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époque moderne

C’est seulement depuis la seconde Guerre mondiale que nous sommes entrés dans le temps de la grande moisson du Royaume de l’homme. Nous avons maintenant affaire à une génération sécularisée pour laquelle l’existence matérielle est tout, et la vie spirituelle n’est rien. C’est une génération pour laquelle tout ce qui est symbolique devient toujours plus incompréhensible. C’est une génération qui ne vit plus dans une société vivante, mais dans un monde institutionnalisé où les appareils étatiques, administratifs et industriels se dressent devant la personne humaine comme d’énormes pyramides. C’est une génération qui est en train d’éliminer de sa conscience la notion de famille.

Cette génération est orpheline. C’est pourquoi la fraternité perd aussi son sens, car, pour être frères, il faut un père commun. Et s’il n’y a pas de père, le passé paraîtra comme une absurdité. En conséquence, l’avenir deviendra également absurde, car sans passé il n’y a pas d’avenir. Il n’y a donc plus qu’à essayer de mener une existence sans histoire dans le présent. Il faudra se consoler par un "engagement" dans un monde collectif mais sans identité et revenir à sa propre vacuité qui se manifeste extérieurement sous la forme de la "communauté" symbiotique où la promiscuité doit servir de succédané à la fraternité perdue. [...]

Le chaos dont nous avons été si longtemps préservés dresse sa menace sur nous. Et cette menace ne peut être écartée par les dirigeants sécularisés que d’une manière : par une dictature, une dictature technocratique. En réalité cette dictature a déjà commencé à faire son entrée pas à pas.

Auteur: Lindbom Tage

Info: Dans "L'ivraie et le bon grain", trad. du suédois par Roger Du Pasquier, éditions Archè, Milan, 1976, pages 19-20

[ individualisme ] [ tribalisme ] [ pouvoir arbitraire ]

 
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athée

La religion, ça veut dire qu'au-delà de la survie d'un organisme unique il y quelque chose qui "relie" des êtres ou des groupes d'êtres. (C'est la source étymologique du mot - religiare... bien que certains avancent que le terme impliquerait plutôt l'idée de "ce qui relie à Dieu et à lui seul" ) Restant sur cette idée première, la survie du groupe, ou solidarité, ou sagesse collective, ou consensus tribal... se cristallise sur base de bon sens et des constats évidents qui émergent de cette vie en commun. Constats qui sont ensuite formulés, écrits. La métaphysique intervient dès qu'existe un corpus genre Torah, Bible ou Coran, soit disant d'origines divine - ce qui est paradoxalement vrai puisque Dieu, symbole des symboles, est à l'origine de tout. Métaphysique, issue - et qui engendre - la manipulation des mots, accordant ainsi grand pouvoir aux théologiens et autres rhétoriciens à partir du moment où ils organisent croyances et sens des mots et du langage. En ce sens religion et politique présentent de fortes similitudes. Et puis, si on creuse la moindre, on voit bien que, linguistiquement, pour peu qu'on s'ouvre vers l'imaginaire et la poésie, tout est interconnecté, tout est dépendant de tout. Il y a un équilibre en mouvement. Une métamorphose incessante. Ici on dirait bien que c'est dès lors Spinoza qui l'emporte. Lui qui fut excommunié par la synagogue pour cause de panthéisme. Un peu comme si les tenants de la chose devenaient fous qu'on fasse démonstration de leur inutilité. Pourquoi alors parler en ce cas d'athéisme juif ? Les humains son incorrigibles Au fait : c'est quoi la religion des fourmis ?

Auteur: Mg

Info: 3 juillet 2014

[ agnostique ] [ judaïsme ] [ question ] [ pouvoir sémantique ] [ centralisé ]

 
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science-fiction

Les sociétés tribales, s'agrandissant et se liant entre elles, sont devenues les civilisations. Grandes entités structurées et pilotées en bonne partie grâce à des écrits dogmatiques utilisé comme manuels du pouvoir par les petits malins d'en haut. Ainsi les chefs de village se sont retrouvèrent métamorphosés en gardiens d'"écrits sacrés"* souvent interminables, de surcroit interprétables à loisir.
Partons du principe que ces textes guides ont fait plus de bien que de mal - ce que je pense, tempérés qu'ils furent par les actions des femmes - et essayons d'imaginer le texte fondateur, qui tiendrait le même rôle pour une nouvelle ère. Texte qui pourra en autres éviter les errements de "la déclaration des droits de l'homme" onusienne, cette bêtise anthropomorphique qui, au-delà du fait qu'elle n'aura pas empêché grand-chose en terme d'atrocités entre les hommes, aura entériné cette considérable ânerie que les être humains sont l'"espèce centrale" de la planète.
Ce nouveau texte fondateur, à l'échelle d'une planète unifiée par Internet, rassemblerait simplement les bases d'un bon sens commun, laissant les responsables locaux en adapter le sens dans leurs "situations locales", avec bien sûr transparence et possibilité de contrôle du reste de la population. Un texte qui saurait aussi conserver une part mystique que les écrits juridiques, enfants d'un cartésianisme convaincu, sont incapable d'intégrer. Part mystique qui aurait pour but premier de ramener l'humain vers plus d'humilité, par exemple en transférant le concept de divinité vers un inconnu respecté, qu'on pourrait imaginer, par exemple, comme une sorte de "force cosmique organisée", que l'humanité serait éventuellement appelée à rejoindre après avoir fait preuve d'un peu plus de sagesse et d'intelligence sur une certaine durée.

Auteur: Mg

Info: 29 avril 2016, *entre autres, Bhagavad Gita, Bible, Coran, Sutta Pitaka des bouddhistes, textes confucianistes et taoïste, etc...

[ avenir ] [ prospective ] [ extraterrestre ] [ religion ]

 

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pathologie

Chez les Dangaleat (Jean Pouillon, Nouvelle Revue de Psychanalyse, n°1), la maladie a valeur initiatique. Il faut avoir été malade pour faire partie du groupe. On ne devient médecin que si on a été malade, et par le fait même. La maladie vient des margaï, chacun a sa ou ses margaï, elles s’héritent de père en fils. Toute position sociale est acquise grâce à la maladie, qui est un signe d’élection. La maladie est une marque, un sens – le normal va de soi, il est insignifiant. La maladie, c’est la culture, source de la valeur et principe d’organisation sociale. Même là où la maladie n’a pas cette fonction sociale déterminante, elle est toujours affaire sociale, crise sociale, et socialement, publiquement résolue, par mise en jeu et réactivation de tout le métabolisme social à travers la relation exceptionnelle qui est celle du malade et du médecin. Différence radicale d’avec l’exercice actuel de la médecine, où le mal est individuellement subi et la thérapeutique individuellement administrée. La réciprocité du mal, l’échange du mal est prépondérant dans les sociétés primitives. Le mal est un rapport social, comme le travail, etc. La causalité organique peut être reconnue et traitée par toutes sortes de moyens – le mal, lui, n’est jamais conçu comme lésion organique, mais en dernière instance comme rupture ou défaillance de l’échange social. L’organique est métaphore : il sera donc traité "métaphoriquement", par opération symbolique de l’échange social à travers les deux protagonistes dans la cure. [...] Bref, médecin et malade se redistribuent autour du mal comme rapport social, au lieu que pour nous le mal s’autonomise comme rapport organique avec sa causalité objective, malade et médecin s’objectivant de part et d’autre comme passif et actif, patient et spécialiste.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 410-411

[ peuple africain ] [ vision tribale ] [ traitement ] [ transformation ]

 

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rapports humains

Bon, maintenant, détendons-nous un peu. Parlons de sexe. Parlons de femmes. Freud a dit qu'il ne savait pas ce qu'elles veulent. Je sais ce que les femmes veulent. Elles veulent parler, à plein de gens. De quoi veulent-elles parler ? Elles veulent parler de tout.

Que veulent les hommes ? Ils veulent beaucoup de copains, et ils souhaitent ne pas trop se fâcher avec eux.

Pourquoi tant de gens divorcent aujourd'hui ? C'est parce que la plupart d'entre nous n'avons plus de famille élargie. Autrefois, quand un homme et une femme se mariaient, la mariée pouvait parler de tout avec beaucoup plus de personnes. Le marié avait beaucoup plus de copains à qui raconter des blagues stupides.

Quelques Américains, mais très peu, ont encore une famille élargie. Les navajos. Les Kennedy.

Mais la plupart d'entre nous, si nous nous marions de nos jours, ne sommes qu'une personne de plus pour l'autre. Le marié a un ami de plus, mais c'est une femme. La femme a une personne de plus à qui parler de tout, mais c'est un homme.

Lorsqu'un couple se dispute, on peut penser que c'est une question d'argent, de pouvoir ou de sexe, de la façon d'élever les enfants... ou autre chose. Mais ce qu'ils se disent vraiment, sans s'en rendre compte, c'est ceci :  "tu n'est pas assez nombreux !"

Un jour j'ai rencontré un homme au Nigeria, un Ibo, il a six cents parents qu'il connais bien. Sa femme venait d'avoir un bébé, la meilleure nouvelle possible dans une famille élargie.

Ils allaient le prendre avec eux pour le présenter à leurs proches, des Ibos de tous âges, toutes tailles et toutes qualités. Le petit allait même rencontrer d'autres bébés, des cousins pas beaucoup plus âgés que lui. Ceux qui étaient assez grands et assez stables allaient pouvoir le tenir, le câliner, lui faire des gargouillis et lui dire à quel point il était joli ou beau.

N'aurais-tu pas aimé être ce bébé ?

Auteur: Vonnegut Kurt

Info: God Bless You, Dr. Kevorkian

[ femmes-hommes ] [ couple ] [ tribalisme ] [ animation ]

 
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économie

Les USA ont petit à petit imprégnés nos sociétés de leur esprit corporate, c'est à dire la tendance qu'ont les membres d'un corps professionnel, étatique ou administratif à privilégier leurs intérêts matériels au détriment de ceux du public qu'ils servent (consommateurs, administrés, justiciables, usagers, élèves, clients, patients, etc.). Avec le Dieu argent comme motif.
Nous avons donc toutes ces structures qui s'auto protègent sur ce modèle et qui commandent nos nations. Bien plus que les peuples puisque les lois les plus importantes pour l'économie aveugle sont pilotées, via lobbying, afin de correspondre aux intérêts des multinationales concernées. Et ces multinationales sont condamnées à s'agrandir, à fusionner, car l'imbécile humain est totalement incapable d'imaginer une société qui ne serait pas "en croissance" - ce qui donne déjà une idée de sa dinguerie intrinsèque. Sous cet angle l'homme n'est qu'un singe savant, juste bon à se référer à des phrases ou à des recettes anciennes qu'il ne fait que remettre en perspective, se donnant l'impression de créer. Alors qu'il resuce.
Ce "fond de sauce" sociétal s'exerce en Suisse, poussé par la droite enthousiaste et consolidé par un socialisme politique serré et normatif, qui a pu se développer ici grâce au génie structurant helvète et à son niveau financier.
La Suisse est quelque part à la pointe de ce délire mondial. Elle est en train d'en faire l'expérimentation "in vivo" malgré sa démocratie directe. Probablement parce que la nature ayant horreur du vide, (ou si vous préférez "l'humain étant trop con"), tout ceci se déroule à flux tendu. C'est à dire que cela participe d'une fuite en avant irraisonnée, sous pression de la compétition entre les pays du monde pour plus de rendement, de confort et d'"avoir".
Personne n'est prêt à ralentir. Pire : le système corporate amène naturellement les individus les plus formatés pour reproduire ses tares comme l'a si bien décrit Albert Jacquard.
Nous le voyons bien, même ici, de cette disparation lente des sociétés villageoises, directement démocratiques et empathiques, avec des problèmes locaux, dont plus faciles à traiter, nous sommes sur le chemin de l'inconnu. Un chemin mystérieux qui laisse néanmoins apparaitre la triade suivante.
- nous décrochons lentement du réel terrien puisque le monde vit de plus en plus à crédit sous la pression démentielle de la finance
- dépendants de grands systèmes nous nous éloignons sans vouloir l'admettre de la capacité tribale de survivre de manière locale.
- notre trésor, la planète terre, envahie par les insectes humains, s'appauvrit, perdant petit à petit les ressources sur lesquelles nous vivons.
Oui les arbres continuent de pousser, oui il faut demeurer optimiste, mais le différentiel entre les besoins et le ressources se creuse de manière inexorable.
La Suisse ne s'en rend pas compte. Sous ses apparences d'Eden où tout va bien, ce qui est encore relativement exact de nos jours, elle risque fort de se retrouver en plus mauvaise posture que les autres pays.
Elle tombera de plus haut.

Auteur: Mg

Info: 1 janvier 2014

[ helvète ] [ pessimisme ]

 

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isolement

Un vieil ouvrier français me posa un jour la question suivante : "Autrefois, nous étions plus pauvres qu’aujourd’hui, nos conditions de vie étaient plus dures et cependant nous nous sentions très près les uns des autres. Maintenant que notre sort matériel s’est amélioré, l’esprit d’équipe et d’entraide n’est plus aussi fort : on dirait qu’à mesure que le bien-être augmente, la fraternité diminue. Comment cela se fait-il ?"

Cette remarque, faite au sujet du monde industriel, a une portée universelle. Le monde agricole a subi, dans ce dernier quart de siècle, une évolution analogue. Les paysans d’autrefois étaient liés les uns aux autres par un réseau très serré d’échanges et de services : travaux en commun, relations de voisinage, veillées d’hiver qui réunissaient plusieurs familles, réjouissances locales, repas rituels à l’occasion des moissons et des vendanges, soin des malades, aide aux indigents, etc. Aujourd’hui, à quelques exceptions près, chacun vit chez soi et pour soi (la naissance des coopératives, dictée par l’intérêt matériel, n’a pas compensé cette perte de chaleur et d’intimité) – et ce qui reste du village n’est plus qu’un foyer de cendre et d’ennui, ce qui, soit dit en passant, est une des causes majeures de la désertion des campagnes.

A quoi tient cette montée de l’individualisme, précisément à une époque où l’on ne parle que du "social" ?

Tout simplement à ceci : les hommes d’autrefois n’avaient presque pas de possibilité d’échange en dehors de l’horizon étroit de leur communauté d’origine ou de travail. Autrement dit, ils avaient besoin de leur prochain immédiat à tous les niveaux de leur existence.

L’entraide en effet est une nécessité vitale dans toutes les sociétés élémentaires. Plus les hommes mènent une existence pauvre et menacée, plus leur tâche est dure et leur avenir incertain, moins ils peuvent s’offrir le luxe d’être égoïstes. Et c’est dans ce sens que le bien-être favorise l’individualisme. [...] Il faut tenir compte aussi du rôle toujours croissant de l’Etat ou d’organismes paraétatiques dans tous les domaines de la sécurité. [...] Le recours au prochain ne s’impose plus avec la même urgence : les liens administratifs remplacent les liens vitaux, la charité se fait impersonnelle et bureaucratique.

Il en va de même en ce qui concerne les plaisirs et les distractions. La lecture, le cinéma, la télévision, les voyages permettent à l’individu de "s’évader" sans le secours de ses camarades ou de ses voisins. Et de là résulte aussi le dépérissement de la vie familiale et locale.

Ainsi s’effacent les échanges d’homme à homme : il ne reste plus que l’individu perdu dans la foule anonyme.

Est-ce à dire que nous devrions regretter l’indigence et l’insécurité d’autrefois ? La question n’est pas là : nous savons bien que le petit groupe ne peut plus se suffire à lui-même dans une société qui vit à l’échelle planétaire. Mais ce petit groupe n’en reste pas moins le ferment essentiel d’une civilisation à la mesure de l’homme – et notre unique refuge contre les menaces du collectivisme et de la technocratie.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, pages 25-26

[ repli ] [ modernité ] [ tribalisme perdu ]

 

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source

Personne ne discute aujourd'hui que l'humanité ait eu la corne d'Afrique pour origine. Après s'être redressé notre ancêtre s'est établi petit à petit partout en Europe, Asie et Afrique, se rassemblant en groupes toujours plus conséquents - familles, tribus, villages, groupes de villages, et ainsi de suite - pour arriver à ces grand ensembles que furent les premières civilisations : Sumérienne, Egyptienne, etc., (l'évolution semblant bien maintenir une direction générale identique en Australie alors que les aborigènes furent séparés du tronc commun plus tôt ). Il semble bien que de Neandertal à Sapiens sapiens la progression ait été progressive et graduelle jusqu'à l'extinction du premier. Il y a donc, pour notre race, quelque chose qu'on peut apparenter à une source... et les africains paraissent toujours - surtout pour beaucoup de nous autres blancs occidentaux - les plus proches d'elle. Sentiment qui fut probablement une des causes de l'esclavagisme et du racisme éhontés pratiqués en deuxième moitié du 2 e millénaire par les blancs occidentaux dont je suis issu. Cette proximité originelle qui paraît bien être resté un de leur apanage m'apparaît aujourd'hui comme une sorte de "plus", de "supériorité terrestre", "sagesse animale et des sens"... je ne sais pas, à vrai dire, et ne trouve donc pas, hélas, les termes qui conviennent, mais j'ai le sentiment qu'ils ont beaucoup à nous apprendre pour l'avenir. Quoi ?... je ne le sais pas précisément... je remarque simplement leur décontraction, leur chaleur humaine, un sens communautaire et tribal plus développé, plus de feeling mammifère. Tenez : combien de femmes africaines enceintes sont-elles capables de sentir le sexe de leur enfant à venir ?.. Certainement beaucoup plus que les exécutives women stressés de l'hémisphère nord. Dans un autre registre je remarque aussi que les deux méga-stars mondiales du sport de la fin du 20e siècle sont des noirs américains, ce pays - qui fusionne tout - a permis l'éclosion de ces champions extraordinaires que sont Michael Jordan et Tiger Woods... Et qu'on me comprenne bien, il ne s'agit pas de racisme à l'envers, mais de complémentarité. Je me plais à croire que ce sentiment fait partie des concept non-formulables dans cet Univers, dont la fonction, inscrite dans la combinaison de constantes universelles réglées à la vingtième décimale, semble avoir pour but - vu de nos petites consciences qui sortent à peine du néant - de créer des êtres pensants et conscients (certains snobs disent sur pensants). Je suis bien sûr incapable de vous dire ou nous sommes sur cette échelle, mais mieux vaut se mettre en bas, c'est plus sûr. Donc, pour revenir à mon sujet, je veux dire que cette matrice d'où nous venons, cette source, me paraît comme tout aussi importante que les buts à venir. Elle ne doit pas être oubliée. Je pourrais aussi écrire un poncif du genre "il faut rester proche de la nature" qui fonctionne aussi très bien puisque tout individu le sait, consciemment ou pas. Je ne veux donc pas, comme beaucoup de chercheurs ufologues, ésotéristes, scientifiques-fictionnels et autres allumés religieux, extrapoler ici sur l'Humanité à venir, le célèbre point oméga de Teilhard, cette super entité au cerveau collectif dont les mentaux humains seront les neurones, hyper organisme faisant franchir à l'espèce un niveau d'organisation aussi fort que le passage de la conscience directe animale à la conscience réfléchie humaine. Mon sentiment est que rien ne nous presse, que la vie est un acte sacré en soi, qui doit d'abord être vécu (ah ah ah... elle est bien bonne). Beaucoup de ces anticipateurs du futur me semblent trop avides et pressés. Point central : vivre, sentir le groupe, se rappeler nos origines. Pour se projeter dans l'avenir bien sûr.

Auteur: MG

Info: 1997

[ évolution ] [ Etats-Unis ]

 

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démocratie

La protodémocratie athénienne (bien connue en grande partie grâce à Aristote) reposait sur un principe intangible, qu'illustre parfaitement la formule de Lincoln : "le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ". Le peuple était toujours à la manoeuvre et ne déléguait à l'exécutif que les tâches qu'il ne pouvait effectuer lui-même. Ce principe était garanti par l'isonomia, l'égalité devant la loi, l'isokratia, l'égalité des pouvoirs, et l'isêgoria, l'égalité de la parole. Était citoyen tout homme libre âgé de plus de vingt ans.
On estime le nombre des citoyens à 30.000, 60.000 au pic de peuplement. Les femmes, les enfants, les métèques et les esclaves étaient exclus de l'activité politique. Cette quadruple exclusive est à replacer dans son contexte historique.
L'Ekklesia, l'assemblée démocratique, exigeait un quorum de 6.000 citoyens, mais ils pouvaient être plus nombreux. Elle se réunissait tous les neuf jours en moyenne (la fréquence des séances augmentait en cas de crise) sur la colline du Pnyx, où l'on avait aménagé une tribune semi-circulaire. L'Ekklesia n'était pas une pétaudière. Elle suivait un ordre du jour strict élaboré par le Conseil des Cinq-cents (la Boulê), mais elle pouvait obliger celui-ci à insérer une affaire particulière dans l'ordre du jour de la séance suivante. Tout citoyen, quel que fût son rang, avait droit à la parole et était écouté attentivement. Le vote s'effectuait à main levée, un homme, une voix. La mission de la Boulê ne se bornait pas à encadrer les séances de l'Ekklesia et à en établir l'ordre du jour. Elle rédigeait aussi les propositions de décret ou de loi, et contrôlait étroitement le travail des autres magistrats civils et militaires (droit d'inventaire).
Les cinq cent bouleutes, cinquante par tribu, étaient tirés au sort à l'aide d'une machine, le klêrôtêrion, parmi les citoyens volontaires. Un comité vérifiait les aptitudes (procédure de la docimasie) de ces derniers. Les recalés pouvaient faire appel de la décision auprès du tribunal du peuple. Le bouleute était nommé pour un an. Un citoyen ne pouvait être mandaté plus de deux fois et jamais deux années consécutives. Pendant son temps de service, le bouleute était rémunéré (rien de mirobolant) et nourri aux dépens du contribuable.
Il y avait une présidence de l'État athénien, qui durait vingt-quatre heures. Le président ou épistate était tiré au sort parmi les cinquante prytanes du groupe tribal entré en fonction (un groupe relayait l'autre tous les trente-six jours). Chaque citoyen était susceptible de devenir un jour président. Les membres du tribunal du peuple, l'Héliée, se recrutaient également par tirage au sort, toujours parmi des volontaires.
Les trois pouvoirs, le pouvoir législatif (l'Ekklesia), le pouvoir exécutif (la Boulê) et le pouvoir judiciaire (l'Héliée), étaient séparés. Montesquieu s'en est souvenu dans L'Esprit des lois (1748). La cooptation de l'un à l'autre était rendue impossible par le tirage au sort. Les Athéniens étaient des hommes pragmatiques. Ils ne croyaient pas à la bonté naturelle de l'homme. Ils avaient compris qu'un type qui se sent la " vocation " de gouverner est précisément la dernière personne à qui l'on devrait confier le pouvoir. Même les plus vertueux succombent à son attrait. Ils inventèrent donc, pour les pouvoirs exécutif et judiciaire, un système de sélection procédurier, basé sur des examens préalables et, à certains niveaux, le hasard contrôlé (stochocratie partielle), et l'assortirent d'une clause de non-cumul et de non-renouvellement des mandats.
La démocratie athénienne encourageait l'amateurisme et se donnait les moyens de le conserver. La procédure de l'ostracisme était lancée dès lors qu'un citoyen soupçonnait un autre citoyen riche et charismatique de vouloir tirer avantage de sa position pour tenter un coup de force. La formule combine plusieurs modes de fonctionnement, mais ne les multiplie pas non plus à l'excès. Elle est relativement bien balancée. Il serait intéressant de la réévaluer à l'aune des expériences de la démocratie associative.

Auteur: Rouziès-Léonardi Bertrand

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[ historique ] [ Grèce antique ] [ société ]

 

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citation s'appliquant à ce logiciel

Pour entamer cette chaîne (approche d'une systématique des pensées) nous voulons partir de la création du signe (voir la chaîne évolution de la lecture) parce que nous sommes acquis à l'idée de C.S. Peirce comme quoi il n'est pas de pensée sans signe.

Ensuite se pose la question de la clarté ; l'idée étant qu'il faudrait, dans l'absolu, qu'on puisse expliquer notre cheminement à un Bonobo (voire à un aveugle sourd muet) pour, petit à petit et avec beaucoup de temps, la développer plus avant. Parce qu'à y regarder de près, ça ne s'est pas passé différemment pour l'homme. Moi ou toi lecteur, sommes "assis" sur quelques dizaines de milliers d'années de développement et d'accumulation d'un processus comme celui-ci.

On imagine d'abord la domestication du feu qu'on suppose couplée d'une manière ou d'une autre au développement d'un langage, c'est à dire de "conventions" quand à la signification de gestes ou de sons proférés par le groupe - ce qu'il se passe chez l'animal depuis lurette. Et il y a ce saut incroyable - tout aussi extraordinaire que la maîtrise du feu - avec l'apparition des conventions écrites (ici on imagine un bipède en train de tracer un trait sur la roche avec le charbon de l'extrémité d'une branche à demi consumée - ce qui ramène aussi aux pigments de l'encre noire d'imprimerie, encore de nos jours à base de suie. Le feu est toujours là). Conventions écrites "externes" qui correspondent à l'apparition d'une conscience humaine tribale et donc en même temps à une forme d'isolement solipsiste de son espèce, début d'une manière de "séparation formelle" d'avec les autres mammifères. Passons. Où que ce soit ces conventions, traces/signes/mots, seront d'abord beaucoup utilisées sous forme de listes/inventaires, bien plus que comme supports d'histoires, ces dernières restant principalement orales. Allons vite ici et constatons les quelques milliers d'années de développement des langages "écrits" et l'apparition subséquente de recueils (alphabets, lexiques, dictionnaires "interlangues", etc) apportent et rassemblent tout un arsenal idiomatique qui précède/accompagne l'émergences des concepts, mots-concepts, idées, notions... "Representamen" étant la terminologie usée par C.S. Peirce pour cerner une "entité sémiotique" qui est en réalité un carrefour sémantique. Au-delà de l'alphabet font surface ces "machins bizarres", accommodables quasiment à toutes les sauces, les mots. Voyez plutôt. Nous sommes ici dans l'idée du "mot univers", ou, vu de l'autre bout de la lorgnette, du "terme monade". Le signe originel est devenu immense.

Continuons à grande vitesse. La civilisation des mots et des nombres a aussi fait émerger la logique formelle et ses développements mathématiques et puis, grâce à la musique et au puissant instinct de Jean-Sébastien Bach, une logique plus profonde, quasiment mécanique, utilisée dans le développement contrapuntique de ses fugues - elles-mêmes pensées de manière symétriques - ou graphiques - par le maître, si j'ai bien saisi ce qu'on en dit. Une symétrie très bien exposée par Anton Webern (qui, à la suite du traité de l'harmonie de Schoenberg, enfonçait ainsi un clou définitif dans l'extension théorique du système tonal), avec ses 4 parties renversables : l'original (vérité), le renversement de l'original (mensonge), le miroir de l'original (vérité pessimiste) et le renversement du miroir de l'original (mensonge optimiste). Les mots entre parenthèses sont ici de notre crû, afin transférer l'idée dans le langage. 1) motif original 2) miroir de l'original (rétrograde) 3) inversion de l'original (intervalles) 4) miroir du renversement de l'original. Lien vers les 4 exemples graphiques sur portée musicale. Tout ceci a base de concordances, c'est à dire d'imitations et de répétitions de motifs, car le désordre n'est pas le fondement du fonctionnement d'un système tonal - 12 demi-tons tempérés avec une gamme centrale à 7 notes - déjà fortement établi depuis les grecs.

On notera au passage que toute notion d'ordre ne s'impose que subjectivement par rapport à un chaos (désordre). Suivant où l'on se situe le désordre va être libérateur ou... dérangeant. L'ordre réconfortant... ou assommant.  Ici on a envie de penser aux fonctionnalités de la tétravalence du carbone, sur base de quatre valeurs de vérités, qui engendre, une fois appliqué au mathématiques, une logique formelle beaucoup plus puissante que celle du tiers exclus. (Qui représente les bases du calcul quantique) 4 valeurs auxquelles nous appliquerons la triade de C.S. Peirce ; objet (representamen - mot - concept) - interprétant (récepteur - raisonneur - arbitre des élégances) - signe (média utilisé - écrit - visuel - sonore - mélange).

Nous voilà avec une base à sept pôles, (l'homme en son centre, tout comme au centre du représentamen), déclinable ad infinitum, et que nous allons nous amuser à mettre en concordance avec le développement - très primitif à ce jour - de nos représentations et d'une pensée articulée. Mais avant cela nous allons nous intéresser à l'homme et à son fonctionnement de récepteur-émetteur. Comment fonctionne la bio-machine qui se situe au centre de ce jeu ? Comment définir les paramètres qui nous concernent en ce domaine, nous autres lecteurs, surfeurs, écrivains... pauvres mammifères évolués et instables. Donc, dans une certaine mesure, libres. C.S. Peirce, et d'autres, nous indiquent quelques pistes.

Auteur: Mg

Info: 12 nov. 2019

[ mathématiques mystiques ] [ septénaire ] [ sociolinguistique ] [ pré-mémétique ] [ théandrie ]

 
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