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pessimisme

Il descendit de voiture et s'aperçut que de nombreuses fenêtres étaient éclairées de lueurs sourdes. Il comprit de quoi il s'agissait: c'était l'insomnie de la vieillesse, celle qui , nuit après nuit, te condamne à rester éveillé, au lit ou dans un fauteuil, à te repasser ta vie minute par minute, et à souffrir de nouveau en l'égrenant comme les grains d'un rosaire. Et ainsi, tu en viens à désirer la mort parce que c'est un vide absolu, un rien, qui te libère de la damnation, de la persécution de la mémoire.

Auteur: Camilleri Andrea

Info: La Peur de Montalbano

[ sénescence ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

sale

Moi je n'assassine pas la nature. Et le feu, le feu sacré, je l'allume la nuit, dans la cuisine pour que les dieux lares et les pénates me protègent. Michelle redoute une explosion mais elle a tort. Me laver ? Non, je ne me lave pas. Si je me lavais je tuerais les bactéries qui se trouvent dans mes cheveux, ma barbe mes dents. Une extermination. Ils sont la vie, nous non ; eux, ils constituent l'univers invisible, grand et polymorphe, dont nous ne sommes que les hôtes impuissants, la conscience morte...

Auteur: Ercolani Marco

Info: J'entends des voix. Ecrit avec Lucetta Frisa

[ désespoir ]

 

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science-fiction

Dans la ville de Kerguelen, dont le soleil est l’étoile Forrosul, cet homme, Rocannon, avait parlé à Semlé, Dame de Hallan, et lui avait donné le bijou Œil de la mer près de cinquante ans auparavant. Semlé, qui avait vécu seize ans en une seule nuit, était morte depuis longtemps ; sa fille Haldre était une vieille femme et son petit-fils Mogien un homme mûr : pourtant, Rocannon n’était pas vieux. Toutes ces années, il les avait passées à naviguer entre les étoiles. Etrange ? On racontait des choses encore plus étranges.

Auteur: Le Guin Ursula K.

Info: Le Cycle de Hain, tome 1 : Le monde de Rocannon

[ temps ] [ relatif ]

 

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rupture amoureuse

Dans le chagrin d’amour celui qui nous est arraché n’est pas celui ou celle qu’on aimait la nuit, qu’on regardait le matin, à qui on parlait chaque jour, c’est d’abord l’autre inconnu de cette voix intime, le réceptacle de nos pensées en nous qui se trouve brutalement orphelin ; et c’est cette séparation à vif, en nous-même, cette ligne de faille brusquement ouverte comme elle le fut pour chacun de nous à la naissance, qui nous précipite dans le sentiment que "tout est fini", que la vie même s’achève avec cet abandon.

Auteur: Dufourmantelle Anne

Info: Dans "En cas d'amour", pages 58-59

[ attachement ] [ idéalisation ] [ solitude originelle ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

Non, la mort ne sépare pas, elle mêle un peu plus au vent de la terre les corps qui s’étaient déjà réunis jusqu’à l’âme. Ce qui était la femme et l’homme tournés l’un vers l’autre devient le jour et la nuit, la terre et le ciel, la substance même du monde — on peut s’oublier dans la vie, se détourner, se séparer, la vie est oublieuse — mais la mort est cette mémoire aveugle qui n’en finit pas — pour ceux qui veulent, qui consentent à mourir ensemble. 


Auteur: Camus Albert

Info: A Maria Casarès, Correspondance (1944-1959). 2 juillet, en réponse à sa question

[ post-mortem ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

joie

Il existe deux genres de gaîté: l'une est vive, légère, étourdie, bruyante, emportée, c'est celle de la jeunesse; elle fatigue par ses éclats, et, comme un feu d'artifice, elle laisse après elle dans l'âme quelque chose de silencieux et de triste. L'autre est plus calme, plus douce, plus constante; c'est une illumination qui chasse les ombres de la nuit, et qui nous réjouit en nous éclairant. Cette gaîté est un charme particulier aux vieillards bons, aimables, instruits, vertueux, indulgents: on croit voir en elle le sourire d'une bienveillante expérience et d'une conscience satisfaite.

Auteur: Ségur Louis-Philippe de

Info: Pensées, maximes, réflexions CXLIV, p.46, Alexis Eymery, 1823

[ extrémités ]

 

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nocturne

Le bateau avançait doucement sur l'Ienisseï. La nuit était claire, les ponts vides et humides. Petrovitch se tenait à la proue, son veston claquait au vent. La silhouette ondulée de la rive, l'air frais de la nuit, la vitre bien astiquée du ciel et son ruban velouté de nuages qui flamboyaient au nord, tout semblait confluer dans ce vent moelleux qui sentait les feuilles de jeune saule et les merisiers en fleur. Petrovitch se tenait à l'avant, droit, maigre, et regardait s'approcher Bakhta. Le vent faisait flotter ses cheveux sur son crâne dégarni.

Auteur: Tarkovski Mikhaïl

Info: Le temps gelé

[ ambiance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture

La solution (il m'a fallu dix ans pour parvenir à l'évidence) est dans la poésie. Dire les vers en marchant. Rythmer la récitation. Accorder la stance à la cadence nomade : Péguy dans la steppe, Apollinaire en haute altitude, Shakespeare sous l'orage. Avoir sur soi une anthologie poétique, trois cents grammes de papier : c'est idéal, inépuisable. En outre, le soir, seul au bivouac, dans la nuit, on peut arracher la page qui a nourri l'âme tout le jour durant, et construire avec elle un gentil petit feu auquel on récite le poème appris.

Auteur: Tesson Sylvain

Info: L'axe du loup : De la Sibérie à l'Inde, sur les pas des évadés du Goulag

[ nature ]

 

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crépuscule

Le jour s'achève sous un ciel muet. Le forgeron lève les yeux vers les rougeurs du couchant. À l'ouest une estampe d'ombres sur le ciel, et les nuages embusqués, avec leur provision de pluie. Le vent exhale de longs soupirs, les feuilles tiennent fermement aux branches, seul l'automne les décrochera. Le monde s'enfonce dans la nuit, les oiseaux enfouissent la tête sous leur aile. Il règne un grand silence jusqu'à ce que les nuages crèvent, et un déluge descend sur la terre impassible, la vieille terre tremblante qui tourne le dos au soleil déclinant.

Auteur: Lynch Paul

Info: Un ciel rouge, le matin, p.282-283

 

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gamberge

Duane Hall : "Puis-je vous confier quelque chose ? Je vous le dis en tant qu’artiste, je pense que vous comprendrez. Parfois, lorsque je conduis… de nuit, sur la route… je vois deux phares qui se rapprochent de moi. Rapidement. Et j’ai cette soudaine envie de tourner brusquement les roues, droit sur cette voiture qui arrive. Je peux imaginer l’explosion. Le bruit des vitres qui se brisent. Les… flammes qui s’élèvent de l’essence qui se répand.
Alvy Singer : D’accord. Bien, je… je dois partir maintenant, Duane, parce que je… je dois retourner sur la planète Terre."

Auteur: Allen Woody

Info: Annie Hall 1977

[ imagination ] [ suicide ]

 

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