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polygamie

Aucun primate non humain vivant en groupe n'est monogame, et l'adultère a été documentée dans toutes les cultures humaines étudiées - y compris celles où les fornicateurs sont généralement lapidés à mort. À la lumière de tous ces représailles sanglantes, il est difficile de voir comment la monogamie vient "naturellement" à notre espèce. Pourquoi tant de personnes risqueraient-elles leur réputation, leur famille, leur carrière - voire leur destin présidentiel - pour une pratique qui va à l'encontre de la nature humaine ? Si la monogamie était une caractéristique ancienne et évoluée de notre espèce, comme l'affirme le récit standard, ces transgressions omniprésentes seraient peu fréquentes et une application aussi horrible serait inutile.

Aucune créature n'a besoin d'être menacée de mort pour agir en accord avec sa propre nature.

Auteur: Ryan Christopher

Info: Sex at Dawn: The Prehistoric Origins of Modern Sexuality

[ polyandrie ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cadavre

vendredi 22 février - Le dos de Michel le Brave s'appuie contre un chêne et ses jambes étendues sur le sol disparaissent à demi sous l'amoncellement de la neige. sa grande arquebuse, qu'il ne quittait jamais, fait avec son buste un angle bizarre. Son visage est d'un blanc de cire. Le cachet de l'éternel silence scelle ses lèvres, et la tête de mort apparaît déjà à travers cette face dont les yeux dilatés regardent comme deux yeux de verre. Mon compagnon a quitté le théâtre de la vie pour celui de l'autre monde. Que vais-je faire de son corps? Je ne puis le laisser là, sur le revers du chemin, pour que les loups et les corbeaux le déchirent, mais, par ailleurs, je n'ai aucun outil propre à fouiller le sol.

Auteur: Dôle Gérard

Info: Le Mystère Van Helsing

[ pantin ]

 

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précurseur écologiste

Comme pour les jeunes de sa génération, ignorants du passé, le "problème écologique" avait été une véritable découverte, ce qu’on ne peut dire des vieux convertis sur le tard. Pour crier dans un journal de gauche [Charlie Hebdo] les méfaits du développement et ses gaspillages, à rebours de la mythologie du progrès matériel, il fallait avoir le courage et la liberté de s’opposer à son propre milieu. [Pierre] Fournier le disait dans le langage des jeunes, mais sans complaisance. Il n’annonçait pas les lendemains qui chantent, mais la fin des temps, pressentant peut-être que le sien était compté. La mort de Fournier est une lourde perte pour le mouvement écologique, car on ne voit guère aujourd’hui qui peut lui maintenir, avec son intransigeance, un sérieux qui n’est pas forcément celui des chiffres.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Le feu vert, 1980

[ radicalisme ] [ hommage post-mortem ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

accouchement

Quand il rentra dans la cabane elle s'était traînée ou elle était tombée au pied du lit et elle gisait à terre et agrippait au cadre de bois. Il crut qu'elle était morte, couchée là qui regardait fixement au-dessus d'elle avec des yeux qui ne contenaient plus rien. Puis son corps fut secoué de convulsions et elle poussa un hurlement. Il luttait avec elle, la soulevant pour la recoucher. La tête était sortie et dépassait dans une palpitante bouillie de sang. Il maintenait son corps, un genou replié sur le lit. De sa propre main il dégagea l'enfant, le petit corps décharné traînant le cordon anneloïde sur les couvertures ensanglantées, créature couleur de betterave qui rappelait un écureuil écorché. Il enlevait avec ses doigts le mucus qui maculait le visage du nouveau-né.

Auteur: McCarthy Cormac

Info: L'obscurité du dehors

[ naissance ]

 

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autoperception

Il est bien difficile de décider à quel stade de l'évolution on peut déceler un début de conscience de soi. Peut-être en trouve-t-on une indication dans la capacité de se reconnaître dans un miroir. Et cette capacité, on ne la voit apparaître qu'à un certain niveau de complexité dans l'évolution des primates. Quand elle est combinée avec le pouvoir de former des images de la "réalité", de les recombiner, de se former ainsi par l'imagination une représentation de mondes possibles, la conscience de soi donne à l'être humain le pouvoir de reconnaître l'existence d'un passé, d'un avant sa propre vie. Elle lui permet aussi d'imaginer des lendemains, d'inventer un avenir qui contient sa propre mort et même un après sa mort. Elle lui permet de s'arracher à l'actuel pour créer un possible.

Auteur: Jacob François

Info: Le jeu des possibles/Fayard 1981 p.115-116

[ esprit ]

 

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christianisme

Dans le sens de ce dépassement va la signification que l’on peut tirer du mot "expier" : expiare, du grec hilaskomaï, de l’hébreu kipper, impliquant plus une réconciliation ("se montrer favorable à quelqu’un, se laisser réconcilier par Dieu") que le fait de "subir un châtiment". On peut en effet faire remonter le sens de "réconcilier" au grec allassô ("rendre autre", "se changer à l’égard de quelqu’un"). Ceci conduit à voir dans le "sacrifice" chrétien expiatoire plutôt l’offrande d’un don acceptable et accepté que la violence du sang versé. Cette altération généreuse de la "victime" en "offrande" salvatrice et médiatrice sous l’emprise d’un Dieu aimant en son principe est sans doute spécifiquement chrétienne. Elle représente une nouveauté que les mondes grec et juif ont ignorée, quand ils ne l’ont pas considérée, à la lumière de leurs propres cultes, comme scandaleuse.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, pages 142-143

[ étymologie ] [ mort ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivaine

Flannery O’Connor. La voilà, regardons-la sur la photo où elle apparaît en pied dans la torpeur du Sud américain. Elle a l’air d’osciller sur le perron, appuyée à ses béquilles comme sur deux élytres fragiles retournées. Elle vit encore, pas pour longtemps, un peu en oblique sur l’image, dans la poussière étouffante du coton. Milledgeville, Géorgie. Glycines. Lianes emmêlées. Marais. Champs de maïs. La plaie encore ouverte de la guerre de Sécession. Les Noirs, la brousse sombres, les Blancs racistes… Approchons-nous des dernières marches. La bouche stylisée en cœur. Les yeux brillés sur l’objectif. C’est un coléoptère extraordinaire, avec ses cannes mandibules branchues. Un lucane qui vient de tomber dans la chaleur d’une nuit d’été. Tout au bord de sa propre mort, on dirait la Parque inflexible du Sud qu’un Goya aurait fait le voyage pour lui tirer le portrait.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 199

[ évocations ] [ ambiance ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

animal

Le cochon est totalement inutile tant qu'il est en vie ; il ne sait pas chanter comme les oiseaux, il n'attrape pas les mouches comme le rouge-gorge ou la mésange, il ne sait pas porter comme le cheval ou le boeuf, il n'attrape pas les souris comme le chat, il ne garde pas la maison et n'aboie pas comme le chien, il ne donne pas plus de laine que de lait comme le mouton ou la vache, c'est un propre à rien qui ne rend aucun service et ne fait que s'engraisser en engloutissant tous les déchets et les restes de la cuisine. Mais après sa mort il fait vivre la famille et chacun y trouve son plaisir : de lui viennent toutes les bonnes saucisses, de lui les soupes de boudin avec lesquelles on régale les amis et les voisins, sans parler des jambons et du reste.

Auteur: Kaysersberg Geiler de

Info: La Nef des Sages, Arfuyen, 2007

[ repas ]

 

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concept psychanalytique

La vie n’est qu’un moment de la mort, et la substance même de la vie, à laquelle Freud a donné le nom de "pulsion de mort", est une énergie a-substantielle, toujours déplacée, décalée, déréglée, déraillée, déjetée, déjantée, dégénérée, indiscernable en tant que telle, n’étant rien d’autre qu'une pulsation, pulsatile, avide, hors sens, sans objet, éternelle, immortelle, obscène, empêchant l'homme à tout jamais de se croire un animal rationnel…

La pulsion de mort, sur laquelle s’arrime le désir dont elle constitue l’énergétique même, est ce qui pousse le sujet à risquer sa vie dans une cause "spirituelle", une "abstraction réelle" qui lui permet de "dépasser" un horizon de la mort qu’il intègre à l’intérieur de sa propre vie, Hegel avait nommé cette dimension: négativité, ou "puissance du négatif".

Séjourner auprès du négatif est ce qui demande la plus grande force, tel est le prix du désir.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 20.08.2021

[ ambivalente ] [ engagement ] [ passion ] [ anéantissement ] [ frustration moteur ] [ faux-savoir ]

 
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écrivain-sur-écrivain

Un grand écrivain de l’époque précédente [Gogol], en conclusion de la plus grande de ses œuvres [Les Âmes mortes], personnifiant la Russie par une troïka russe fonçant vers une destination inconnue, s’exclame : "Ah, troïka, oiseau-troïka, qui t’a inventée !" et avec un orgueilleux enthousiasme il ajoute que, devant cette troïka fonçant à tombeau ouvert, tous les peuples s’écartent respectueusement. C’est ainsi, messieurs, admettons, admettons qu’ils s’écartent, respectueusement ou non, mais à mon humble avis, le génial artiste a terminé ainsi son livre, soit dans un accès d’exaltation puérile et naïve, soit simplement par crainte de la censure de l’époque. Car en n’attelant à sa troïka que ses propres héros, les Sobakevitch, les Nozdrev et les Tchitchikov, quel que soit le cocher, on n’arriverait à rien de bon avec de tels coursiers ! Or ce ne sont encore que les coursiers de jadis, qui ne peuvent rivaliser avec ceux d’aujourd’hui, nous avons mieux...

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 471-472

[ critique ]

 

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