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papa

Mon père ne tire assurément aucun profit de la maladie d'Alzheimer, mais ses enfants et petits-enfants y trouvent certains enseignements. Après tout c'est bien la tâche des parents, que d'enseigner quelque chose à leurs enfants.
L'âge avancé comme dernière étape de la vie est une forme de culture sans cesse changeante et qu'il nous faut réapprendre toujours à neuf. Et puisqu'il se trouve que mon père ne peut plus rien inculquer d'autre à ses enfants, alors que ce soit au moins ce que cela signifie, d'être vieux et malade. Cela peut être aussi un lien entre un père et ses enfants, dans de bonnes conditions. Car ce n'est que de notre vivant que nous prendrons une revanche sur la mort.

Auteur: Geiger Arno

Info: Le vieux roi en son exil

[ vieillesse ] [ éducation ]

 

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asiles de vieillards

Ses inspections des modèles changeants d'établissements spécialisés et de foyers pour seniors lui ont fait prendre conscience des retards et des moyens infiniment intelligents, complexes et inhumains que nous créons afin d'éviter et de nier la mort, d'éviter d'accomplir notre destinée et d'arriver à destination. Et, dans de si nombreux cas, le résultat a été que nous y arrivons non pas de bonne humeur, au moment où nous faisons nos derniers adieux et accueillons la vie après la mort, mais inconscients, incontinents, déments, soumis à des traitements au point de sombrer dans l'amnésie, l'aphasie, l'indignité. De vieux imbéciles, qui n'ont pas eu le courage de prendre ce dernier whisky et de mettre le feu à leur literie avec une dernière cigarette.

Auteur: Drabble Margaret

Info: Quand monte le flot sombre

[ déchéance ] [ absurde ] [ insensé ] [ vieillesse ] [ EMS ] [ ehpads ]

 

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existence

Ce qu'il faut de nuit

Au-dessus des arbres,

Ce qu'il faut de fruits

Aux tables de marbre,

Ce qu'il faut d'obscur

Pour que le sang batte,

Ce qu'il faut de pur

Au coeur écarlate,

Ce qu'il faut de jour

Sur la page blanche,

Ce qu'il faut d'amour

Au fond du silence.

Et l'âme sans gloire

Qui demande à boire,

Le fil de nos jours

Chaque jour plus mince,

Et le coeur plus sourd

Les ans qui le pincent.

Nul n'entend que nous

La poulie qui grince,

Le seau est si lourd.



Vivre encore


Auteur: Supervielle Jules

Info:

[ vieillesse ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sincérité

Ma grand-mère paternelle syrienne passait le plus clair, de son temps chez nous. Elle venait d'avoir soixante-dix ans. Elle pouvait passer des heures à enduire ses cheveux d'huile d'olive. Elle avait une poitrine d'une opulence rare. Moi, je rêvais de voir ses seins. Un après-midi d'été, elle s'était retirée pour prendre son bain. C'était l'occasion ou jamais. J'ai ouvert d'un coup la porte. Elle était nue, debout dans la baignoire, les cheveux tout noirs, le sexe tout blanc, sa peau formait des bourrelets infinis. Et ses seins, inoubliables, pareils à des outres, avec une auréole large comme une orange, lui tombaient jusqu'à la taille. J'ai fermé la porte et j'ai hurlé :
- Mamie a des seins de vache, mamie a des seins de vache.
J'ai reçu la première correction de ma vie.

Auteur: Al Joundi Darina

Info: Le jour où Nina Simone a cessé de chanter

[ enfance ] [ nudité ] [ vieillesse ]

 

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lucidité

Je travaille tout le jour comme un moine et la nuit j'erre, comme un matou en quête d'amour... Je proposerai à la Curie de me sanctifier. Car, je réponds à la mystification par la douceur. Je regarde avec l'oeil d'une image pieuse les préposés au lynchage. J'observe mon propre massacre avec le serein courage d'un scientifique. Je parais éprouver de la haine quand au contraire j'écris des vers pleins de ponctuel amour. J'étudie la perfidie comme un phénomène fatal, comme si je n'en étais pas l'objet. J'ai pitié des jeunes fascistes, et aux vieux, que je considère formes du mal le plus horrible, j'oppose la seule violence de la raison. Passif comme un oiseau qui voit tout, en volant, et porte dans son coeur, pendant son vol dans le ciel, la conscience qui ne pardonne pas.

Auteur: Piniau Betti et Zigaina

Info: L'univers esthétique de Pasolini, album de l'exposition a paris Sorbonne, nov-dec. 1984.

[ souffrance ] [ vieillesse ] [ littérature ]

 

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rapports humains

Les gens de mon âge ne m'intéressent guère. Ce sont pourtant ceux que je fréquente le plus en raison des affaires dont je me charge et des réseaux de toute sorte auxquels j'appartiens. Quand je dis dis qu'ils ne m'intéressent guère, cela ne signifie pas qu'ils me soient indifférents, loin de là, d'autant que je compte parmi eux certains de mes meilleurs amis. Nous avons tant de références communes, de valeurs partagées, de complicités même, que notre échange est aisé, clair,et généralement fécond;mais une sorte de pudeur nous dissuade le plus souvent, sauf dans les cas graves, de nous livrer à des confidences d'ordre intime ou tout simplement personnel. Ce serait un jeu à somme nulle, nos problèmes et nos questions étant le plus souvent identiques. Entre gitans on ne se lit pas les lignes de la main.

Auteur: Rigaud Jacques

Info: Vivre à propos

[ monotonie ] [ vieillesse ]

 

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durée

Il voyait clairement comment chacun était habillé de sa propre bulle temporelle. D'abord le temps en lui-même n'existait que comme un attribut de la matière... Et, pour une créature consciente - ou qui se prétendait comme telle - ce temps devenait, par le truchement de la mémoire, une de ses permanences ; le paysage mental des pensées propres de l'individu. Un décor pas encore tissé à l'enfance, donc d'apparence infinie, puis univers flamboyant à l'âge mûr, étendant ses volutes dans toutes les directions possibles et imaginées. Il le voyait bien chez ses aînés, maintenant en fin de l'hiver de leurs vies. Que leur restait il ? Combien le moment présent était-il brouillé ?... Comment ce bel habillage intérieur se défaisait sournoisement ? Tenant encore par le noyau de l'enfance, quelques épisodes marquant de leurs existences... Restait cette guenille, triste oripeau... tricoté de quelques souvenirs rêvés, ruminés, modifiés... recuits.

Auteur: MG

Info: 2007

[ bulle ] [ habit ] [ aura ] [ vieillesse ]

 

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expérimentation

Maintenant, puisque le monde vient à lui [l’homme], qu’il est apporté chez lui en effigie, l’homme n’a plus besoin d’aller vers le monde ; ce voyage et cette expérience sont devenus superflus ; ainsi, puisque le superflu finit toujours par disparaître, ils sont devenus impossibles. On voit bien que le type de l’ "homme d’expérience" est de moins en moins répandu, et que le respect dû à l’âge et à l’expérience décline constamment. Puisque, comme le pilote d’avion mais à la différence du marcheur, nous n’avons plus besoin de chemins, la connaissance des chemins du monde que nous prenions autrefois et sur lesquels nous acquérions de l’expérience a fini par se perdre, et avec elle les chemins eux-mêmes. Le monde a perdu ses chemins. Nous ne parcourons plus les chemins, on nous "restitue" le monde [...] ; nous n’allons plus au-devant des événements, on nous les apporte.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 134

[ vécu ] [ médiatisation ] [ déréalisation ] [ vieillesse ] [ marchandise ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

Chaque fois, mon amour, qu’il me souvient de nous

Un océan de glace remonte à ma mémoire :

Nulle étoile ne brille dans le lointain blafard,

La lune seule y fait une tache jaunâtre ;

Et par-dessus les flots pleins de glace blanchâtre,

Un oiseau fatigué passe, triste et hagard,

Tandis que sa compagne est déjà loin devant 

Et vole avec les autres du côté du couchant.

Il la suit tristement d’un regard sans espoir,

Tout regret l’a quitté ; au moment où il meurt,

Il ne garde en mémoire qu’un rêve de bonheur.



Chaque instant nous éloigne un peu plus loin de l’autre,

Tandis que, seul et froid, doucement je m’éteins,

Tu te perds en riant dans l’éternel matin. 

Auteur: Eminescu Mihail

Info: Poésies/Poezii, Traduction du roumain par Jean-Louis Courriol, Non Lieu, 2015, p.43. Chaque fois, mon amour

[ poème ] [ vieillesse ] [ extinction ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

maladie

Depuis trente ans, chaque matin il lui préparait son thé. Celui de la boîte rouge décorée d'un Ganesh, le dieu indien à tête d'éléphant, protecteur des voyageurs qui s'aventurent en pays inconnu et des écrivains, avec sa défense brisée qui lui servit de plume pour écrire Le Mahâbhârata. Thé vert, quatre doses de gingembre, trois clous de girofle, deux bâtons de cannelle, quelques cosses de cardamome, des grains de poivre noir. Son mélange à elle, souvenir de ses voyages en Inde. Parmi les boîtes de thé pour les différents moments de la journée, dans le petit meuble en bois blanc grillagé rempli d'épices, il ne se trompait jamais. Chaque matin, il dosait, ébouillantait la théière et l'appelait pour partager cet instant unique. Mais ce matin-là, il est arrivé près d'elle, hagard et désespéré, portant toutes les boîtes dans ses bras : "C'est lequel, je ne sais plus ?"
Lors des catastrophes aériennes on recherche désespérément "les boîtes noires" qui vont fournir des indices, mots, cris, graphiques. Ces traces lisibles par les spécialistes du décodage. Elles contiennent tout ce qu'il faut pour expliciter les circonstances de l'accident et ainsi autoriser à trancher les responsabilités, trouver les coupables, juger. Toutes ces révélations qui vont permettre aux familles de commencer "le travail du deuil".
Pour elle, c'est une boîte rouge, la boîte de Pandore qui a libéré en même temps que ses senteurs exotiques l'angoisse d'un à-venir inconnu et innommable. Elle connaît exactement la date et l'heure. Ce matin- là, elle a "su". L'intuition fulgurante que rien ne serait donc jamais plus comme avant. Déchirure entrevue vite pansée de déni et de refus.

Auteur: Huguenin Cécile

Info: Alzheimer mon amour

[ mémoire ] [ vieillesse ] [ oubli ]

 

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