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société industrielle

Il y a deux cents millions d’hommes en Europe qui n’ont point de sens et voudraient naître. L’industrie les a arrachés au langage des lignées paysannes et les a enfermés dans ses ghettos énormes qui ressemblent à des gares de triage encombrées de rames de wagons noirs. Du fond des cités ouvrières, ils voudraient être réveillés. Il en est d’autres, pris dans l’engrenage de tous les métiers, auxquels sont interdites les joies d’un Mermoz, les joies religieuses, les joies du savant […]. On a cru que pour nous grandir il suffisait de nous vêtir, de nous nourrir, de répondre à nos besoins. Et l’on a peu à peu fondé en nous le petit-bourgeois de Courteline, le politicien de village, le technicien fermé à la vie intérieure.

Auteur: Saint-Exupéry Antoine de

Info: "Honte de la guerre, honte de la paix", paru le 4 octobre 1938 dans Paris-Soir

[ crise spirituelle ] [ déshumanisation ] [ vie opératoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

étymologie

Ce terme de Beat Generation fut employé pour la première fois en 1948 par Jack Kerouac pour décrire son cercle d’amis. Le mot beat désignait depuis le XIXe siècle un vagabond du rail voyageant clandestinement à bord des wagons de marchandises. Peu à peu ce mot a pris le sens que lui ont donné les jazzmen noirs : beat en vint à signifier une manière de traverser la vie. Être beat devint "être foutu, à bout de souffle, exténué". Le "beat" ("pulsation") est aussi le "rythme" en musique.

Le terme beatnik, forgé à partir du mot beat et du nom du satellite russe Sputnik, était initialement péjoratif en cherchant à faire croire que les beats étaient une communauté de communistes illuminés en pleine période de maccarthysme.

Auteur: Bernat Joël

Info: http://www.dundivanlautre.fr/individu-sujet-identite-institution-masse/joel-bernat-leternel-retour-des-contre-cultures-une-necessite

[ Usa ] [ vingtième siécle ] [ néologismes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dénombrement

Une journée à compter sans penser, à peine distrait par la fontaine à eau, qui continue à exciter mes collègues. Je compte pour ne plus les entendre, je compte pour ne pas me laisser embarquer par les réminiscences chimériques, je compte pour attendre le coucher du soleil, je compte parce que c'est mon métier. En fin de journée, pour profiter de ma lancée, je compte les stations de métro : seize. Je compte le nombre de passagers dans mon wagon : trente-deux. Je compte le nombre de baguettes posées verticalement derrière la boulangère : quatorze. Je compte le nombre d'événements surprenants qui se sont produits depuis ce matin : zéro. Mon rêve était bien mieux que cette journée. Comme me le répétait mon grand-père, la réalité est un peu surfaite.

Auteur: Marchand Gilles

Info: Une bouche sans personne

[ marotte ] [ manie ] [ refuge. obsession ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

encombrement

L’enfer, c’était un lieu qui grouillait de monde. Un lieu auquel certains essayaient d’échapper à cor et à cri, pendant que d’autres y affluaient dans l’espoir de trouver un refuge. Où des infirmières du NSV complètement débordées distribuaient aux réfugiés du thé infect et de maigres tranches de pain tartinées d’une bouillie à l’eau et à la farine frelatée. Où les renfoncements d’un couloir servaient de toilettes publiques, faute d’alternative. Où des hommes et des femmes, pantalons baissés et jupes relevées, faisaient leurs besoins en plein jour devant tout le monde. Où des gens se précipitaient dans des wagons vides et attendaient ensuite durant des heures jusqu’à ce que les trains démarrent à la faveur de la nuit. Cet enfer sur terre avait un nom. On l’appelait la gare de Silésie.

Auteur: Gilbers Harald

Info: Les fils d'Odin

[ infernal ]

 

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rencontre

Vronski suivit le conducteur ; à l'entrée du wagon réservé il s'arrêta pour laisser sortir une dame, que son tact d'homme du monde lui permit de classer d'un coup d'oeil parmi les femmes de la meilleure société. Après un mot d'excuse, il allait continuer son chemin, mais involontairement il se retourna, ne pouvant résister au désir de la regarder encore ; il se sentait attiré, non point par la beauté pourtant très grande de cette dame ni par l'élégance discrète qui émanait de sa personne, mais bien par l'expression toute de douceur de son charmant visage. Et précisément elle aussi tourna la tête. Ses yeux gris, que des cils épais faisaient paraître foncés, s'arrêtèrent sur lui avec bienveillance, comme si elle le reconnaissait ; puis aussitôt elle sembla chercher quelqu'un dans la foule.

Auteur: Tolstoï Léon

Info: Anna Karénine

[ amorce ] [ femmes-hommes ]

 

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chemin de fer

Sa démarche de se joindre à eux, qui aurait été impolie dans un restaurant qui ne roulerait pas à deux cents kilomètres heure, était parfaitement acceptable ici, ça imitait les rapprochements tout à fait aléatoires que la vie procure, mais révélait leur vraie nature en les faisant durer seulement quelques heures ou quelques jours, au lieu d'années et de décennies. Les gens dans un train forment une alliance, comme si le monde qui les entoure était hostile et qu'ils s'en protégeaient. Le wagon-restaurant, qui ronronnait et se balançait doucement dans la nuit, annihilait le passé et l'avenir et faisait paraître vaguement irréelles toutes les formes extérieures. Ils l'accueillirent donc à leur table, car il était l'un d'entre eux, un voyageur, et non l'un de ces fantômes issu d'une des villes nocturnes et illuminées  qu'ils traversaient.

Auteur: Jablokov Alexander

Info: Carve the Sky

[ périple ] [ rencontres ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

temps

Je suis né 13 ans après la fin de la seconde guerre mondiale. En mes jeunes années, nous parlions très fréquemment de la guerre, de ses anecdotes et autres atrocités. Vu de mes dix ans cet événement, rapporté principalement par mes parents lors des repas familiaux, semblait extraordinairement éloigné à l'époque. Aujourd'hui, la cinquantaine bien installée et l'année 2010 se profilant, je ne suis pas loin de penser que je suis né quasi en fin de seconde guerre mondiale.
De plus ma mère - qui aimerait se croire juive - nous a tant bassiné sur l'horreur des camps, (chose tout à fait compréhensible), que j'ai passé une grande partie de ma jeunesse a percevoir la foule d'"au-dessus" dans une sorte de grand spleen. Supermarchés, gares ou festivals de musique, je ne voyais souvent qu'un rassemblement de primates en sursis, tout prêts de se faire embarquer dans des wagons plombés.

Auteur: MG

Info: 20 janvier 2009

[ relatif ] [ camp de concentration ] [ horreur ]

 

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techno-dépendance

Dans le wagon, les passagers ont ouvert leur ordinateur portable sur la tablette. Ils regardent un film, ils remplissent des tableaux, ils rédigent un mail. D’autres ont les yeux rivés sur leur téléphone. Ils sont tous captés. Il n’y a plus de corps sans son extension, parmi les individus qui peuvent se payer un billet de train. Il y a bien un homme, à quelques sièges de là, la cinquantaine, qui lit son journal, à l’ancienne. Il gêne légèrement son voisin, avec le coude, quand il tourne une page. Il est le seul qui ne ferme pas sa vision par un écran. Même l’enfant de cinq ans ne dérange personne en braillant dans les couloirs, car il semble hypnotisé par un dessin animé. A ses côtés, la mère regarde ce qu’il regarde, sans le casque, elle n’a pas une seconde à perdre pour le paysage, et encore moins pour ce qui l’entoure.

Auteur: Despentes Virginie

Info: Vernon Subutex, tome 3

 

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Ajouté à la BD par miguel

mégapole

(Dans le métro) Aucune expression sur les visages autour de lui. Ces gens-là se repliaient sur eux-mêmes plutôt que d'être confronté à ce qui n'était jamais qu'un supplice monotone, propre à vous rendre claustrophobe. Rébus se sentait déprimé. Et fatigué. Mais en tant que touriste il se devait d'en profiter.
(...)
Il eut même droit à la visite d'un clochard dans son wagon. A peine les portes refermées et la rame repartie, celui-ci se mit à délirer, mais son auditoire, sourd-muet en plus d'être aveugle, ignora splendidement son existence, jusqu'à l'arrêt suivant où, découragé, il descendit d'un pas trainant sur le quai. (...)
Une prestation stupéfiante, pas de la part du clochard, mais des voyageurs. Ils s'étaient tous renfermés, refusant de s'impliquer. Agiraient-ils de même au cours d'une bagarre ? En voyant un type baraqué voler le portefeuille d'un touriste ? Oui, sans doute oui. Ici le bien et le mal n'existaient pas : c'était le vide moral.

Auteur: Rankin Ian

Info: Rebus et le Loup-Garou de Londres

[ ville ] [ solitude ]

 

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États-Unis

Harlem, c’est la patrie du jazz. Le jazz, c’est la mélodie nègre du sud débarquant à la gare de Pennsylvanie, plaintive et languissante, soudain affolée par ce Manhattan adoré, où tout est bruit et lumière ; c’est le rêve du Mississipi, devenu cauchemar, entrecoupé de trompes d'autos, de sirènes ; comme à travers Wagner on pressent le tumulte des éléments, ce qu’on entend au fond du jazz, c’est la rumeur de Lenox Avenue. Le nègre est heureux à New-York. Ni durs travaux, ni Klu-Klux-Klan, ni wagons réservés ; en pleine ville, dans les restaurants populaires, un nègre peut maintenant se faire servir. Beaucoup d'écoles de Blancs l’admettent, sauf protestation des parents blancs. Les plus cultivés ont accès aux professions libérales ; ils forment un centre artistique agréable, une petite "intelligenzia" en contact avec les milieux analogues blancs ; elle compte des artistes comme le ténor Roland Hayes, Paul Robeson, l’acteur incomparable d’Emperor Jones et le beau baryton de Show-boat, Walter White, excellent Romancier noir.

Auteur: Morand Paul

Info: New York

[ vingtième siècle ] [ musique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel