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sens-de-la-vie

Dans son rêve Dieu lui expliqua que la vie n'était ni aggravation ou dégradation, mais mijotation. Pour mieux le lui faire comprendre on lui fit voir son existence et tout l'écrin de son univers rassemblés dans un fétu de paille en train de se diluer dans ce qui ressemblait a un bouillonnement vert-violet. Bouillonnement qui se calma au fur et à mesure d'un lent zoom arrière. Il constata que c'était la surface d'une sphère infinie qui, effet curieux, faisait palpiter l'espace alentour, un espace noir avec des reflets jaunes, comme si le ciel était l'océan et la sphère le vide. Il eut cette image d'un hamster en train de courir dans sa roue.

Auteur: Mg

Info: 29 fév. 2016

[ onirisme ] [ dézoomage ]

 

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poème

Il siège au coin du feu, les paupières mi-closes,
Aspirant la chaleur du brasier qui s'éteint ;
La bouilloire bouillonne avec des bruits d'étain ;
Le bois flambe, noircit, s'effile en charbons roses.

Le royal exilé prend de sublimes poses ;
Il allonge son nez sur ses pieds de satin ;
Il s'endort, il échappe au stupide destin,
A l'irrémédiable écroulement des choses.

Les siècles en son coeur ont épaissi leur nuit,
Mais au fond de son coeur, inextinguible, luit,
Comme un flambeau sacré, son rêve héréditaire.

Un soir d'or, le déclin empourpré du soleil,
Des fûts noirs de palmiers sur l'horizon vermeil,
Un grand fleuve qui roule entre deux murs de terre.

Auteur: Taine Hippolyte

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[ chat ] [ animal domestique ]

 

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bouillonnement

Le monde n'est qu'une branloire pérenne : Toutes choses y branlent sans cesse, la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d'Egypte : et du branle public, et du leur. La constance même n'est autre chose qu'un branle plus languissant. Je ne puis assurer mon objet : il va trouble et chancelant, d'une ivresse naturelle. Je le prends en ce point, comme il est, en l'instant que je m'amuse à lui. Je ne peins pas l'être, je peins le passage : non un passage d'âge en autre, ou comme dit le peuple, de sept en sept ans, mais de jour en jour, de minute en minute. Il faut accommoder mon histoire à l'heure.

Auteur: Montaigne Michel Eyquem de

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[ instable ] [ temps ] [ éphémère ]

 

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voir

En un éclair il vit ce qu'était l'intelligence, recul de l'esprit sur la complexité et les bouillonnements infinis : capacité de se représenter en un instant tous les niveaux d'une situation. Du plan global cosmique intemporel aux plus infimes détails du réel immédiat... Vision simultanée de toutes les échelles dérivantes, se croisant, se mêlant... s'éloignant... à des vitesses différentes... Aperçu incroyable d'un monde transitoire, où tout peut être remis en question dans la seconde, que ce soit via l'explosion d'une supernova non loin du système solaire, le crash d'un avion... Ou à cause d'un frelon, plaqué au fond de ta gorge par un mauvais coup de vent, qui vient clore de manière inattendue ton existence alors que tu baillais tranquillement sur ta terrasse.

Auteur: MG

Info: 26 juin 2015

[ éblouissement ] [ discernement ] [ illumination ] [ simultanéïté ]

 
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rapports humains

On peut aussi penser au nombre de personnes qui s'écartent pour nous laisser passer, à ces mains qui bougent sur la barre centrale pour laisser la place à l'autre, à ces remerciements tout en silence, à ces regards qui se croisent, à ces bouches qui s'élargissent en recevant un sms, à toi hier qui as laissé ta place à la femme enceinte, à ces trois mots échangés impromptu, à vous madame qui n'avez rien dit quand on vous a bousculée involontairement, à ces trois jeunes à capuche qui squattaient l'escalator, à toi qui derrière eux, au lieu de maugréer "Pourraient pas se pousser ces petits cons", as murmuré un "Pardon" poli, et à ce gamin qui s'est poussé en s'excusant, hop, parfois la vie est si facile.
Parfois.

Auteur: Guillot Bertrand

Info: Le métro est un sport collectif

[ mégapole ] [ bouillonnement ]

 

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protopensées

Pourquoi ne pouvons-nous demeurer enfermés en nous ? Pourquoi poursuivons-nous l’expression et la forme, cherchant à nous vider de tout contenu, à organiser un processus chaotique et rebelle ? Ne serait-il pas plus fécond de nous abandonner à notre fluidité intérieure, sans souci d’objectivation, nous bornant à jouir de tous nos bouillonnements, de toutes nos agitations intimes ? Des vécus multiples et différenciés fusionneraient ainsi pour engendrer une effervescence des plus fécondes, semblable à un raz de marée ou un paroxysme musical. Être plein de soi, non dans le sens de l’orgueil, mais de la richesse, être travaillé par une infinité intérieure et une tension extrême, cela signifie vivre intensément, jusqu’à se sentir mourir de vivre. Si rare est ce sentiment, et si étrange, que nous devrions le vivre avec des cris.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Sur les cimes du désespoir"

[ éléments-alpha ] [ régression ] [ question ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

homme assoupi

Je hais mon dormeur. C’est un mort qui n’a pas dit son dernier mot. Son sommeil est plus fort que ma haine. Il ne faut pas abandonner la nuit, Marc. Les lits ont été créés pour souffrir et pour jouir. Donneur de sang, donneur de cœur, épuise ta soif blanche. Je me lève, j’ouvre la fenêtre parce que la nuit se pousse contre la vitre. Elle entre avec sa traîne. La mer avance sans les musiciennes, sans l’écume, sans le bouillonnement. C’est par nuit noire que j’ai découvert la hauteur du ciel et que je suis retombée sur le trésor des fraisiers. C’est par nuit tendre pendant les gelées que, dans les prés traversés, j’ai entendu se propager des craquements d’incendie sous mes pieds. Je te hais, cadavre incomplet. 

Auteur: Leduc Violette

Info: Dans "Ravages", éd. Gallimard, Paris, 1955, page 318

[ pensées nocturnes ] [ dispute inaccomplie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

contemplation

Il me semble que c'est elle que j'ai confusément perçue dans la petite île de la Sarthe, sous ces arbres mangés de lierre, sous ce ciel gris et humide, en marchant dans ces feuilles pourrissantes, détrempées, en écartant les longues ronces et en regardant bouillonner l'eau jaunâtre de la rivière débordée. Il n'y avait là, vraiment, rien de "beau" au sens habituel du terme, rien d'exaltant (du moins étant donné ma disposition du moment), bien plutôt une note morne, désolée, mais la vue des hautes et sveltes ramures, sur lesquelles défilaient continuellement les brumes du ciel, avait quelque chose de secrètement consolateur - mais sans aucune promesse de "bonheur". C'était comme une invitation à se recueillir, un instant, en ce qu'il y a de vraiment aimant et intègre en chacun de nous.

Auteur: Roux Paul de

Info: La sourde beauté du monde. Au jour le jour, tome 1 : 1974-1979

[ nature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-hommes

L'été, leurs corps prennent chaud. La chaleur s'infiltre par les pores de leur peau nue. La lumière brûlante pénètre leur intimité obscure ; je l'imagine glisser en elles et tourbillonner, les attiser. Tel un liquide noir luisant qui ondule sous leur peau. Elles se dévêtent, elles ôtent toutes leurs épaisseurs, les couches superposées qu'elles portent l'hiver, et laissent le soleil les toucher. Se poser sur leurs bras, leur effleurer la nuque. Il ruisselle entre leurs seins et elles renversent le tête en arrière pour le sentir sur leur visage. Elles ferment les yeux, elles ouvrent la bouche, une bouche peinte ou nue. La chaleur bouillonne sur les trottoirs à leur passage, leurs jambes nues s'entrouvrent, leurs jupes légères frémissent au rythme de leurs pas. Les femmes. L'été, je les regarde, je les hume, et je conserve leur souvenir.

Auteur: French Nicci

Info: Dans la peau

[ érotisme ] [ obsédé ]

 

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mourir

La mort ne faisait pas souffrir. C'était la vie, cette atroce sensation d'étouffement : c'était le dernier coup que devait lui porter la vie. Ses mains et ses pieds, dans un dernier sursaut de volonté, se mirent à battre, à faire bouillonner l'eau, faiblement, spasmodiquement. Mais malgré ses efforts désespérés, il ne pourrait jamais plus remonter ; il était trop bas, trop loin. Il flottait languissement, bercé par un flot de visions très douces. Des couleurs, une radieuse lumière l'enveloppaient, le baignaient, le pénétraient. Qu'était-ce ? On aurait dit un phare. Mais non, c'était dans son cerveau, cette éblouissante lumière blanche. Elle brillait de plus en plus resplendissante. Il y eut un long grondement, et il lui sembla glisser sur une interminable pente. Et, tout au fond, il sombra dans la nuit. Ca, il le sut encore : il avait sombré dans la nuit. Et au moment même où il le sut, il cessa de le savoir.

Auteur: London Jack

Info: Martin Eden

[ littérature ] [ disparaître ]

 

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