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vingtième siècle

Les théories en cours à l’époque (vers 1920) s’appuient notamment sur les travaux des sexologues Havelock Ellis, Karl Ulrichs et Richard von Krafft-Ebing. Ce dernier distingue plusieurs stades dans l’homosexualité féminine, moins étudiée pourtant que l’homosexualité masculine : la femme ne se trahissant pas par son apparence extérieure ou ses caractéristiques mentales, la femme choisissant de porter des vêtements masculins, la femme prétendant être un homme et enfin la femme ne présentant que ses organes génitaux comme attributs féminins – en somme, leurs pensées, leurs actions et leur apparence sont celles d’un homme. Havelock Ellis, lui, ne considère pas l’homosexualité comme une maladie, point de vue novateur pour son époque. Il a lui aussi sa propre échelle dans les degrés du saphisme : de l’amitié passionnée à "l’invertie active". (Havelock Ellis, Sexual Inversion, 1897, cité par F. Tamagne, Histoire de l’homosexualité en Europe Berlin, Londres, Paris, 1919-1939, Editions du Seuil, 2000, p. 239.) L’idée la plus audacieuse vient de Karl Heinrich Ulrichs, homosexuel lui-même, qui invente "la notion d’uranisme" à savoir pour un homosexuel masculin, avoir "une âme de femme dans un corps d’homme 78". Il va jusqu’à définir l’homosexualité masculine comme un "troisième sexe" et rencontre un grand succès en son temps. (Karl Heinrich Ulrichs, cité par F. Tamagne, Histoire de l’homosexualité en Europe Berlin, Londres, Paris, 1919-1939, Editions du Seuil, 2000, p. 233.) Concernant l’homosexualité féminine, moins étudiée, cette idée pourrait être inversée, à savoir qu’une femme homosexuelle aurait donc une âme d’homme dans un corps de femme.

Auteur: Compain Marthe

Info: note en bas de la page 174 de sa thèse sur M. Havet

[ genres sexuels ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

enfance

Nous jouions à chat dans un terrain vague, derrière le magasin du village. Nous étions une bande de gosses.

Celui que le sort avait désigné se tournait vers la porte et comptait tout haut jusqu'à cent. Pendant ce temps, on devait tous aller se cacher.

Les gamins au visage hâlé, à la bouche édentée, aux épaules anguleuses se dispersaient dans les dédales du nouveau chantier voisin, de la hauteur d'un étage, qui sentait la poussière de brique et l'urine dans les coins sombres. L'un se trahissait en éternuant dans les broussailles épaisses. D'autres s'écorchaient les flancs en se glissant dans les trous de la palissade qui séparait l'école du terrain vague. On grimpait aussi dans les arbres, puis on redescendait des branches, et c'était la course pour arriver le premier à la porte du magasin et toucher le carré qu'on y avait dessiné avec un bout de brique, en criant : Chat !

Parce que, si on ne disait pas le mot, on était bon pour s'y coller soi-même.

J'étais le plus petit, et personne ne me cherchait particulièrement.

Ça ne m'empêchait pas de me cacher soigneusement et de rester sans bouger, à écouter le rire de ces garçons qui avaient déjà de grosses dents, en enviant secrètement leur effronterie, leurs jambes rapides et leurs gros mots. Leurs gros mots à eux étaient faits avec d'autres lettres que les miens : quand ils disaient des obscénités, chaque mot résonnait et bondissait comme un petit ballon gonflé de mauvaises choses.

Auteur: Prilepine Zakhar

Info: Le péché

[ cache-cache ] [ hiérarchie ] [ jurons ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Connor se retourna quand il entendit la porte s'ouvrir.
Son silence choqué la fit se sentir très seule et terriblement exposée, comme si elle se retrouvait nue sur une scène, face aux murmures de la salle. Connor ouvrit la bouche. La referma. Sa pomme d'Adam fit un aller-retour dans sa gorge.
- Seigneur, souffla-t-il d'une voix rauque. Mais qu'est-ce que tu fais ?
Ses lèvres se mirent à trembler, puis son menton.
- Je ne sais pas, murmura-t-elle.
Elle ne savait pas du tout ce qu'elle faisait, mais apparemment, ce n'était pas la chose à faire.
Et voilà. Le pire des scénarios possibles. Dans des moments pareils, une femme doit se montrer forte.
Ses yeux s'embuèrent et elle se retourna.
- Je vais me rhabiller, marmonna-t-elle. Excuse-moi.
Aveuglée par les larmes, elle s'élança vers ce qu'elle estimait être la direction de la salle de bains.
Connor l'attrapa par-derrière, la fit pivoter sur elle-même et la plaqua contre le mur.
- Pas si vite. Attends une minute.
Son visage furieux n'était qu'à quelques centimètres du sien. Son torse nu effleurait ses pointes de seins. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit.
- Comment oses-tu sortir de la salle de bains toute nue et me planter là comme ça !
- Mais je... Mais je pensais...
- Quoi ? Tu pensais quoi ? Que te promener toute nue sous mon nez serait sympa ? Que balancer l'appât pour me faire bondir serait rigolo ?
Sa fureur inexplicable la déroutait.
- Connor, je...
- Je t'interdis de m'allumer comme ça, Erin. Tu m'entends ? Je te l'interdis !

Auteur: McKenna Shannon

Info: Les frères McCloud, tome 2 : Au-delà de la trahison

[ attirance ]

 

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couple

L'amour est masochiste. Ces cris, ces plaintes, ces douces alarmes, cet état d'angoisse des amants, cet état d'attente, cette souffrance latente, sous-entendue, à peine exprimée, ces mille inquiétudes au sujet de l'absence de l'être aimé, cette fuite du temps, ces susceptibilités, ces sautes d'humeur, ces rêvasseries, ces enfantillages, cette torture morale où la vanité et l'amour-propre sont en jeu, l'honneur, l'éducation, la pudeur, ces hauts et ces bas du tonus nerveux, ces écarts de l'imagination, ce fétichisme, cette précision cruelle des sens qui fouaillent et qui fouillent, cette chute, cette prostration, cette abdication, cet avilissement, cette perte et cette reprise perpétuelle de la personnalité, ces bégaiements, ces mots, ces phrases, cet emploi du diminutif, cette familiarité, ces hésitations dans les attouchements, ce tremblement épileptique, ces rechutes successives et multipliées, cette passion de plus en plus troublée, orageuse et dont les ravages vont progressant, jusqu'à la complète inhibition, la complète annihilation de l'âme, jusqu'à l'atonie des sens, jusqu'à l'épuisement de la moelle, au vide du cerveau, jusqu'à la sécheresse du coeur, ce besoin d'anéantissement, de destruction, de mutilation, ce besoin d'effusion, d'adoration, de mysticisme, cet inassouvissement qui a recours à l'hyper irritabilité des muqueuses, aux errances du goût, aux désordres vaso-moteurs ou périphériques et qui fait appel à la jalousie et à la vengeance, aux crimes, aux mensonges, aux trahisons, cette idolâtrie, cette mélancolie incurable, cette apathie, cette profonde misère morale, ce doute définitif et navrant, ce désespoir, tous ces stigmates ne sont-ils point les symptômes mêmes de l'amour d'après lesquels on peut diagnostiquer, puis tracer d'une main sûre le tableau clinique du masochisme ?

Auteur: Cendrars Blaise

Info: Moravagine, p.61, Livre de Poche, no 275, Paris, 1960

[ voyage ]

 

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dernières paroles

Sa soeur Mona Simpson  explique comment elle est arrivée à son chevet après qu'on lui ait demandé de venir le plus rapidement possible.

"Son ton était affectueux, cher, aimant, mais comme quelqu'un dont les bagages sont déjà bien rangés dans le véhicule, son voyage était déjà entamé, même s'il était désolé, vraiment profondément désolé, de nous quitter", écrit-elle.

