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couple

Je l’ai fait, vivre avec quelqu’un. Eh ben merci pour l’expérience. Je n’ai même pas envie d’en parler : parce que j’ai l’impression que ça rend parano. Avant, je me voyais comme quelqu’un de plutôt sympa et facile à vivre, et au bout de deux ans de vie commune, j’avais l’impression d’être un monstre. Et je ne crois pas que ce soit à cause de celui avec qui je vivais. Ne me redites pas son nom, il faut que je le retrouve toute seule… Bref, ce n’était pas lui. Je crois que c’était la situation qui créait ça : vivre à deux, ça rend fou.

Auteur: Bodier Marceline

Info: Dans "La fille au mitote"

[ empoisonnant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

alexie

C'est là que d'un coup, à un moment, j'ai réalisé que mes meilleurs amis étaient nuls en orthographe et que je vivais avec un dyslexique qu'on avait pris pour un abruti pendant toute sa scolarité et qui finalement avait fait des études supérieures — tout comme mes amis nuls en orthographe. Mais alors, s'il y avait des gens nuls en orthographe et capables de développer une pensée et une appréhension sensibles du monde, ça impliquait a contrario qu'il y avait des gens à l'orthographe impeccable qui pensaient comme des pommes ou qui étaient vraiment cons. On connaît tous des cons qui font pas de fautes, non ?

Auteur: Quintane Nathalie

Info: Un hamster à l'école

[ crétins scolaires ] [ tyrannie des apparences ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

maturité

Je mesure mes actes et mes goûts à leur juste valeur, je ne me livre plus guère à ces burlesques incartades, mais tout se passe exactement comme si les constructions fallacieuses sur lesquelles je vivais avaient été sapées à la base sans que rien m’eût été donné qui puisse les remplacer. Il en résulte que j’agis, certes avec plus de sagacité, mais que le vide dans lequel je me meus en est d’autant plus accusé. Avec une amertume que je ne soupçonnais pas autrefois, j’en viens à m’apercevoir qu’il n’y aurait pour me sauver qu’une certaine ferveur mais que, décidément, ce monde manque d’une chose POUR QUOI JE SERAIS CAPABLE DE MOURIR.

Auteur: Leiris Michel

Info: L'âge d'homme, p 200

[ paradigme ] [ détresse ] [ perdu ] [ démotivation ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

sémiose

L'idée de penser dans un mode linguistique non phonologique m'a toujours intrigué. J'avais un ami né de parents sourds ; il avait grandi en utilisant la langue des signes américaine, et  m'a dit qu'il pensait souvent en ASL* au lieu de l'anglais. Je me demandais ce que c'était que d'avoir ses pensées codées manuellement, de raisonner avec une paire de mains intérieure au lieu d'une voix. Avec Heptapod B, je faisais une expérience tout aussi étrangère : mes pensées étaient codées graphiquement. Durant la journée je vivais des moments de transe où elles n'étaient pas exprimées par ma voix intérieure ; à la place, je voyais des semagrammes** avec l'œil de mon esprit, qui jaillissaient comme le givre sur une vitre.

Auteur: Chiang Ted

Info: Stories of Your Life and Others . *LSF en français. **déterminatif ou classificateur (linguistique),

[ xénolinguistique ] [ idiome gestuel ] [ mémoire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

jazz

Les premiers musiciens professionnels avec qui j'ai joué étaient John Young (piano), Eddie Calhoun (basse) et Vernel Fournier (batterie). C'était dans un endroit appelé Cadillac Bob's, sur la 70th Street et Stony Island Avenue à Chicago (juste au coin de l'endroit où je vivais à l'époque). Je n'avais aucune idée de la grandeur de ces types à l'époque. Je ne savais rien du tout ! Ignorant total. J'avais environ 17 ans. Je leur ai demandé si je pouvais m'asseoir, John Young m'a regardé et a dit : "Je ne sais pas, le peux-tu ?" Et ils ont tous rigolé. Puis il m'a demandé ce que je voulais jouer. J'ai dit : "Connaissez-vous tous 'Now's The Time' ?" Ils ont tous ri à nouveau, cette fois beaucoup plus fort. Une fois leur rire éteint, John a dit, "Oui, jeune homme, je pense qu'on peut faire ça." 

Après avoir joué (j'étais ridiculement triste), John Young m'a dit de revenir, "mais la prochaine fois, asseye-toi et écoute d'abord." C'était ma première leçon de composition spontanée, toutes les autres furent similaires.

Auteur: Coleman Steve

Info: Sur son fil FB, 24 décembre 2021

[ palier initiatique ] [ réalité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

volupté

J’avais de la chance. Elle connaissait les différentes choses qui conservent le désir d’un homme, enfin pas intégralement, ce n’est pas possible, mais disons qui le maintiennent à un niveau suffisant pour faire l’amour de temps en temps en attendant que tout se termine. Connaître ces choses, à vrai dire, n’est rien, c’est tellement facile, tellement dérisoire et facile ; mais elle aimait les faire, elle y prenait plaisir, elle se réjouissait de voir le désir monter dans mon regard. Souvent, au restaurant, en revenant des toilettes, elle posait sur la table sa culotte qu’elle venait d’enlever. Elle aimait, alors, glisser une main entre mes jambes pour profiter de mon érection. Parfois, elle défaisait ma braguette et me branlait aussitôt, à l’abri de la nappe. Le matin aussi, quand elle me réveillait par une fellation et me tendait une tasse de café avant de me reprendre dans sa bouche, je ressentais des élans vertigineux de reconnaissance et de douceur. Elle savait s’arrêter juste avant que je jouisse, elle aurait pu me maintenir à la limite pendant des heures. Je vivais à l’intérieur d’un jeu, un jeu excitant et tendre, le seul jeu qui reste aux adultes ; je traversais un univers de désirs légers et de moments illimités de plaisir.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme

[ femme-homme ] [ complicité sexuelle ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

sens-de-la-vie

Votre âme a choisi de s'incarner, ce n'est pas vous en tant que personne… Elle a besoin de vivre certaines expériences dans la matière (l'âme à tiers). Faite lui confiance et laissez-vous guider…. Personnellement mon incarnation a été retardée et c'est seulement depuis 6 mois que j'ai atterri sur la Terre… Je vivais (perchée… je planais tout le temps… j'étais sur terre sans y être…). Maintenant je profite pleinement de cette incarnation : la pesanteur… la gravité… la densité… la beauté… la profondeur, etc. Les tourments, les challenges… oui, un plateau de jeu... L'éphémère. Notre corps est éphémère de toute façon… Votre âme a fait ce choix d'incarnation…soyez en accord avec votre elle et vous trouverez les réponses à vos questions, pas avec votre mental. C’est votre être… qui vous guidera… votre petite voix intérieure… votre cœur… Votre âme sait très bien ce qu'elle fait... Vous avez dit oui à votre incarnation ne l'oubliez pas…Honorez du mieux que vous pouvez cette partie de vous qui a fait ce choix… Voilà ce que je pense,  il y a de toute façon un plan divin et vous en faites partie… à un certain niveau votre présence sur Terre est juste… retrouvez peut-être le sens sacré et caché de votre vie sur Terre... qui a un sens soyez-en certain… c'est le jeu

Auteur: Internet

Info: Fabienne Cailhol, sur le fil FP de Marc Auburn

[ métaphysique ] [ occulte ] [ homophone ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

père-fils

Depuis toujours tu m’as fait le reproche (à moi seul aussi bien que devant d’autres ; tu n’étais pas sensible à ce que ce second cas avait d’humiliant, les affaires de tes enfants étaient toujours publiques) que grâce à ton travail je vivais sans manquer de rien, dans la tranquillité, la chaleur, l’abondance. Je songe là à des remarques qui dans mon cerveau ont littéralement creusé des sillons, comme : "Dès 7 ans je devais parcourir les villages avec la cariole", "Nous dormions tous dans une seule chambre", "Nous étions heureux quand nous avions des pommes de terre", "Pendant des années, faute de bons vêtements d’hiver, j’ai eu des plaies ouvertes aux jambes", "Petit garçon, j’ai déjà dû aller à Pisek au magasin", "De la maison on ne m’envoyait rien du tout ; même pendant mon service militaire, c’était encore moi qui envoyais de l’argent", "Mais malgré ça, malgré ça – mon père a toujours été mon père. Qui sait ça aujourd’hui ! Qu’en savent les enfants ! Personne n’a souffert !", "Est-ce qu’un enfant comprend ça, aujourd’hui ?" De tels récits, dans d’autres circonstances, auraient pu être un excellent moyen d’éducation, ils auraient pu encourager à surmonter les mêmes calamités et privations qu’avait subies le père, ils en auraient donné la force. Mais ce n’est pas cela du tout que tu voulais, car enfin, la situation résultant de la peine que tu t’étais donnée était devenue tout autre, les occasions de se distinguer comme tu l’avais fait n’existaient plus.

Auteur: Kafka Franz

Info: Lettre au père, traduit de l’allemand par Bernard Lortholary, éditions Gallimard, 2023, pages 37-38

[ surmoïque ] [ dénigrement ] [ comparaison ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

espérance innée

(L'océan-Solaris projette des créatures enfouies dans la mémoire et l'inconscient des humains en orbite. Ici sa femme Harey, qui s'est suicidée à cause de lui dix ans auparavant ! Il a compris que cette "visiteuse", est un simulacre)

En surface, j'étais calme : en secret, sans vraiment l'admettre, j'attendais quelque chose. Qu'elle revienne ? Comment aurais-je pu attendre cela ? Nous savons tous que nous sommes des créatures matérielles, soumises aux lois de la physiologie et de la physique, et que même la puissance de tous nos sentiments réunis ne peut vaincre ces lois. Tout ce que nous pouvons faire, c'est les détester. La foi séculaire des amoureux et des poètes dans le pouvoir de l'amour, plus fort que la mort, qui finit vitae sed non amoris*, est un mensonge, inutile et même pas drôle. Faut-il donc se résigner à être une horloge qui mesure le passage du temps, un jour hors d'usage, un jour réparée, et dont le mécanisme génère le désespoir et l'amour dès que son créateur la met en marche ? Faut-il s'habituer à l'idée que chaque homme revit d'anciens tourments, qui sont d'autant plus profonds qu'ils en deviennent comiques à force d'être répétés ? Que l'existence humaine se répète, bel et bien, mais qu'elle se répète tel un air rabâché, ou comme le disque qu'un ivrogne continue de relancer en mettant des pièces dans le juke-box...

Dois-je continuer à vivre ici alors, parmi les objets que nous avons tous deux touchés, dans l'air qu'elle a respiré ? Au nom de quoi ? Dans l'espoir de son retour ? Je n'espérais rien. Et pourtant, je vivais dans l'attente. Depuis qu'elle était partie, c'était tout ce qui restait. Je ne savais quelles réalisations, quelles moqueries, ni même quelles tortures m'attendaient encore. Je ne savais rien, et persistais dans cette idée que le temps des miracles cruels n'était pas révolu.

Auteur: Lem Stanislaw

Info: Solaris. *La vie se termine, pas l'amour.

[ science-fiction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

torture

Avec le même soin que j’emploie à disposer mes arrosoirs pour les martins ou des mangeoires secrètes dans les fourrés pour les coqs des bois, je place la tortue sur le dos. Je la cale avec des pierres, longuement, de telle façon qu’elle ne puisse se retourner – pour un peu je maçonnerais. Je la cale et la regarde. Peut-être que je l’aime alors, d’un immonde amour ? Millimètre après millimètre, j’introduis mon canif dans la membrane assez molle qui lui recouvre le ventre. Je transpire lourd. Je suis heureux. J’enfonce la lame juste assez pour que ce soit une blessure mortelle mais lente. Ah, je sais m’arrêter ! Je connais ce moment à un degré de jouissance qui ne pourrait être dépassé. Deux jours maintenant, trois, la tortue agonisera. Elle mourra chaque jour, d'un jour de mort. Elle cuira - par sa plaie. Dans cette plaie le soleil se glissera et tout en même temps pesant et léger et abominable et tendre, ne faisant jamais plus que la tâche quotidienne, mesuré, caressant, il saccagera le corps, montant à mesure vers le cœur, vers les déserts de la soif de l'estomac, tous rayons pointés, tel un porc-épic d'or. Je sais cela. C’est presque comme si je le vivais. Quand ce n’est pas la saison des vanilliers, je reviens souvent au crépuscule pour contempler ma moribonde et j’ai d’admirables ruses pour exciter en elle un appétit d’espérance, avec des feuilles, de la mousse ou même de l’eau, afin qu’elle meure plus lentement et plus sombrement encore. Quand les vanilliers sont en leurs fleurs ou, parfois, au début de leurs fleurs, quelque chose m’en empêche – une sorte de honte... Une seule fois, j’ai manqué mon coup. C’était dans le haut de la colline. La tortue réussit à se libérer. Lorsque je montai le lendemain, elle avait disparu. J’en tombai malade.

Auteur: Masson Loys

Info: "Les tortues", éditions de l'Arbre vengeur, 2021, pages 28-29

[ agonie ] [ homme-animal ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson