiles", éd. des femmes, p. 97 - trad. J. et T. Thiériot

[ nativité ] [ paix ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

renouveau

Parler pourtant est autre chose, quelquefois,
Que se couvrir d’un bouclier d’air ou de paille…
Quelquefois c’est comme en avril, aux premières tiédeurs,
Quand chaque arbre se change en source, quand la nuit
Semble ruisseler de voix comme une grotte
[…]
Cela monte de vous comme une sorte de bonheur,
Comme s’il le fallait, qu’il fallût dépenser
Un excès de vigueur, et rendre largement à l’air
L’ivresse d’avoir bu au verre fragile de l’aube.

Parler ainsi, ce qui eut nom chanter jadis
Et que l’on ose à peine maintenant,
Est-ce mensonge, illusion ?

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: A la lumière d'hiver. Leçons. Chants d'en bas. Pensées sous les nuages

[ poème ] [ printemps ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bonheur inconscient

Simple, mais vrai contentement, que d'entrer au moment du coucher, dans la chambre agréablement aménagée et décorée. L'odeur de lessive des draps propres. Tiédeur de la pièce chauffée par le soleil de la journée, où flottent comme en traces légères les saveurs de la campagne.

Ce sont des sensations de cette nature, des minutes aussi fugaces, mais profondément ressenties, qui sont le bonheur; qu'il faut s'appliquer à savourer.

Ce sont ces instants, ces détails infimes que, plus tard, l'on regrette, qui vous bouleversent aux larmes lorsqu'ils sont à jamais disparus.

Auteur: Calaferte Louis

Info: Rosa mystica

[ confort zen ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bourreau

La peau des condamnés, toute réaction de leur chair, de leurs nerfs, il ne peut rien en voir. Il refuse de découper lui-même les cols de chemise, les cheveux des femmes, ces morceaux de tissus tombés à terre enferment une telle tiédeur, et ces cheveux qui ont collé au cou une odeur de transpiration, de sébum, et quand les lames de ciseaux effleurent la nuque, il y a ce réflexe de la peau qui se rétracte, se couvre de minuscules protubérances et frissonne, cet homme, cette femme a froid, c'est ignoble. Les condamnés, je les veux raides, silencieux, dociles, je les veux morts [...]

Auteur: Goby Valentine

Info: Qui touche à mon corps je le tue, p. 100

 

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pensée-de-femme

C'est le temps des mots secrets, ceux qui permettent de dénouer la journée, de la reposer dans ses plis avant de la laisser s'enfuir, se dissoudre, c'est le temps d'apprivoiser la nuit, c'est le temps des mots sans lesquels le sommeil ne viendrait pas. Je plonge le visage dans la tiédeur des cous, des oreilles, des bras qui veulent me retenir, des doigts légers, un peu collants, qui caressent mes joues, je sombre dans la douceur des cheveux lavés, du linge frais. "Chut maintenant. Il faut dormir." Une fois franchie leur porte, j'entre dans ma nuit, à la rencontre de ma vie qui vient de brûler.

Auteur: Josse Gaëlle

Info: Une longue impatience

[ soir ] [ coucher les enfants ] [ rétrospective ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

décor

Assise près du mur sur le banc des amoureux, je regarde les moineaux qui bâtissent leurs nids. Maçons nés, ils sont sûrs de leur tâche et ne laissent choir aucune brindille. Une musique s'échappe faiblement de la maison de l'autre côté du mur. Les notes d'abord lentement recherchées, suggèrent une mélodie. Une note est pincée, pure, cercle liquide qui miroite dans sa plénitude ; elle est si longtemps tenue qu'elle infiltre tous les pores de ma peau sans défense. Une tiédeur lumineuse s'empare de mon corps et le caresse, les gammes suivent un chemin en zigzag, une courbe ici, un détour là, et un motif se forme, en flots sensuels comme les eaux fécondantes de quelque fleuve antique.

Auteur: Githa Hariharan

Info: Les mille visages de la nuit

[ sonore ] [ image ]

 

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adolescence

On lisait parfois mes rédactions en classe, car j'avais vite appris le mensonge et la nécessité d'une rouerie intelligente... "Et le soleil se jouait dans les grands arbres roux". De ces phrases entières - les pompeuses métaphores dont ils semblaient friands - je chargeai ma mémoire pour une heure afin de flatter la gourmandise qu'ils avaient d'eux-mêmes. J'écrivais exactement comme on avait envie que j'écrive.

Mais un jour j'osai écrire à propose du lavoir de village qu'il régnait autour de lui une "certaine" odeur de lessive... Je savais pour ma part très exactement ce que portait "certaine", un trouble, c'était déjà la sensation d'une odeur qui vous renverse érotiquement, le mélange des brumes froides de l'Est et d'une tiédeur ensavonnée, dont l'institutrice immédiatement me castra en m'accusant d'incorrection. Anodin-vitriol. Je m'étranglai sous leur désir.

Auteur: Bing Élisabeth

Info: Et je nageai jusqu'à la page : Vers un atelier d'écriture

[ sexualité ] [ éveil ] [ écriture ] [ normalisation ]

 

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deuil

J’ai perdu la douceur

Du blanc de ta fourrure,

J’ai perdu ta tiédeur

Pressant les couvertures,

J’ai perdu la douleur

De tes brusques morsures.



Tout ça n’était qu’à moi.



J’ai perdu tes humeurs

Et j’oublie ton histoire.

Le motif enchanteur

De la flamme et du noir

De tes fauves couleurs

Formait mon territoire.



Tout ça n’était qu’à moi.



J’ai connu ta maigreur

Et pleuré ton usure,

J’ai subi ta fureur

Au jour de la piqûre,

Puis l’abjecte impudeur

De ton dernier murmure.



Et tout ça n’est qu’à moi,

Compagne de mes heures,

Ma jolie créature,

Tout ça n’est rien qu’à moi.


 

 

Auteur: Fazi Mélanie

Info: Pour Savannah, partie le 14 juin dernier (2021) à l’âge de douze ans, deux mois et dix jours, dont douze ans ce mois-ci passés à mes côtés.

[ animal domestique ] [ poème ] [ euthanasie ] [ chat ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prévoyance

Ces livres qu'écrivent des gens bien-pensants, pour nous expliquer que ce qu'ils appellent "la réussite" consiste à envoyer promener notre jeunesse et à sacrifier notre âge mûr, de façon à avoir les moyens, arrivés à quatre-vingts ans, de passer notre vieillesse à faire la foire, m'agacent prodigieusement. Nous économisons toute notre vie pour investir notre or dans Dieu sait quel attrape-nigaud ; or, à force d'épargner et de tirer des plans sur la comète, nous sommes devenus mesquins, étroits d'esprit, durs. Nous remettons la cueillette des roses à demain, parce qu'aujourd'hui tout notre temps est pris à travailler, à faire des affaires, à tramer des manigances. Mais hélas ! quand vient demain, les roses sont fanées ; d'ailleurs, nous nous en fichons de ces roses qui ne servent à rien et n'ont pour ainsi dire aucune valeur marchande ; quand vient demain, ce sont plutôt les choux gras qui nous intéressent.

Auteur: Jérôme K. Jérôme

Info: Arrière-pensées d'un paresseux, 1898, Arléa 1998 <p.164>

[ tiédeur ]

 

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femmes-hommes

Les burusera sont des boutiques spécialisées dans la revente des uniformes et des culottes de lycéenne. C'est un business qui marche : les clients reviennent souvent pour se fournir en produits frais. En 2004, la police de Tokyo affirme qu'il en existe vingt-huit. En 2005, un site Internet en recense officiellement trente-huit sur le réseau. [...]
Dans un coin de la boutique, des douzaines de petits paquets soigneusement pliés dans du plastique, hermétiquement fermés, s'alignent sur une étagère. Chaque paquet contient une culotte, déjà portée et pas lavée, dont le prix varie selon plusieurs critères : tiédeur, temps de "cuisson", sédimentation... Plus elle est sale, plus elle sent, mieux c'est : entre 3000 et 10000 yens. Mais le client n'a pas le droit d'ouvrir les sachets pour juger. Il ne peut choisir qu'en fonction de l'image qui orne chacun d'entre eux en guise de certificat : c'est la photo de la jeune fille prise dans la boutique le jour de l'achat. Son prénom, son âge, parfois même son groupe sanguin viennent ajouter une valeur plus-produit à l'odorante culotte, remplie de sa présence fantôme. Si elle a l'air candide, et qu'elle salit correctement son fond de commerce, elle deviendra une star.

Auteur: Giard Agnès

Info: L'imaginaire érotique au Japon

[ obsédé ] [ sexualité ] [ anecdote ] [ fétichisme ]

 

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