Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 41
Temps de recherche: 0.0367s

texte-image

L'image ne peut être dépossédée d'une fraîcheur primordiale, que l'idée ne peut jamais revendiquer. Une idée est dérivée et apprivoisée. L'image est à l'état naturel ou sauvage, et il faut la découvrir là, pas la mettre ici, en obéissant à sa propre loi et à aucune des nôtres. Nous pensons que nous pouvons saisir l'image et la capturer, mais ce qui est captif n'est pas l'image réelle mais seulement l'idée, qui est l'image avec le caractère que l'on en a extrait.

Auteur: John Crowe Ransom

Info:

[ verbalisation ] [ langage ] [ limitation ] [ double codage ] [ priméité ] [ visuel ]

 

Commentaires: 0

prises de vues

Il suffit que l'on commence à dire de quelque chose: "Que c'est beau, il faudrait vraiment le photographier!", et on est aussitôt sur le terrain de ceux qui pensent que tout ce qui n'est pas photographié est perdu, que c'est comme si ça n'avait jamais existé, et que donc, pour vivre vraiment, il faut photographier le plus possible, et que, pour photographier le plus possible, il faut: soit vivre de façon la plus photographiable possible, soit considérer comme photographiable chaque moment de son existence. La première voie conduit à la stupidité, la seconde à la folie.

Auteur: Calvino Italo

Info: "L'aventure d'un photographe"

[ visuelles maniaqueries ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

homme-animal

[...] L'étude détaillée de la vision des couleurs chez l'abeille montre qu'elle ne distingue pas la couleur rouge, qu'elle la confond avec le gris foncé et prend le vert pour du bleu ou du jaune. Une série d'expériences ingénieuses, par exemple à l'aide de fleurs en papier ou en étoffe, ont permis d'établir que l'abeille voit le blanc, le jaune et le bleu et ne distingue les autres couleurs que d'après leur intensité.
Or, ces mêmes yeux discernent une chose invisible pour l’œil humain. Ce n'est qu'avec des plaques photographiques recouvertes d'une émission spéciale que nous pouvons observer le monde éclairé par la région ultra-violette du spectre solaire perçue par les abeilles. [...]

Auteur: Khalifman J.

Info: Les abeilles. les conquêtes de l'apidologie.La biologie de la ruche. janvier 1955

[ insectes ] [ perception visuelle ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

sémantique cognitive

L’allemand est la langue qui a poussé à l’extrême son propre principe de cohérence. Prenez l’horizon métaphorique du mot "appartenance": en français, il évoque un appartement. En allemand Zugehörichkeit contient le verbe hören, entendre: on appartient à un groupe si l’on est capable d’entendre son appel. Le rapport au réel passe par l’ouïe. C’est pourquoi la musique constitue l’une des contributions principales des germanophones à la culture universelle. Avec la philosophie spéculative, qui est son corollaire. La "logique" hégélienne peut en effet être lue comme l’équivalent d’une phrase allemande ininterrompue alignant tous les éléments possibles du verbe "être". On retrouve le même souci d’exhaustivité dans le traitement du thème musical (Durchführung) de la sonate clas­sique. 

Auteur: Wismann Heinz

Info:

[ affiliation ] [ sonore ] [ visuelle ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

technique picturale

Le sfumato vient d’une grande tradition telle que Pline [l'Ancien] la rapporte : la question du contour est le suprême subtilité de la peinture. Parce que, si le contour est trop visible, il créé une rupture dans l’image. Alors que, si le contour n’est pas visible - et la formule est de Pline - la peinture promet même ce qu’elle ne montre pas. Il y a donc une possibilité de suggestion extraordinaire de la peinture par ce qu’elle cache. (...) Quel est l'enjeu du sfumato à la fin du XVe siècle ? C'est l'idée de suggérer que l'image est vivante. On rejoint le problème de la grâce de [Giorgio] Vasari qui dit : "la grâce est ce qui surgit entre le vu et le non-vu, et que possèdent les choses vivantes.”

Auteur: Arasse Daniel

Info: https://www.franceculture.fr/peinture/leonard-de-vinci-peintre-sous-loeil-de-daniel-arasse?

[ effet visuel ] [ définition ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

musée

Mais voici que pour la France, Beaubourg [le Centre Pompidou] change tout ! Nous assistons au triomphe, à la glorification de l’image, du spectacle, de la culture par la représentation. Tout est voué au visuel dans cet univers culturel, tout est monstratif (car la bibliothèque géante est une plaisanterie à côté des kilomètres d’images, et ce sont encore les livres d’images qui y attirent le plus !). Nous sommes à Beaubourg en présence de la concentration des méthodes, objectifs, attentes et réalisations de la civilisation de l’image. Images de tout et sur tout. un million de visiteurs reçoivent une appréhension du monde dans lequel ils vivent par cette surimpression d’images. On leur fait comprendre l’évolution de leur société par l’image, la photo, le prototype, le plan, le croquis, le schéma, les diapos. Ancrage plus forcené que jamais dans le réel. Le réel seul. Beaubourg a porté l’ex-position (absence du réel par présentation de ce réel) à son comble.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 187

[ conviction visuelle ] [ critique ] [ réductionnisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

C’est d’autant plus exigeant, en l’occurrence, qu’aimer tous les beaux corps, c’est aimer les corps dont, le plus souvent, on n’aura jamais la jouissance : c’est aimer la beauté plus que la possession, la contemplation plus que le coït, disons la jouissance esthétique plus que la jouissance sexuelle. C'est en quoi cela constitue un progrès : on est passé d’un amour purement sensuel, presque physiologique (l’homme ou la femme en manque), à un amour déjà esthétique (la soif de la beauté). Dans un cas, c’est le beauf qui se dit : "Elle est bonne!" ; dans l’autre, c’est l’homme raffiné et admiratif qui se dit : "qu’est ce que les femmes sont belles !". N’importe qui est capable d’aimer un beau corps ; les hommes qui aiment vraiment la beauté des femmes sont moins nombreux, y compris chez les hétérosexuels, qu’on ne fait mine de le croire.

