Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 65
Temps de recherche: 0.043s

mûrir

Devenir femme, c'est affronter le couteau. C'est apprendre à supporter le tranchant de la lame et les blessures. Apprendre à saigner. Et malgré les cicatrices, faire en sorte de rester belle et d'avoir les genoux assez solides pour passer la serpillière dans la cuisine tous les samedis. Ou bien on se perd, on bien on se trouve. Ces vérités peuvent s'affronter à l'infini. Et qu'est-ce que l'infini, sinon un serment confus ? Un cercle brisé. Une portion de ciel fuchsia. Si l'on redescend sur terre, l'infini prend la forme d'une succession de collines verdoyantes. Un coin de campagne dans l'Ohio où tous les serpents dans les hautes herbes de la prairie savent comment les anges perdent leurs ailes.

Auteur: McDaniel Tiffany

Info: Betty, incipit

[ grandir ] [ horizon ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

parents

Il faut dire que ma mère n’a pas ce qu'il est convenu d'appeler un caractère facile. Elle est entière, angoissée, prompte à la colère. Sa violence pouvait, et peut encore, exploser en geysers pour une mauvaise note, une fourchette tombée à terre ou une paire de chaussures mal rangée. Ce qui ne l'a jamais empêchée d'être présente, et parfois affectueuse. Jacques, mon père, est tout l'inverse : peu démonstratif, une eau qui dort. Je lui sais cependant gré d'avoir toujours été là pour intervenir lorsque des mots tranchants, trop grands pour mon âge, commençaient à rebondir autour de la table.

Entre ces deux-là, mon enfance n'avait été ni heureuse ni malheureuse. Mais elle avait été longue.

Auteur: Gestern Hélène

Info: La part du feu

[ contrastés ] [ ennui ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

réunification

Comme le temps n’existe pas alors (ce n’est pas par hasard que nous disons qu’une chose s’est "passée comme un rêve") nous sommes au moment du rêve simultanément ce que nous étions jadis et ce que nous sommes maintenant, l’enfant et l’adolescent, l’homme d’hier et celui d’aujourd’hui, le Moi total, la somme non seulement de notre vie, tandis qu’éveillés nous ne percevons que notre Moi présent. Toute vie est donc double. En bas, dans l’inconscient, nous sommes notre totalité, le Jadis et l’Aujourd’hui, l’homme primitif et le civilisé, mélange confus de sentiments, restes archaïques d’un Moi plus vaste lié à la nature, - en haut, à la lumière claire et tranchante, rien que le Moi conscient qui existe dans le temps.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Dans "Freud", page 94

[ topique psychique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

patronyme

Baudelaire est le nom d’une ouverture sobre, d’une passe, d’un passage à travers l’épaisseur du 19e. Sans lui, nous n’aurions pas de nom pour désigner l’autre côté de la dixneuviémité, son extériorité bizarre et sa conjuration sans cesse répétée dans l’ironie et la solitude. Ça doit d’ailleurs être la raison pour laquelle on a commencé par le déformer, ce nom, quand il est apparu dans les journaux, les médias de ce temps-là. En lui mettant un e pour faire plus beau. Or, le nom de Baudelaire vient de l’ancien français badelaire qui désigne une épée à deux tranchants (voir Rabelais dans le prologue du Tiers Livre de Pantagruel : les Corinthiens occupés à "affiler cimeterres, brancs d’acier, badelaires"). En écrivant Beau, on retire les tranchants. On émousse le fil, les choses rentrent dans l’ordre. Dans le tas. Les Fleurs du Mal redeviennent de la botanique poétique.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 208

[ affadissement ] [ modification ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

hypersensibilité

Mais c'étaient surtout les images imperceptibles de mon esprit, les rares syllabes que je prononçais qui me faisaient peur. Il suffisait d'une pensée que je ne parvenais pas même à fixer, d'un simple frétillement de signification violacé, un hiéroglyphe vert de mon cerveau, pour que le malaise réapparaisse et que la panique croisse en moi. Qu'en certains recoins de la maison revinssent des ombres trop drues, humides, avec leurs murmures, les mouvements rapides de masses sombres et j'étais saisie d'épouvante. Alors, je me surprenais à allumer et à éteindre mécaniquement la télévision, rien que pour me tenir compagnie, à chantonner une berceuse dans le dialecte de mon enfance, ou l'écuelle vide d'Otto près du réfrigérateur me causait une souffrance insupportable, ou bien, en proie à une somnolence immotivée, je me retrouvais étendue sur le divan, occupée à me caresser les bras non sans les marquer du tranchant de mes ongles.

Auteur: Ferrante Elena

Info: Les Jours de mon abandon

[ angoisse ] [ déclic ]

 

Commentaires: 0

portraits

Ils étaient tous les deux d'âge mûr, fiers et habillés de manière impeccable, mais la ressemblance s'arrêtait là. Alors que Keating paraissait aussi dur, net et tranchant que l'acier, Bancroft était comme de la pierre ancienne, poreuse et prompte à s'effriter, ses traits s'affaissant sous l'effet du temps et de la boisson. Son tempérament colérique, en revanche, n'était en rien altéré. Ce qu'on lisait dans les regards qu'il dardait sur Magnus ressemblait beaucoup à de la haine.

La façon dont Keating observait Tobias rappelait à Evelina un scientifique examinant une nouvelle forme d'algue. Tobias semblait faire de son mieux pour divertir la fille de Keating, mais Evelina voyait bien qu'il agissait par politesse. Il était préoccupé et tentait de le cacher tandis que la pauvre Alice déployait tous ses efforts pour le charmer. Eveline ressentit un pincement d'antipathie qui n'avait rien à voir avec Alice elle-même et tout avec sa proximité avec Tobias. Voyant Evelina désœuvrée, Magnus s'engouffra dans la brèche tel un requin aux onctueuses manières.

Auteur: Holloway Emma Jane

Info: Baskerville : Une étude en soie - deuxième partie

[ rapports humains ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

refoulement

[…] Freud était un homme qui, quand il avait une fois vu quelque chose – et il savait voir, et le premier – n’en lâchait pas le tranchant. Et c’est ce qui fait la valeur prodigieuse de son œuvre. Bien entendu, dès qu’il avait fait une découverte, immédiatement s’exerçait sur elle ce travail de rongeur qui se produit toujours autour de toute espèce de nouveauté spéculative, et tend à tout faire rentrer dans la routine. Voyez la première grande notion originale qu’il a apportée sur le plan purement théorique, la libido, et le relief, le caractère irréductible qu’il lui donne en disant – la libido est sexuelle. Pour bien nous faire entendre de nos jours, il faudrait dire que ce que Freud a apporté, c’est que le moteur essentiel du progrès humain, le moteur du pathétique, du conflictuel, du fécond, du créateur dans la vie humaine, c’est la luxure. Et déjà au bout de dix ans, il y avait Jung pour expliquer que la libido, c’était les intérêts psychiques. Non, la libido, c’est la libido sexuelle.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", page 84

[ banalisation conceptuelle ] [ psychanalyse ] [ éloge ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

athéisme scientifique

Lévi-Strauss est en train de reculer devant la bipartition très tranchante qu’il fait entre la nature et le symbole, et dont il sent bien pourtant la valeur créative, car c’est une méthode qui permet de distinguer entre les registres, et du même coup entre les ordres de faits. Il oscille, et pour une raison qui peut vous paraître surprenante, mais qui est tout à fait avouée chez lui – il craint que, sous la forme de l’autonomie du registre symbolique, ne reparaisse, masquée, une transcendance pour laquelle, dans ses affinités, dans sa sensibilité personnelle, il n’éprouve que crainte et aversion. En d’autres termes, il craint qu’après que nous avons fait sortir Dieu par une porte, nous le fassions entrer par l’autre. Il ne veut pas que le symbole, et même sous la forme extraordinairement épurée sous laquelle lui-même nous le présente, ne soit qu’une réapparition de Dieu sous un masque. Voilà ce qui est à l’origine de l’oscillation qu’il a manifestée quand il a mis en cause la séparation méthodique du plan du symbolique d’avec le naturel.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", page 48

[ interprétation ] [ pensée magique ] [ inclination ] [ emblème ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

sémioticien-par-sémioticien

On raconte cette histoire au cours de laquelle le Professeur Sebeok, qui faisait partie d'un panel d'orateurs distingués qui avaient reçu ce défi de l'audience, à savoir de démontrer pourquoi une des idées de base de la sémiotique comme celle d'Umwelt, n'est pas une simple variation de l'idéalisme solipsiste.

Les orateurs abordérent la question à tour de rôle, (chacun surpassant en sérieux l'intervenant précédent) tout en revendiquant "Bien sûr, je ne suis pas un solipsiste." Enfin, le tour de Tom arriva. Il haussa les épaules et dit simplement : "Je suis un solipsiste." Ce fut un de ces moments marquants dont Tom fut souvent coutumier. Il y eut aussi cette fois à Toronto où il mentionna, en passant dans ses remarques principales, que "Tout le monde pense au langage en termes de communication alors que la langue n'a n'a rien à voir avec la communication". Lors de la période de questions qui s'ensuivit, le tout premier intervenant l'interpella sur ce point, rappelant : "Vous venez de dire que le langage n'a rien à voir avec la communication... Pourquoi ?" "Parce que ce n'est pas le cas", rétorqua Tom d'un ton tranchant, avant de passer à la question suivante.

Auteur: Deely John

Info: The Quasi-Error of the External World an essay for Thomas A. Sebeok, in memoriam

[ simplificateur ] [ incipit ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

tempête musicale

C’est alors que les tuyaux de l’orgue firent brusquement éclater un rugissement formidable et discordant. La musique s’emballa. Le volume augmenta. Le timbre de l’instrument changea, de grinçant il devint retentissant. Cette musique-là était pleine d’énergie, furieuse et contagieuse, fiévreuse et tranchante. Elle évoquait un jaillissement d’eau, un troupeau d’animaux affolés, un formidable tumulte, un océan qui se déchire, deux grandes armées marchant l’une vers l’autre. Son jeu de pieds produisait des notes graves et voilées qui se mêlaient à la mélodie tissée par ses doigts, donnant du corps, de l’épaisseur au son. Il faisait sonner chaque note basse sans même baisser les yeux, avec des pressions légères de ses pieds nus, des mouvements talon-pointe de danseur de salon expérimenté, ajoutant des accords brusques et percutants, tout en faisant courir ses doigts sur les touches. Puis il actionna une commande et décala ses mains vers le bas d’un mouvement fluide, passant du clavier supérieur au clavier inférieur, si bien que les touches de tous les claviers suivaient le mouvement incessant de ses doigts. La musique se fait plus lourde, plus sombre. Les touches s’enfonçaient et se soulevaient toutes seules, comme si des chats invisibles couraient dessus. Le son ne pouvait pas s’échapper ailleurs. Le bâtiment n’allait certainement pas le contenir. Il allait faire voler le toit en éclats.

Auteur: Wood Benjamin

Info: Le Complexe d'Eden Bellwether

[ quatre membres ] [ vivacissimo ] [ furioso ] [ fortissimo ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel