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travail

Dans mes vagues souvenirs, du temps où j’avais cinq ou six ans, je vois le plus souvent, avec dégoût naturellement, autour d’une table ronde un conclave de femmes intelligentes, sévères et moroses, des ciseaux, des étoffes, des patrons et des figures de mode. Tout ce monde discute et raisonne, en hochant gravement et lentement la tête, tout en mesurant, calculant et se préparant à couper. Tous ces visages caressants, qui m’aiment tant, sont tout à coup devenus inabordables ; que je commette la moindre espièglerie, et on me chassera aussitôt. Même ma pauvre bonne, qui me soutient de la main et a cessé de répondre à mes cris et à mes tiraillements, est tout yeux et tout oreilles comme en face d’un oiseau du paradis. Eh bien ! cette sévérité sur des visages intelligents, cet air grave avant de commencer la coupe, j’éprouve comme une souffrance, aujourd’hui encore, en y pensant. Tatiana Pavlovna, vous aimez passionnément couper ! Si aristocratique que ce soit, j’aime pourtant mieux une femme qui ne fait rien du tout. ne prends pas cela pour toi, Sofia... Mais à quoi bon ? La femme n’a pas besoin de cela pour être une grande puissance.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'Adolescent", éditions Gallimard, 1998, traduit par par Pierre Pascal, page 112

[ femmes-par-homme ] [ concentration ] [ indifférence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ciel nocturne

On entend les étoiles :

Dans l'giron,
Du Patron,
On y danse, on y danse,
Dans l'giron
Du Patron,
On y danse tous en rond.

- Là, voyons, Mam'zell' la Lune,
Ne gardons pas ainsi rancune ;
Entrez en danse et vous aurez
Un collier de soleils dorés.

- Mon Dieu, c'est à vous bien honnête,
Pour une pauvre Cendrillon ;
Mais, me suffit le médaillon
Que m'a donné ma soeur planète.

- Fi ! votre Terre est un suppôt
De la Pensée ! Entrez en fête ;
Pour sûr, vous tournerez la tête
Aux astres les plus comme il faut.

- Merci, merci, j' n'ai que ma mie,
Juste que je l'entends gémir !

- Vous vous trompez, c'est le soupir
Des universelles chimie !

- Mauvaises langues, taisez-vous !
Je dois veiller. Tas de traînées,
Allez courir vos guilledous !

- Va donc, rosière enfarinée !
Hé ! Notre-Dame des gens soûls,
Des filous et des loups-garous !
Metteuse en rut des vieux matous !
Coucou !

Exeunt les étoiles. Silence et Lune. On entend.

Sous l'plafond
Sans fond,
On y danse, on y danse,
Sous l'plafond
Sans fond,
On y danse tous en rond.

Auteur: Laforgue Jules

Info: "Complainte de cette bonne Lune", in "Les Complaintes"

[ tentation ] [ saynète ] [ décadent ] [ poème ] [ cosmique ] [ farandole ]

 

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femme-par-homme

Vois, les Steppes stellaires

Se dissolvent à l'aube...

La lune est la dernière

A s'effacer, badaude.



Oh ! que les cieux sont loin et tout ! Rien ne prévaut

Contre cet infini ; c'est toujours trop nouveau !...



Et vrai, c'est sans limite !...

T'en fais-tu une idée,

O jeune Sulamite

Vers l'aurore accoudée !



L'Infini à jamais ! comprends-tu bien cela !

Et qu'autant que ta chair existe un au-delà ?



Non ; ce sujet t'assomme.

Ton Infini, ta sphère,

C'est le regard de l'Homme,

Patron de cette Terre.



Il est le Fécondeur, le Galant Chevalier

De tes couches, la Providence du Foyer !



Tes yeux baisent Sa Poigne,

Tu ne te sens pas seule !

Mais lui bat la campagne

Du ciel, où nul n'accueille !...



Nulle Poigne vers lui, il a tout sur le dos ;

Il est seul ; l'Infini reste sourd comme un pot.

 

Auteur: Laforgue Jules

Info: Premières strophes du poème "L'aurore-promise" - in "Oeuvres complètes, tome II", éd. L'Age d'Homme, p. 217

[ incompréhension mutuelle ] [ cosmos ] [ poème ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

eugénisme

Le séquençage du génome est désormais "à haut débit". Plus on analyse de profils ADN, plus les statistiques qu’on en tire disent de choses sur les individus. C’est le rôle des bases de données génétiques créées en Angleterre, en Chine ou aux Etats-Unis – notamment par 23andme, célèbre société de séquençage d’Anne Wojcicki (ex-épouse du patron transhumaniste de Google Sergeï Brin), qui exploite deux millions de profils ADN. Au Beijing Genomics Institute, une équipe analyse le séquençage du génome de 2500 "génies" au quotient intellectuel supérieur à 160. "Nous sommes sûrs qu’avec assez de matière nous trouverons au moins une partie des gènes qui agissent sur le QI". Objectif : proposer aux couples ayant recours à la FIV de choisir l’embryon le plus intelligent, et augmenter le PIB chinois en proportion du QI de la population.
La France, avec son "Plan médecine génomique 2025", développe son propre big data génétique. Pour l’accélérer, le Comité consultatif national d’éthique voudrait des diagnostics génétiques "en population générale" pour détecter les porteurs sains de pathologies et constituer des bases de données françaises, exploitables par l’intelligence artificielle. De façon "encadrée" cela va de soi - avec l’accord des individus – au moins dans un premier temps.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/alertez_les_be_be_s.pdf

[ sélection humaine ] [ organismes génétiquement modifiés ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dominants-dominés

[...] c’est très difficile de composer un

sonnet quand on passe la nuit dans un refuge avec

55 mecs qui ronflent

dans 55 lits pointés dans la même direction.



je vais te dire ce que j’ai pensé :

ces hommes ont à la fois perdu la chance et

l’imagination.



on peut déduire autant de choses d’un homme

à sa façon de ronfler qu’à sa façon de

marcher, mais à l’époque

j’avais pas trop le cœur aux sonnets.



mais avant je pensais que tous les grands hommes se trouvaient au

royaume des cloches,

je pensais trouver de grands hommes dans les bas-fonds

des hommes forts qui avaient rejeté la société,

au lieu de ça j’ai trouvé des hommes à qui la société avait fait péter les plombs



ils étaient ternes

ineptes et

malgré tout

ambitieux.



j’ai trouvé les patrons plus

intéressants et plus vivants que les

esclaves.



et c’était loin d’être romantique. On aimerait que ces choses soient

romantiques. [...]

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " lits dans la même direction"

[ démystification ] [ perdants ] [ réalisme ]

 

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décadence

Les catholiques modernes, monstrueusement engendrés de Manrèze et de Port-Royal, sont devenus, en France, un groupe si fétide que, par comparaison, la mofette maçonnique ou anticléricale donne presque la sensation d’une paradisiaque buée de parfums, et Dieu sait, pourtant, que, de ce côté-là, les intelligences et les cœurs n’ont plus grand’chose à recevoir, maintenant, pour leur porcine réintégration, de l’animale Circé matérialiste !

Il est vrai qu’on n’a pas encore abattu toutes les croix, ni remplacé les cérémonies du culte par des spectacles antiques de prostitution. On n’a pas non plus tout à fait installé des latrines et des urinoirs publics dans les cathédrales transformées en tripots ou en salles de café-concert. Évidemment, on ne traîne pas assez de prêtres dans les ruisseaux, on ne confie pas assez de jeunes religieuses à la sollicitude maternelle des patronnes de lupanars de barrière. On ne pourrit pas assez tôt l’enfance, on n’assomme pas un assez grand nombre de pauvres, on ne se sert pas encore assez du visage paternel comme d’un crachoir ou d’un décrottoir… Sans doute. Mais toutes ces choses sont sur nous et peuvent déjà être considérées comme venues puisqu’elles arrivent comme la marée et que rien n’est capable de les endiguer.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 221

[ rien à sauver ] [ mauvais présages ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sociologie

Le rang dépend de qui se soumet à qui. Les chimpanzés se soumettent en s'inclinant et en grognant-haletant. Le mâle alpha n'a qu'à se déplacer, les autres se précipitent sur lui en rampant dans la poussière avec des grognements heurtés. Les mâles dominants peuvent asseoir leur possession en promenant un bras au-dessus des autres, en sautant au-dessus d'eux ou en ignorant leurs huées, s'ils n'en n'on cure. Ils ont droit à une déférence impressionnante. Mama a souvent moins eu droit à ce type de rituel que les mâles, mais les femelles lui rendaient régulièrement hommage pour qu'elle puisse tenir son rang. 

Le pouvoir est autre chose. C'est l'influence d'un individu au sein d'une dynamique de groupe. Le pouvoir est caché derrière l'ordre apparent, formel, comme une sous-couche. Un exemple : la fidèle secrétaire du patron qui filtre les rendez-vous de son employeur et prend de nombreuses décisions mineures. La majorité des gens admettent son pouvoir et ils sont assez malins pour être en bons termes avec elle, même si elle se situe au bas de la hiérarchie de l'entreprise. Dans un groupe de chimpanzé, les relations sociales dépendent souvent de celui qui est au coeur du réseau des liens familiaux et des alliances.

Auteur: Waal Frans de

Info: La dernière étreinte, p 53

[ primates ] [ autorité ] [ homme-animal ] [ mâles-femelles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

finance mondialisée

Les opérateurs de marché ont tendance à imiter les autres opérateurs de marché. S'ils ne le font pas et qu'il s'avère que les autres étaient sur le bon filon, leur patron sera mécontent. En revanche, s'ils suivent le troupeau et que tout le monde se trompe, ils ont une bonne excuse : tout le monde a fait pareil. L'équation de Black-Scholes était idéalement profilée pour l'instinct grégaire. En fait, à peu près toutes les crises financières du siècle ont été précipitées par l'instinct grégaire. Au lieu de voir certaines banques investir dans l'immobilier et d'autres dans l'industrie, par exemple, toutes se ruent sur l'immobilier. Cela provoque une saturation du marché, où trop d'argent vise trop peu de biens immobiliers, et l'ensemble tombe en miettes. Toutes se précipitent alors dans l'octroi de crédits au Brésil ou à la Russie, ou retournent sur un marché immobilier encore convalescent, ou engloutissent collectivement leurs billes dans des entreprises Internet - trois gamins dans une pièce avec un ordinateur et un modem dont on évalue qu'ils valent dix fois un grand fabricant avec un produit réel, des clients réels, de réelles usines et de réels bureaux. Quand tout cela tourne mal, tout le monde se rue sur le marché des subprimes...

Auteur: Stewart Ian

Info: 17 Équations qui ont changé le monde

[ panurgisme ] [ krach boursier ] [ panique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fordisme

Mais la rationalisation de Ford consiste non pas à travailler mieux, mais à faire travailler plus. En somme, le patronat a fait cette découverte qu’il y a une meilleure manière d’exploiter la force ouvrière que d’allonger la journée de travail.

En effet, il y a une limite à la journée de travail, non seulement parce que la journée proprement dite n’est que de vingt-quatre heures, sur lesquelles il faut prendre aussi le temps de manger et de dormir, mais aussi parce que, au bout d’un certain nombre d’heures de travail, la production ne progresse plus. Par exemple, un ouvrier ne produit pas plus en dix-sept heures qu’en quinze heures, parce que son organisme est plus fatigué et qu’automatiquement il va moins vite.

Il y a donc une limite de la production qu’on atteint assez facilement par l’augmentation de la journée de travail, tandis qu’on ne l’atteint pas en augmentant son intensité.

C’est une découverte sensationnelle du patronat. Les ouvriers ne l’ont peut-être pas encore bien comprise, les patrons n’en ont peut-être pas absolument conscience ; mais ils se conduisent comme s’ils la comprenaient très bien.

C’est une chose qui ne vient pas immédiatement à l’esprit, parce que l’intensité du travail n’est pas mesurable comme sa durée.

Auteur: Weil Simone

Info: "La condition ouvrière", Journal d'usine, éditions Gallimard, 2002, pages 317-318

[ organisation du travail ] [ principe ] [ résumé ]

 

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malbouffe

Et les saucisses… On ne prêtait jamais attention aux produits qui entraient dans leur composition. Pourtant, pour les fabriquer, on utilisait toutes celles que l’Europe avait refusées et réexpédiées en Amérique : la chair blanchâtre et moisie était traitée avec du borax et de la glycérine, puis jetée dans les trémies et proposées sur le marché national. On y ajoutait également les rognures qui avaient traîné par terre dans la sciure et la saleté, qui avaient été piétinées par les ouvriers, souillées par leurs crachats infectés de milliards de bacilles de Koch. Sans parler des monceaux de viande, stockés en d’énormes tas dans des entrepôts dont les toits fuyaient et qui grouillaient de rats. […] Les patrons luttaient contre ce fléau avec du pain empoisonné. Tout partait dans les trémies : rats morts, pain et viande. […] Quand les ouvriers chargeaient à pleine pelle la viande dans les wagonnets, ils ne prenaient pas la peine d’éliminer les cadavres des rongeurs, même s’ils les voyaient. Pourquoi l’auraient-ils fait quand, dans la fabrication des saucisses, entraient certains ingrédients en comparaison desquels un rat empoisonné était un morceau de choix ? Ainsi, comme les hommes n’avaient aucun endroit où se laver les mains avant le déjeuner, ils avaient pris l’habitude de le faire dans l’eau destinée à la saucisse.

Auteur: Sinclair Upton Beall Jr.

Info: La jungle

[ charcuterie ] [ répugnante ] [ repoussante ]

 

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