Et pourtant je fais partie de ces hommes là...

Auteur: Comte-Sponville André

Info: Le Sexe ni la mort, p 73

[ visuels ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

montage vidéo

J'ai vu ici des films qui, bien sûr, s'expriment par la mimique, les gestes, les intonations des acteurs, puisqu'ils font tous ainsi. Par exemple j'admire Charlie Chaplin, sauf ceux de ses films qui s'expriment par la mimique. Le cinéma n'est pas cela : il doit s'exprimer non pas par des images, mais par des rapports d'images, ce qui n'est pas du tout la même chose. De même un peintre ne s'exprime pas par des couleurs mais par des rapports de couleurs ; un bleu est un bleu en lui-même, mais s'il est à côté d'un vert, ou d'un rouge, ou d'un jaune, ce n'est plus le même bleu : il change. Il faut arriver à ce qu'un film joue des rapports d'images ; il y a une image, puis une autre qui a des valeurs de rapport, c'est-à-dire que cette première image est neutre et que, tout à coup, mise en présence d'une autre, elle vibre, la vie y fait irruption : et ce n'est pas tellement la vie de l'histoire, des personnages, c'est la vie du film. A partir du moment où l'image vit, on fait du cinéma.

Auteur: Bresson Robert

Info: Entretien paru dans les "Cahiers du cinéma", n°75, octobre 1957 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 569-570

[ beaux-arts ] [ comparaison ] [ langage ] [ cognition visuelle ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Benslama

contemplation

Les montagnes baignaient dans la brume dont les mouvements, la variation de la densité agissaient sur son âme, la coloraient. En ce jour gris, elle était diffuse et homogène, elle sculptait les cimes, faisant douter de la réalité même des reliefs, qu'elle avalait, puis recrachait, passant et repassant dans le champ de vision que ménageait la fenêtre de la cabane. Et c'était chaque fois un nouveau tableau qui s'offrait, d'une minute à l'autre. Au creux d'une vague de brume, il crut distinguer le vol du percnoptère. Un retardataire ? Ils étaient déjà partis vers l'Afrique à cette époque de l'année. Un vieux vautour qui n'avait plus la force du grand voyage ? Son intuition du début de saison avait été juste, cette montagne était un tombeau, un tombeau superbe pour les esprits d'altitude, mais aussi une matrice qui engendrait la vie. La nuit ne tarderait pas à tomber, les jours raccourciraient. Il s'apprêta à sortir voir les bêtes rassemblées dans le parc. Les derniers jours, il les y contraignait la nuit, afin d'éviter d'avoir à courir la montagne en long et en travers. Le soleil déclinait derrière l'opacité nuageuse, tout était brun alentour. L'automne avait commencé à déshabiller les arbres, annonçant la fin du temps de l'estive.

Auteur: Arnaud Clara

Info: Et vous passerez comme des vents fous

[ perception visuelle ] [ effet troxler ] [ imagination ] [ onirisme ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

contemplation

Comment dénombrer les mondes auxquels l'œil me donne accès ? - Le monde de la lumière, de la couleur, de la forme, de l'ombre : de la précision mathématique du flocon de neige, de la formation des glaces, du cristal de quartz, des motifs d'étamine et de pétale : du rythme dans la courbe fluide et la ligne plongeante des parois montagneuses. Je ne sais pas pourquoi certains blocs de pierre, découpés en formes violentes et torturées, peuvent apaiser si profondément l'esprit. Peut-être l'œil impose-t-il son propre rythme à ce qui n'est que confusion : il faut faire preuve de créativité pour voir dans cette masse rocheuse autre chose que pitons et saillies - du beau. Sinon, pourquoi les hommes ont-ils jugé les montagnes comme repoussantes pendant tant de siècles  ? Une certaine forme de conscience interagit avec les formes de la montagne pour créer ce sentiment de beauté. Encore faut-il que les formes soient là pour que l'œil les voie. Et des formes d'une certaine spécificité : de quelconques taches n'y suffiraient pas. Comme pour toute création, il s'agit de matière imprégnée d'esprit, mais ce qui en résulte est un esprit vivant, une lueur dans la conscience, qui périt lorsque cette lueur s'éteint. C'est quelque chose d'arraché au non-être, cette ombre qui s'insinue continuellement en nous et qui peut être repoussée par un acte créatif continu. Ainsi, le simple fait de regarder quelque chose, comme une montagne, avec l'amour qui la pénètre jusqu'à son essence, c'est élargir le domaine de l'être dans l'immensité du non-être. L'homme n'a pas d'autre raison d'exister.

Auteur: Shepherd Nan

Info: The Living Mountain , trad FLP

[ spiritualité ] [ cognition visuelle ] [ émergence miroir ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel