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accouplement

Sous cet arbre qui plongeait et qui lançait ses palmes dans le ciel, elle s'était déshabillée sans aucune honte, telle Ève au jardin d'Éden, et elle s'était étendue sur le corps de l'homme. Nulle impudeur dans leur nudité. Par l'union de deux corps incomplets, ils avaient crée un seul corps. Cette scène curieuse avait tout d'un rituel. Oui, c'est bien la notion de rite qui rendait le mieux compte de cette scène, davantage en tout cas que les mots "hallucination", "mirage" ou "rêve". Mais de quel rite s'agissait-il donc ?

Auteur: Seung-U Lee

Info: La vie rêvée des plantes

[ unicité ]

 

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déclaration d'amour

Bientôt, coeur chéri, plus d'obstacles ! Nous serons libres d'être l'un à l'autre, chaque jour, à chaque heure, à chaque moment, toujours ! Nous pourrons rester, pendant toutes les journées de notre vie, heureux comme nous le sommes furtivement en de rares instants ! Nos sentiments si purs, si profonds, prendront les formes délicieuses des mille caresses que j'ai rêvées. Ton petit pied se déchaussera pour moi ! Tu seras toute à moi ! Aucun sentiment humain ne troublera plus notre amour. Je pourrai regarder au fond de tes yeux pour deviner la chère âme qui s'y cache et s'y révèle tour à tour, pour y épier tes désirs ! Je t'aime de tous les amours.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Louis Lambert 1832

 

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végétal

Cet arbre... a échoué ici sous forme de graine il y a trente-cinq ans. Lorsqu'au terme d'un long voyage la graine s'est échouée sur le rivage, ici séjournaient un homme et une femme. Ils vivaient un amour difficile. Afin d'échapper au monde, ils étaient venus s'installer ici. En toute connaissance de cause. Ils voulaient faire de ce lieu un ailleurs. Mais leurs espoirs avaient été brisés. Le monde extérieur s'était manifesté et avait pesé de tout son poids sur leur amour. La graine qu'ils ont plantée a éclos et poussé : c'est l'arbre que vous avez sous les yeux. Vous avez devant vous leur désir et leur rêve projetés dans cet arbre. Vous êtes témoin de leur amour brisé, métamorphosé en arbre.

Auteur: Seung-U Lee

Info: La vie rêvée des plantes

[ littérature ] [ métamorphose ]

 

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espérance

Quand un homme chevauche longtemps au travers de régions sauvages, il ressent le désir d'une ville. Il arrive enfin à Isidora, ville où les bâtiments ont des escaliers en spirale incrustés de coquillages spiralés, où l'on fabrique des télescopes et des violons parfaits, où l'étranger qui hésite entre deux femmes en rencontre toujours une troisième, où les combats de coqs dégénèrent en bagarres sanglantes entre les parieurs. C'est à toutes ces choses qu'il pensait lorsqu'il désirait une ville. Isidora est donc la ville de ses rêves, à une différence près. La ville rêvée le contenait en tant que jeune homme ; il arrive à Isidora dans sa vieillesse. Sur la place, il y a le mur où les vieillards s'assoient et regardent passer les jeunes ; il est assis en rang avec eux. Les désirs sont déjà des souvenirs.

Auteur: Calvino Italo

Info: Les villes invisibles

[ illusion ] [ dépassement ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

psychanalyse

Les particularités les plus intimes et les plus laides de la vie sexuelle peuvent être pensées et rêvées sous forme d’innocentes allusions aux besognes culinaires. Les symptômes de l’hystérie deviennent incompréhensibles si l’on oublie que les symboles sexuels se cachent surtout derrière les choses habituelles et peu surprenantes. Il y a un sens sexuel très net dans l’attitude des enfants névrosés qui ne peuvent voir ni sang ni viande rouge et qui vomissent à la vue des œufs et des nouilles ; de même, quand la crainte que l’homme éprouve normalement à l’égard du serpent s’amplifie, chez les névrosés, d’une manière monstrueuse. Chaque fois que la névrose se dissimule sous ces symboles, elle suit à nouveau les voies qui furent celles de l’humanité primitive et dont témoignent maintenant encore nos langues, nos superstitions et nos mœurs quelque peu ensevelies.

Auteur: Freud Sigmund

Info: L'Interprétation des rêves

[ inconscient ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

paramnésie

Le sentiment du "déjà-vu" ne se comprend pas autrement : toute son existence à venir, chacun l'a rêvée enfant et c'est pourquoi, devant tout événement vécu, quelque chose nous avertit obscurément que cela, nous l'avons déjà connu. Chaque expérience nouvelle vient vérifier l'un ou l'autre des vieux récits que le cerveau s'est, il y a bien longtemps, raconté à lui-même dans la nuit. Il faut bien qu'il en soit ainsi. Si secrètement il n'en savait déjà tout, comment l'esprit pourrait-il, le jour venu, soutenir le spectacle de l'affolante réalité sans s'anéantir tout à fait ? La longue répétition nocturne des rêves d'enfance était nécessaire à la survie : comme une éducation lente au néant qui, inévitablement, viendrait. Ou plutôt : tout a déjà eu lieu. Et la vie adulte, elle-même, n'est que l'étirement d'un songe d'enfant depuis longtemps révolu, son lent affadissement inquiet dans le matin indifférent du temps.

Auteur: Forest Philippe

Info: Sarinagara, pp. 22-23

[ atemporalité ] [ imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

instants

On passe à côté des choses, des êtres. Tout est souffle et frôlement. Si indicible, si peu gravé. Parfois, un parfum, un peu de la farine du pain ou le bleu d'un sourire s'accrochent à notre veste. C'est comme noter une bulle d'idée dans son carnet, au crayon noir. C'est comme une illusion. Et puis le vent en remontant la plage, la pluie soudaine comme la cape du magicien, et puis un rien de soleil qui crépite à nouveau, et voilà que tout se disperse ou s'efface ou se tait. On entre sous la douche plus nu que l'eau et infiniment seul ; et dans ce bruit d'eau, deux mains posées sur le visage, on comprend que tout nous échappe. Et le bruit dure ce qu'il faut, il est joli ; et la vie rêvée, elle était jolie, n'est plus alors que ce bruit qui fuit, lui aussi. Joliment.

Auteur: Dor Jacques

Info: 4 février 2022

[ détails ] [ existence ] [ fugitifs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

embarras

La scène de ses adieux avec Antoinette, la veille au soir, lui revint à l'esprit. Elle était debout sur le quai de la gare, lui venait de ranger à grand-peine ses valises dans le filet et s'était accoudé à la fenêtre du compartiment. Tant que le train était resté à l'arrêt, ils avaient réussi à se conduire avec naturel, mais au moment où il s'était ébranlé une gêne insurmontable les avait saisis tous les deux. Ne pas se quitter des yeux dans ces conditions avaient été une véritable épreuve. Après tant de mois passés ensemble, voilà qu'ils n'avaient pas pu se regarder en face. Ils étaient restés immobiles, silencieux, sentant bien que toute parole eut sonné faux. Le malaise s'était dissipé dès qu'une distance plus importante les avait séparés. Ils s'étaient alors adressé de grands gestes en se criant au revoir. Comme cela lui arrivait souvent, Cyril s'était complu à revivre ce départ, l'imaginant ainsi : le train revenait sur le quai, il retrouvait Antoinette et ils s'expliquaient les raisons de leur gêne, ce qui les faisait rire et les soulageait. Quand le train repartait, ils échangeaient des sourires de connivence qui signifiaient : "Nous savons bien ce qu'il en est quand deux personnes se quittent sur le quai d'une gare..."

Auteur: Belletto René

Info: La vie rêvée et autres nouvelles

[ au revoir ] [ séparation ]

 

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mal du pays

Que faisait-il ici, chez des étrangers ? S’il avait été chez lui, dans son havre de pêche, il aurait pu aller en hiver aux Lofoten et prendre des merlans en été. Il aurait pu faire beaucoup, beaucoup de choses et vivre content. Alors il aurait épousé la petite Ragna et pris la ferme de ses parents ; il y aurait élevé son bétail, cultivé ses champs. Oui, il n’aurait pas eu besoin de rôder un soir d’hiver, comme aujourd’hui, en gémissant de chagrin et d’amour !
Il se sentait abandonné, il avait la nostalgie, il voulait retourner chez lui. Son village était pauvre, mais clair et riant en été : hanté par les nymphes et les génies des eaux ; fertile en légendes l’hiver. Il n’y avait pas un endroit pareil. Et ceci seulement : Ragna avait une si jolie bouche quand elle riait, étant petite et tout le temps qu’elle avait grandi ! Tous les enfants avaient un si joli sourire au village ! Et, s’il voulait penser à quelque chose de plus imposant encore, nulle part dans le monde entier, on ne contemplait d’aussi belles montagnes. Dès le mois de mars, on voyait arriver les étourneaux et, bientôt après, les oies sauvages. O Merveille des vols en soc de charrue et des voix d’oiseaux sous le ciel, devant quoi son père et sa mère lui avaient appris à se découvrir et à se taire ! Oui, il voulait retourner chez lui ! Il voulait faire voile vers le Nord, avec le cotre de Knoff, et retourner des Lofoten chez lui !

Auteur: Hamsun Knut

Info: Dans "Vagabonds", édition Pochothèque, trad. J. Petithuguenin, page 982-983

[ souvenirs ] [ idéalisation ] [ vie rêvée ] [ regrets ] [ Heimweh ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

première fois

Il la saisit à bras le corps, rageusement, comme affamé d’elle ; et il parcourait de baisers rapides, de baisers mordants, de baisers fous, toute sa face et le haut de sa gorge, l’étourdissant de caresses. Elle avait ouvert les mains et restait inerte sous ses efforts, ne sachant plus ce qu’elle faisait, ce qu’il faisait, dans un trouble de pensée qui ne lui laissait rien comprendre. Mais une souffrance aiguë la déchira soudain ; et elle se mit à gémir, tordue dans ses bras, pendant qu’il la possédait violemment.

Que se passa-t-il ensuite ? Elle n’en eut guère le souvenir, car elle avait perdu la tête ; il lui sembla seulement qu’il lui jetait sur les lèvres une grêle de petits baisers reconnaissants.

Puis il dut lui parler et elle dut lui répondre. Puis il fit d’autres tentatives qu’elle repoussa avec épouvante ; et comme elle se débattait, elle rencontra sur sa poitrine ce poil épais qu’elle avait déjà senti sur sa jambe et elle se recula de saisissement.

Las enfin de la solliciter sans succès, il demeura immobile sur le dos.

Alors elle songea ; elle se dit, désespérée jusqu’au fond de son âme, dans la désillusion d’une ivresse rêvée si différente, d’une chère attente détruite, d’une félicité crevée : "Voilà donc ce qu’il appelle être sa femme ; c’est cela ! c’est cela !"

Et elle resta longtemps ainsi, désolée, l’œil errant sur les tapisseries du mur, sur la vieille légende d’amour qui enveloppait sa chambre.

Mais, comme Julien ne parlait plus, ne remuait plus, elle tourna lentement son regard vers lui, et elle s’aperçut qu’il dormait ! Il dormait, la bouche entr’ouverte, le visage calme ! Il dormait !

Elle ne le pouvait croire, se sentant indignée, plus outragée par ce sommeil que par sa brutalité, traitée comme la première venue. Pouvait-il dormir une nuit pareille ? Ce qui s’était passé entre eux n’avait donc pour lui rien de surprenant ? Oh ! elle eût mieux aimé être frappée, violentée encore, meurtrie de caresses odieuses jusqu’à perdre connaissance.

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Dans "Une vie", éditions Gallimard, 1974, pages 97-98

[ point de vue féminin ] [ baise ] [ relation sexuelle ] [ déception ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson