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inversions linguistiques

La traduction antonymique consiste, dans un énoncé donné, à remplacer chacun des mots importants (substantif, verbe, adjectif, adverbe) par un de ses antonymes possibles, c'est-à-dire son contraire.

Paul Valéry, plagiant l'Oulipo par anticipation, avait ainsi manipulé l'une des Pensées de Pascal."Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraye" a donné naissance à : "Le vacarme intermittent de ces petits coins me rassure." De même, Georges Perec a traité la première phrase d' A la recherche du temps perdu, "Longtemps je me suis couché de bonne heure":

Une fois, l'autre fit la grasse matinée.

Auteur: Oulipo

Info: Abrégé de littérature potentielle, traductions antonymiques, p 29

[ ludique langage ] [ jeux de mots ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

Vouloir qu'une opinion l'emporte, (vouloir avoir raison) c'est toujours lui souhaiter d'autres forces que les siennes, douter de celles-ci. Prédire le triomphe proche d'une doctrine c'est admettre que sa valeur consiste dans cette future puissance et que cette future puissance est de l'ordre même des résistances actuelles, dont elle viendra à bout. Vous adorerez ce que vous brûlez ; c'est dire que votre adoration ne signifie pas plus que vos brasiers. Mais le point remarquable, le voici : Une philosophie, une théologie, une esthétique tournent toujours à la lutte. L'homme n'est jamais assez sûr de sa vérité pour jouir de l'éclat de l'erreur adverse...

Auteur: Valéry Paul

Info: Cahiers I, Bibliothèque de la Pléiade, nrf Gallimard 1973 <Ego p.77>

[ inquiet ] [ éristique ]

 

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économie

La gratuité : Ce mot exerce une force attractive d'une rare intensité. La gratuité, c'est non seulement un avantage matériel, mais une détente, une rupture des contraintes.
Mais la gratuité n'est jamais gratuite.
En régime capitaliste, si une catégorie sociale obtient la gratuité ou la semi-gratuité de tel produit ou service, elle y trouve le plus souvent son compte, au détriment des autres. La revendication est donc, sinon légitime, du moins logique.
Si, par contre, il s'agit d'une gratuité générale, par exemple les produits pharmaceutiques, le métro, il faut voir où la contrepartie. L'opération revient, en général, à faire payer le contribuable au lieu de l'usager.

Auteur: Valéry Paul

Info: Regards sur le monde actuel <p.78>

 

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beauté

À son dernier cours, ou à l'avant-dernier, Valéry a donné cette définition du Beau : "Le Beau, c'est le rare." On reconnaît bien là le précieux, le fabricant de poésie qu'est Valéry. Sa définition est aussi sotte que fausse, et que néfaste à propager. Le rare, c'est le fabriqué, le maniéré, le compliqué, le torturé, l'artificiel dans toute son acception. Quand on sait que les poèmes de Mallarmé, sous leur vocabulaire quintessencié, ont pour sujet (en clair) les motifs les plus plats et ainsi ne sont rares que par leurs chinoiseries de mots et de syllabes, cela en dit long sur ce qu'entend et propose la définition de Valéry.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal littéraire, Mercure de France 1986

[ vacherie ]

 

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végétal

De ton front voyageur les vents ne veulent pas ;                    

                    La terre tendre et sombre,

Ô Platane, jamais ne laissera d’un pas                    

                     S’émerveiller ton ombre !



Ce front n’aura d'accès qu'aux degrés lumineux                    

                      Où la sève l’exalte ;

Tu peux grandir, candeur, mais non rompre les nœuds                    

                      De l’éternelle halte !


Auteur: Valéry Paul

Info: Extrait du poème "Au platane"

[ dualité ] [ prisonnier ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

écrivain-sur-écrivain

Paul Valéry nous lègue, en mourant, le symbole d'un homme infiniment sensible à tout fait et pour qui tout fait est le stimulant possible d'une série infinie de pensées. D'un homme qui dépasse les traits instinctifs d'un moi et de qui nous pouvons dire, comme William Hazlitt sur Shakespeare, He is nothing by himself. D'un homme dont les textes admirables n'épuisent pas, ne définissent même pas les possibilités de toute nature qui sont en lui. D'un homme qui, dans un siècle où l'on adore toutes les idoles du sang, de la terre et de la passion, a toujours préféré les plaisirs lucides de la pensée et les secrètes aventures de l'ordre.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Valéry comme symbole, in Enquêtes, p 107

[ . ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

consumérisme

Tout se passe dans notre état de civilisation industrielle comme si, ayant inventé quelque substance, on inventait d'après ses propriétés une maladie qu'elle guérisse, une soif qu'elle puisse apaiser, une douleur qu'elle abolisse. On nous inocule donc, pour des fins d'enrichissement, des goûts et des désirs qui n'ont pas de racines dans notre vie physiologique profonde, mais qui résultent d'excitations psychiques ou sensorielles délibérément infligées. L'homme moderne s'enivre de dissipation. Abus de vitesse, abus de lumière, abus de toniques, de stupéfiants, d'excitants... Abus de fréquence dans les impressions ; abus de la diversité ; abus de merveilles ; abus de ces prodigieux moyens de déclenchement, par l'artifice desquels d'immenses effets sont mis sous les doigts des enfants. Toute vie actuelle est inséparable de ces abus.

Auteur: Valéry Paul

Info: Le bilan de l'intelligence 1935, nrf pp105 138

[ création du besoin ] [ fabrication du consentement ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

poésie

S'étant mis aux sonnets, Degas consultait Heredia ou Mallarmé, leur soumettait les difficultés, les cas de conscience, les conflits du poème avec le poète.
Un jour, m'a-t-il conté, dînant chez Berthe Morisot avec Mallarmé, il se plaignit à lui du mal extrême que lui donnait la composition poétique : "Quel métier ! criait-il, j'ai perdu toute ma journée sur un sacré sonnet, sans avancer d'un pas... Et cependant, ce ne sont pas les idées qui me manquent... J'en suis plein... J'en ai trop..."
Et Mallarmé, avec sa douce profondeur : "Mais, Degas, ce n'est point avec des idées que l'on fait des vers... C'est avec des mots." C'était le seul secret. Il ne faut pas croire qu'on en puisse saisir la substance sans quelque méditation.

Auteur: Valéry Paul

Info: Degas Danse Dessin, 1936, Oeuvres II, la Pléiade/Gallimard 1960 p.1208

[ dialogue ]

 

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discontinuité

"Je crois avoir bien saisi dans son ensemble ma proposition à l'égard de la philosophie, quand j'ai dit : la philosophie, on ne devrait l'écrire qu'en poésie."
(Wittgenstein, Remarques mêlées)
Wittgenstein n'a jamais écrit de poésie. Ses écrits sont des remarques en prose, c'est-à-dire qu'il écrivait par phrases, pas en vers. Mais - il s'en explique dans les remarques suivantes - sa technique d'écriture est assez particulière (même s'il y a des précédents : Montaigne, Joubert, Nietzsche, Valéry et bien d'autres) : "Lorsque je pense pour moi-même, sans vouloir écrire un livre, je tourne autour du thème par bonds successifs ; c'est la seule façon de penser qui me soit naturelle. Être contraint d'aligner mes pensées est pour moi une torture. Mais faut-il même essayer de le faire ?"

Auteur: Hocquard Emmanuel

Info: In "Le Cours de Pise", éd. P.O.L, p. 406

[ logique ] [ citations ] [ problèmes formels ] [ réflexion ] [ essayistes ] [ écriture ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

stupidité

Il existe ainsi une espèce de nombreux faux sages qui n'accèdent à la paix de l'âme que par le fait d'une sorte d'anesthésie générale à l'égard de la réalité, d'une insensibilité au réel qui les rend incapables de craindre comme de désirer ; tel par exemple Paul Valéry, qui en convient lui-même : "Je confesse que j'ai fait une idole de mon esprit, mais je n'en ai point trouvé d'autre." On ne saurait mieux dire que l'intérêt porté à la seule intelligence est la traduction d'une incapacité à s'intéresser à quoi que ce soit, - incapacité dont Bouvard et Pécuchet font, avant Valéry, la dure expérience, propre à rappeler, encore une fois, le lien subtil mais tenace, qui rapproche, bon gré mal gré, l'intelligence pure de la bêtise absolue.

Auteur: Rosset Clément

Info:

[ discernement ] [ égoïsme ]

 

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