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portrait moral

Si le monde retrouve un jour la tradition de l’humanisme et parvient à vaincre la détérioration de la culture occidentale, à la fois sous sa forme soviétique et sous sa forme capitaliste, il s’apercevra, en effet, que Marx ne fut ni un fanatique ni un opportuniste et qu’il représente l’épanouissement de l’humanité occidentale. Qu’il eut un sens intransigeant de la vérité et ne se laissa jamais leurrer par la surface trompeuse des choses. Qu’il eut un courage et une intégrité intarissables, le souci profond de l’homme et de son avenir. Qu’il fut peu sensible à la vanité et à la soif du pouvoir. Par sa vitalité, il exerça une action stimulante sur tout ce qu’il touchait. Il représente la tradition occidentale dans ce qu’elle a de meilleur : la foi dans la raison et le progrès de l’homme. En réalité, Marx correspond exactement à l’homme tel qu’il l’a conçu : celui qui est intensément et qui possède peu. Celui qui est riche parce qu’il a besoin de son semblable.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La conception de l'homme chez Marx" pages 108-109

[ éloge ] [ incarnation des idées ]

 

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dépression

L’homme moderne manque de vitalité, d’audace et d’imagination. Il pourrait se cultiver, s’enrichir, s’amuser, se perfectionner, mais il tourne en rond sans savoir ce qu’il veut. Il s’ennuie et ne s’intéresse plus à ce qu’il fait, son énergie décline, son enthousiasme s’éteint. Il ne souffre pas vraiment, mais il est engourdi, morose, inquiet, insatisfait. Il se sclérose ou devient irritable. Il croit que jouer, grandir, apprendre sont des activités réservées aux enfants, et qu’à quarante ans, on est déjà trop vieux pour cela.
Pourtant, la vie est passionnante, et les occasions de se réjouir ne manquent pas ! Où sont passées sa fantaisie, sa spontanéité, sa simplicité, sa sensibilité ? Il se noie dans un océan de mots quand il parle de ses problèmes et ne fait rien pour les résoudre. Sa vie se réduit à des jeux intellectuels et à un verbiage stérile. Au lieu de jouir de la vie ou de saisir la réalité à bras-le-corps, il cherche dans la psychiatrie ou dans une pseudo-psychiatrie la raison de son mal-être.

Auteur: Perls Frederick "Fritz"

Info: Manuel de Gestalt-thérapie, page 19

[ oeillère ] [ névrose ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

habitudes

La routine est le seul style de vie à ma portée. Par routine, j’entends un petit répertoire d’activités tranquilles, les unes agréables les autres obligatoires. Le secret, pour leur conférer l’apparence du bonheur, est de rendre les contraintes plaisantes et d’éviter que les plaisirs ne deviennent contraignants — car si on a tout à gagner à joindre le plaisir aux premières, on perd beaucoup à mettre de l’obligation dans les seconds. En somme, la routine à laquelle je me plie ressemble à cette sagesse petite-bourgeoise prônée par Montaigne visant une existence "sans miracle ni extravagance". Rien n’égale en charme, à mes yeux, le train paisible de l’amour, de l’écriture, de la lecture et autres agréments, auquel je me laisse aller sans réserve ni vergogne. — Mais alors, me dira-t-on, que faites-vous de l’aventure ? De la lutte ? Hélas ! L’une demande une curiosité et l’autre une vitalité que je n’ai pas. Les chasseurs de nouveaux horizons me rasent. Les rebelles me lassent. La vraie vie est ailleurs ? Qu’ils y aillent. Mon utopie est ici, entre la plage, ma chambre, ma bibliothèque. Et c’est un territoire que je défendrai manu militari.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Journées perdues

[ éloge ] [ familiarité des jours ] [ simplicité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éducation

L'exaltation de l'enfant-roi, mode actuelle s'il en est, rend impossible une action véritable sur les jeunes délinquants. Notons que cette croyance postmoderne est absolument sans précédent historique... Le nazisme hitlérien fut, historiquement, la première idéologie à exalter l'adolescence, à donner l'adolescence comme modèle de référence. Les jeunesses hitlériennes "Hitlerjugend" n'admiraient pas les adultes, elles s'auto célébraient. On comprend cette dérive. Le nazisme déteste la culture et magnifie l'instinct ; or l'instinct est adolescent. Les jeunesses hitlériennes apprenaient à détester l'ordre adulte... Le culte de la jeunesse reste au milieu de nous comme un héritage caché du nazisme. Et pas seulement sous la forme un peu ridicule d'un "jeunisme" de pub... La relation maître-élève existait depuis l'antiquité... L'idée que nous aurions plus à apprendre des jeunes qu'à leur enseigner pulvérise la relation éducative de base. Or cette relation est constitutive de la civilisation... L'idéologie de l'"enfant-roi" mine les fondements de la société... Les jeunes de la rue ont besoin d'adultes à imiter. Ils ont besoin de maîtres... Quand ils n'en trouvent pas les adolescents constituent, au mieux, des bandes de loubards (ceux-là au moins ont de la vitalité); au pire, des pseudo-bandes tout aussi infantiles, affaissées et déprimées des "Loft Story".

Auteur: Barreau Jean-Claude

Info: Bandes à part

[ enfant-roi ]

 

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couple

Mon grand-père était apiculteur à Kalamazoo, Michigan, où j'ai grandi mais tout le monde a un grand-père apiculteur, cela ne signifie donc rien. D'ailleurs, mon grand-père me terrifiait. Il terrorisait tous ceux qui se trouvaient à portée de ses hurlements et je m'efforçais de ne pas me trouver en travers de son chemin, aussi n'est-ce pas de lui que je tiens mon amour des abeilles.
(...)
Ma grand-mère était une femme timide au visage mélancolique, épuisée par la vie commune avec un tel homme et qui essayait de se débrouiller avec la maigre allocation qu'il lui accordait pour faire marcher la maison. Elle ne se plaignait jamais, et avait presque le comportement d'une sainte. Elle lui survécut durant de nombreuses années et, une fois son mari mort, retrouva une certaine vitalité. Vers la fin de sa vie, elle rassembla ses petits-enfants autour d'elle.
"Je veux que vous vous rappeliez toujours votre grand-père", dit-elle.
Nous opinâmes du bonnet, l'air solennel. Elle nous fit signe de nous rapprocher.
"Je veux que vous vous rappeliez que c'était un vieux grigou, sale et mauvais comme la gale", reprit-elle d'une voix ferme, puis son regard se perdit au loin et un sourire satisfait éclaira son visage.

Auteur: Hubbell Sue

Info: Une année à la campagne

[ revanche ]

 

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rapports humains

Vous voulez deviner à travers les fenêtres des autres consciences leurs lumières et leurs ombres, si possible être invités dans les profondeurs de leurs âmes, vous enivrer de leur vitalité, être accueilli dans leur intimité, là où la vie se fait lumière et silence.



Mais celui qui essaie de vous dire son authenticité, qui écrit pour vous une page de lui-même, il vous invite à ne pas faire de lui une identité. Il vous invite à le laisser autre que son récit, à le distinguer de ces mots-là afin qu'il puisse vous dire demain ces mots-ci. Ce qu'il vous dit, peut-être que ce n'est pas lui, déjà plus lui, pas tout à fait lui. Parce qu'il n'est pas possible de le mettre en mots et en jugements.



Et ce n'est pas là vous mentir. Il ne serait pas plus fiable ou davantage "lui-même" parce qu'il vous dirait toujours la même chose. Laissez-le être une âme, un passage, un moment, une hésitation, la joie ou la tristesse d'un instant. Laissez l'autre être poème.



Si vous pouvez lui accorder cette liberté, il préfèrera.

Il faut aimer l'autre libre de son identité mouvante, lui laisser son indéfinissable folie, son inadéquation à lui-même, son imprévisibilité.



Une identité? Une personnalité? Non, son souffle, son esprit. Et vous aussi, soyez cela pour l'autre.

Auteur: Rivella Frédéric pseudo

Info:

[ altérité ] [ rencontrer l'autre ]

 
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philosophe

Nietzsche s’est attaqué aux dérives moralisatrices et prescriptives sociales et religieuses et à la dégradation de la pleine vitalité de la pensée en "valeurs" normatives devenues oppressives [...]. Le problème du placement de sa philosophie au sein de notre schéma est dû au fait qu’il a semble-t-il pris pour argent comptant ce dévoiement formaliste et institutionnel aliénant de propositions religieuses, métaphysiques ou philosophiques initialement tournées vers l’émancipation du sujet et l’établissement de sa souveraineté en systèmes encadrants oppressifs. Son concept de "Wille zur Macht", traduit de manière insatisfaisante par "volonté de puissance" implique l’idée d’un devenir exprimé par la préposition agglutinante "zur" qui connote l’idée d’une directionnalité : volonté vers la puissance, c’est-à-dire vers un accroissement de l’être et de son autonomie qui ressemble comme deux gouttes d’eau aux propositions émancipatrices dont nous avons parlé – à ceci près que ces dernières intègrent organiquement la dimension et la présence de l’autre, indissociables de la complétude du sujet : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Proposition irrecevable par Nietzsche, tant elle n’est devenue que le masque mortifère de l’hypocrisie sociale particulière au XIXème siècle incarnée par l’Eglise et sa "moraline". L’intersubjectivité falsifiée, formelle et oppressive de cadres sociaux normatifs où la relation à l’autre s’assèche en conventions formalistes le conduit ainsi à rester dans l’entre-deux d’une philosophie de la solitude, face à une altérité devenue menaçante car vidée de sa substance vitale.

Auteur: Farago Pierre

Info: Une proposition pour l'autisme, page 56

[ synthèse ] [ limites ] [ contextualisation ] [ critique ] [ surhomme ]

 
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olfaction

Peut-être aussi trop de parfum est une façon de se faire une personnalité à peu de frais, autre manière de tromper l’autre et de se tromper soi-même. Il y a des parfums discordants, combien de femmes y sont piégées. C’est un peu comme si, à un enterrement, l’orchestre jouait un fox-trot, o comme si, devant une belle nature, la musique était une marche funèbre. Il y a des femmes et des hommes qui annulent leur vitalité personnelle en se parant d’un parfum contradictoire à l’attirance qu’ils provoqueraient sans lui.

