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états-unis

La ville avait un nom, mais pas de forme, pas de rues, pas de centre. Elle se composait uniquement de cinq maisons, jetées au hasard de la prairie poussiéreuse, dans l'Extrême Est du Dakota, et qui se dressaient là, lugubres et anguleuses (...) La voie ferrée qui offrait à la ville son unique battement de cœur quotidien, sortait du néant tel un ruban noir, touchait cette Corapolis avec une indifférence précipitée, et repartait vers le même néant.

Auteur: Haycox Ernest

Info: Des clairons dans l'après-midi

[ plaines ] [ grands espaces ]

 

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femme-par-hommes

La seule fille en chair et en os était une athlète qui s'entraînait à la course de montagne : nous la voyions grimper le long du sentier avec nos jumelles, nous en commentions les formes, espérant qu'elle s'arrêterait au moins une fois prendre un café. Au lieu de cela, elle arrivait au col, touchait le mur du refuge, tournait les talons et redescendait aussitôt, fugace comme toute manifestions de la beauté. Les formes que prenait son retour étaient aussi enchanteresses mais bien plus mélancoliques qu'à l'aller.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Le garçon sauvage : Carnet de montagne

[ adolescence ] [ émerveillement ]

 

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femmes-par-femmes

Voilà ce qui avait changé dans le monde. Il n'y avait plus de comme si... Ce n'était pas comme si je contemplais le royaume des merveilles derrière la vitre ; c'était le royaume des merveilles. Je n'adorais pas Frank comme un dieu ; il était un dieu. Ce n'était pas comme si je le vénérais, puis que je le vénérais. Le monde était ce qu'il semblait. Le vide était devenu du solide. Je baissais les yeux sur ma main et je l'aimais, non parce que c'était ma main, mais parce que Frank l'aimait et la touchait.

Auteur: Fromberg Schaeffer Susan

Info: Folie d'une femme séduite

[ amoureuse ] [ envoutée ]

 

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initiation tardive

Elle restait néophyte, elle ne descendait que peu à peu dans l’amour, arrêtée brusquement, devinant d’autres profondeurs, ayant le ravissement de ce lent voyage vers des joies qu’elle ignorait. Ce grand repos qu’elle avait d’abord goûté dans l’église, cet oubli du dehors et d’elle-même, se changeait en une jouissance active, en un bonheur qu’elle évoquait, qu’elle touchait. C’était le bonheur dont elle avait vaguement senti le désir depuis sa jeunesse, et qu’elle trouvait enfin à quarante ans ; un bonheur qui lui suffisait, qui l’emplissait de ses belles années mortes, qui la faisait vivre en égoïste, occupée à toutes les sensations nouvelles s’éveillant en elle comme des caresses.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 4 : La conquête de Plassans

[ femme-par-homme ] [ amoureuse ] [ découverte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

couple

Un jour un de mes vieux copains de picole est revenu d'une beuverie de deux semaines avec une rose tatouée sur le bras. Autour de la fleur était écrit "nique les toutes et dors jusqu'à midi". Sa femme l'a fait enlever chirurgicalement, mais elle détestait encore plus la cicatrice. Chaque fois qu'il la touchait, il souriait. Quelques années plus tard, elle a tenté de faire disparaitre son rictus à l'aide d'une bouteille de vin mais n'a fait que lui arracher quelques dents, ce qui a rendu le rictus encore plus narquois. Ce que je ne comprends pas, en fait, c'est qu'ils sont toujours mariés. Il sourit toujours et elle déteste toujours ça.

Auteur: Crumley James

Info:

[ amour-haine ] [ poivrots ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

vieillesse

Sur le fait de plaquer ton job à 50 ans, je sais pas quoi dire. Il fallait que je plaque le mien. Mon corps entier morflait, pouvais même plus lever mes bras. Si quelqu’un me touchait, ce simple contact m’envoyait des vagues et décharges d’agonie. J’étais fini. Ils s’étaient acharnés sur mon corps et mon esprit pendant des décennies. Et j’avais pas un centime. Il fallait que je me noie dans l’alcool pour effacer de mon esprit ce qui se passait. J’en étais arrivé à la conclusion qu’une vie de clochard serait préférable. Je le pense vraiment. Il fallait vraiment que ça se termine. Mon dernier jour au boulot, un type a glissé une remarque sur mon passage : "Ce vieux a vraiment des couilles pour démissionner à son âge." Je me rendais même pas compte de mon âge. Les années s’étaient justes empilées jusqu’à former un tas de merde.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Sur l'écriture", lettre à A. D. Winans, 22 février 1985

[ travail ] [ destruction ] [ constat ] [ délabrement ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

finances

Turgot, convaincu, comme l'avait été Sully, que l'agriculture était à la base de la richesse nationale, cherchait à la favoriser de diverses manières et en même temps à remédier au fléau des disettes par la liberté du commerce des blés. Là, il ne se heurta pas seulement aux intérêts, mais aux préjugés. Il fut accusé, lui, l'honnête homme, de faire sortir le grain du royaume comme Louis XV l'avait été du "pacte de famine". Dans son programme de liberté, Turgot touchait d'ailleurs à d'autres privilèges, ceux des corporations de métiers, ce qui provoquait les colères du petit commerce. Ses préférences pour l'agriculture lui valaient aussi le ressentiment de l'industrie et de la finance. " Turgot, dit Michelet, eut contre lui les seigneurs et les épiciers. " Il faut ajouter les banquiers dont le porte-parole était Necker, un Genevois, (...) qui avait comme lui une recette merveilleuse et funeste, l'appel illimité au crédit.

Auteur: Bainville Jacques

Info: Histoire de France, p. 262

[ historique ] [ gaule ]

 

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épidémie

Fontenelle disait que si la raison dominait sur terre, il ne s’y passerait rien. Ce qui risque fort de se produire avec l’amplification exponentielle du principe de précaution.

Souvenons-nous qu’en 1698 et 1969, un virus respiratoire avait déjà franchi les frontières de Chine – c’était la fameuse grippe de Hong-Kong – et avait à son actif plus d’un million de morts dans le monde. Pour l’Europe, les chiffres sont les mêmes que ceux du Covid-19 (environ 31 000 morts en France) et un taux d’attaque qui touchait toutes les classes d’âge. Et pourtant, aucun gros titre dans les journaux, aucune mesure gouvernementale, ni même d’alerte médicale.

"Le flegme et les bons mots l’emportaient sur une possible mobilisation" relève l’historien Patrice Bourdelais. L’inverse de ce à quoi nous assistons aujourd’hui. Voilà qui nous laisse songeurs et dubitatifs quant aux progrès de la médecine et à la volonté des gouvernements d’instaurer un État Thérapeutique.

Auteur: Jaccard Roland

Info: Dans "La nuit où j'ai cru devenir fou", 2020

[ historique ] [ implication gouvernementale ] [ dictature sanitaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

portraits

Giacometti pensait que la peinture pouvait être un moyen infini de connaître l'homme et la nature. C'est pourquoi il s'était remis au sujet, au visage après sa période surréaliste. André Breton ne lui pardonna jamais ce qu'il estimait être une trahison. Giacometti persista.
(...) Giacometti avait quelque chose de religieux, de profondément sacré dans sa démarche. Cela me touchait extrêmement. "Tout le monde sait ce qu'est une tête", lui avait dit Breton, balayant d'un revers de sa main les dessins de Giacometti. Et Alberto avait répondu avec une humilité émouvante : "Moi, non, je ne sais pas !" Et pourtant ses dessins atteignent à des vérités profondes, il a su tirer de ses modèles la grâce des instants, des climats. Il conjuguait à la fois la rigueur sublime des Anciens et l'émotion vive d'un moment. À la fois le passage et l'éternité. Comment un homme comme André Breton pouvait-il être étranger à une telle intensité ?

Auteur: Vircondelet Alain

Info: Mémoires de Balthus

[ art pictural ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-entre-elles

Son plaisir me touchait comme jamais encore aucun plaisir de femme ne m’avait touchée. Son sexe humide, tiède et profond ne m’inspirait jamais cette espèce de dégoût, de fatigue qui me vient souvent après la volupté ! La sentir jouir m’était une émotion extraordinaire et je savais la caresser indéfiniment, moi qui ai eu souvent l’horreur du baiser. Je lui demandais au contraire de me laisser l’embrasser, ce qu’elle me refusait, disant qu’il fallait attendre, que c’était meilleur nu, qu’il fallait accumuler en soi du désir, avoir beaucoup, beaucoup de désir l’une pour l’autre. Petit Suzanne, [...] Tu m’avais rendu ma jeunesse, le goût de la vie ! Je m’éveillais dans tes bras, l’amour se détachait pour n’être plus que cette chose saine, vive, délicieuse comme le printemps, comme un fruit, comme le plaisir même. Ah ! que tu as pu atteindre loin dans ma chair le désir de vivre, que j’aimais la vie près de toi et que je m’y sentais puissante !

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal 2, 11.04.22, p. 262. Merci à Marthe Compain et à son travail de Doctorat : Le journal intime de Mireille Havet: entre écriture de soi et grand œuvre

[ baise ] [ lesbiennes ] [ volupté ] [ gratitude ]

 

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Ajouté à la BD par miguel