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nature

Je suis allé dans les bois et j'ai demandé son avis à la forêt. Ma mère faisait cela. Elle ne rentrait jamais sans un bout de branche allégorique, une poignée de châtaignes et une décision. Quelquefois totalement absurde. Elle connaissait les habitants des taillis et savait interpréter le vent dans les houppiers. Je suis allé sur ses traces et j'ai entendu le silence. La chose que j'ai comprise, c'est que les arbres sont pleins et que je suis creux.

Auteur: Chantreau Jérôme

Info: Avant que naisse la forêt, p. 111-112

[ contemplation ]

 
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réalité

Toutes les billevesées de la métaphysique ne valent pas un argument ad hominem. Pour convaincre, il ne faut quelquefois que réveiller le sentiment ou physique ou moral. C'est avec un bâton qu'on a prouvé au pyrrhonien qu'il avait tort de nier son existence. Cartouche, le pistolet à la main, aurait pu faire à Hobbes une pareille leçon : "La bourse ou la vie ; nous sommes seuls, je suis le plus fort, et il n'est pas question entre nous d'équité."

Auteur: Diderot Denis

Info: Pensées philosophiques, Oeuvres, t.I, Robert Laffont, Bouquins 1994 17 p.22

[ . ]

 

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écriture

Le paradoxe de l'art de la prose est en ceci que si l'on écrit d'après l'idée on arrive aisément au style plat ; au lieu que si l'on s'accorde de suivre les mots eux-mêmes et tout ce que la langue propose, on arrive quelquefois à relever l'idée elle-même, qui sort alors autre et toute neuve d'un mouvement de nature. Cet accord est proprement le beau. Le beau est un genre de vrai, mais qui échappe à ceux qui cherchent le vrai.

Auteur: Alain

Info: Propos I, la Pléiade, nrf Gallimard 1956 <15 novembre 1935 p.1289>

 

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insulte

Cette longue lutte m'a valu quelques sympathies, quelques encouragements, et aussi, je dois le dire, quelques injures : je n'ai jamais répondu aux injures, les injures prouvent quelquefois contre ceux qui les disent, et jamais contre ceux à qui elles sont dites. Les injures sont les voies de fait de la parole. Un peu plus bas on jette une pierre, un peu plus haut on dit une injure. La pierre comme l'injure retombent, l'une dans la boue, l'autre dans le dédain.

Auteur: Hugo Victor

Info: Moi, l'amour, la femme, Océan, OEuvres complètes, Laffont-Bouquins 1989 <1850-51 p.272>

[ dérisoire ]

 

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voisinage

Par-delà des vagues de toits, j'aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j'ai refait l'histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c'eût été un pauvre vieux homme, j'aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Et je me couche, fier d'avoir vécu et souffert dans d'autres que moi-même.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Le Spleen de Paris : Petits poèmes en prose, Les fenêtres

[ observation ] [ empathie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sexualité

Il y a des centaines de milliers d'années, les primates se promenaient encore à quatre pattes. Il n'était alors pas compliqué pour le mâle de savoir quand la femelle était réceptive, il avait le nez dedans, en quelque sorte. Lorsque la race se retrouva en position debout (suite à la transformation de la forêt en savane) ce signal devint quasi invisible. C'est ainsi que la nature dota l'homme, le pauvre, d'une libido opérationnelle - et quelquefois exacerbée - 365 jours par année.

Auteur: MG

Info: vu à la télé 2002

[ obsédé ]

 

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désillusion

J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté ;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.

Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.

Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.

Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.

Auteur: Musset Alfred de

Info: "Tristesse"

[ affliction ] [ amertume ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

page blanche

Écrire comme si quelque chose brûlait de l’autre côté de la page.
Quand ça marche, la page est transparente, c’est le décalque de la voix qui court derrière sur le papier ligné. Tu n’as qu’à la suivre, courir après elle, recopier les syllabes qui avancent côté pile. Quelquefois elle s’évanouit dans un éclat de rire, disparaît, tu restes seul, il faut continuer, la rappeler, souffrir, supplier, travailler. Ça peut durer des jours, des semaines, à sentir la divinité jouir de t’avoir abandonné.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Ultima Necat II", page 62

[ plaisir-souffrance ] [ acharnement ] [ écriture ] [ inspiration ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

émotion

Les larmes quelquefois montent aux yeux comme d'une source

elles sont de la brume sur des lacs ,

un trouble du jour interieur ,

une eau que la peine a salée.



La seule grace à demander aux dieux lointains,

aux dieux muets, aveugles, détournés,

à ces fuyards,

ne serait -elle pas que toute larme répandue

sur le visage proche

dans l'invisible terre fit germer

un blé inépuisable ?

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: A la lumière d'hiver. Leçons. Chants d'en bas. Pensées sous les nuages

[ source ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

A propos, j'avais quelquefois des remords, au sujet de Lionel. Je l'avais un peu négligé, le pauvre, tous ces derniers temps. Mais il parlait toujours de mariage et cela me gênait un peu à cause de mes scrupules religieux. Francis, lui, n'en parlait pas souvent. C'est ça la vie : on ne l'est jamais de la personne qu'il faut ; et c'est curieux comme d'être aimée de la personne qu'il ne faut pas donne l'impression de ne pas être aimée du tout !

Auteur: Kassak Fred Pierre Humblot

Info: Une chaumière et un meurtre

[ malentendu ]

 
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Ajouté à la BD par miguel