L’odeur du corps dit l’angoisse, le travail, les besoins. Ça signalise, mais ce n’est pas signifiant du sujet. Il y a un narcissisme de l’odeur qui n’a pas été éduqué dans notre civilisation. Un être humain propre sent toujours bon pour qui l’aime. Mais, dans notre civilisation, pour beaucoup, l’odeur de propre serait une odeur bourgeoise : c’est bien dommage ! Si quelqu’un sent mauvais, c’est qu’il sent ce qui provoque l’angoisse chez l’autre. Alors que celui qui sent bon donne envie de s’approcher de lui. [...]

Le corps, c’est l’objet. Le sujet, c’est le psychisme. L’inter-psychisme n’est plus assez libre quand l’objet est d’emblée trop présent. La désodorisation est un processus d’humanisation à bon marché, c’est-à-dire sans pouvoir en payer le prix.

L’odeur, comme la voix et la vue, fait partie à notre insu de la sympathie que nous éprouvons les uns pour les autres.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Dans "Le féminin", éditions Gallimard, 1998, page 115

[ attrait ] [ répulsion ] [ inconscient ]

 

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numérique

Le fait qu’un metteur en scène tel que G. Lucas ait nommé sa société de production "Industrial Light and Magic" montre en effet comment la technologie vient au secours d’un psychisme occidental avide des prodiges qu’il ne trouve plus dans son existence, ternie par l’industrie et la mécanisation. Cette "matérialisation" de l’imaginaire, envisagée comme porte de sortie du monde, vise à concrétiser un désir double : celui de pouvoir "créer" l’être et, disions-nous, celui de remplacer le merveilleux manquant. La complexité croissante des "effets spéciaux", qu’ils recherchent l’horreur ou l’esthétisme, simule en fait le rite magique traditionnel des métamorphoses. Les toutes récentes théories de l’art intermédiaire, conférant à l’image une "quasi-vie", sinon une vitalité autonome, illustrent bien ce que vise ici la culture informatique. L’apparition, également récente, des images virtuelles prouve effectivement que l’un des projets les plus pernicieux qu’ait engendrés l’invention de l’ordinateur consiste en la possibilité d’"entrer", pour ainsi dire, dans l’image afin de pouvoir intervenir de façon interactive, en tant que personnage du film. Il serait donc envisageable de "pénétrer" à l’intérieur de paysages totalement synthétiques et artificiels, d’entretenir des "relations" envers des anthropoïdes tout aussi irréels. "L’existence médiatique" deviendrait par conséquent l’existence véritable. Mais cette consommation d’images fantasmatiques enfermerait l’individu dans une "existence autre que la sienne", qui lui ferait atteindre en quelque sorte le comble de l’illusion. L’ordinateur, comme machine à vision contemporaine, chercherait donc à singer un "au-delà" du monde en essayant de recomposer par l’image les structures vivantes de l’univers.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 83

[ imitation parodique ] [ virtualisation ] [ contre-initiation ] [ réels factices ] [ dématérialisation ]

 
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biologiste

- Et qu'est-ce qui a provoqué la rencontre, demandai-je, entre la mouche domestique et vous?
Extrayant quelques arêtes de poisson de sa barbe, Orlik me raconta qu'il avait consacré trente ans de sa vie à étudier certains aspects du mammouth laineux, ce travail l'ayant conduit jusqu'aux toundras de Sibérie où l'on trouve parfois des mammouths congelés dans le permafrost. Ses recherches - bien que généralement sa modestie l'empêchât de le mentionner - avaient vu leur aboutissement dans son article magistral : "Le mammouth et ses parasites." Mais à peine l'avait-il publié qu'il ressentit le besoin d'orienter ses travaux vers quelque créature inférieure.
"J'ai décidé, dit-il, à étudier Musca domestica dans la zone urbaine de Prague."
Tout comme son ami M. Utz pouvait dire au premier coup d'oeil si une pièce de porcelaine de Saxe avait été fabriquée à partir de l'argile blanche de Colditz ou de celle des Erzgebirge, les monts Métallifères, lui, Orlik, après avoir examiné sous un microscope la membrane irisée d'une aile de mouche, affirmait savoir si l'insecte venait de Mala Strana, de Zidovské Mesto ou de l'une des décharges qui entouraient la nouvelle cité-jardin.
Il avoua être ravi de la vitalité de la mouche. Il était de bon ton chez ses collègues entomologistes - tout particulièrement chez les membres du parti - de s'émerveiller devant le comportement des insectes sociaux, les fourmis, les abeilles, les guêpes et les autres espèces d'hyménoptères qui s'organisaient en communautés enrégimentées.
"Mais la mouche, dit Orlik, est une anarchiste.
- Chut! dit Utz. Ne prononcez pas ce mot!

Auteur: Chatwin Bruce

Info: Utz

[ insectes ]

 

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