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femme-par-homme

L'une, Mme De Leutre, taille de cinq pieds trois pouces, assez bien faite, les épaules belles, mais ni assez grasses ni assez rondes, le profil très pur, les yeux vifs, la bouche singulièrement alliciante, et la lèvre ombrée d'une moustache veloutée relevant l'émail humide des dents libertines.

Auteur: Barbey d'Aurevilly Jules

Info: Memorandum deuxième

[ attirante ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

fruits

Les pastèques à la chair aussi craquante et fraîche que de la neige, étaient de formidables boulets de canon botaniques, d’une taille et d’un poids suffisants pour détruire une ville ; les pêches, orange ou roses comme la lune des moissons, pendaient, énormes, dans les arbres, leur peau épaisse et veloutée gonflée par le jus sucré ; les figues vert et noir craquaient sous la pression de leur sève, et les cétoines dorées, nichées dans les fentes roses, s’enivraient de ces largesses sans fin.

Auteur: Durrell Gerald

Info: Trilogie de Corfou, tome 3 : Le jardin des dieux

[ méditérrannée ] [ marché ]

 

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tactile

C'est étrange, une main ... Tant qu'elle se tient à distance, elle se contente de prolonger un bras, on ne la remarque pas; en revanche, sitôt qu'elle se pose sur notre peau, s'ensuit une métamorphose; elle change de consistance, veloutée, ferme, calleuse, molle, moite, sèche; elle modifie sa température, chaude, froide ou glacée, elle acquiert de la personnalité, cesse de se taire, bavarde, transmet des sentiments, l'attraction, la violence, le dégoût; bref, s'arroge une bizarre indépendance, la main posée sur notre peau, elle se coupe du corps auquel elle appartient et gagne de la présence.

Auteur: Schmitt Eric-Emmanuel

Info: Le poison d'amour

[ paluche ] [ toucher ] [ littérature ]

 

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cauchemar

Une brume d’un bleu pastel délicat stagne, accumulée au fond des vertigineuses tranchées qui s’ouvrent entre les parois verticales et parallèles des hautes façades, comme coupées au couteau dans une unique matière d’un brun noir. Elle enveloppe dans une transparence veloutée le flot docile des voitures semblable à quelque migration d’insectes. Précédées par les pinceaux de leurs phares, eux-mêmes veloutés, elles viennent s’accumuler aux croisements, s’immobilisent, repartent, s’égrènent, s’immobilisent de nouveau dans une sorte d’irréel silence, comme si le grondement qui s’élève de l’énorme ville, uniforme, étale pour ainsi dire, recouvrait ou plutôt absorbait indistinctement les millions de bruits confondus dans une unique et formidable rumeur, vaguement inquiétante, déchirée de loin en loin par le sporadique hululement de sirènes (police, ambulances, pompiers ?), croissant, s’exaspérant, strident, décroissant, mourant. Comme des cris de folles, d’oiseaux exotiques, ou les cornes de navires en perdition. Comme si la ville elle-même criait. Comme si, par intervalles, l’étincelant et orgueilleux amoncellement de cubes et de tours agonisait sans fin dans une sorte de diamantine apothéose, relançait de moment en moment vers le ciel opaque de longs signaux d’alarme, d’angoisse.

Auteur: Simon Claude

Info: Le jardin des plantes

[ irréalité ] [ léviathan ] [ sonorité ] [ trafic ] [ obscurité ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

filles-garçons

Dès la maternelle je veux connaître le sexe des filles et j'invente des jeux et des gages afin de pouvoir glisser mes doigts dans les culottes en coton de mes camarades. Mes 5 ans caressent ainsi de curieux renflements doux, fendus en leur milieu par une ligne verticale et veloutée, frontière d'un pays aux marches duquel, prudent ou peut-être apeuré, je préfère me tenir sans poursuivre mon exploration. Joëlle, Christine, Véronique, compagnes sensuelles qui sentent la crème Nivéa, la tiédeur des peaux d'enfance et la lessive utilisée par leurs mères, Paic, Coral, Ariel. Il y a ensuite un grand vide. La pudeur, moins la mienne que celle de mes amies, ainsi que la séparation que l'école primaire instaure entre garçons et filles, nous éloignent les uns des autres. Le collège nous réunit, mais nous avons changé. Nous autres crânons dans des activités brutales, tandis que les filles forment dans la cour de petits cercles murmurants et nous lancent des regards moqueurs. "Sentir la fille" devient pour nous une insulte et nous colportons des plaisanteries que nous n'avons bien entendu jamais vérifiées sur la parenté olfactive de leur sexe avec l'odeur de la marée, celle du poisson peu frais, de la crevette rose ou grise. Dégoût affiché et brandi, d'autant que nous apprenons, sans vraiment comprendre, que, de temps à autre, du sang en flots épais souille leur entrejambe, s'écoulant de cette fente dont nous n'avons plus qu'un très vague souvenir.

Auteur: Claudel Philippe

Info: Parfums

[ femmes-hommes ] [ adolescence ]

 

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