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littérature

Dans les travaux des meilleurs poètes on a la sensation qu'ils ne parlent plus aux gens, ou à quelque créature séraphique. Ce qu'ils font est simplement de parler à nouveau à la langue elle-même - beauté, sensualité, sagesse ou ironie - aspects du langage pour lesquels le poète est un clair miroir. La poésie n'est pas art ou branche d'un art, elle est quelque chose de plus. Si ce qui nous distingue d'autres espèces est la parole, alors la poésie, qui est l'opération linguistique suprême, est notre but anthropologique, totalement génétique. N'importe qui qui considère la poésie comme un simple divertissement, comme une "lecture" commet un crime anthropologique, et en premier lieu, contre lui-même.

Auteur: Brodsky Joseph

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[ élévation ] [ être humain ] [ animal ] [ particulier ]

 
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féminisme

Pourquoi faut-il que les femmes soient transformées en "femelles pondeuses" travaillant pour engraisser les champs de bataille et se dévouant pour la patrie : Comprenez-vous bien, messieurs, ce qu'il y a pour nous, femmes, d'ironie dans ces mots ? Eh quoi ? Vraiment la patrie se croit des droits à notre dévouement ? Une patrie qui, depuis des siècles, nous méconnaît, nous néglige, nous opprime, qui n'a jamais payé nos peines que de beaucoup d'ingratitude, qui nous a traitées toujours en bête de somme ou en bibelots de luxe, et qui aujourd'hui encore, sous la IIIe République, dans le pays de la Révolution, nous relègue au rang des fous, des enfants, des malfaiteurs ! Et elle ose nous dire : "Soyez mères !"

Auteur: Roussel Nelly

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[ femmes-hommes ]

 

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rigoler

Une certaine vision ironique conserve-t-elle les individus, ou cette vision est-elle le signe d'une bonne santé foncière, permettant de franchir les étapes morbides ? Je ne sais. Ce qui est certain, c'est que l'injure des ans s'attaque moins à des gaillards comme Adrien Hébrard ou Georges Clemenceau qu'à d'autres, d'aspect plus robuste et durable. Se fichant de presque tout et de tout le monde, ces privilégiés de la durée n'attachent plus à leur santé ni à la fuite des heures ce prix excessif qui engendre la mélancolie et met les tissus organiques en dépression. Selon Alphonse Daudet, l'ironie est le grand antiseptique et je pense que cette comparaison va très loin. Plus que l'Académie française, le rire confère, dès ici-bas, l'immortalité conditionnelle.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs, Robert Laffont, Bouquins 1992 p.265

[ self-conservation ] [ défense ]

 

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quêtes

Je vis que A. E. ne questionnait pas réellement le monde, mais volait vers un monde "supérieur", et que ce monde "supérieur" avait tous les défauts (à mes yeux) de la sur-nature : en particulier, d'être exsangue (et comment en serait-il autrement ?) Pour moi, j'avais cru voir le secret dans la terre, les clefs dans l'herbe. Sans doute ce qui nous attend à l'issue ne peut être conçu ; mais je me dis qu'il fallait avancer dans la direction de cet inconcevable (qui nous fascine comme tout abîme) "à travers l'épaisseur du Visible", dans le monde de la contradiction, avec des moyens et des sentiments ambigus, en particulier un mélange d'amour et de détachement, d'acharnement et de négligence, d'ambition et d'ironie.

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: In "La promenade sous les arbres", éd. La Bibliothèque des Arts, p. 40 - A. E. était le nom de plume de George William Russell, poète irlandais (1867 - 1935)

[ ailleurs ] [ présence ] [ poésie ] [ céleste ] [ terrestre ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

horreur

Écoute-moi, Rafael, il faut que tu me comprennes bien : tout ce que je te dis c'est des trucs réels. Ça n'a rien à voir avec tout ce que tu connais. Il n'y a pas d'effets spéciaux, genre ketchup pour le sang. Nous filmons exactement ce qui se passe exactement.
(...)
Ce que nous sommes en train de faire, ce sont peut-être bien les plus grands films de l'histoire, parce qu'ils sont la vérité pure, Rafael, c'est pas du chiqué, on montre comment des personnes réelles souffrent et meurent réellement, et ça reste de l'art, de l'art et de l'ironie, et toi, Rafael, tu seras dans un de ces films, tu montreras au monde entier quel genre d'homme tu es vraiment.

Auteur: Mcdonald Gregory

Info: Rafael, derniers jours

[ snuff movie ]

 

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sexuation

Dans les rivières, "les civelles" obéissent au tropisme qui va les reconduire un jour dans la mer des Sargasses. Elles grossissent, mangent, font du gras dans la perspective du grand voyage, elles deviennent donc mâle ou femelle, leurs gonades apparaissent. Les gonades furent les premiers objets d'étude d'un certain docteur Freud, qui, avant de faire fortune planétaire dans la pensée magique, a écorché en vain près de quatre cents spécimens avant de passer ensuite six mois supplémentaires en compagnie des testicules de la bête, pour ne rien trouver de plus. Le docteur viennois extrapolera de la génitalité singulière des anguilles une étrange théorie de la bisexualité qui réjouit les freudiens et leurs nombreux partisans, dont récemment, les tenants de la théorie dite du Genre.

Auteur: Onfray Michel

Info: Cosmos, p 214

[ ironie ] [ anti-psychanalyse ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

vacherie

Certains de mes amis très chers ayant de l'affection pour Henri de Régnier, cadavre au menton de galoche, oublié debout, sous la pluie, en habit d'académicien, par un assassin distrait, je me dis qu'il subsiste en Régnier quelque chaleur humaine ou quelque don oublié de moi. Des vers froids, compassés, symétriques, aussi laids et vainement sonores que ceux de Heredia, un profil en mèche de lampe, une voix enchifrenée, une ironie de flanelle humide, un regard qui meurt derrière le monocle, tels sont, à mes yeux, les attraits de ce gentilhomme. Son avidité pour les pieds d'Henri Letellier, casoar directeur du Journal, a achevé de me le rendre insupportable. Enfin, je n'aime pas qu'un crevard s'amuse à jouer les auteurs licencieux, dans l'illusoire espérance d'appâter les lecteurs.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs littéraires

[ écrivain-sur-écrivain ]

 

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subversion

Oublieux qu'il n'y a pas de discours littéraire sinon comme machination, le romancier s'est peu à peu persuadé que ce qu'il écrivait avait quelque chose à voir avec le monde dans lequel il vivait ; des critiques patients lui ont expliqué que, dans ce monde, le roman était tour à tour miroir, témoignage, interprétation ; poussé par ces suggestions insinuantes à se sous-estimer, le narrateur s'est engagé dans une désastreuse tâche idéologisante ; insatisfait du message, il a tenté la vision du monde. Corrompu par son propre sérieux et par celui des critiques, il a perdu la joie limpide du mensonge, l'irresponsabilité, la duplicité morale, l'arrogance hilare, qui sont, à mon avis, les vertus fondamentales de ceux qui s'appliquent à ce scandale perpétuel qu'est le travail littéraire.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "Le bruit subtil de la prose", éd. Le Promeneur, p. 62

[ anti-réalisme ] [ liberté ] [ ironie ] [ missions de l'écrivain ] [ tyrannie de la réalité ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

controverses

Car qui est-ce qui deffend mieux que lui les sentimens de M. Descartes qui lui paroissent vrai-semblables ? Le mouvement de la matiere ne paroit pas à la vérité impossible dans le systême cartesien. Mais qui a trouvé une methode meilleure que la sienne pour en prouver la possibilité ? Qui a refuté mieux que lui les argumens ordinaires qu'on fait contre M. Descartes ? Il lui reste quelques difficultez, il est vrai, mais qui n'en a pas ? Faudroit-il que les siennes, qui sont si legeres, l'obligeassent à retourner au monde de Descartes pour y consulter l'oracle. Mais dira-t-on, pourquoi ne s'est-il pas éclairci au premier voyage ? Peut-estre l'a-t-il fait : mais par malheur les traces du cerveau auront changé depuis, & les esprits animaux auront repris l'ancien cours des préjugez.

Auteur: Anonyme

Info: Recension de l'ouvrage "Le voyage du Monde de Descartes" (1691) - In "Journal des Sçavans", Lundy 22 janvier M.DC.XCI., p. 29

[ philosophie ] [ physique ] [ ironie ] [ oubli ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

ironie

Ses incessants ordres de décapitation choquent les critiques modernes de la littérature jeunesse qui estiment que la fiction juvénile devrait être exempte de toute violence et en particulier de violence avec nuances freudiennes. Même les livres d'Oz de L. Frank Baum, si singulièrement exempts des horreurs qu'on trouve dans Grimm et Andersen, contiennent de nombreuses scènes de décapitation. A ma connaissance, il n'y existe aucune étude empirique sur la façon dont les enfants réagissent à de telles scènes et sur les dommages éventuels causés à leur psychisme. Je pense que l'enfant normal trouve tout ça très amusant et n'est pas du tout endommagé, et que des livres comme Alice au pays des merveilles et Le Magicien d'Oz ne devraient pas circuler indistinctement parmi les adultes qui font l'objet d'une analyse.

Auteur: Gardner Martin

Info: The Annotated Alice : The Definitive Edition

[ analyse ] [ lecture ] [ psychanalyse ]

 

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