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rapports humains

Vous voulez deviner à travers les fenêtres des autres consciences leurs lumières et leurs ombres, si possible être invités dans les profondeurs de leurs âmes, vous enivrer de leur vitalité, être accueilli dans leur intimité, là où la vie se fait lumière et silence.



Mais celui qui essaie de vous dire son authenticité, qui écrit pour vous une page de lui-même, il vous invite à ne pas faire de lui une identité. Il vous invite à le laisser autre que son récit, à le distinguer de ces mots-là afin qu'il puisse vous dire demain ces mots-ci. Ce qu'il vous dit, peut-être que ce n'est pas lui, déjà plus lui, pas tout à fait lui. Parce qu'il n'est pas possible de le mettre en mots et en jugements.



Et ce n'est pas là vous mentir. Il ne serait pas plus fiable ou davantage "lui-même" parce qu'il vous dirait toujours la même chose. Laissez-le être une âme, un passage, un moment, une hésitation, la joie ou la tristesse d'un instant. Laissez l'autre être poème.



Si vous pouvez lui accorder cette liberté, il préfèrera.

Il faut aimer l'autre libre de son identité mouvante, lui laisser son indéfinissable folie, son inadéquation à lui-même, son imprévisibilité.



Une identité? Une personnalité? Non, son souffle, son esprit. Et vous aussi, soyez cela pour l'autre.

Auteur: Rivella Frédéric pseudo

Info:

[ altérité ] [ rencontrer l'autre ]

 
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Ajouté à la BD par Kadubol

quête

Si l'on veut tenter d'élargir les bases de notre connaissance de la nature, on est obligé de se risquer dans les recoins les plus obscurs et de trouver le courage de faire violence aux préventions de notre actuelle compréhension du monde. Quand Galilée découvrit à l'aide de sa lunette astronomique les satellites de Jupiter, il se heurta lui-même aussitôt violemment aux préjugés du monde savant de son temps. Personne ne savait ce qu'était cette lunette, ni quel en était le pouvoir. Jamais personne encore n'avait parlé de satellites de Jupiter. Bien entendu, chaque époque pense que toutes celles qui l'ont précédée avaient eu des préjugés, et aujourd'hui plus que jamais on pense la même chose avec tout aussi peu de raison que jamais. Que de fois a-t-on vu déjà condamner la vérité ! Il est triste mais vrai que l'homme n'apprend rien de l'histoire. Ce fait nous causera les pires difficultés, car si nous nous disposons à collecter un matériel empirique en vue de faire quelque lumière sur un sujet aussi ténébreux, nous pouvons être tout à faits sûrs de le trouver là où toutes les autorités nous ont assuré qu'il n'y avait rien à chercher.
Il est peu profitable de raconter quelques cas isolés et bizarres, si bien attestés soient-ils ; cela conduit tout au plus à faire prendre le narrateur pour un homme crédule.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Synchronicité et Paracelsica

[ ouverture ] [ obscurantisme ]

 

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lecture

Ceux qui ne connaissent pas ce penchant doivent trouver bizarre qu'on ait sans cesse le nez plongé dans un bouquin, qu'on ne voit pas passer la vie avec toutes ses merveilles, qu'on gaspille ses années de jeunesse insouciante sans profiter de ses joies et de la dépense physique. Ils y discernent sans doute quelque chose de triste, voire de tragique, ils se demandent ce qui peut bien pousser un gamin à se comporter ainsi. Mais on ne voit les merveilles de la vie que quand on est heureux; l'insouciance ne va de pair qu'avec le bonheur; et les joies de la pensée, de l'imagination, sont bien supérieures à celles des muscles et de l'effort. Laissez-moi vous dire, si vous ne le savez pas par expérience, que certaines personnes (moi, par exemple) trouvent dans un bon livre, dans l'immersion dans les mots et les idées, un bonheur d'une intensité insoupçonnée. Quand je veux invoquer des souvenirs de paix, de sérénité, de plaisir, je repense à ces paresseux après-midi d'été, je me revois en équilibre sur ma chaise, un livre sur les genoux; j'entends encore le bruissement des pages tournées tout doucement. Peut-être ai-je connu, à d'autres époques de ma vie, de plus hauts sommets d'extase, de grands moments de soulagement ou de triomphe, mais sur le chapitre du bonheur tranquille, paisible, je n'ai jamais rien vécu de comparable.

Auteur: Asimov Isaac

Info: Moi, Asimov

[ nostalgie ] [ volupté ]

 

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dépression

Aristote associe en effet exposé scientifique et références mythiques en liant la mélancolie à l’écume spermatique et à l’érotisme et en se référant explicitement à Dionysos et à Aphrodite (953b31-32)[Problemata]. La mélancolie qu’il évoque n’est pas une maladie du philosophe, mais sa nature même, son éthos. [...] Avec Aristote, la mélancolie, équilibrée par le génie, est coextensive à l’inquiétude de l’homme dans l’Être. On a pu y voir l’annonce de l’angoisse heideggerienne comme Stimmung de la pensée. Schelling y découvrait, de manière similaire, l’ "essence de la liberté humaine", l’indice de la "sympathie de l’homme avec la nature". Ainsi le philosophe serait-il "mélancolique par surabondance d’humanité".

Cette vision de la mélancolie, comme état limite et comme exceptionnalité révélatrice de la véritable nature de l’Être, subit une profonde mutation au Moyen Age. D’une part, la pensée médiévale revient aux cosmologies de l’Antiquité tardive et lie le mélancolique à Saturne, planète de l’esprit et de la pensée. La Mélancolie (1514) de Dürer saura magistralement transposer dans l’art plastique ces spéculations théoriques qui trouvaient leur apogée chez Marsile Ficin. La théologie chrétienne, d’autre part, fait de la tristesse un péché. [...] Avoir un "cœur morne" signifie avoir perdu Dieu, et les mélancoliques forment "une secte des chétifs fâcheux à Dieu et à ses ennemis" : leur punition est de n’avoir "point d’espérance de mort" [Dante, La divine comédie].

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, pages 17-18

[ historique ] [ littérature ] [ religion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

personnalité

Ce qui fait d'une bibliothèque un reflet de son propriétaire, c'est non seulement le choix des titres, mais aussi le réseau d'associations qu'implique ce choix. Notre expérience se construit sur l'expérience, nos souvenirs sur d'autres souvenirs. Nos livres se construisent sur d'autres livres qui les modifient ou les enrichissent, qui leur confèrent une chronologie différente de celle des dictionnaires de littérature. Je suis aujourd'hui, après tout ce temps, incapable de trouver seul la trace de ces connexions. J'oublie, ou je ne sais même pas, quelles sont les relations entre beaucoup de ces livres. Si je pars dans une direction - les récits africains de Margaret Laurence me remettent en mémoire La Ferme Africaine d'Isaac Dinesen, qui me fait à son tour penser à ses Sept contes gothiques, lesquels me ramènent à Edgardo Cozarinsky (qui m'a fait découvrir l'oeuvre de Dinesen) et à son livre et son film sur Borges et, plus loin encore, aux romans de Rose Macaulay, dont nous avons discuté un après-midi déjà lointain à Buenos Aires, surpris l'un et l'autre que quelqu'un d'autre les connût -, je perds alors les autres fils de cette toile complexe et je me demande comment, à la façon d'une araignée, j'ai réussi à en lancer un à travers la distance apparemment incommensurable qui sépare, par exemple, les Tristes d'Ovide des poèmes d'Abd Al-Rahman, exilé de son Espagne natale en Afrique du nord.

Auteur: Manguel Alberto

Info: La Bibliothèque, la nuit

[ littérature ] [ classification ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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rendez-vous galant

Serge faillit en rester là. Il se souvint d’un article de la méthode qui, à en croire l’essayiste, était décisif : "Tout ce que vous me dites est très intéressant, l’interrompit-il, mais j’aimerais aussi connaître la vraie Nicole, celle qui se cache derrière la secrétaire sérieuse et compétente." C’était un peu osé, mais l’ennui donne le courage de tout tenter pour sortir de ses marécages. Malheureusement, la vraie Nicole était extrêmement chiante (point que le traité de séduction n’abordait pas : celui de l’intérêt intellectuel de l’objet désiré.) En réalité, la vraie Nicole croyait en la "bienveillance des gens", elle aurait aimé que l’univers soit un "monde de paix et d’amour". Sa grande passion, c’était la littérature pour la jeunesse, une "littérature du cœur, de l’intelligence, de la douceur et de la fantaisie". En se plongeant dans cette littérature, elle retrouvait "l’esprit de l’enfance", l’esprit du jeu, l’esprit des "chats qui s’amusent avec des pelotes de laine". Elle et son amie Delphine ne rataient jamais le festival de Montreuil. En revanche, elle n’avait pas de mots assez durs pour "les vieux schnoks et les tristes sires" qui snobaient l’univers des "pitchouns", tous ceux qui oubliaient "le rire des polissons" et "la joie mutine des garnements".
Serge regretta alors la première Nicole, la secrétaire sérieuse qui, au moins, participait à la prospérité de l’agence. Il mit fin à l’entretien en réclamant l’addition.

Auteur: Patrice Jean

Info: Dans "L'homme surnuméraire", pages 107-108

[ raté ] [ incompatibilité ] [ femme-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bordel

Ce qui voulait dire que s'en était fini des dérives dans les nuits fébriles de Bangkok, de toutes ces fois où je rentrais saoul pendu à ton cou, vacillant titubant parmi les lumières de couleur qui font de tout homme un immortel provisoire, de ces nuits où je commençais à m'habituer aux poses provocantes des voyous protecteurs de bars; aux obscénités con-cul-pissantes des filles de bars à gogo, les filles les moins vêtues au monde, qui se contorsionnent lascives au rythme de la musique et qui, parfois, quand elles ôtent sournoisement leur dernière frusque, lèvent haut la jambe pour frapper du pied un mobile fait de coquillages accroché au plafond bas; à la solitude des filles au coeur brisé, qui vernissent de gaieté feinte leur esseulement d'oiseau loin du nid; aux débits de boissons aux serveuses aux seins nus et aux débits de boissons qui ont un miroir pour plancher et des serveuses en minijupe sans sous-vêtement et aux bordels en tout genre qui pullulent, autant d'endroits où la morale est raide morte, mais c'est dans ces putains d'établissements qu'on voyait une barquette d'offrande aux bonzes dont l'arbuste artificiel était fleuri de billets de banque de dénominations diverses que les papillons de la nuit iraient offrir à quelque monastère, celui de leur village natal probablement. Telle était la beauté triste de la vie. Peut-être avait-elle toutes sortes d'autres beautés cachées, mais toutes tristes.

Auteur: Saneh Sangsuk

Info: L'Ombre blanche : Portrait de l'artiste en jeune vaurien, p. 317

[ littérature ]

 

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marché du travail

“Que veux-tu que je pense d’une entreprise qui vire le père à 50 ans et propose un stage non payé au fils de 25?” Cette phrase terrible, qui est aussi valable pour les mères et les filles bien entendu, résume parfaitement la situation actuelle sur le marché de l’emploi. En gros, votre travail productif, lucratif et en sécurité est censé se dérouler entre 30 et 45 ans. 15 années dans une vie de 84 en moyenne, c’est peu. Avant 30 ans on a peur et après 50 aussi. Avant 30 ans on ne gagne pas assez et après 50 on se fait licencier car on coûte trop cher. Avant 30 ans on n’a pas assez d’expérience et après 50 on est dépassé. Pour en revenir à la phrase du début, dans une famille il est désormais probable qu’à un moment donné, ni le père ni le fils n’ait de salaire. Tout ceci crée une catastrophe sociale, économique, psychique , sanitaire, sans parler de l’impact sur le dossier des retraites. Question: Comment on sort de cet apocalyptique merdier? J’avoue que je ne vois plus rien de possible hors du coercitif car même l’encouragement financier ne fonctionne pas: obliger les entreprises à rémunérer les stages, fixer des quotas de jeunes et de vieux, des quotas de chômeurs, de personnes en situation de handicap etc. C’est triste mais si on laisse décider “le marché”, ça ne marchera pas.

Auteur: Chyba Martina

Info: Sur son profil linkedIn, juin 2022

[ ubérisation ] [ néolibéralisme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

Usa

Sans doute la plus tristement célèbre de ces expériences eut-elle lieu en 1998, lorsque Coca-Cola lança un concours demandant à plusieurs écoles de fournir une stratégie de distribution de coupons-rabais Coke à des étudiants. L'école qui aurait conçu la meilleure stratégie promotionnelle remporterait 500 dollars. Greenbriar High School, à Evans, en Géorgie, a pris le concours très au sérieux, organisant à la fin mars une Journée officielle Coke lors de laquelle tous les élèves arrivaient à l'école vêtus de t-shirts Coca-Cola, posaient pour une photographie de groupe formant les lettres C, o, k, e, assistaient à des conférences données par des cadres de Coca-Cola et apprenaient tout, en classe, sur la boisson noire et pétillante. Ce fut un petit coin de paradis de marketing jusqu'à ce que vienne aux oreilles de la directrice que, dans un horrible geste de défi, un certain Mike Cameron, 19 ans, était arrivé à l'école vêtu d'un t-shirt Pepsi à la journée Coke. Il fut rapidement suspendu pour cette infraction. "Je sais que ça semble affreux - un enfant suspendu pour avoir porté un t-shirt Pepsi à la journée Coke, a dit la directrice, Gloria Hamilton. Ç'aurait été vraiment acceptable... si ça s'était limité à l'intérieur de l'école, mais nous recevions le président régional [de Coca-Cola], et des gens étaient venus en avion d'Atlanta pour nous faire l'honneur de prononcer des allocutions. Ces étudiants savaient que nous avions des invités."

Auteur: Klein Naomi

Info: No logo

[ consumérisme ] [ pouvoir ] [ branding ]

 

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femmes-par-homme

Tout le monde ne peut pas avoir la chance de rester avec une femme difficile.

De la chance oui, parce que les femmes difficiles sont comme l’eau propre d’une cascade, elles sont fortes, vives, sincères. Les femmes difficiles ne se contentent pas, elles peuvent être aussi cruelles que le diable et aussi douces que le plus beau des anges.

Elles s’échappent souvent, elles hurlent souvent, elles sont difficiles à cerner….Toujours.
Elles sont difficiles parce qu’elles sont intelligentes et astucieuses, incontrôlables, si elles pensent que vous savez c’est la fin. Si elles pensent que vous ne savez pas ce qu’elles pensent, c’est la fin. (C’est compliqué..).

Elles ont les yeux presque toujours tristes, presque toujours heureux, presque toujours les deux.
Elles savent aimer, mais aimer puissamment, aimer fort, vous ne pouvez pas les arrêter quand elles aiment, comme on ne peut pas arrêter une tempête quand elle arrive.

Avoir à ses côtés ce genre de femme, cela signifie vendre son âme au diable, cela signifie étreindre la folie, parce qu’elles peuvent vous rendre fou.

Puis vous regardez en arrière et vous pensez ce serait peut-être mieux sans elle, tout serait bien plus calme, plus serein.

Il y a des personnes qui abandonnent ce genre de femmes, qui s’en vont, mais je peux vous assurer qu’il n’y en a pas qui puissent les oublier parce qu’elles sont très belles, compliquées et particulières.
Je dirais qu’irremplaçables est le mot-clé

Auteur: Drissi Ramzi

Info: Sur le groupe FB "Lectures Du jour" 16 janv, 2020

[ éloge ] [ complexes ]

 
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Ajouté à la BD par miguel