A son arrivée elle a retrouvé Steve entouré de sa famille : "il regardait dans les yeux de ses enfants comme s'il ne pouvait  déverrouiller son regard".

Et puis son état s'est détérioré plus avant. "Sa respiration a changé. Elle est devenue profonde, délibérée, volontaire. Je pouvais sentir qu'il avait besoin de calculer ses pas, de pousser plus loin. C'est ce que j'ai appris : il y travaillait. La mort n'est pas venue à Steve, il l'a atteinte."

Après cette dernière nuit son frère a commencé à s'échapper. "Son souffle trahissait une voie difficile, un chemin escarpé, l'altitude. Il semblait grimper."

Mais parallèlement à cette volonté, cette éthique de travail, cette force, il avait aussi une capacité d'émerveillement, la croyance de l'artiste en l'idéal, en l'encore plus beau plus tard. Avant de partir, quelques heures plus tard, il a regardé sa sœur Patty, puis longuement ses enfants, puis la compagne de sa vie, Laurene, et puis par-dessus leurs épaules, au loin. Avec ces mots :

'Oh wow. Oh wow. Oh wow.' 

Six syllabes difficile à cerner, qui alimenteront les conjectures pour un homme qui captiva le monde des affaires et de la création.

Auteur: Jobs Steve

Info: https://www.theguardian.com/ oct 31, 2011

[ . ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

pensée édulcorée

J'appelle "chichi" le refus de voir les choses telles qu'elles sont et telles qu'elles ne sont pas. J'appelle "blabla" les discours philosophiques chichiteux qui nous invitent à ne pas voir les choses comme elles sont et à les voir autrement qu'elles sont. J'appelle "gnangnan" le blabla moral qui découle du chichi. Il y a une forme de gnangnan que je nomme le "riquiqui". Ainsi, parmi les tenants du riquiqui, il y a les "nietzschéens de gauche", c’est-à-dire ceux qui n’assument pas l’aspect qui leur semble déplaisant dans les élucubrations du penseur moustachu et, même, qui vont jusqu’à biffer purement et simplement ses apologies de l’esclavage, de la guerre, de l’inégalité des races, de la supériorité des hommes sur les femmes ou de l’Islam sur le Judaïsme. Les nietzschéens de gauche sont des nietzschéens honteux. À présent, quand je laisse traîner mes oreilles, j’entends un autre type de riquiqui s’exprimer à travers les propos de certains schopenhaueriens tout aussi honteux qui nient quant à eux, ou minimisent, le pessimisme de celui que Cioran appelait le Patron. Ah! Le pessimisme! Comme cela est inconvenant quand on professe la philosophie! Alors on vend du Schopenhauer universitairement correct, allégé, fadasse, dilué dans la moraline. Je m'attendais à ce que Machiavel subît le même sort. C'est fait. À en croire des têtes plates plus connues sous le nom de professeurs d'université, Machiavel n'a pas eu pour dessein de prodiguer aux princes des conseils pour exercer le pouvoir tantôt par la ruse, tantôt par la force, voire la cruauté, mais des maximes de "sagesse politique" afin qu'ils jettent les bases d'un État de droit. Machiavel démocrate, Schopenhauer optimiste, Nietzsche progressiste. La plus grande violence faite à un philosophe n'est pas d'interdire son œuvre, mais de riquiquïser sa pensée.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Publication facebook du 31 mai 2022

[ politiquement correct ] [ trahison ] [ adaptation idéologique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

délaissement égotique

Refusant l’obéissance à la règle et aux lois de Dieu et de l’Église, ils [les Frères du Libre Esprit] trahissent la mission la plus élevée de l’existence humaine, celle-là même pour laquelle Dieu l’a créée : ils refusent à Dieu la possibilité d’expérimenter la finitude et la relativité, et ce refus est véritablement satanique : ils rejettent la finitude et la limite que Dieu a voulues comme l’ordre même de l’existence créée. Ils croient ainsi les dépasser : illusion et tromperie qui se trompe elle-même [...]. Concluons donc que le seul dépassement possible de la finitude, pour l’être créé, c’est son acceptation. 

[...]

La solution libertaire est une impasse, puisqu’elle soumet la créature à la dictature de ses désirs, et une contradiction puisqu’elle nie la réalité relative de cette créature. Au contraire, la désappropriation de la volonté [...] réalise la liberté de la volonté et accomplit la raison d’être de l’état de créature, la justifie d’être ce qu’elle est, puisqu’elle devient alors le lieu sans lequel Dieu ne peut opérer. [...]

Ainsi, tout véritable ami de Dieu est appelé, à l’imitation de Jésus-Christ, à offrir son humanité pour qu’elle devienne le lieu de l’opération divine. C’est là le secret de l’homme déifié et l’enseignement le plus profond de la Theologia teutsch

[...]

Voilà ce que l’Anonyme Francfortois entend nous rappeler. Il nous enseigne que le oui est plus profondément libérateur que le non, que le consentement à la limite est plus grand et vient de plus haut que la révolte contre la règle et le refus de la finitude. Car d’où peut surgir, en effet, la puissance de ce consentement, sinon de l’Infini ? Seul le Plus "peut" le moins. Briser les formes, c’est perdre l’essence ; s’y soumettre est œuvre d’amour.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 175 à 179

[ réceptivité ] [ sophisme de la liberté ] [ réfutation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

société

LA LOYAUTÉ, JE SAIS, C'ÉTAIT IL Y A LONGTEMPS, MAIS VOUS EN SOUVENEZ-VOUS ?
L'article de Der Spiegel révélant l'espionnage à grande échelle par les États-Unis des organes de décision des puissances européennes, leurs alliés les plus proches et les plus fidèles, rappelle étrangement l'attitude qui avait été celle de la banque d'investissement Goldman Sachs en 2008, tirant parti de la confiance que lui accordaient ses meilleurs clients pour leur vendre les produits financiers les plus avariés dont elle cherchait à se débarrasser.
La parole donnée, et la parole respectée, l'identification d'une personne - ou en l'occurrence, d'une nation - à ses engagements, la loyauté vis-à-vis de ses amis, et dans la mesure du possible vis-à-vis de chacun, sont indispensables à la vie en société : sans elles, c'est bien simple : le tissu social s'effrite, puis s'effondre sans espoir de retour.
Il est bien tard sans doute, mais il existe encore une chance ténue de restaurer la confiance trahie : interrompre immédiatement les pratiques condamnables, punir les responsables, et présenter des excuses sincères.
Lorsque Bradley Manning révéla le contenu des câbles du Département d'État expliquant aux diplomates américains que l'espionnage de la nation hôte faisait désormais partie de leurs attributions et de leurs devoirs, la traduction du soldat devant une cour martiale était loin de constituer la réponse appropriée. S'époumoner avec une véhémence allant toujours crescendo contre la traîtrise supposée du lanceur d'alerte Edward Snowden, constituerait une fois de plus une réponse parfaitement inappropriée et ferait, cette fois, désespérer de la capacité-même de cette nation à s'amender. Les pays européens trahis dans leur confiance devraient en tirer toutes les conséquences. Les justifications avancées seraient bien entendu qu'il existe des ennemis pires encore que de tels amis, mais la capacité-même à vivre en société, dont la parole donnée et la loyauté sont les piliers, constitue le dernier bastion : celui qui ne peut à aucun prix tomber.

Auteur: Jorion Paul

Info: 29 Juin 2013

[ guerre ] [ égoïsme ]

 

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automatisation

Au mystère de la vie que nous partageons avec toutes les créatures autour de nous, et aux mystères du langage et de l'écriture, qui nous en distinguent, serions-nous devenus si monstrueusement étrangers, que nous en usions sans plus savoir seulement qu'ils existent ? Notre époque est évidemment tombée très bas dans le simulacre, et notre temps se signale entre tous les temps par sa gesticulation insensée, son vacarme et le poids accablant de sa machinerie. Et pourtant, oui,elle se signale aussi par une angoisse sourde, un sang serré, une sève contrite, comme si toute la nature avec nous gémissait silencieusement dans l'ombre d'une certaine joie perdue. Qu'est-ce à dire ? Sinon que notre pauvre humanité, pour s'être un peu trop matériellement épanouie dans sa curiosité, et pour s'être un peu trop cherchée depuis un siècle où deux, s'est beaucoup trop trouvée, hélas, enjambant dans sa hâte les distances et les différences, gagnant furieusement du temps sur le temps qui passe, envahissant d'autres espaces que son espace, et n'ayant en commun, finalement, qu'une épouvante inavouée et féroce, une sorte de halètement d'agonie où l'on peut voir déjà la vie, dans son indifférence, ne plus se modeler que sur les figures pâles de la mort, et la mort ; plus atrocement, singer tout le vocabulaire et les figures de la vie. Le mauvais rêve se poursuit, dont plus personne n'aura bientôt la force même de vouloir sortir, tant la tristesse et la lassitude, qui sont toujours le fruit des mauvais calculs qu'on ne peut pas reprendre, trahissent la déspiritualisation des corps : des corps qui s'ennuient dans toutes les langues du monde, et qui s'en vont de moins en moins à la recherche de quelque chose, n'importe quoi, qui puisse remplacer leurs âmes si terriblement absentes. Bientôt, c'est aujourd'hui déjà, les hommes ne sauront même plus que leurs âmes leur manquent. Robots : voilà le confort, que d'aucuns déjà, préconisent ; n'être plus qu'une viande forte, c'est l'idéal des grandes nations.

Auteur: Armel Guerne

Info: Le Verbe nu, page 45

[ vie opératoire ] [ modernité ] [ décadence ]

 

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domotique

Il lança le programme, mais avant même qu'il ait eu le temps de se rasseoir au fond de son fauteuil, l'ordinateur lui indiqua d'un tintement qu'il avait atteint son objectif.

"12345", entra-t-il dans le système des Chait.

Le système d'éclairage de la maison intelligente de ses voisins leur avait été livré avec un mot de passe par défaut et, comme la plupart des clients, ils ne l'avaient pas changé. Peu importait que la cause en soit la paresse ou une conception bâclée de la part du fabricant.

Cela permit à Todd de se connecter au boîtier intelligent qui gérait l'éclairage en permettant d'économiser de l'énergie, installé au-dessus de l'évier de la cuisine. De là, il atteignit la plateforme centrale du logiciel, accédant à tous les systèmes. Ce qui lui permettait à présent de contrôler tous les logiciels connectés de cette maison, qu'il s'agisse de déverrouiller les portes ou de modifier la température de l'eau dans la douche. Les 0 et les 1 parcoururent des milliers de kilomètres à travers le globe, remontant de serveur en serveur, mais il ne tarda pas à avoir accès à ce qui l'intéressait vraiment : la cuisinière à gaz située à un mètre à peine du boîtier d'éclairage piraté.

Maintenant, il n'y avait plus qu'à décider quand. Todd éplucha le registre des communications entre machines du réseau. Ligne après ligne, celui-ci révélait les moindres détails de la vie des Chait. Non seulement dans quelles pièces ils se rendaient, mais pendant combien de temps, et même ce qu'ils faisaient dans leur chambre, trahis par la légère augmentation de la température ambiante causée par réchauffement des corps en plein effort.

Voir à quel point le couple avait remis sa vie entre les mains des machines sans le savoir — pour que celles-ci surveillent, décident, gèrent — ne fît que renforcer son sentiment qu'il allait en fait libérer ces gens. La mort, après tout, était une expérience universelle pour tous les êtres vivants, mais il n'y avait que l'esprit humain pour se soucier autant de son avant et de son après. Il allait leur offrir cette vision …

Auteur: SInger Peter Warren

Info:

[ contrôle à distance ] [ téléguidage ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste