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extraterrestre

- Je vais vous le dire, prononça Valentin. Imaginez un pique-nique...
Nounane sursauta.
- Comment avez-vous dit ?
- Un pique-nique. Imaginez : une forêt, un chemin, une clairière. Une voiture passe du chemin dans la clairière, apparaissent des jeunes gens, des paniers à provisions, des jeunes filles, des transistors, des appareils photo et des caméras... On allume un feu, on dresse des tentes, on branche la musique. Et le lendemain matin, ils repartent. Les animaux, les oiseaux et les insectes qui la nuit, épouvantés, avaient observé le cours des événements, sortent de leurs abris. Que voient-ils ? Sur l'herbe tachée d'huile traînent de vieilles bougies, un filtre à huile, des chiffons, des ampoules grillées, quelqu'un a laissé tomber une clé à molette... Les garde-boue ont laissé des saletés ramenées d'un marécage... et, évidemment, les traces du feu de bois, des morceaux de pommes, les papiers de bonbons, les boîtes de conserve, les bouteilles vides, un mouchoir, un couteau de poche, des journaux déchirés, de la petite monnaie, des fleurs fanées venues des autres clairières...
- J'ai compris. Un pique-nique au bord du chemin.
- Exactement. Un pique-nique au bord de je ne sais quel chemin cosmique. Et vous me demandez : reviendront-ils ou non ?

Auteur: Strougatski Arcadi et Strougatski Boris

Info: Stalker : Pique-nique au bord du chemin

[ science-fiction ] [ visite ]

 

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contemplation

Sous les grands arbres près de mes petites mares à truites et carrassins, où le sol spongieux n'empêche pas les taupes de créer sans cesse de nouveaux monticules, il y a foisonnement de vie, insectes principalement, avec dominance des abeilles et des libellules. Les plus grandes bestioles sont plus discrètes ; héron, renard, biches, écrevisses... On les rencontre en général de loin ou via les traces laissées.
Cet espace méditant où je me retrouve seul la plupart du temps, (Merlin le chien a ses routines fouineuses alentours), m'indique de plus en plus l'extraordinaire éloignement de la pensée nue. La plus belle chaine de déductions, étourdissante encore il y a quelques années, fait aujourd'hui effet de pauvre résonance inutile. Suite de concepts enchassés, infimes, virtuels... dérisoires devant la titanesque réflexion que matérialise la nature intriquée hyper-complexe qui m'entoure.
Si je m'implique physiquement : amélioration d'une arrivée d'eau, mise en terre d'un petit pommier, création d'un drain pour limiter le marigot ou autres... il faut rester sur le coup, vérifier sans cesse, peu de dispositifs restent stables et fixés au-delà de quelques jours ou semaines. La nature répond. Si vous vous absentez soyez sûr qu'elle modifiera des trucs, toujours. Brutalement ou imperceptiblement. Une forme de dialogue est engagée.

Auteur: Mg

Info: 14 août 2019

[ action ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

émergence idéologique

Cette référence à l’enfance, cette idée de l’enfant qu’il y a dans l’homme, cette idée que quelque chose exige de l’homme d’être autre chose qu’un enfant, et que pourtant en lui les exigences de l’enfant comme tel se font perpétuellement sentir, est une idée qui, dans l’ordre de la psychologie, est situable historiquement. Un homme de la même époque, qui vivait aussi dans la première moitié du XIXème siècle, un victorien de la première époque, l’historien MACAULAY, faisait remarquer qu’à son époque on ne pouvait pas vous accuser d’être un malhonnête homme, ou d’être complètement un imbécile, qu’on avait une excellente arme dans le fait de vous accuser de ne pas être devenu un esprit tout à fait adulte, de conserver des traits de mentalité infantile.

Cette sorte d’argument, si datable historiquement que vous ne pouvez en trouver le témoignage nulle part ailleurs dans l’histoire avant cette époque, montre quelque chose qui scande, qui constitue une coupure dans l’évolution historique.

Au temps de PASCAL, si l’on parle de l’enfance, c’est pour dire qu’un enfant n’est pas un homme. Si l’on parle de la pensée de l’adulte, ce n’est pas - en aucun cas - pour y retrouver jamais les traces d’une pensée infantile.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire VII, L'Ethique, 25 novembre 1959

[ changement de conception ] [ historique ] [ évolution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

flic

Depuis son entrée dans la police, elle a vu un père enfermer son fils dans un frigo pour le punir et l'y oublier, un détenu des sous-sols du Palais de justice lui cracher au visage pour essayer de lui refiler son hépatite, des Versaillaises à serre-tête de velours se prostituer, une petite vieille de quatre-vingts ans se faire défoncer la gueule pour vingt euros, des pendus se vider dès qu'elle les touchait, des victimes du chômage de longue durée perdre l'argent qu'ils n'avaient pas en jeux de grattage, un chat manger les parties molles du visage de son maître décédé depuis une semaine, les rues de Paris défiler à plus de 110 km/h, les traces de sang d'un collègue sur l'ordinateur après qu'il s'était tiré une balle dans l'oeil, un enfant survivre à une chute du quatrième étage. Elle a vu surnager tout cela parmi les mille tâches ingrates qui forment son ordinaire, elle est allée perdre sa tranquillité d'âme dans les mauvais lieux, obligée de vivre au-dessus de l'étonnement, de tout connaître du pire de l'existence, pour un salaire à peine décent, et elle se demande toujours comment elle n'a pas les yeux sales, stupéfaite qu'ils n'aient pas conservé, dans leur profondeur, le pâle reflet de la misère.

Auteur: Boris Hugo

Info: Police, p. 11-12

[ profession ] [ faits divers ]

 

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transmission de pensée

Note du 25 VII 1910 

Le patient s’allonge, comme d’habitude. Mais, tout excité, il se relève aussitôt d’un bond : "Je sens une forte odeur d’allumettes au phosphore." "Qu’est-ce que c’est que ces vermisseaux que vous avez là sur le divan ? Il y en a des quantités !" "Cordonnier et gaz de volupté" [Allusion à une blague hongroise]. "Scholem alechem. Salem Aleikum."

Remarques [Association libre] :

J’ai eu, ce même jour, des rapports sexuels. L’idée m’est venue que ce n’était pas bien d’utiliser la même couche pour le gagne-pain et pour les exploits amoureux. Celle avec qui j’ai eu des rapports appelle les spermatozoïdes "vermisseaux". […] J’ai pensé, le même jour, à la possibilité qu’une personne au nez fin pourrait sentir que quelque chose s’était passé là. [Il est peu probable que des traces matérielles soient restées sur le divan. On y a veillé. Mais on ne peut exclure cette éventualité].

La veille, j’avais parlé (en compagnie de la même femme) avec un Monsieur qui avait donné son opinion sur le jargon juif ; j’avais mentionné, notamment, les mots Salem Aleikum qu’il a corrigés, lui, en Scholem alechem. […]

A la suite de ces idées, le patient apporta d’autres associations, qui concernant directement sa maladie, c’est-à-dire sa personne. 

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: Dans "Correspondance Freud-Ferenczi 1908-1914", trad. par le groupe de traduction du Coq-Héron, composé de Suzanne Achache-Wiznitzer, Judith Dupont, Suzanne Hommel, Christine Knoll-Froissart, Pierre Sabourin, Françoise Samson, Pierre Thèves, Bernard This, Calmann-Lévy, 1992, lettre du 17 août 1910

[ analyste-analysant ] [ inconscient ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

oser

Il faut prendre des risques, disait-il. Nous ne comprenons vraiment le miracle de la vie que lorsque nous laissons arriver l’inattendu. Chaque jour, Dieu nous donne, avec le soleil, un moment où il est possible de changer tout ce qui nous rend malheureux. Chaque jour, nous feignons de ne pas nous rendre compte que ce moment existe, nous faisons semblant de croire qu’aujourd’hui est semblable à hier et sera semblable à demain. Mais l’être qui fait attention au jour qu’il est en train de vivre découvre l’instant magique. Celui-ci peut être caché dans la minute où, le matin, nous mettons la clé dans la serrure, dans l’intervalle de silence qui suit le repas du soir, dans les mille et une choses qui nous paraissent toutes semblables. Mais cet instant existe, un instant où toute la force des étoiles passe par nous et nous permet d’accomplir des miracles. Le bonheur est parfois une bénédiction – mais, le plus souvent, c’est une conquête. L’instant magique de la journée nous aide à changer, nous pousse à partir en quête de nos rêves. Nous allons souffrir, nous allons traverser de mauvaises passes, mais ce sont là des périodes transitoires, qui ne laissent pas de traces. Et plus tard, nous pourrons regarder en arrière avec fierté et avec foi.

Auteur: Coelho Paulo

Info: Sur le bord la rivière piedra, je me suis assise et j’ai pleuré

[ éveil ]

 

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refuge

Il existait beaucoup de légendes sur l'origine de la taïga. Falaleï en avait fait le récit à Marco, alors que celui-ci allait le voir dans son isba. C'étaient des mythes fort anciens, que les hommes s'étaient peut-être racontés entre-eux peu après avoir inventé le langage, et quand ils expliquaient toutes choses au moyen d'histoires imaginaires.

L'une racontait que la terre avait inventé la taïga parce qu'elle voulait se soustraire aux furies du ciel et se créer un abri contre la violence des orages continuels. Une autre disait que la forêt avait été crée, au contraire, afin que les hommes qui poursuivaient l'élan femelle avec des arcs et des bâtons perdent ses traces. Cette femelle immense et maternelle, avec son museau de chameau et son corps mi-cheval mi-cerf, était la mère antique, la génitrice de tous les animaux de la forêt. La toundra résonnait du bruit rythmé de ses sabots, qui dans sa fuite éperdue s'entrechoquaient à une cadence régulière. Les animaux prièrent les dieux de la terre de sauver pour toujours leur grand-mère, et alors la toundra et la steppe se transformèrent d'un seul coup en une forêt sans fin, où tout poursuivant se perdrait et où les animaux, au contraire, se sentiraient parfaitement chez eux. Ainsi l'élan fut sauvé et la taïga devint un labyrinthe inextricable, où tout chasseur s'égarerait.

Auteur: Sgorlon Carlos

Info: Le coquillage d'Anataï

[ dédale ] [ jungle ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

peintre

Cet Arcimboldo, qui opérait en partie à la cour du fameux Rodolphe II de Bohême qui a laissé d’autres traces dans la tradition de l’objet rare, se distingue par une technique singulière, qui a porté son dernier surgeon dans l’œuvre de mon vieil ami Salvador Dali, dans ce qu’il a appelé le dessin paranoïaque. Ayant, par exemple, à représenter la figure du bibliothécaire de Rodolphe II, Arcimboldo le fait par un échafaudage savant des ustensiles premiers de la fonction du bibliothécaire, à savoir des livres, disposés sur le tableau de façon que l’image d’un visage soit, plus encore que suggérée, vraiment imposée. Ou encore le thème symbolique d’une saison, incarnée sous la forme d’un visage humain, sera matérialisé par les fruits de cette saison, dont l’assemblage sera réalisé de telle sorte que la suggestion d’un visage s’imposera également dans la forme réalisée.

Bref, ce procédé maniériste consiste à réaliser l’image humaine dans sa figure essentielle par la coalescence, la combinaison, l’accumulation, d’un amas d’objets, dont le total sera chargé de représenter ce qui dès lors se manifeste à la fois comme substance et comme illusion. En même temps que l’apparence de l’image humaine est soutenue, quelque chose est suggéré, qui s’imagine dans le dés-ensemblement des objets. Ces objets qui ont en quelque sorte une fonction de masque, montrent en même temps la problématique de ce masque.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 279-280

[ description ] [ interprétation ] [ art pictural ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

promenade

Ce matin je pars en ballade avec Hulk comme de coutume. Arès 200 mètres sur le chemin je décide de m'engager à l'aventure au travers de la végétation touffue, qui par sa repousse annuelle donne en été un sentiment de pureté inviolée. Il est donc malaisé de ne pas perdre les traces laissées par mes quelques passages de l'an dernier au même endroit mais je suis bien habillé et les ronces ne me blessent pas. Hulk trouve son chemin par d'autres voies et il me rejoint de temps à autre, vérifiant ma progression d'un coup d'oeil, pour repartir de plus belle à la chasse aux pistes des odeurs. Enfin je m'extirpe des branches et des épines pour me retrouver dans les herbes mi-hautes, au milieu des souches laissées au gré des années par les bucherons. La pente est bien marquée et je suis attentif visuellement car c'est un coin où j'ai déjà trouvé de beaux cèpes. J'entends Hulk en contrebas qui court dans le lit du ruisseau. Maintenant il remonte vers moi, à une dizaine de mètres en contrebas, si j'en crois les bruissements de sa progression invisible dans la végétation dense de cette forte pente qui borde l'eau. Je l'appelle et l'encourage.

Mais c'est un superbe chevreuil qui débouche devant moi, tranquillement. Surpris, il oblique sa course et disparaît sur ma gauche dans la mer verte. J'ai l'Iphone en main. Trop tard bien sûr pour en faire usage.

Auteur: Mg

Info: 26 juillet 2011

[ inattendu ] [ nature ]

 

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Du réel des hommes, sa transposition en signes, aux perspectives futuristes.

Préambule pour la chaîne chronologique sur l'évolution sémio-sémantique des communication humaines, et de leurs supports liés.

A partir de notre réel - monde de signes -, puis de la création de signes propres à l'humain, codages communautaires, bientôt externalisables puisque mis sur substrat externe... En parallèle à l'évolution des supports et autres habitudes de décryptages-lectures... Tout ceci  constitue la passionnante émergence continuité :  traces, sons, dessins, symboles, lettres... Et puis le lire à haute voix, jusqu'à, disons Saint Ambroise... Et ensuite dans la tête...

Avant l'explosion de la drogue des mots amenée par les premières presses qui diffusèrent le texte partout. On eut ensuite la photo, la radio, la télé... (huitième art)...

Avec le web quelque chose est en train de nous dépasser. On pourrait parler du fait que les gens qui surfent vont en général rechercher une info qu'ils ont déjà bien cernée avant, il vérifient, précisent. Avant, souvent, très souvent,de diverger. Sur Internet c'est tout qui se mélange avec tout : images, citations, dessins, mots, Gifs, phrases, liens... Sans parler de l'utilisation du CTRL F qui permet de trouver instantanément un mot sur des dizaines de pages.

Et aussi souligner une forme d'incroyable bêtise idiomatique que Google est en train de faire émerger puisque les infos y sont laminées de manière à sélectionner et mettre en avant celles qui arrangent la multinationale ricaine consumériste et les intérêts de ses clients-partenaires payeurs...

Auteur: Mg

Info: 11 avril 2015

[ historique ]

 
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