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duel

La plate-forme sur laquelle nous devions nous battre formait presque un triangle régulier. De l'un des angles en saillie nous mesurâmes six pas et nous décidâmes que celui qui devrait subir le premier feu se placerait à l'angle même, le dos tourné au gouffre, et changerait de place avec son adversaire s'il n'était pas tué.

J'étais décidé à laisser tous les avantages à Groutchnitski ; je voulais l'éprouver. Dans son âme pouvait s'allumer une étincelle de générosité et alors tout s'arrangerait pour le mieux. Mais l'amour-propre et sa faiblesse de caractère devaient triompher de lui. Je voulais me mettre complètement dans le droit de ne pas l'épargner si le sort me favorisait. Qui n'aurait pas pris de telles précautions avec sa conscience ?

- Tirez au sort, docteur, dit le capitaine.

Le docteur prit dans sa poche une pièce d'argent et la jeta en l'air.

- Pile ! cria Groutschnitski brusquement comme un homme qui est réveillé tout à coup par la main d'un ami qui l'avertit d'un danger.

- Face ! dis-je.

La pièce tourna sur elle-même et tomba à terre ; tous se précipitèrent sur elle.

Auteur: Lermontov Mikhail Yuryevich

Info: Un héros de notre temps

[ hasard ] [ roulette russe ]

 

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réformiste

N'écoutons pas ces gens qui, ne tenant aucun compte des faits accomplis, vivent dans le monde des spéculations pures, et bouleverseraient tout un système d'institutions pour le plaisir de voir triompher leurs théories. Ces esprits remuants et chagrins ont été stigmatisés du nom d'idéologues par un grand homme dont je puis dire, sans flatterie, que vous avez surpassé la gloire : car vous avez, comme lui, fondé un empire, et n'avez pris la place de personne.

Ces utopistes font table rase des croyances les plus respectables, des habitudes les plus enracinées. Ils ne craignent pas, en portant la main sur ce qu'ils appellent un préjugé, d'ébranler l'Etat tout entier, et de le précipiter dans les abîmes d'une révolution générale. Les vrais hommes d'Etat ne se laissent point séduire à de vaines chimères ; ils savent que tout changement doit se faire par degrès et sans secousse ; ils suivent cette maxime d'un dentiste illustre, que nous avons lue bien souvent à la quatrième page des journaux de votre patrie : GUERISSEZ, N'ARRACHEZ PAS !

L'anthropophagie est une institution mauvaise ; nous devons donc la garder, en la réglementant : c'est ainsi qu'agissent ces peuples occidentaux qui portent le flambeau de la civilisation.

 

Auteur: Sarcey Francisque

Info: "Réglementation", in "Le mot et la chose", éd. Paul Ollendorf, p. 242-243

[ alimentation ] [ législation ] [ ethos ]

 
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ambition

Jeunes, nous sommes souvent déconcertés par le fait que chaque personne que nous admirons semble présenter une version différente de ce que la vie devrait être, de ce qu'est un homme bon, de la façon de vivre, etc.  Si nous sommes particulièrement sensibles, cela peut être plus que déconcertant, c'est à dire décourageant. Ce que la plupart des gens font habituellement, c'est suivre les idées d'untel, puis d'en changer en fonction de la personne qui se profile le plus à l'horizon à ce moment-là. Celui qui a la voix la plus grave, l'apparence la plus forte, le plus d'autorité et de succès, est généralement celui qui obtient cette allégeance momentanée ; et nous essayons de modeler nos idéaux sur lui. Mais au fil de la vie, nous prenons du recul et toutes ces différentes versions de la vérité deviennent un peu pathétiques. Chacun croit détenir la formule pour triompher des limites de la vie et sait avec autorité ce que signifie être un homme, bien souvent il essaie dès lors de gagner des partisans pour son brevet particulier. Nous savons aujourd'hui que si les gens s'efforcent de convertir d'autres à leur point de vue, c'est parce que celui-ci est plus qu'une simple vision de la vie : il représente une forme d'immortalité.

Auteur: Becker Ernest

Info: The Denial of Death

[ modèles ] [ survie ] [ exister ] [ mimétisme ]

 

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déclaration d'amour

Avec le même amour que tu me fus jadis
Avec le même amour que tu me fus jadis
Un jardin de splendeur dont les mouvants taillis
Ombraient les longs gazons et les roses dociles,
Tu m'es en ces temps noirs un calme et sûr asile.

Tout s'y concentre, et ta ferveur et ta clarté
Et tes gestes groupant les fleurs de ta bonté,
Mais tout y est serré dans une paix profonde
Contre les vents aigus trouant l'hiver du monde.

Mon bonheur s'y réchauffe en tes bras repliés
Tes jolis mots naïfs et familiers,
Chantent toujours, aussi charmants à mon oreille
Qu'aux temps des lilas blancs et des rouges groseilles.

Ta bonne humeur allègre et claire, oh ! je la sens
Triompher jour à jour de la douleur des ans,
Et tu souris toi-même aux fils d'argent qui glissent
Leur onduleux réseau parmi tes cheveux lisses.

Quant ta tête s'incline à mon baiser profond,
Que m'importe que des rides marquent ton front
Et que tes mains se sillonnent de veines dures
Alors que je les tiens entre mes deux mains sûres !

Tu ne te plains jamais et tu crois fermement
Que rien de vrai ne meurt quand on s'aime dûment,
Et que le feu vivant dont se nourrit notre âme
Consume jusqu'au deuil pour en grandir sa flamme.

Auteur: Verhaeren Émile

Info: Recueil : Les heures du soir

[ poème ]

 

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teutons

Je crois qu’un excès d’ambition dans l’âme d’un homme comme dans l’âme d’un peuple détruit des valeurs précieuses, et que le vieux dicton viennois, "vivre et laisser vivre", est non seulement plus humain, mais aussi plus sage que toutes les maximes sévères et les impératifs catégoriques. […]

Pour le peuple allemand, le concept de jouissance est lié à la performance, à l’activité, au succès, à la victoire. Pour se sentir pleinement soi-même, chacun doit surpasser l’autre et le rabaisser dès que possible. Même Goethe, dont la grandeur et la sagesse sont admirées par-delà toutes les frontières, a placé ce dogme dans un poème qui m’a, depuis ma plus tendre enfance, semblé contre nature. Il en appelle aux hommes :

Tu dois dominer et gagner

Ou bien servir et perdre,

Souffrir ou triompher,

Être l’enclume ou le marteau.

[…] Je crois qu’un homme - tout comme un peuple – ne doit ni dominer ni servir. Il doit avant tout demeurer libre et laisser à tous les autres la liberté, il doit, comme nous l’avons appris à Vienne, vivre et laisser vivre et n’avoir pas honte d’être joyeux dans toutes les choses de la vie. La jouissance me paraît être pour l’homme un droit, et même une vertu, du moment qu’elle ne l’abrutit ni ne l’affaiblit.


Auteur: Zweig Stefan

Info: Vienne, ville de rêves

 

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espérance

L'avenir du monde ne m'inquiète plus ; je ne m'efforce plus de calculer, avec angoisse, la durée plus ou moins longue de la paix romaine ; je laisse faire aux dieux.

Ce n'est pas que j'aie acquis plus de confiance en leur justice, qui n'est pas la nôtre, ou plus de foi en la sagesse de l'homme ; le contraire est vrai.

La vie est atroce ; nous savons cela.

Mais précisément parce que j'attends peu de choses de la condition humaine, les périodes de bonheur, les progrès partiels, les efforts de recommencement et de continuité me semblent autant de prodiges qui compensent presque l'immense masse des maux, des échecs, de l'incurie et de l'erreur.

Les catastrophes et les ruines viendront ; le désordre triomphera, mais de temps en temps l'ordre aussi.

La paix s'intallera de nouveau entre deux périodes de guerre ; les mots de liberté, d'humanité, de justice retrouveront çà et là le sens que nous avons tenté de leur donner.

Nos livres ne périront pas tous ; on réparera nos statues brisées ; d'autres coupoles et d' autres frontons naîtront de nos frontons et de nos coupoles ; quelques hommes penseront, travailleront et sentiront comme nous ; j'ose compter sur ces continuateurs placés à intervalles irréguliers le long des siècles, sur cette intermittente immortalité.

Auteur: Yourcenar Marguerite

Info: Mémoires d'Hadrien

[ optimisme ] [ apparence de pessimisme ] [ lâcher-prise ] [ temps cyclique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

personnalité

Le style était aussi vieux que l’humanité, c’était à lui que l’on devait le développement de l’esprit humain, sur lui seul se basait encore l’individualisme qui permettait à des êtres hétérogènes d’échapper à l’unification sociale dans le corps unique du Léviathan.

Pour le combattre, ce fut tout d’abord une lente campagne de dénigrement. On s’efforça de faire croire à tous les lettrés que le style n’était, à bien prendre, qu’un brillant assemblage de mots, un jeu de parade sans réalité véritable et qui s’accommodait mal de la précision documentaire de la science triomphante.

On ne pensa point que c’était, au contraire, par la pratique constante des sciences naturelles que M. de Buffon avait été conduit jadis — et tout naturellement — à faire l’éloge du style lors de sa réception à l’Académie, On oublia que le style, loin d’être une manifestation tout extérieure, constituait, au contraire, le fait même de l’esprit humain, qu’il représentait, à bien prendre, les seuls principes immuables créés par l’homme à l’imitation des lois naturelles.

Le style c’était, en somme, le permanent opposé à la mobilité de la vie, la seule façon qu’ait inventée l’homme de triompher de la mort et de l’oubli. 

Le style, dans les siècles passés, s’était manifesté de cent manières différentes. Dans l’État, il se trouvait représenté par les constitutions et par les lois ; dans la famille, par les principes héréditaires ; dans la vie privée, par la morale ; dans la vie publique, par la contribution volontaire de chaque citoyen aux besoins intellectuels de l’État. Dans les beaux-arts, le style s’était manifesté d’une façon plus précise encore. En dégageant des formes immortelles, en traçant des règles définitives d’architecture, en synthétisant les traditions des maîtres, le style avait permis à l’homme de créer, au-dessus des contingences naturelles, un monde imaginaire formé de toutes pièces, immortel et seul capable de résister, au cours des siècles, aux lentes modifications de l’évolution.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, pages 90-91

[ abolition ] [ signature ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

transgenre

Le hasard m’avait fait perdre mon chemin, au milieu d’un bois aux rameaux touffus ; j’entendis retentir un cri perçant à mes côtés, comme celui d’une femme qui implorait de l’aide. J’accourus et sur un lac limpide comme le cristal j’aperçus un faune qui avait pris dans ses filets au milieu de l’onde une jeune fille nue : le barbare voulait la dévorer.
Je m’élance, l’épée en main, ne pouvant la sauver autrement, et j’ôte la vie à ce pêcheur barbare. À l’instant elle saute dans le lac : "Tu ne m’auras pas défendu en vain, dit-elle, et tu en seras magnifiquement récompensé : tu obtiendras tout ce que tu demanderas, car je suis une nymphe qui habite cette onde pure. Mon pouvoir t’étonnera : je suis maîtresse des éléments de la nature ; tout ce que tu désires, ma puissance peut te l’accorder ; laisse-moi le soin de te satisfaire. Grâce à mon art, la lune descend des cieux, le feu se glace et l’air devient solide ; avec quelques paroles seulement je fais trembler la terre et arrêter le soleil ".
Je ne demandais point, devant ces propositions à obtenir des trésors, à dominer les peuples et les États, d’être plus puissante ni plus valeureuse, de triompher dans toutes les guerres, mais je la suppliais seulement de m’accorder, de m’enseigner les moyens de contenter vos désirs, par quelque manière que ce fut, m’en rapportant à son jugement. Je lui avais à peine exposé mes vœux, que je la vis se plonger une seconde fois dans l’onde : elle ne fit d’autre réponse à mon discours que de me lancer quelques gouttes de l’eau enchantée : cette goutte ne m’eut pas plus tôt touché le visage que, sans savoir comment, je me trouvais toute changée. Je le vois, je le sens et je puis le croire à peine, je sens que de femme je suis devenue homme.
Et, si vous ne pouviez le vérifier à l’instant, vous eussiez eu peine à le croire. Mais dans ce sexe comme dans l’autre, je suis encore prête à obéir à vos volontés. Commandez et vous me verrez sans relâche et sans trêve à vos ordres. À ces mots, je fis en sorte qu’en avançant la main elle put se convaincre de la vérité.

Auteur: L'Arioste Ludovico Ariosto

Info: Roland furieux (Fleur-d’Épine et Richardet)

[ magie ] [ confirmation ] [ baptême ] [ femmes-hommes ] [ inversion ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

philosophe

Un homme, dans l’Europe de ce temps, incarnait puissamment ces tendances [humanistes] ; un homme salué, révéré comme un maître par les Français aussi bien que par les Anglais, par les Allemands, les Flamands, les Polonais, les Espagnols, les Italiens même : l’auteur d’une œuvre latine de langue, universelle d’esprit, savante et pratique à la fois : Érasme.

Un tribun ? un meneur d’hommes ? Il était bien trop fin, trop mesuré et raisonnable pour pouvoir exercer, en dehors des milieux cultivés où l’on savait le prix d’une vaste science et d’une ironie subtile, l’influence d’un chef d’offensive prêt à donner l’assaut. Et d’ailleurs, un assaut du dehors, brutal, direct, violent ? Connaissant les hommes et l’échiquier compliqué d’une Europe en gestation, comment aurait-il cru au succès final d’une semblable aventure ?

Cette Europe, il l’avait parcourue. Il avait séjourné, successivement, dans ses grandes capitales. Il avait eu l’audience non de ses savants seulement, mais de ses maîtres véritables : les grands, les politiques. En particulier, il savait ce qu’était l’Église romaine avec ses ressorts robustes et cachés, ses prises diplomatiques sur les souverains, ses ressources matérielles et morales infinies. Il n’avait garde d’en sous-estimer la puissance. Et il se rendait compte que, pour changer comme il le désirait — mais à sa façon, qui n’était pas celle d’un Luther — les bases traditionnelles de la vie chrétienne ; il sentait avec force que, pour faire triompher cette Philosophie du Christ, cette religion de l’esprit qu’il exposait et prêchait avec une conviction dont il faut se garder de douter, et une ardeur qui n’était point sans péril — la condition préalable, absolument nécessaire, c’était de rester dans le giron de l’Église, de la travailler du dedans avec continuité mais sans brutalité ni fracas — et de ne jamais s’en séparer ou s’en laisser expulser par une rupture violente, qui d’ailleurs répugnait à ses sentiments, autant qu’à son esprit.

Or, lorsque parurent les premiers écrits de Luther, lorsque son nom vola de bouche en bouche à travers toute l’Europe, ce furent les gens d’étude, d’abord, qui se sentirent émus. Les humanistes tressaillirent quand l’Augustin opposa à la doctrine adultérée des prôneurs d’indulgence ses 95 thèses retentissantes ; ils s’arrachèrent les protestations, les exhortations de Luther quand le propre éditeur d’Érasme, Froben, en eut fait à Bâle un recueil qu’il dut rééditer en février, puis en août 1519 ; et sur l’heure, non sans ingénuité, ils firent du moine une sorte de second, d’auxiliaire d’Érasme.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 80-81

[ christianisme ] [ stratégie ] [ affiliation supposée ]

 

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attentats du 11/9 2001

Jamais, à la différence des Etats-Unis d’aujourd’hui, l’Occident ne s’est cru innocent, et c’est ce qui faisait sa force. Plus loin que la tragédie du World Trade Center et du Pentagone, c’est cette innocence de l’Amérique, propagatrice infatigable à travers la planète de son mode de vie non contradictoire, qui a été prise pour cible et touchée au cœur. L’innocence, d’une certaine façon, porte le désastre en elle-même ; elle entraîne également l’impossibilité de comprendre pourquoi l’ennemi vous en veut à ce point, et surtout pourquoi il attaque avec une telle sauvagerie.

"Comment peut-on nous faire ça ?" se sont aussitôt demandé les Américains. La même incompréhension a été perceptible dans l’une des premières déclarations de Bush parlant du "combat monumental du Bien contre le Mal". Une si infantilisante rhétorique a de quoi inquiéter […]. […] S’il y a réellement eu un génie de la civilisation occidentale, il a consisté pendant des siècles à ne pas divorcer complètement du Mal, ce qui permettait de le connaître et de le maîtriser, et aussi de ne pas penser que l’on pouvait jamais en triompher de manière définitive. Mais la société qui, en Occident, succède au judéo-christianisme, s’est fixé comme avenir paradisiaque l’évanouissement du Mal. Cette perspective a d’ailleurs sa traduction économique dans l’idéal d’une planète sans frontières, parfaitement uniformisée, parfaitement touristisée et parfaitement marchande. […] Aux valeurs occidentales complètement déglinguées, répond presque systématiquement un islamisme fondamentaliste, totalitaire et "moderne" lui aussi, dont Oussama Ben Laden est en passe de devenir l’incarnation avec sa barbe de légende, sa Kalachnikov, ses sociétés off-shore, sa silhouette sortie d’une Bible illustrée par Gustave Doré, sa Djihad assistée par ordinateur et ces grottes mythiques des montagnes d’Afghanistan d’où il minotaurise le reste du monde et diffuse par mail ses instructions meurtrières […].

Oui, tout est littéralement sans nom dans la nouvelle configuration planétaire. Les terroristes kamikazes qui ont détourné quatre Boeing le 11 septembre dernier [2001] et les ont transformés en bombes volantes étaient inhumains, bien sûr, mais qu’est-ce qu’il y a encore d’humain dans les sociétés néo-occidentales qui s’apprêtent à pratiquer le clonage reproductif dans la joie et où d’hallucinantes réformes sociétales, remettant en cause les plus élémentaires données anthropologiques de l’espèce, sont accueillies comme de merveilleuses conquêtes du progrès, et des avancées dans cette lutte essentielle de la civilisation qu’est le combat total contre les discriminations, et où se résume tout ce qui reste de l’énergie d’un Occident qui n’était que décombres bien avant que les entrepreneurs de démolitions d’Al-Qaida ne s’en chargent ?

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 417-418

[ paille-poutre ] [ manichéisme naïf ] [ absence de remise en question ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson