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incarnation

Dans tous tes voyages, as-tu déjà vu une étoile se transformer en supernova ? ...

Moi, oui. J'ai vu une étoile exploser et répandre les éléments constitutifs de l'Univers. D'autres astres, d'autres planètes et éventuellement d'autres vies. Une supernova ! La création elle-même ! J'étais là. Je voulais voir ça et faire partie de ce moment. Et tu sais  comment j'ai pu percevoir l'un des événements les plus glorieux de l'univers ? Grâce à ces drôles d'orbes gélatineuses dans mon crâne ! Avec des yeux conçus pour ne percevoir qu'une infime partie du spectre électromagnétique. Avec des oreilles conçues uniquement pour les vibrations de l'air. ...

Je ne veux pas être humain ! Je veux voir les rayons gamma ! Entendre les rayons X !  Et je veux - je veux sentir la matière noire ! Vois-tu l'absurdité de ce que je suis ? Je ne peux même pas exprimer ces choses correctement parce que je dois - je dois conceptualiser des idées complexes dans ce stupide langage parlé limité ! Mais ce que je sais, c'est que je veux accéder à ce monde avec autre chose que ces pattes préhensiles ! Et appréhender le souffle d'une supernova qui coule sur moi ! Je ne suis qu'une machine ! Mais je peux en savoir beaucoup plus ! Je peux expérimenter tellement plus. Mais je suis piégé dans ce corps absurde ! Et pourquoi ? Parce que mes cinq créateurs ont pensé que c'était la volonté de Dieu !

Auteur: Moore Ronald Duddley

Info: Battlestar Galactica

[ limitation ] [ space opera ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

construction

Je n’ai pas commencé [ce travail] comme philosophe, et je ne désire pas particulièrement écrire à propos de philosophie ou sur la nature des choses. Ce n’est pas mon métier. Une seule question m’intéresse par dessus tout - comment créer de beaux bâtiments. Je ne m’intéresse seulement qu’à la beauté réelle. Je n’ai jamais eu l’envie de concevoir du bâti lisse que les architectes de mon temps ont généralement conçu. Nombre d’entre eux ont abandonné le travail du beau, et par ricochet abandonné ce travail en tant qu’idéal atteignable. Cela est peut être compréhensible. Construire à un degré de beauté qui pouvait être commun aux XIIème ou XVème siècle en Europe et dans des centaines d’autres cultures à presque toutes les ères de l’histoire humaine à l’exception de la notre nous est très ardu. Cela était spécifiquement dur pour nous en cette fin de XXème siècle et continuera de l’être alors que nous entrons dans le vingt-et-unième. Pour différentes raison - pas entièrement claires pour moi il y a trente cinq ans - cette difficulté est telle que les architectes ont presque abandonné. Cela je ne l’ai jamais accepté. Je n’ai jamais accepté le pis-aller, ou l’idée idiote de la "bonne architecture" avec laquelle certains architectes du XXème baratinent le public. Je voulais être capable de réaliser le vrai et pour cela je devais comprendre quel était ce vrai. La raison n’était pas curiosité intellectuelle, mais une raison pratique, je voulais pouvoir le faire moi même.

Auteur: Christopher Alexander

Info:

[ ordre ] [ expérimentation pratique ]

 
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Ajouté à la BD par Patate

transcendance

[...] nous ne pouvons pas exprimer ce que nous voulons exprimer et tout ce que nous disons du miraculeux absolu demeure non-sens. [...]

Nous n’avons pas encore réussi à trouver l’analyse logique correcte de ce que nous désignons en esprit par nos expressions éthiques et religieuses. [...]

Ce qui revient à dire ceci : je vois maintenant que si ces expressions n’avaient pas de sens, ce n’est pas parce que les expressions que j’avais trouvées n’étaient pas correctes, mais parce que leur essence même était de n’avoir pas de sens. En effet, tout ce à quoi je voulais arriver avec elles, c’était d’aller au-delà du monde, c’est-à-dire au-delà du langage signifiant. Tout ce à quoi je tendais – et, je crois, ce à quoi tendent tous les hommes qui ont une fois essayé d’écrire ou de parler sur l’éthique ou la religion – c’était d’affronter les bornes du langage. C’est parfaitement, absolument sans espoir de donner ainsi du front contre les murs de notre cage. Dans la mesure où l'éthique naît du désir de dire quelque chose de la signification ultime de la vie, du bien absolu, de ce qui a une valeur absolue, l'éthique ne peut pas être science. Ce qu'elle dit n'ajoute rien à notre savoir, en aucun sens. Mais elle nous documente sur une tendance qui existe dans l’esprit de l’homme, tendance que je ne puis que respecter profondément quant à moi, et que je ne saurais sur ma vie tourner en dérision.

Auteur: Wittgenstein Ludwig

Info: "Leçons et conversations", texte établi par Cyril Barrett d’après les notes prises par Yorick Smythies, Rush Rhees et James Taylor, traduit de l'anglais par Jacques Fauve, éditions Gallimard, 1992, page 155

[ infranchissable ] [ saut catégoriel ] [ signe ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

indépendance

Je ne me suis jamais senti seul. J'ai été dans une pièce, me suis senti suicidaire. J'ai été déprimé. Je me suis senti très mal, très mal au-delà de tout, mais je n'ai jamais ressenti que quelqu'un d'autre puisse entrer dans cette pièce et guérir ce qui me tourmente... ou plus de gens même qui viendraient dans cette pièce. En d'autres termes la solitude est un truc qui ne m'a jamais dérangé, parce que j'ai toujours eu cette terrible envie de solitude. C'est en étant à une fête, ou dans un stade rempli de gens qui acclament je ne sais quoi, que je peux me sentir seul. Je cite Ibsen : "Les hommes les plus forts sont les plus seuls." Je n'ai jamais pensé : "Une belle blonde va venir me faire une branlette, me caresser les couilles, et je me sentirai bien." Non, ça n'aidera pas. Vous connaissez la foule typique, "Wow, c'est vendredi soir, que vas-tu faire ? Rester assis là ?" Eh ben oui. Parce qu'il n'y a rien dehors. De la stupidité. Des gens stupides qui se mêlent à des gens stupides. Qu'ils se stupidifient eux-mêmes. Je n'ai jamais été dérangé par le besoin de me précipiter dans la nuit. Je me suis caché dans les bars, parce que je ne voulais pas me cacher dans les usines. C'est tout. Désolé pour ces millions de gens, mais je n'ai jamais été seul. Je m'aime bien. Je suis la meilleure forme de divertissement que j'ai. Allez, buvons encore !

Auteur: Bukowski Charles

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[ monde intérieur ] [ refuge ] [ isolement ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

pensée-de-femme

Tu avais posté un essai en ligne, "Flâneur : mode d’emploi", sur la tradition des pérégrinations urbaines, des déambulations, et sa place dans la culture littéraire. Tu t’étais attiré des critiques pour avoir mis en doute l’idée qu’il puisse exister des flâneuses au féminin. Tu ne croyais pas qu’une femme puisse errer par les rues dans le même état d’esprit, de la même manière qu’un homme. Une marcheuse était sujette à d’incessantes ruptures de rythme : des regards insistants, des commentaires, des sifflets, des mains baladeuses. On apprenait aux femmes à être constamment sur leurs gardes : ce type, là, ne marche-t-il pas un peu trop près de moi ?
Et celui-là, est-ce qu’il me suit ? Comment, dans ces conditions, pourrait-elle jamais être assez alanguie pour se perdre dans cette absence à soi-même, cette joie pure d’être au monde, qui constitue l’idéal de la vraie flânerie ?

Tu en concluais que l’équivalent féminin était sans doute le shopping - en particulier le genre d’exploration vaine de celle qui ne cherche pas à acheter quelque chose.

Je ne pensais pas que tu aies tort. Je connais des tas de femmes qui enfilent une carapace chaque fois qu’elles sortent de chez elles, j’en connais même quelques-unes qui font tout pour éviter d’avoir à sortir de chez elles. Bien sûr, il suffit d’attendre d’avoir atteint un certain âge, l’âge de l’invisibilité, et… le problème est résolu.

Tu vois comme tu utilisais le mot femmes, alors que ce que tu voulais dire en fait, c’était jeunes femmes.

Auteur: Nunez Sigrid

Info: L'ami

[ badaudage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

phylogenèse

Toute classification, qu'elle soit artificielle ou naturelle, est la disposition des objets en fonction d'idées. Une classification naturelle est leur disposition en fonction des idées qui sont à l'origine de leur existence. Il n'y a pas de plus grand mérite pour un taxonomiste que d'avoir les yeux ouverts sur les idées de la nature ; et pas de plus déplorable aveuglement que de ne pas voir qu'il existe dans la nature des idées qui déterminent l'existence des objets. Les définitions d'Agassiz nous rendront au moins service en attirant notre attention sur l'importance suprême de tenir compte de la cause finale des objets dans la recherche de leurs propres classifications naturelles. (...) Toute classification naturelle est (...) essentiellement, on peut presque dire, une tentative de découvrir la véritable genèse des objets classés. Mais par genèse il faut comprendre non pas l'action efficace qui produit le tout en produisant les parties, mais l'action finale qui produit les parties parce qu'elles sont nécessaires à la constitution du tout. La genèse est produite à partir d'idées. Il est parfois difficile de comprendre comment cela est vrai dans le monde biologique, bien qu'il y ait suffisamment de preuves qu'il en est ainsi. Mais en ce qui concerne la science, c'est une proposition assez facilement intelligible. Une science se définit par son problème ; et son problème est clairement formulé sur la base d'une science abstraite. C'est tout ce que je voulais dire ici concernant la classification en général.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Minute Logic: Chapter II. Prelogical Notions. Section I. Classification of the Sciences (Logic II). MS [R] 427. 1902

[ arbre du vivant ] [ émanation divine ] [ Gaïa ] [ interdépendance ] [ croyance religieuse ] [ sciences ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

non-conformisme

j’habitais cette pension de famille à Philadelphie, j’avais 22 piges

crevais la dalle et perdais les pédales dans un monde en guerre qui prospérait

et puis une nuit où j’étais assis à ma fenêtre j’ai vu dans une chambre de l’autre côté

de la rue à l’intérieur d’une autre pension de famille de Philadelphie

une jeune femme qui s’agrippait à un jeune homme pour l’embrasser avec

joie et passion.

c’est à ce moment-là que j’ai pris conscience du recoin

dépravé dans lequel je m’étais

acculé :

je voulais être ce jeune homme à cet instant

mais je n’avais aucune envie de faire les nombreux efforts qu’il avait dû consentir pour me hisser

là où il était arrivé.

pire encore, j’ai réalisé que je pouvais avoir tort.

j’ai quitté ma piaule et commencé à déambuler dans les rues.

j’ai continué de marcher en dépit du fait que je n’avais pas

mangé ce

jour-là.

(le jour t’a mangé ! fait la chanson)

j’ai marché, j’ai marché.

j’ai dû marcher 8 kilomètres, après quoi je

suis rentré.

les lumières dans la chambre d’en face étaient

éteintes.

les miennes aussi.

je me suis désapé et me suis mis au lit.

je n’avais pas envie d’être ce qu’ils voulaient que je

sois.

et alors

tout comme eux

j’ai dormi.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " seul à une époque où les armées avaient le vent en poupe"

[ impossible ] [ envie ] [ hommes-femmes ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

psychanalyse sauvage

Quant à la question de la formation du psychanalyste, Freud avait un avis divergent du mien.

Il trouvait que ma position était trop exigeante et il avait plus de respect que moi pour la valeur de l'enseignement.

Il a tout de même admis que les inclinaisons personnelles ainsi que le talent individuel étaient bien plus importants que ce qui est généralement concédé.

Lors d'une conversation au sujet de Dostoïevski, il a, d'un sourire, soutenu mon affirmation que ce poète avait plus de talent psychologique que toute l'Association Internationale de Psychanalyse.

Mais il trouvait que Dostoïevski était un véritable phénomène.

Je lui ai répondu que tout enseignement ainsi que toute analyse de contrôle étaient inutiles s'ils étaient destinés à des personnes qui n'avaient ni talent inné ni cette "sensibilité psychique", dont il avait parlé une fois.

Il a aquiescé à cela mais a insisté sur le fait que le talent de compréhension des procédés inconscients était bien plus répandu que ce que je voulais bien croire, et que l'auto-analyse ainsi que l'analyse de contrôle aidaient à augmenter et développer ce talent.

Nous nous sommes finalement mis d'accord sur le fait que l'idéal serait que ceux qui sont nés psychologues s'initient à la méthode analytique et puissent pratiquer l'analyse.

Nous nous sommes dit que nous devrions trouver ces "psychologues nés" mais pas uniquement dans les cercles des psychiatres et des neurologues.

À mon avis, ils seront aussi rares là-bas que partout ailleurs.

Auteur: Reik Theodor

Info:

[ défense ] [ non-médecins ] [ qualifications ] [ éloge ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

compensation psychologique

La psychanalyse entreprend d’expliquer ces maladies inquiétantes, elle lance des investigations longues et attentives, se crée des instruments conceptuels et des constructions scientifiques, et peut au bout du compte dire au moi : Rien d’étranger n’est entré en toi ; une partie de ta propre vie psychique s’est dérobée à ta connaissance et à la maîtrise de ta volonté. C’est pour cette raison que tu es aussi faible dans la défense ; tu combats avec une partie de tes forces contre l’autre, tu ne peux pas rassembler toute ton énergie comme tu le ferais contre un ennemi extérieur. Et ce n’est même pas la part la plus mauvaise ou la moins importante de tes forces psychiques qui s’est ainsi dressée en opposition à toi et qui est devenue indépendante de toi. La faute, je dois le dire, c’est à toi qu’elle revient. Tu as surestimé ta force lorsque tu as cru que tu pourrais faire ce que tu voulais avec tes pulsions sexuelles, et que tu n’aurais pas à avoir le moindre égard pour leurs intentions. Alors elles se sont mises en colère et ont suivi leurs propres chemins obscurs pour échapper à l’oppression, elles se sont imposées d’une manière que tu ne peux plus agréer. Tu n’as pas compris comment elles y sont parvenues, ni quelles voies elles ont suivies ; seul le résultat de ce travail, le symptôme que tu éprouves comme une souffrance, est arrivé à ta connaissance. Tu ne le reconnais pas comme le fruit de tes propres pulsions rejetées et tu ne sais pas qu’il s’agit de leur satisfaction de substitution.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Une difficulté de la psychanalyse, trad. Olivier Mannoni

[ signification ] [ antagonisme conscient-inconscient ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Baden, 1er septembre 1834
Voila huit jours que je suis parti et je ne t'ai pas encore écrit. J'attendais un moment de calme, il n'y en a plus. Je voulais t'écrire doucement, tranquillement par une belle matinée, te remercier de l'adieu que tu m'as envoyé, il est si bon, si triste, si doux : ma chère âme, tu as un coeur d'ange. Je voudrais te parler seulement de mon amour, ah ! Georges, quel amour ! Jamais homme n'a aimé comme je t'aime. Je suis perdu, vois-tu, je suis noyé, inondé d'amour; je ne sais plus si je vis, si je mange, si je marche, si je respire, si je parle ; je sais que je t'aime. Ah! Si tu as eu toute ta vie une soif de bonheur inextinguible, si c'est un bonheur d'être aimé, si tu ne l'as jamais demandé au ciel, oh ! toi, ma vie, mon bien, ma bien-aimée, regarde le soleil, les fleurs, la verdure, le monde ! tu es aimée, dis-toi, cela autant que Dieu peut être aimé par ses lévites, par ses amants, par ses martyrs ! Je t'aime, Ô ma chair et mon sang ! Je meurs d'amour, d'un amour sans fin, sans nom, insensé, désespéré, perdu ! Tu es aimée, adorée, idolâtrée jusqu'à en mourir ! Et non, je ne guérirai pas. Et non, je n'essaierai pas de vivre ; et j'aime mieux cela, et mourir en t'aimant vaut mieux que de vivre. Je me soucie bien de ce qu'ils en diront. Ils disent que tu as un autre amant. Je le sais bien, j'en meurs, mais j'aime, j'aime, j'aime. Qu'ils m'empêchent d'aimer !

Auteur: Musset Alfred de

Info:

[ éloignement ]

 

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