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naturel-surnaturel

Le principe fondamental de la théologie catholique […] c’est que la grâce ne détruit pas la nature mais la parfait. Il est donc certain que le sens du surnaturel, qui, dans son actualité, est un fruit de la grâce divine, correspond, du côté humain, à une possibilité de notre nature. L’état de pure nature n’est d’ailleurs qu’une abstraction. Comme l’enseigne saint Thomas (Ia, q.95, a.1) l’homme fut créé dans l’état de grâce, état de grâce qui lui permettait d’accomplir et de réaliser ce à quoi le vouait sa nature théomorphe. Car enfin, il ne faudrait pas l’oublier, l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Si la chute originelle lui fit perdre son état de grâce, elle ne pouvait cependant, sans détruire l’homme comme tel, anéantir complètement son essence théomorphe. Il reste donc, après la chute, dans la nature blessée, une possibilité théomorphique, un souvenir de sa destinée spirituelle en attente de son accomplissement, qui constitue proprement la capacité de la nature au surnaturel, capacité en elle-même impuissante et informe, mais réelle cependant, et par laquelle l’homme se distingue des animaux. C’est précisément cette capacité de la nature au surnaturel que la grâce vient informer, en l’ouvrant aux vérités de la foi salvatrice, et rendre efficace […].

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 91

[ actualisation ] [ catholicisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

protestantisme

Le souci de l’honneur de Dieu qui hante le cœur de Luther l’entraîne, nous l’avons vu, à une sorte de surnaturalisme radical : plus on abaisse la nature humaine, plus on exalte son Créateur et Rédempteur. Toute immixtion d’une parcelle d’humanité dans l’ordre du divin et dans l’œuvre de justification est pour lui un insupportable blasphème qui déchaîne sa fureur. C’est pourquoi la messe papiste, qui confère au prêtre le pouvoir d’agir in persona Christi en accomplissant un sacrifice réel, est l’abomination et le suprême sacrilège. C’est pourquoi aussi on peut ramener toute son entreprise de réforme à un effort permanent pour effacer les éléments de nature humaine dont l’Eglise catholique consacre la présence en tous ses rites et enseignements. […] Ce n’est d’ailleurs pas seulement l’homme qui "dans sa nature est radicalement corrompu", en sorte qu’il n’y a absolument plus rien de bon en lui, mais c’est aussi la nature extérieure, en sorte qu’elle est totalement étrangère à l’ordre du divin et que rien en elle ne peut servir de matière à une opération sacramentelle […].

La nature fondamentale de la révolte protestante apparaît ici très clairement : c’est un angélisme*. C’est le refus de l’incarnation du Verbe, le refus de l’immanence de l’Incréé dans le créé. C’est la destruction de toutes les formes charnelles du sacré. Jaloux de l’honneur de Dieu, Luther ne comprend pas que la majesté de l’Absolu puisse consentir à la bonté du relatif et à sa dignité de coopérant de la grâce divine. Corrélativement, dans la mesure même où la nature n’est plus le lieu de la grâce, puisqu’elle n’est plus essentiellement destinée à la gloire de la déification, elle conquiert son autonomie propre et peut devenir le lieu de l’activité technique et industrielle. Alors que selon la doctrine catholique (et orthodoxe), le fond de la Création reste de nature paradisiaque et que son utilisation purement profane et mercantile viole la sacralité essentielle du cosmos. D’où la supériorité économique des pays anglo-saxons.

Il résulte de cette négation radicale de la capacité théomorphe du créé que le sens du surnaturel, dont la nature humaine était capable sous l’effet de la grâce divine, devient impossible. La nature humaine est désormais scellée sur elle-même, son indépendance et ses limites. La nature surnaturalisée disparaît et fait place à une nature entièrement et uniquement naturelle, vouée à la domination et à l’exploitation d’un monde entièrement profane. Dans cette nature humaine purement humaine, scellée et fermée sur elle-même, l’eau de la grâce ne peut pas pénétrer.

A l’instant où la perte de ce sens du surnaturel est consommée, l’univers entier de la Révélation devient inconcevable, littéralement impossible.

[* L’angélisme est, par essence, le péché du plus angélique de tous les anges, Lucifer. Lucifer se révolte contre Dieu parce qu’il ne comprend pas que Dieu puisse créer un être aussi éloigné de la splendeur divine qu’est l’homme, et qu’il puisse même s’incarner en lui. La création infra-angélique lui paraît indigne de la Transcendance du Principe. S’instituant le gardien de l’honneur de Dieu contre Dieu lui-même, il se donne pour mission d’effacer cette tache qu’est la création humaine sur le pur miroir de l’univers céleste, de la détruire et d’en empêcher la rédemption dans la gloire.]

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, pages 87 à 90

[ critique ] [ conséquences ] [ sécularisation ] [ naturel-surnaturel ] [ définition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mélancolie

Attendus au printemps, regrettés dès l’automne

Nos plus vastes étés ne furent qu’un instant

Dont notre âme, rentrée en sa torpeur, s’étonne

De n’avoir pu garder qu’un souvenir brûlant.



Etés si désirés en nos cœurs sans courage

Le calme de vos jours semble arrêter le temps,

Comme un navire sur la mer, lorsque le vent

N’a plus la force de chanter dans les cordages.



Votre ardeur se répand comme un peu de gazon,

Vos chemins sont déserts et vos sources taries,

Et vous ne nous laissez, ô cruelles saisons,

Que le parfum séché de vos herbes flétries.

Auteur: De La Ville de Mirmont Jean

Info: L'horizon chimérique, éditions de la Table Ronde, 2013

[ fugitif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déception amoureuse

Le cœur encore vierge et qui se croit lésé

Réclamera la part que veut sa destinée,

Appelant à grands cris les stériles baisers

Du décevant amour pour lequel l’âme est née.



Le cœur plus grave sait, parce qu’il a souffert

Du désir immortel d’une forme éphémère,

Que toute étreinte est vide et que l’amour se perd

Avant qu’il ait jamais possédé sa chimère.



Si la pluie, au printemps, ranime les gazons,

Elle fera mourir, en automne, les feuilles,

Il est vain de chercher d’inutiles raisons

Au fragile destin du plaisir que l’on cueille.



Il faut tendre la voile au premier vent du ciel ;

Il faut saisir le fruit alors qu’il se détache,

Lorsqu’on trouve l’amour, il est essentiel

De détourner les yeux de l’ombre qu’il nous cache.


Auteur: De La Ville de Mirmont Jean

Info: L'horizon chimérique, éditions de la Table Ronde, 2013

[ poème ] [ fatalité ] [ impossible ] [ résignation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

amour

Pourquoi ces mains, dont vous ne faites

Qu’un usage absolument vain ?

Mais quelle fête,

Quand je saisis leurs doigts divins !



Pourquoi ces yeux où ne réside

Rien du tout, pas même l’ennui ?

Mais quel suicide

Que de les perdre dans la nuit !



Pourquoi ces lèvres d’où j’écoute

Tomber des mots sans intérêt ?

Mais quelle absoute

Leur seul baiser me donnerait !

Auteur: De La Ville de Mirmont Jean

Info: L'horizon chimérique, éditions de la Table Ronde, 2013

[ poème ] [ salvateur ] [ attente ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bon sens

De la même façon qu'il en coûterait beaucoup aux gens raisonnables d'être poète, il en coûte beaucoup peut-être aux poètes d'être raisonnables. Cependant la raison gagne la partie et c'est la raison, base de la justice, qui doit gouverner le monde.


Auteur: Neruda Pablo

Info: J'avoue que j'ai vécu

[ pragmatisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

humanisme

Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette... 

... Je veux que l'immense majorité, la seule majorité : tout le monde puisse parler, lire, écouter, s'épanouir. Je n'ai jamais compris la lutte autrement que comme un moyen d'en finir avec la lutte. Je n'ai jamais compris la rigueur autrement que comme un moyen d'en finir avec la rigueur.

J'ai pris un chemin car je crois que ce chemin nous conduit tous à cette aménité permanente. Je combats pour cette bonté générale, multipliée, inépuisable.

...Il me reste malgré tout une foi absolue dans le destin de l'homme, la conviction chaque jour plus consciente que nous approchons de la grande tendresse. 


Auteur: Neruda Pablo

Info: J'avoue que j'ai vécu, p 344

[ espérance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

herbier

Je n'avais jamais vu - je n'ai jamais revu une telle immensité de coquelicots. Si je les regarde avec respect, avec cette crainte superstitieuse qu'eux seuls suscitent entre toutes les fleurs, j'en coupais pourtant un de temps en temps, et sa tige brisée laissait sur mes doigts un lait âpre et une rafale de parfum inhumain. Puis je caressais et gardais dans un livre les somptueux pétales de soie. C'étaient pour moi des ailes de grands papillons qui ne savaient pas voler.

Auteur: Neruda Pablo

Info: J'avoue que j'ai vécu

 

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Ajouté à la BD par miguel

chute du fantasme

- Vous ne regrettez rien, vraiment ? Ce sera sérieux et définitif, vous savez.

- Je l’espère… On ne donne qu’une fois son cœur de jeune fille. Et je sens que vous m’aimerez toujours.

A ce mots, Jean Dézert s’émeut. Il prend Elvire dans ses bras – dans ses bras maigres. Le voilà qui devient lyrique, maintenant.

- Elvire, Elvire ! Saurez-vous jamais tout ce qui s’étonne en moi de m’entendre prononcer ce nom d’Elvire, célébré jadis par des bouches beaucoup plus autorisées que la mienne Des siècles d’ennui, Elvire, des siècles de bureau, s’exaltent devant la fantaisie que tu représentes à mon âme d’employé de ministère. Demeure telle, sois puérile et vaine, divine et sans objet, toi-même, dis-je, et console-moi de ce que le ciel, dans ma misère, m’ait nanti de la conscience de mon moi – si l’on peut s’exprimer ainsi, en l’espèce.

Elvire le regarde en face, qui penche vers elle son visage dans la lueur projetée par l’abat-jour de porcelaine. Elle le regarde en face pour la première fois de sa vie. Alors, comme sans raison, elle se détache de lui. Elle éclate en sanglots et s’assied les coudes sur la table, la figure dans ses mains.

- Je vous ai fait de la peine, Elvire. Pardonnez-moi ; mais il fallait que ces choses-là fussent dites.

Il la presse de répondre. Enfin, ça lui pèse trop lourd sur le cœur, sans doute.

- Oh ! je n’avais pas remarqué que vous aviez la figure si longue. Pourquoi, mon Dieu, ne vous ai-je pas mieux examiné plus tôt ! C’en est fait ! Je ne pourrai jamais, jamais plus vous aimer dans de pareilles conditions.

Jean Dézert conçoit d’un seul coup toute l’étendue et le caractère irrévocable du désastre. Il s’assied près de sa fiancée, cherchant une parole de circonstance. Mais comment insister ?

- Je me doutais qu’il arriverait un accident de ce genre ; j’aurais dû le prévenir. Il est trop tard, je me rends compte. Pauvre petite Elvire ! Perdre ainsi ses illusions ! Ne plus pouvoir aimer son fiancé parce que l’on s’aperçoit un soir – révélation ! – qu’il a la figure trop longue ! Je laisse à d’autres le soin d’expliquer cela, car j’en souffre autant que vous, allez. Mais vous êtes jeune. Vous en reviendrez et vous oublierez cette histoire. – Adieu, Elvire ! …

Auteur: De La Ville de Mirmont Jean

Info: Les dimanches de Jean Dézert, éditions de la Table Ronde, 2013, pages 84-86

[ mariage annulé ] [ couple ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivains

Ces auteurs n’ont pas la notion du réel. Ils ne prévoient guère – comme je le ferais à leur place – le sort inévitable de leurs œuvres. Pensent-ils avoir le droit d’exiger du passant, leur lecteur futur, qu’il s’intéresse, debout contre le parapet d’un quai, à suivre une intrigue déroulée en de nombreux chapitres ? Les poètes s’y prennent mieux. Avec eux l’on voit vite où ils veulent en venir. Encore ne le font-ils pas toujours exprès.

Auteur: De La Ville de Mirmont Jean

Info: Les dimanches de Jean Dézert, éditions de la Table Ronde, 2013, page 35

[ romans ] [ efficacité ] [ longueur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson