Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 34
Temps de recherche: 0.035s

mythologie

Les hommes vivaient dans les bois quand un personnage sacré, un interprète des dieux, Orphée, les détourna du meurtre et d’une nourriture infâme, et voilà pourquoi l’on dit qu’il domptait les tigres et les lions féroces… Telle était autrefois la sagesse : distinguer l’intérêt de l’intérêt privé, le sacré du profane ; faire cesser des unions vagabondes, fixer un droit pour le mariage ; bâtir des places ; graver des lois sur le chêne. C’est ainsi que la gloire, que le nom de divin, furent acquis aux poètes inspirés et à leurs clients. 

Auteur: Horace Quintus Horatius Flaccus

Info: Art poétique in Epilos, Société d’éditions Les belles lettres, Paris, 1955, trad. François Villeneuve, page 222.

[ pacification ] [ civilisateur ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

poème

Ici dans l'île
la mer
et quelle étendue!
sort hors de soi
à chaque instant,
en disant oui, en disant non,
non et non et non,
en disant oui, en bleu,
en écume, en galop,
en disant non, et non.
Elle ne peut rester tranquille,
je me nomme la mer, répète-t-elle
en frappant une pierre
sans arriver à la convaincre,
alors
avec sept langues vertes
de sept chiens verts,
de sept tigres verts,
de sept mers vertes,
elle la parcourt, l'embrasse,
l'humidifie
et elle se frappe la poitrine
en répétant son nom....

Auteur: Neruda Pablo

Info: Odes élémentaires, Ode à la mer

[ océan ]

 

Commentaires: 0

légendes

Le merveilleux occupe une place primordiale dans la production littéraire, y compris dans les ouvrages à prétention scientifique, où l’imaginaire déborde largement le réel. Ainsi au début du VIIIe siècle paraît la plus ancienne description médiévale d’êtres monstrueux, le Liber "monstruorum" de "diversis generibus", où l’on parle des femmes à barbe d’Arménie, qui utilisent tigres et léopards comme chiens de chasse, des géants noirs cannibales de la mer Rouge, des Orientaux mangeurs de miel sauvage et de viande crue, des animaux fantastiques tels que les cynocéphales, ces hommes à tête de chien, au sujet desquels même saint Augustin se posait des questions.

Auteur: Minois Georges

Info: Charles Martel

[ inventions ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

plénitude

A peine rosée dans les lointains, de part et d'autre de leur champ de vision, la plage disparaissait en un vaste éblouissement. Sur l'Atlantique, bleu délavé, de longs rouleaux déferlaient avec lenteur dans un bruit de torrent. Quelques jangadas tirées haut sur la grève, de rares baigneurs éparpillés, rien ne venait entacher leur impression de se trouver ailleurs, au bout du monde, dans une de ces parenthèses ou l'esprit, miraculeusement amnésique et apaisé, se réconcilie soudain avec lui-même.
- Tu vois, disait Moéma, je pourrais rester comme ça toute ma vie. Vrai, toute ma putain de vie à regarder les vagues, un verre à la main...

Auteur: Blas de Roblès Jean-Marie

Info: Là ou les tigres sont chez eux, Médicis 2008

[ océan ] [ bien-être ] [ littérature ]

 

Commentaires: 0

talisman

La saveur de la pierre hiung-hoang et froide et amère. C’est une panacée. Elle guérit les ulcères malins, les fistules ; elle chasse les fantômes, les mauvais esprits. Elle éloigne les miasmes. Elle annule le venin des reptiles. Elle constitue l’antidote parfait. Elle dissipe les cent mauvaises essences. Si quelqu’un la porte sur soi, les génies hostiles n’approchent pas de lui ; s’il entre dans une forêt, les tigres et les bêtes féroces rampent à ses pieds ; s’il traverse un fleuve, aucune bête malfaisante ne peut le blesser. La pierre hiung-hoang change les filles en garçons. Lorsqu’une femme s’aperçoit qu’elle est enceinte, il lui suffit d’en placer un fragment dans un petit sac de soie, qu’elle s’introduit dans le vagin. Le fœtus prend alors de la force et devient mâle.

Auteur: Caillois Roger

Info: Pierres

[ apotropaïque ] [ femmes-hommes ] [ minéral ] [ légende ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par Plouin

voyage

Et puis, naturellement, vient l'heure du départ, tout aussi hagarde et inquiète que l'était le mystérieux moment initial de l'arrivée. Un visage inconnu et étranger nous attendait, c'est un visage inconnu mais nôtre qui prend congé de nous. Il est facile et impossible d'abandonner la géométrie de Pékin, de ce visage qui porte les millénaires comme un léger maquillage. Nos hôtes interchangeables nous saluent à l'aéroport, les ministres comme les sans-grade, l'aimable interprète horrifié par notre manque de ponctualité, terrorisé par un chronomètre implacable et accusateur. On part pour Canton. "D'où viennent ces bananes ?" demandions-nous parfois durant les repas de Pékin. "Elles viennent de Canton." Quelqu'un se rappelait que, du côté de Canton, il y avait des tigres et des éléphants. A Canton, nous serons attendus par d'autres interprètes, car la langue qu'on y parle est tellement différente du chinois du Nord qu'elle est incompréhensible pour les habitants de Pékin.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "Chine et autres Orients", éd. Le Promeneur, p. 49-50, trad. par Béatrice Sayhi-Périgot

[ exotisme ] [ sur le vif ] [ traduction ] [ formalités ] [ uniformité du nouveau ] [ périple ]

 
Commentaires: 6
Ajouté à la BD par Benslama

civilisation

Nous avons des trains à grande vitesse, des Airbus et des fusées, João, des ordinateurs qui calculent plus rapidement que nos cerveaux et contiennent des encyclopédies complètes. Nous avons un grandiose passe littéraire et artistique, les plus grands parfumeurs, des stylistes géniaux qui fabriquent de magnifiques déshabillés dont trois de tes vies ne suffiraient pas à payer l'ourlet. Nous avons des centrales nucléaires dont les déchets resteront mortels pendant dix mille ans, peut-être plus, on ne sait pas vraiment...Tu imagines ça, João, dix mille ans ! Comme si les premiers Homo Sapiens nous avaient légué des poubelles assez infectes pour tout empoisonner autour d'elles jusqu'à nos jours. Nous avons aussi des bombes formidables, de petites merveilles capables d'éradiquer pour toujours tes manguiers, tes caïmans, tes jaguars et tes perroquets de la surface du Brésil. Capables d'en finir avec ta race João, avec celle de tous les hommes ! Mais grâce à Dieu nous avons une très haute opinion de nous-mêmes.

Auteur: Blas de Roblès Jean-Marie

Info: Là où les tigres sont chez eux, Prix Médicis 2008

[ ethnocentrisme ] [ dérisoire ]

 

Commentaires: 0

deuil

Sous la terre, les racines la pleuraient sans l’avoir jamais vue, le teck blanc aussi, dont l’écorce se détachait en plaques de la taille d’une empreinte de pas, et le citronnier, qui produisait vingt cinq paniers de fruits chaque année. Tous, il en était certain, la pleuraient avec lui, les lézards vifs comme des éclairs ainsi que les libellules au bruissement sec, les abeilles charpentières aux ailes bleues, les processions noires des fourmis, les scarabées à la carapace dure et tous les escargots. Dans son chagrin il avait murmuré son nom en parcourant les sentiers de latérite qui serpentaient librement dans le jardin, et le mot avait circulé au milieu des luisances noires des corbeaux et des papillons qui dansaient dans la lumière du soleil -- azurés de l’Himalaya, satyres du Chitral, tigres bleus et léopards communs, machaons et paons du jour. Elle les avaient aimés, ainsi que le monde qu’ils habitaient, disant : "Dieu n’est qu’un nom pour dire notre émerveillement."

Auteur: Nadeem Aslam

Info: Le jardin de l'aveugle, p 51

[ souvenir ]

 

Commentaires: 0

chair-esprit

Nous sommes composés de deux natures bien différentes : d'un corps qui nous est commun avec les bêtes, et d'un esprit qui nous est commun avec les dieux. Les uns penchent vers cette première parenté, s'il est permis de parler ainsi, parenté malheureuse et mortelle. Et les autres penchent vers la dernière, vers cette parenté heureuse et divine. De là vient que ceux-ci pensent noblement, et que les autres, en beaucoup plus grand nombre, n'ont que des pensées basses et indignes.

- Que suis-je, moi ? Un petit homme très malheureux ; et ces chairs, dont mon corps est bâti, sont effectivement très chétives et très misérables.

- Mais tu as en toi quelque chose de bien plus noble que ces chairs. Pourquoi, t'éloignant donc de ce principe si élevé, t'attaches-tu à ces chairs ? Voilà la pente de presque tous les hommes, et voilà pourquoi il y a parmi eux tant de monstres, tant de loups, tant de lions, tant de tigres, tant de pourceaux. Prends donc garde à toi, et tâche de ne pas augmenter le nombre de ces monstres.

Auteur: Épictète

Info: Entretiens, Livre I, XVI

[ morale ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Nous travaillions la situation en contrepoint de ce qui était montré, c'est-à-dire que nous escamotions un peu le centre général de l'attention en le laissant un peu hors du champ, ce qui créait deux centres d'intérêt, celui qui nous voyions, et celui qui restait "off". De la relation entre ces deux pôles d'intérêt naissait une certaine forme d'émotion visuelle que nous avons connue dans les mauvais programmes de TV. Au Chili, les opérateurs de télévision, ne connaissant pas par exemple la pièce de théâtre sur laquelle ils travaillent, l'abordent comme ils en ont envie, ce qui fait surgir tout à coup des tensions inattendues et réellement nouvelles. Nous avons travaillé cette sensation jusqu'à la réduire à des aphorismes. Par exemple, si on montre cette pièce et si on cesse de la montrer, on n'a rien fait. Mais si on montre un mur, et si on cesse d'en montrer une certaine zone, cette gravure, par exemple, il y a maintenant quelque chose. Et si on arrive à jouer avec un évènement montré et un évènement escamoté, alors nous aurons obtenu ce que nous cherchions. Cela nous a amené à faire tout un travail que nous avons même depuis ce film développé avec les acteurs plus que nous ne l'avions prévu.

Auteur: Ruiz Raul

Info: Entretien paru dans "Positif", n°123, janv.1971 (à propos du film "Trois tristes tigres") - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p.286

[ hantise ] [ cinéma ] [ soustraction ] [ disparition ] [ bifocalisation ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Benslama