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double langage

Le récit de voyages ne risque pas seulement d'être démenti par les faits ; il s'expose aussi et surtout à une remise en question de sa capacité de dire le monde, à en restituer la complexité etc.. Ce qui fait apparaître une seconde ligne de partage, non plus entre des voyageurs qui s'accusent mutuellement de mentir, mais entre le voyageur et le philosophe, le propre de ce dernier étant de savoir d'abord voir, puis dire et transmettre cette étrangeté dont le voyageur vulgaire ne sait donner qu'une image appauvrie. C’est le célèbre argument de Rousseau ralliant les relations de voyage de son temps et regrettant que la philosophie de voyage point.

Bougainville ironise dans une préface non moins célèbre :

" Je suis voyageur et marin ; c'est-à-dire, un menteur, et un imbécile aux yeux de cette classe d'écrivains paresseux et superbes qui, dans les ombres de leur cabinet, philosophent à perte de vue sur le monde et ses habitants, et soumettent impérieusement la nature à leurs imaginations. Procédé bien singulier, bien inconcevables de la part des gens qui, n'ayant rien observé par eux-mêmes, n’écrivent, ne dogmatisent que d'après des observations empruntées de ces mêmes voyageurs auxquels ils refusent la faculté de voir et de penser ".

Auteur: Debaene Vincent

Info: L'adieu au voyage : L'ethnologie française entre science et littérature

[ écriture ] [ rationalisme ] [ fiction ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

théologie chrétienne

Tout ce qui est élevé à quelque chose qui dépasse sa nature, il faut qu’il y soit préparé par une disposition qui vienne de plus haut que sa nature ; ainsi l’air, s’il doit recevoir la forme du feu, il faut qu’il y soit préparé par une disposition qui corresponde à cette nouvelle forme. Or, quand un intellect créé voit Dieu par essence, l’essence même de Dieu devient la forme intelligible de l’intellect. Il faut donc que quelque disposition surnaturelle lui soit surajoutée, pour qu’il s’élève à une telle sublimité. Puisque la vertu naturelle de l’intellect créé ne suffit pas à voir l’essence divine, ainsi qu’on l’a montré, il faut donc que par un effet de la grâce divine cette vertu en lui soit surdéveloppée. Et cet accroissement de force intellectuelle, nous l’appelons une illumination de l’intellect, comme nous appelons l’intelligible lui-même une lumière, un éclat. Telle est la lumière dont l’Apocalypse (21, 23) dit : "La clarté de Dieu illuminera" la société des bienheureux qui verront Dieu. Par la vertu de cette lumière, les bienheureux deviennent déiformes, c’est-à-dire semblables à Dieu, selon la 1° épître de S. Jean (3, 2). "Au temps de cette manifestation, nous lui seront semblables, et nous le verrons tel qu’il est."

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.5

[ vision ] [ naturel-surnaturel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

autoportrait

Si on examine la position de la sociologie entre les sciences naturelles et la littérature on y verra la difficile émergence de la sociologie comme discipline autonome, et les tensions et les luttes qu'elle a dû mener pour s'affirmer face à la littérature dans la compréhension du monde social.

Les intellectuels devraient jouer un rôle politique actif tout en renonçant aux certitudes idéologiques. Son travail explore l'histoire des intellectuels européens et leur influence sur la culture et la politique.

Dès ma thèse de doctorat " Mélancolie et Société ", je me suis penché sur le concept de mélancolie et son impact sur la société. Cette réflexion est sous jacente à une grande partie de son œuvre.

Je suis un fervent défenseur de l'idée d'une " Europe de la pensée " après avoir beaucoup réfléchi sur l'identité culturelle européenne et sur les relations entre culture et politique dans l'histoire allemande et européenne.

Dans mes travaux plus récents, j'ai commencé a développer une critique de l'utopie, je veux mettre en garde contre les dangers des visions trop idéalistes de la société.


Mon approche est profondément interdisciplinaire, mêlant sociologie, histoire des idées, philosophie et littérature. Je m'intéresse particulièrement aux interactions entre ces différents domaines de la connaissance. Je développe une réflexion approfondie sur la place de la sociologie et des intellectuels dans la culture européenne, une analyse critique des relations entre science, littérature et société, et une exploration des concepts de mélancolie et d'utopie dans l'histoire des idées.

Auteur: Lepenies Wolf

Info: "Les Trois Cultures"

[ optimisme ] [ pessimisme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

imaginaire

(…) la littérature pense - et mieux encore : qu'elle donne à penser !

Ce constat pourrait paraître un truisme mais il était, en fait, audacieux : la " littérature " n'est-elle pas, en particulier sous sa forme romanesque, plutôt considérée comme espace d'évasion, d'évocation, de stylisation singulière, tandis que la pensée est censée s'épanouir dans la généralité, l'universalité et l'abstraction ?

Deux siècles de démarcation entre science et littérature ont édifié de solides murailles entre les " idées " et les romans, séparation dont l'itinéraire historique a été, depuis, restitué par Vincent Debaene et Wolf Lepenies.

Auteur: Loyer Emmanuelle

Info: L'impitoyable aujourd'hui

[ rationalisme ] [ fiction ] [ pragmatisme ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

essence divine

Il est impossible que Dieu soit vu par l’œil corporel, ou par n’importe quel autre sens ou faculté de la partie sensitive. En effet, toute faculté de ce genre est l’acte d’un organe corporel, comme on le verra plus loin. Or l’acte est proportionné à ce dont il est l’acte. Il en résulte qu’une telle faculté ne peut s’étendre au-delà des objets corporels, comme on l’a montré plus haut. Il ne peut donc être vu ni par les sens ni par l’imagination, mais par le seul intellect.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.3

[ vision ] [ moyen ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

corps-esprit

On avait beau dire – par exemple, affirmer que la maladie, cet état supérieur de la vie, avait un côté solennel –, il n’en restait pas moins que la maladie donnait trop d’importance au physique, ramenait l’homme à son corps, l’y renvoyait tout entier ; elle portait atteinte à la dignité de l’homme, et allait jusqu’à l’anéantir, dans la mesure où elle ravalait ce dernier au rang de simple corps. La maladie était donc inhumaine.

(...)

L’humanité ? La distinction ? C’était l’esprit qui distinguait l’homme du reste de la vie organique, cet être éminemment détaché de la nature, se sentant même à l’opposé d’elle, dans une large mesure. C’était donc sur l’esprit et la maladie que se fondaient la dignité et la distinction humaines ; en un mot, plus l’homme était malade, plus il était humain, et le génie de la maladie était plus humain que celui de la santé.

Auteur: Mann Thomas

Info: La Montagne magique

[ chair ] [ prison ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théologie chrétienne

Pour voir Dieu est donc requise, du côté de la faculté de voir, une certaine similitude de Dieu par laquelle l’intellect est capable de voir Dieu.

Mais du côté de la chose vue, qui doit nécessairement être unie en quelque manière au sujet qui voit, l’essence divine ne peut être vue par le moyen d’aucune similitude créée.

1. Parce que, selon Denys, par des similitudes appartenant à un ordre inférieur on ne peut nullement connaître les choses d’un ordre supérieur ; par exemple, par l’image d’un corps, on ne peut connaître l’essence d’une chose incorporelle. Donc, beaucoup moins encore, par une représentation créée, quelle qu’elle soit, pourra-t-on voir l’essence de Dieu. [03.3]

2. Parce que l’essence de Dieu est son être même, ainsi qu’on l’a montré, ce qui n’appartient à aucune forme créée. Une forme créée ne peut donc pas être en celui qui voit une similitude représentative de l’essence même de Dieu. [03.4]

3. Parce que l’essence divine est quelque chose d’illimité, contenant en soi suréminemment tout ce qui peut être signifié ou compris par un intellect créé. Et cela ne peut en aucune manière être représenté par une espèce créée ; car toute forme créée est circonscrite selon les limites d’une raison intelligible particulière, comme la sagesse, la puissance, l’être même ou quelque chose de semblable. Donc, dire que Dieu est vu au moyen d’une similitude, c’est dire que l’essence divine n’est pas vue, ce qui est erroné.

On doit donc dire que pour voir l’essence de Dieu une similitude de Dieu est requise pour la faculté de voir, et c’est la lumière de la gloire divine qui confère à l’intellect la faculté de voir Dieu, lumière dont il est dit dans le Psaume (36, 10) : "Par ta lumière nous verrons la lumière."

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.2

[ naturel-surnaturel ] [ grâce ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

analogie

Proportion se dit en deux sens : d’une part pour exprimer un rapport quantitatif ; ainsi le double, le triple, ou l’égal sont des espèces de proportions ; d’autre part, toute relation d’un terme à un autre est appelée proportion. En ce sens, il peut y avoir proportion de la créature à Dieu, car elle est avec lui dans la relation d’effet à cause et de puissance à acte. L’intellect créé peut ainsi être proportionné à Dieu pour le connaître.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.1

[ théologie ] [ définition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

traduction

Bref, pour une lecture cursive des Essais, je crois important d'utiliser une édition dont l'orthographe est modernisée : c'est le cas des deux éditions en format de poche, dans les collections " Folio Classique " et " La Pochothèque ", qu'il faut pour cela préférer - au moins pour une première approche - à celles des PUF ou de la Pléiade. C'était aussi le cas de la belle édition, en un seul volume, des Œuvres complètes de Montaigne, incluant donc le journal de voyage et les Lettres (texte établi et annoté par Robert Barral, Seuil. 1967), dans la collection " L'Intégrale " : c'est dans cette édition que j'ai découvert les Essais, il y a une quarantaine d'années, et il m'arrive encore fréquemment de l'utiliser. Assez pauvre en notes, elle offre l'avantage supplémentaire (qu'on ne trouve pas dans les deux éditions de poche citées plus haut) de moderniser aussi la ponctuation et surtout d'aérer le texte - sans en modifier le contenu - en marquant des paragraphes (comme faisait aussi Villey) là où Montaigne, selon l'usage de son temps, enchaîne ordinairement ses idées, au sein de chaque essai, sans jamais aller à la ligne, même lorsqu'il change manifestement de sujet. Cette édition, qui est fort commode, n'est malheureusement plus disponible.

Auteur: Comte-Sponville André

Info: Dictionnaire amoureux de Montaigne

[ adaptation diachronique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théologie chrétienne

Tout objet est connaissable dans la mesure où il est en acte. Dieu qui est acte pur sans aucun mélange de puissance est donc en soi le plus connaissable des objets. Mais ce qui est le plus connaissable en soi n’est pas connaissable pour une intelligence que cet intelligible dépasse ; ainsi le soleil, bien que le plus visible des objets, ne peut être vu par l’oiseau de nuit en raison de l’excès de sa lumière. En raison de quoi, certains ont prétendu que nul intellect créé ne peut voir l’essence divine.

Mais cette position n’est pas admissible. En effet, comme la béatitude dernière de l’homme consiste dans sa plus haute opération, qui est l’opération intellectuelle, si l’intellect créé ne peut jamais voir l’essence de Dieu, de deux choses l’une : ou il n’obtiendra jamais la béatitude, ou sa béatitude consistera en une autre fin que Dieu, ce qui est étranger à la foi. La perfection dernière de la créature raisonnable, en effet, est en cela qui est pour elle le principe de son être, parce que toute chose est parfaite dans la mesure où elle rejoint son principe. Et cette opinion est étrangère aussi à la raison ; en effet, l’homme a le désir naturel, quand il voit un effet, d’en connaître la cause, et c’est de là que naît chez les hommes l’admiration. Si donc l’intelligence de la créature raisonnable ne peut pas rejoindre la cause suprême des choses, un désir de nature demeurera vain. Il faut donc reconnaître absolument que les bienheureux voient l’essence de Dieu.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.1

[ nécessité ] [ accessibilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson