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cadavres

Un feldwebel est assis, appuyé aux planches déchirées qui formaient, là où nous mettons le pied, une guérite de guetteur. Un petit trou sous l'œil : un coup de baïonnette l'a cloué aux planches par la figure. Devant lui, assis aussi, les coudes sur les genoux, les poings au cou, un homme a tout le dessus du crâne enlevé comme un œuf à la coque… À côté d'eux, veilleur épouvantable, la moitié d'un homme, coupé, tranché en deux depuis le crâne jusqu'au bassin, est appuyé, droit, sur la paroi de terre. On ne sait pas où est l'autre moitié de cette sorte de piquet humain dont l'œil pend en haut, dont les entrailles bleuâtres tournent en spirale autour de la jambe.

Auteur: Barbusse Henri

Info: Le Feu (journal d'une escouade), Chapitre 20 : Le feu.

[ guerre ] [ ww1 ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cadavres

Un feldwebel est assis, appuyé aux planches déchirées qui formaient, là où nous mettons le pied, une guérite de guetteur. Un petit trou sous l'œil : un coup de baïonnette l'a cloué aux planches par la figure. Devant lui, assis aussi, les coudes sur les genoux, les poings au cou, un homme a tout le dessus du crâne enlevé comme un œuf à la coque… À côté d'eux, veilleur épouvantable, la moitié d'un homme, coupé, tranché en deux depuis le crâne jusqu'au bassin, est appuyé, droit, sur la paroi de terre. On ne sait pas où est l'autre moitié de cette sorte de piquet humain dont l'œil pend en haut, dont les entrailles bleuâtres tournent en spirale autour de la jambe.

Auteur: Barbusse Henri

Info: Le Feu, journal d'une escouade. Chapitre 20 : Le feu

[ guerre ] [ atroce ]

 

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automutilation

La mémé, c'est une dure. Un jour où elle empilait du bois, elle s’est fait piquer par une vipère à l'index: elle n’a pas hésité, elle a saisi sa hachette et elle s’est tranché la première phalange sans perdre de temps, avant que le poison n’envahisse son corps et remonte au cœur.

Lorsque je lui demande de me raconter cette mésaventure, elle me dit qu'il n’y a rien à raconter, que l'hôpital est bien trop loin et qu’il n'y avait de toute façon personne pour l'y conduire, que c'était ça ou quelle y passait ! «Voilà, tu sais tout », conclut-elle et elle me chasse d’un geste du bras, comme on éloigne une pensée inopportune, et elle reprend son travail.

Auteur: Ballanfat Claire

Info: Glières, la fracture

[ survie ] [ sagesse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

innommable

Ces quatre femmes et cet homme que je viens d’évoquer […] sont silencieux, je veux dire enveloppés, cerclés, dans un linceul qui préfigure une sorte de mort. Ce linceul est un silence antérieur à toute parole, ni refoulé ni restituable. Il est celui de leur mère, une mère comme ensevelie vivante dans la tombe, qu’ils nourrissent et protègent intérieurement de peur d’être rendus à jamais coupables de l’avoir abandonnée et ainsi, d’avoir tranché le dernier lien qui la retenait à la vie. C’est une part d’eux-mêmes qu’ils sacrifient, chacun à partir des scénarios de son désir, depuis une enfance qui les a engagés dans une histoire singulière, mais lestée du poids d’un silence tombal qui vient de beaucoup plus loin qu’ils ne peuvent l’imaginer, le concevoir.

Auteur: Dufourmantelle Anne

Info: Dans "La sauvagerie maternelle", page 99

[ mélancolie ] [ loyauté inconsciente ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-entre-elles

L'impératrice Elisabeth, méfiante et vindicative ? Jeune, elle est méprisée par la cour de la terrible tsarine Anne*. Un soir, avec une anxieuse ferveur de débutante, elle se rend à un grand dîner. Sa robe, son unique habit de fête, va émerveiller les invités ! Elle entre dans la vaste salle illuminée... Un moment de silence et c'est un déferlement de rires : le tissu de la nappe est le même que celui de la robe d’Élisabeth** ! Ses ennemis se sont renseignés auprès de sa couturière... Plus tard, montée sur le trône, elle disposera de quinze mille robes et, après chaque bal, on découpera sur elle son habit somptueux.

La comtesse Lopoukhina qui avait choisi le tissu de la nappe aura la langue tranchée…

Auteur: Makine Andreï

Info: Une femme aimée. *Tsarine de Russie (1730-1740), **Tsarine de Russie (1741-1762)

[ anecdote ] [ vêtements ] [ jalousie ] [ vengeance ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

guerre

Quelquefois il y avait échange de politesses, c'étaient des paquets de tabac de troupe de la Régie française qui allaient alimenter les grosses pipes allemandes ou bien de délicieuses cigarettes "made in Germany" qui tombaient dans le poste français. On se faisait passer également chargeurs, boutons, journaux, pain...
...On peut être certains que ce genre de fraternité s'est produit en plus d'un endroit, partout où la proximité des postes le permettait et que nos grands chefs, nos dirigeants, ne s'illusionnent pas : s'il n'y avait pas eu entre les tranchées une distance raisonnable, s'il n'y avait pas eu une barrière de fils de fer épineux c'est partout que les mains se seraient tendues, preuve entre mille que cette horrible guerre a été déchainée contre le consentement des peuples.

Auteur: Barthas Louis

Info: Les carnets de guerre de Barthas Louis, tonnelier, 1914-1918

[ misère ] [ fraternité ] [ ww1 ]

 

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rites patriarcaux

Le garçon a tressailli lorsque mon oncle a empoigné ses couilles et sa bite comme pour les soupeser. Regarde, a-t-il fait. La peinture cachait presque que la peau était partie, découpée, laissant nu le bout fleuri. Au commencement, nous naissons tous de deux, a-t-il dit. Tu es homme et tu es femme, tout comme une fille est femme et homme. Ce garçon sera un homme, maintenant que le prêtre fétiche a tranché la femme pour la couper de lui.

Le garçon était tétanisé, mais s'efforçait de porter beau. Mon oncle a continué de parler. "Et pour être femme, la fille doit se faire couper l'homme au fond de son neha. Tout comme les premiers êtres étaient de deux". Il a frotté la tête du garçon et l'a renvoyé.

Auteur: Marlon James

Info: Léopard noir, loup rouge

[ excision ] [ circoncision ] [ clitoridectomies ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vivre

J'ai besoin d'entendre une serveuse me parler de ses problèmes avec sa Plymouth 1985. J'ai besoin de voir une jeune fille en robe verte remplir elle-même son réservoir d'essence par un après-midi torride du Nebraska. J'ai besoin de rendre visite à des clubs de strip-tease paumés où les femmes sont presque aussi moches que moi. J'ai besoin de l'insécurité des tempêtes de neige ou d'une voiture surchauffée quand il fait trente-neuf degrés à l'ombre dans le Kansas, de l'insécurité du coeur et de l'esprit tâtonnants loin de leur milieu habituel. Il est trop facile d'être sûr de soi, trop facile de savoir à tout instant ce qu'on fait, trop facile d'emprunter sans cesse le même chemin jusqu'à ce qu'il devienne une profonde ornière qui bientôt devient à son tour une tranchée insondable où vous ne voyez plus rien au-dessus du bord.

Auteur: Harrison Jim

Info: En marge : Mémoires

[ risquer ]

 

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guerre

Le vin... Il n'y a que le vin, la boue et les cadavres, les uns vivants, les autres morts. Et l'ennui, un ennui auparavant inconnu, l'ennui jusque dans les mains, jusque dans les pieds, un ennui qui fourmille, tout cela pour rien... rien... rien. Clavel en est sûr, maintenant : Pour rien. C'est cela l'horrible et cela seulement. Et la plupart ont perdu la force même de s'ennuyer. L'ennui devient le signe de ceux qui ne sont pas morts à tout. À connaître leur ennui, combien sont-ils? Dix, cent, mille peut-être et ceux-là sont prêts à se joindre des deux côtés des lignes. Et moi-même, quel est mon souci? se demande Clavel... Je n'ai plus en moi que la sensation du temps qui coule, le désir qu'il coule plus vite, et un dégoût toujours croissant, non pas de la mort, mais de cette mort-là.

Auteur: Werth Léon

Info: Clavel soldat

[ tranchées ]

 

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bouleversée

Ah ! Je me rappelle encore très bien la douleur d'alors !

Mon cœur pris au dépourvu

sautait comme une volaille à la tête tranchée.

Tout était éclaboussé de sang,

la rue, la table du bistrot,

et surtout tes mains inconscientes.

Ma chevelure éparse errait

comme un monstre parmi les verres,

s’enroulait autour d’eux, comme

autour de souffles arrêtés,

puis dansait, debout, en sifflant,

plus retombait, guillotinée, à tes pieds.

Ah ! Je me rappelle bien que j'ai eu

un sourire atroce, grimaçant

pour mieux ressembler à moi

et que je n'ai crié qu'une seule fois,

bien après qu'il n'y eût plus eu

personne alentour,

et qu’on eût éteint la lumière et essuyé

le sang sur les tables.

Auteur: Cassian Nina

Info: Le sang. Traduction  Aurel George Boeșteanu

[ choc ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel