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renaissance amoureuse

Tout en lui l’irritait maintenant, sa figure, son costume, ce qu’il ne disait pas, sa personne entière, son existence enfin. Elle se repentait, comme d’un crime, de sa vertu passée, et ce qui en restait encore s’écroulait sous les coups furieux de son orgueil. Elle se délectait dans toutes les ironies mauvaises de l’adultère triomphant. Le souvenir de son amant revenait à elle avec des attractions vertigineuses ; elle y jetait son âme, emportée vers cette image par un enthousiasme nouveau ; et Charles lui semblait aussi détaché de sa vie, aussi absent pour toujours, aussi impossible et anéanti, que s’il allait mourir et qu’il eût agonisé sous ses yeux.

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Madame Bovary

[ conjoint démystifié ] [ cocufiage ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

référent implicite

Le signe participe nécessairement de la nature de la chose, de son "être-là", puisqu’il ne saurait remplir sa fonction de "notification" s’il n’était "notable", s’il n’était exposé, repérable, visible, offert dans la passivité et l’inertie de sa matérialité à toutes les lectures éventuelles. Mais, en même temps – et c’est tout l’essentiel du signe, comme nous l’avons déjà soutenu – cet être-là "vaut-pour-un-autre", c’est-à-dire cesse de s’indiquer seulement lui-même, d’être seulement apparence ou manifestation de lui-même : l’être sensible de la chose-signe existe comme acte de signification, comme fonction signifiante. Tel est le propre du signe : la structure s’identifie à la fonction ; mais la fonction, pour autant, n’abolit pas la structure.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, pages 154-155

[ défini ] [ sémiose ] [ hyposème ]

 
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étymologie

Tout ce que vous me dites sur la région des Alpes est bien curieux, et il doit y avoir quelque chose de vrai là-dedans. Je ne sais pas s’il y a encore quelque chose de vivant dans cette région, mais, en tout cas, voici des choses assez étranges : nous sommes ici sur le mont Salève, dont le nom semble être encore une forme de Montsalvat, et, tout à côté, il y a aussi un mont de Sion ! Le nom de Cruseilles est assez remarquable également : c’est à la fois le "creuset" dont le sens est tout à fait hermétique, et la "creusille", c’est-à-dire la coquille des pèlerins.

Auteur: Guénon René

Info: Lettre à Hillel, 24 septembre 1929

[ village ] [ montagne ]

 
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pandémie

Et d’ailleurs, imaginons dans quel état de panique effroyable serait plongé l’homme moderne, si prompt à s’émouvoir au moindre faux pas de la science ou quand surgit la moindre épidémie – une vague grippe qui arrive des profondeurs de l’Asie et qui, en définitive, ne tue que des gens bien près de mourir de tout façon, parce qu’ils sont assez ou assez faibles pour cela -, eh bien, s’il surgissait une épidémie comme par exemple la peste noire du Moyen Âge, qui a fait 35 millions de victimes, à peu près le tiers de la population, je crois que nos contemporains n’y résisteraient pas… Ceux que la peste aurait épargnés mourraient quand même – de terreur ! 

Auteur: Thibon Gustave

Info: L’homme devant la nature, 1973, in Les hommes de l’éternel : Conférences au grand public (1940−1985), éditions Mame, Coll. Raisons d’Être, 2012

[ terreur médiatisée ] [ dictature sanitaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sénescence

Voilà une des plus grandes bizarreries de la vieillesse – on s’imagine que tout le bouillonnement et les désordres de nos jeunes années devraient, avec le temps, laisser place à une sécurité intérieure, une solidité propre à nous préserver des grandes marées de la vie, alors que ce qui demeure en réalité est un autre courant d’incertitudes troublantes. Et s’il ne se déplace pas avec l’énergie printanière de la jeunesse et qu’on se croit protégé par l’argent et le statut qu’on s’est assurés, on ne peut jamais jurer qu’en un instant – face au sourire fugace d’une serveuse ou à une mémoire hésitante – ces défenses ne vont pas s’éroder irrémédiablement.

Auteur: Park David

Info: Un espion en Canaan

[ verdeur ] [ juvénilité résiduelle ]

 

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bilan

Les deux tiers de ma vie sont écoulés ; pourquoi tant m’inquiéter sur ce qui m’en reste ? La plus brillante fortune ne mérite point ni le tourment que je me donne, ni les petitesses où je me surprends, ni les humiliations, ni les hontes que j’essuie ; trente années détruiront ces colosses de puissance qu’on ne voyait bien qu’à force de lever la tête ; nous disparaîtrons, moi qui suis si peu de chose, et ceux que je contemplais si avidement, et de qui j’espérais toute ma grandeur ; le meilleur de tous les biens, s’il y a des biens, c’est le repos, la retraite et un endroit qui soit son domaine.

Auteur: La Bruyère Jean de

Info: Les Caractères ou les moeurs de ce siècle, De la cour, 66

[ refuge ] [ état des lieux ] [ repli ] [ humilité ] [ vieillesse ]

 

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solfège

Presque mélancoliquement, il caressa ses petits seins nus. Elle joua un brusque glissando descendant et se pencha tellement en arrière sur un interminable et sombre si bémol que le chemisier glissa de ses épaules. Puis de façon dissonante, elle joua un si bécarre ; Wolfgang se figea jusqu’à pouvoir comprendre ce quelle faisait. Elle ne jouait le vibrato que d’une main tout en secouant l’autre bras pour en faire glisser la manche et elle répéta l’opération avec la même ravissante évidence. Cette fois, un do dièse retentit dans l’espace bleu noir. Fasciné, Wolfgang la regarda en se demandant s’il pourrait désormais penser à un do dièse sans revoir cette scène devant lui.

Auteur: Baronsky Eva

Info: Monsieur Mozart se réveille

[ écriture ] [ femmes-hommes ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Autant que je le sache, Renaud Camus est un écrivain dont l’académisme est une forme de dandysme. On est loin de la monstruosité moderniste célinienne. Chez Camus, le scandale n’est pas né, comme chez Céline, du court-circuit entre avant-gardisme et antisémitisme, mais du choc entre des tas de "positivités" que véhicule sa prose (de l’homosexualité, facteur positif s’il en est pour les modernes, à l’intérêt pour l’art contemporain), et quelques énoncés qui ressemblent très fort à tout ce qui est insupportable depuis la Shoah. Du sein du Bien d’aujourd’hui, on voit donc brusquement remonter un Mal d’autrefois, un Mal dont le compte est supposé réglé, un Mal qui est assimilé à "autrefois", à l’Histoire.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 177

[ retour du refoulé ] [ raisons d'une détestation ]

 

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progrès

Pendant qu’on nous amuse avec des guerres et des révolutions qui s’engendrent les unes les autres en répétant toujours la même chose, l’homme est en train, à force d’exploitation technologique incontrôlée, de rendre la terre inhabitable, non seulement pour lui mais pour toutes les formes de vie supérieure qui s’étaient jusqu’alors accommodées de sa présence. Le paradis concentrationnaire qui s’esquisse et que nous promettent ces cons de technocrates ne verra jamais le jour parce que leur ignorance et leur mépris des contingences biologiques le tueront dans l’œuf. La seule vraie question qui se pose n’est pas de savoir s’il sera supportable une fois né mais si, oui ou non, son avortement provoquera notre mort.

Auteur: Fournier Pierre

Info: Hara-Kiri Hebdo n°13, le 28 avril 1969

[ divertissement ] [ suicide prométhéen ] [ diatribe ] [ naturien ] [ pollution ]

 

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perdu

Ce que clament ces "clercs " sans église se perd dans le tumulte de la place publique, où, à leur exemple, chacun fait la leçon, se flattant mêmement d’être le verbe de la justice et du droit, sans assurer son crédit par rien qui distingue sa vie de celle du troupeau. On les prend parfois à déplorer que leur parole demeure lettre morte tout en se félicitant de vivre en un temps d’heureuse tolérance où la parole n’expose plus au bûcher comme si l’un n’impliquait pas l’autre, comme s’il était naturel que la foule écoutât docile et recueillie des mots qui coûtent peu à ceux qui les prononcent et qui ne les engagent à rien.

Auteur: Caillois Roger

Info: Approches de l'imaginaire

[ nostalgie ] [ ordre ] [ paradoxe ]

 

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