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perdu

Il vient d’entrer dans une réalité parallèle, dans une réalité bardique, dans une mort magique et bredouillée, dans un bredouillis de réalité, de malveillance magique, dans une tumeur du présent, dans un piège de Solovieï, dans une phase terminale démesurément étirée, dans un fragment de sous-réel qui risque de durer au moins mille sept cent neuf années et des poussières, sinon le double, il est entré dans un théâtre innommable, dans un coma exalté, dans une fin sans fin, dans la poursuite trompeuse de son existence, dans une réalité factice, dans une mort improbable, dans une réalité marécageuse, dans les cendres de ses propres souvenirs, dans les cendres de son propre présent, dans une boucle délirante, dans des images sonores où il ne pourra être ni acteur ni spectateur, dans un cauchemar lumineux, dans un cauchemar ténébreux, dans des territoires interdits aux chiens, aux vivants et aux morts. Sa marche a commencé et maintenant, quoi qu’il arrive, elle n’aura pas de fin.

Auteur: Volodine Antoine

Info: Terminus Radieux

[ égaré ] [ désorienté ] [ déphasé ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

...l'appellation soleil de minuit est terriblement trompeuse, car elle suggère une lumière dorée de coucher de soleil permanent, or ce n'est pratiquement jamais comme ça. Nuits blanches est plus proche, bien que même ce nom-là constitue une description trop étriquée : les nuits d'été peuvent être bleues, rouge cuivré ou gris argent, selon le temps et aussi, comme le dit toujours Mère, l'humeur de celui qui observe. En ce soir précis, il faisait doux et frais après la première véritable journée d'été, et la lumière était à ce crépuscule immobile d'un blanc argenté qui rend spectrales toutes choses : chemins fantômes sinuant devant notre maison et s'éloignant le long de la grève comme s'ils revenaient pour une nuit de ce lointain passé, oiseaux fantômes suspendus dans les airs au-dessus des eaux vitreuses du détroit, prairies fantômes sur des kilomètres en tous sens, le moindre brin d'herbe, la moindre tige de fleur, caressés d'une lumière mercurique, comme le feuillage sur les photos anciennes que j'avais examinées plus tôt.

Auteur: Burnside John

Info: L'été des noyés

[ obscurité ]

 

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portrait moral

Si le monde retrouve un jour la tradition de l’humanisme et parvient à vaincre la détérioration de la culture occidentale, à la fois sous sa forme soviétique et sous sa forme capitaliste, il s’apercevra, en effet, que Marx ne fut ni un fanatique ni un opportuniste et qu’il représente l’épanouissement de l’humanité occidentale. Qu’il eut un sens intransigeant de la vérité et ne se laissa jamais leurrer par la surface trompeuse des choses. Qu’il eut un courage et une intégrité intarissables, le souci profond de l’homme et de son avenir. Qu’il fut peu sensible à la vanité et à la soif du pouvoir. Par sa vitalité, il exerça une action stimulante sur tout ce qu’il touchait. Il représente la tradition occidentale dans ce qu’elle a de meilleur : la foi dans la raison et le progrès de l’homme. En réalité, Marx correspond exactement à l’homme tel qu’il l’a conçu : celui qui est intensément et qui possède peu. Celui qui est riche parce qu’il a besoin de son semblable.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La conception de l'homme chez Marx" pages 108-109

[ éloge ] [ incarnation des idées ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

idiomes

Le langage fonctionne de deux façons : il nous ouvre une petite fenêtre sur l’existence d'un monde indépendant, mais (via ses structures et son vocabulaire propres) il détermine comment nous voyons ce monde. On pourrait avancer que l’action du langage sur notre réalité est restrictive, réductrice, limitante, et peut-être trompeuse. C’est bien le cas. " Le menu n’est pas le repas ". Mais plutôt que de répudier le langage et de marmonner des Vérités Indicibles, nous devons retourner au cœur du langage. Faire du langage une clairvoyance, se libérer grâce à lui et trouver en lui le prisme d’une vision du monde qui nous transcende, cela revient à extrêmement bien connaître l’esprit et le langage, et à jouer avec leurs nombreuses possibilités sans nourrir d’attachement particulier envers elles. En procédant ainsi, une langue dévoile des surprises et des aspects qui nous émerveillent. La créativité n’est pas une chose externe que le poète apporte au langage, mais elle est la fonction d’une lecture double ; un motif caché ou inaperçu dans la fabrique du monde est mis au grand jour depuis les profondeurs du langage.

Auteur: Snyder Gary

Info:

[ retournement ] [ mise en question ] [ dualité ] [ renversement ] [ distanciation ] [ système fermé ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Définir l’anima comme étant le facteur éros nous contraint alors en permanence à prétendre que l’excitation sexuelle est un message de l’âme et ne peut être repoussée – car qui repousserait l’appel de son âme ? Nous sommes donc contraints de prétendre que les relations humaines mouvementées de même que les enthousiasmes délirants nous sont inspirés par l’anima, alors qu’en réalité, ils sont moins le fait de la moiteur de l’âme permettant la réflexion, que celui de la capture de l’âme par éros. Car ici, il nous faut admettre que si l’anima n’est pas l’éros, sa première inclination va cependant vers l’amour. Il est vrai qu’elle séduit : être allumé, enflammé, illuminé. Il est vrai qu’elle fait des avances, afin de faire se transformer la réflexion pure en connexion. Il est vrai qu’elle possède une gamme incroyable d’images voluptueuses afin de s’attirer l’éros, et ceci dans le but de ce que Platon appelait "génération" ou constitution de l’âme. Toutefois, bien que l’amour soit essentiel à l’âme, fait sur lequel insiste la théologie et que confirme la psychothérapie, et bien que l’âme soit ce par quoi nous recevions l’amour, il n’en est pas moins vrai que l’âme n’est pas l’amour.

Auteur: Hillman James

Info: Dans "Anima et animus", page 131

[ passion ] [ simultanéité trompeuse ] [ amalgame ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

Marx est un gnostique spéculatif. Il construit l’ordre de l’être comme un processus clos de la nature. La nature est en devenir et, au cours de son développement, elle a produit l’homme : "L’homme est immédiatement être naturel." [Œuvres II, Economie II, Paris, Gallimard, 1968, p. 130] Dans le devenir de la nature, un rôle particulier échoit à l’homme. En effet, cet être, qui est nature, se situe également face à la nature, et il l’accompagne dans son devenir de par le travail humain, qui, sous sa forme suprême, est l’industrie et la technique appuyées sur les sciences de la nature […]. Or, dans l’acte de création de la nature, l’homme se crée simultanément lui-même jusqu’à la plénitude de son être ; et c’est pourquoi "toute l’histoire dite universelle n’est rien d’autre que la génération de l’homme par le travail humain." [Ibid. page 89] Cette spéculation a pour but de couper le processus de l’être d’un être transcendant, et de faire de telle sorte que l’homme soit son propre produit ; elle parvient à ses fins en jouant sur les équivoques suivantes : la "nature" est d’abord l’être englobant tout, puis elle est la nature à laquelle l’homme fait face, enfin, c’est la nature de l’homme au sens de l’essentia

Auteur: Voegelin Eric

Info: Dans "Science, politique et gnose", trad. de l'allemand par Marc de Launay, Bayard, Paris, 2004, pages 35-36

[ critique ] [ démonstration trompeuse ] [ glissement progressif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

formacja

Nous ne comprenons vraiment que ce qui fut énoncé et enregistré par les deux ou trois générations précédant notre culture propre. Seules les formulations utilisées par ces strates antérieures rapprochées sont "compréhensibles", littéralement. En effet, ces consensus d'un réel sont suffisamment contigus dans le temps - tant les terminologies qui en font rapport que la réalité qui en fut le socle -, un peu comme si nous en avions respiré les odeurs et éprouvé les émotions grâce à nos ascendants proches, parfois aussi aidés en celà par l'école, qui consolida ces éléments de la culture collective d'un moment/époque : le notre, l'air d'un temps. Tout ce qui est au-delà est de seconde main, sujet à caution. Ce que nous nous nommons culture collective, sur le temps long, les annales écrites, parait, après réflexion, hors de portée, très discutable. A tout le moins inextricable fouillis quasi irrationnel dont il n'y a peut-être rien d'autre à tirer qu'une forme de divertissement. J'ai même le sentiment que l'époque la plus intelligible est celle de nos grands-parents ; explicitée  par nos parents et déjà bien digérée/distanciée par les années. 

Il est imaginable qu'en ce qui concerne les annales "vidéos" des époques à venir, ce sera encore plus vrai, parce qu'avec une matière toujours plus pléthorique  ce sera tout aussi facile à manipuler. D'où nécessaire honnêteté et impartialité des historiens.

Auteur: Mg

Info: 13. 2. 2021

[ continuité trompeuse ] [ décontextualisation historique ] [ mémoire communautaire ] [ limitation ]

 
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langage

Parler est facile, et tracer des mots sur la page,

en règle générale, est risquer peu de chose :

un ouvrage de dentellière, calfeutré,

paisible (on a pu même demander

à la bougie une clarté plus douce, plus trompeuse),

tous les mots sont écrits de la même encre,

"fleur" et "peur" par exemple sont presque pareils,

et j’aurai beau répéter "sang" du haut en bas

de la page, elle n’en sera pas tachée,

ni moi blessé.



Aussi arrive-t-il qu’on prenne ce jeu en horreur,

qu’on ne comprenne plus ce qu’on a voulu faire

en y jouant, au lieu de se risquer dehors

et de faire meilleur usage de ses mains.



Cela,

c’est quand on ne peut plus se dérober à la douleur,

qu’elle ressemble à quelqu’un qui approche

en déchirant les brumes dont on s’enveloppe,

abattant un à un les obstacles, traversant

la distance de plus en plus faible – si près soudain

qu’on ne voit plus que son mufle plus large

que le ciel.



Parler alors semble mensonge, ou pire : lâche

insulte à la douleur, et gaspillage

du peu de temps et de forces qui nous reste.


Auteur: Jaccottet Philippe

Info: Chant d’en bas Editions Gallimard, 1977. Parler, partie 1 sur 8

[ poème ] [ découragement ] [ causer ] [ facilité ] [ écriture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hermétisme

D’une part, l’alchimiste prétend qu’il dissimule intentionnellement la vérité, de façon à empêcher les gens malintentionnés ou stupides d’obtenir de l’or et, par là, de provoquer une catastrophe. Mais, d’autre part, le même auteur nous assurera que l’or qu’il cherche n’est pas – comme le supposent les gens stupides – l’or ordinaire (aurum vulgi,or du vulgaire), mais l’or philosophique ou même la pierre merveilleuse, le lapis invisibilitatis (la pierre d’invisibilité) ou le lapis aethereus (la pierre éthérée) ou enfin l’inimaginable rebis hermaphrodite, et il terminera en disant que toutes les recettes, sans exception, doivent être méprisées. Cependant, pour des raisons psychologiques, il est hautement invraisemblable que le motif qui incitait l’alchimiste au mystère ait été le respect de l’humanité. Chaque fois que quelque chose de réel était découvert, on l’annonçait par une sonnerie de trompettes. Le fait est que les alchimistes avaient peu de chose ou rien à révéler dans le domaine de la chimie, et surtout pas le secret de la fabrication de l’or. Le fait de rester mystérieux peut n’être qu’un bluff, dans le but évident d’exploiter les gens crédules. Mais toute tentative d’explication de l’ensemble de l’alchimie sous cet angle entre, à mon avis, en contradiction avec le fait qu’un assez grand nombre de traités savants, rédigés avec conscience, furent écrits et imprimés anonymement et, par suite, ne purent être d’aucun avantage illégitime à qui que ce soit. A part cela il y a, sans aucun doute, un grand nombre de productions trompeuses et charlatanesques.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Psychologie et alchimie", éd. Buchet-Chastel, 2014, trad. par Henry Pernet et Roland Cahen, pages 340-342

[ paradoxes ] [ brouillage de piste ] [ interprétation historique ]

 

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femmes-par-hommes

Une très abondante littérature populaire nous campe le personnage de la femme mariée, vue par les maris ou les autres hommes; on a pu remarquer, au moins dans la littérature des XIIe et XIIIe siècles, que le nombre de maris réprimandés, battus, tyrannisés – et cocufiés – par leur femme-ogresse, forte en gueule et seule patronne à la maison, portant les braies, est très supérieur à celui des femmes "corrigés" par leur mari. Il faut certes interpréter ce fait avec prudence, se demander s'il ne s'agit pas là d'une caricature aux traits forcés : femme coquette s'enduisant de fiel de mouton, de graisse de chien, envoûteuse, empoisonneuse, menteuse et trompeuse; femme torturant son mari en lui faisant exprès répéter dix fois la même chose, l'assourdissant de son caquetage, le contredisant : veut-il du vin, il a de la cervoise; du pain, il a du gruau plein de levain; il dort, elle le réveille; il se tait, elle l'attrape; il parle, elle lui coupe la parole. La femme est rioteuse, querelleuse, papelarde (donnant ses rendez-vous à l'église), désobéissante, envieuse, superstitieuse, cruelle, luxurieuse, exigeante et insatisfaite, elle réclame le devoir conjugal avec emportement et "si le mari est trop fatigué pour s'exécuter, elle lui arrache les cheveux et le gifle"; un autre jour le mari en a-t-il envie? Elle le refuse. Les Lamentations de Mathieu, les satires contre les ivrognesses ou les maquerelles ne doivent pas trop nous retenir, mais tous ces ouvrages tendent à mettre en évidence la place exceptionnelle que la femme occupe dans la société médiévale et dans tous les milieux.

Auteur: Delort Robert

Info: La vie au Moyen Age

[ historique ] [ panorama ]

 

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