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carpe diem

Au-dessus de mon lit, la reproduction d'un poème de Paul Fort, glissée sous une plaque de verre. Imprimé sur papier fait à la main, au moulin Richard de Bas à Ambert d'Auvergne. Enfant, je m'étais promis qu'un jour j'irais voir ce moulin au nom un peu ronflant dont une feuille était miraculeusement arrivée jusque chez nous. "Le bonheur est dans le pré, cours-y vite, cours-y vite". Chaque vers était écrit de plus en plus gros, jusqu'au dernier, "IL A FILÉ", qui éclaboussait la feuille comme pour se moquer du lecteur trop lent à qui le bonheur venait d'échapper.

Auteur: Lorrain François-Guillaume

Info: ​​​​​​​Vends maison de famille

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

rétribution

On ne sait plus à quel saint se vouer. A un moment il faut y aller, tout mettre par terre et déballer sa bibliothèque. Jeter les livres à la poubelle sans pitié. Et toi tu ne m'as rien apporté et toi non plus ! - comme si c'était le livre qui était ingrat. Il n'a rien voulu donner en échange de tous nos soins. On t'a gardé bien au chaud. Certains même te font relier, d'autres construisent des boîtes pour te protéger, des bibliothèques sur mesure de verre. On les ouvre avec des gants blancs, et rien, rien dedans. Alors, autodafé dans le jardin.

Auteur: Cadiot Olivier

Info: in "Histoire de la littérature récente, tome II", éd. P.O.L., p. 187

[ littérature ] [ jugement dernier ] [ déception ] [ débarras ] [ 2e personne du singulier ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

lieux de pouvoir

Ceux qui font le jeu de la mort ne craignent pas la lumière du jour.

Ils gouvernent du haut de leurs étages de verre. Ils fourmillent en plein soleil.

Ils se penchent par-dessus le comptoir et ils tournent la tête.



Loin de là, par hasard, je m’arrête devant une de ces façades neuves.

Bien des fenêtres qui se noient en une seule fenêtre.

La nuit y capture les lumières du ciel et les migrations du feuillage.

C’est un lac miroitant, sans vagues, dressé dans la nuit d’été.



La violence paraît irréelle

un court instant.

Auteur: Tranströmer Tomas

Info: Baltiques : Oeuvres complètes 1954-2004

[ buildings ] [ gratte-ciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

anticivisme

(...) je détestais Paris, cette ville infestée de bourgeois écoresponsables me répugnait, j’étais peut-être un bourgeois moi aussi mais je n’étais pas écoresponsable, je roulais en 4x4 diesel – je n’aurais peut-être pas fait grand-chose de bien dans ma vie, mais au moins j’aurais contribué à détruire la planète – et je sabotais systématiquement le programme de tri sélectif mis en œuvre par le syndic de l’immeuble en balançant les bouteilles de vin vides dans la poubelle réservée aux papiers et emballages, les déchets périssables dans le bac de collecte du verre. Je m’enorgueillissais quelque peu de mon absence de civisme, mais aussi je tirais une mesquine vengeance du montant indécent du loyer et des charges (...)

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Sérotonine

[ justification ] [ rumination ] [ vandalisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cadavre

vendredi 22 février - Le dos de Michel le Brave s'appuie contre un chêne et ses jambes étendues sur le sol disparaissent à demi sous l'amoncellement de la neige. sa grande arquebuse, qu'il ne quittait jamais, fait avec son buste un angle bizarre. Son visage est d'un blanc de cire. Le cachet de l'éternel silence scelle ses lèvres, et la tête de mort apparaît déjà à travers cette face dont les yeux dilatés regardent comme deux yeux de verre. Mon compagnon a quitté le théâtre de la vie pour celui de l'autre monde. Que vais-je faire de son corps? Je ne puis le laisser là, sur le revers du chemin, pour que les loups et les corbeaux le déchirent, mais, par ailleurs, je n'ai aucun outil propre à fouiller le sol.

Auteur: Dôle Gérard

Info: Le Mystère Van Helsing

[ pantin ]

 

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paternité

Elever des gosses, poursuit Cameron, c'est comme de vouloir traverser l'autoroute à pied. Tôt ou tard, tu te fais aplatir comme une crêpe. Comme tu le sais, mes gamins vivent avec mon ex. Elle leur raconte constamment que je suis un looser. Quand je vais les voir, mon fils pique du fric dans mon portefeuille et ma fille m'ignore. L'autre jour, elle a râlé pour que je lui paye un téléphone portable. Je lui ai dit qu'elle était trop jeune. Tu sais ce qu'elle m'a répondu?
-Non.
- "Je suis bientôt une pré-ado, papa. Tu vas en chier."
Je souris le nez dans mon verre.
-Il n'y a pas de quoi rire, mon vieux. Lorsqu'ils sont bébés, tu les aimes comme un fou. Tu ferais n'importe quoi pour eux. Mais dès qu'ils grandissent, ils trouvent que ton affection devient lourdingue, que tu leur colles la honte devant leurs copains. Et tu te retrouves tout seul.

Auteur: Bauwen Patrick

Info: Monster

[ solitude ]

 

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créativité

Je préfère toujours que mes toiles soient dans un cadre et sous verre. C’est une idée d’aujourd’hui qui veut qu’on n’encadre plus les tableaux, mais j’ai l’impression que par rapport à ce que c’est que la peinture, c’est une idée fausse. Le cadre, c’est quelque chose d’artificiel, et il est là précisément pour renforcer l’aspect artificiel de la peinture. Plus l’artifice des tableaux qu’on réalise est apparent, mieux cela vaut, et même, plus la toile a des chances de marcher, de montrer quelque chose. Cela peut paraître paradoxal, mais c’est une évidence en art : on atteint son but par l’emploi du maximum d’artifice, et l’on parvient d’autant plus à faire quelque chose d’authentique que l’artificiel est patent. Prenez par exemple les poètes grecs ou classiques, leur langue était très artificielle, très construite. Tous, ils travaillaient à l’intérieur d’un cadre très contraignant, cela représentait une soumission considérable, et c’est pourtant ainsi qu’ils ont donné leurs plus grands chefs-d’œuvre, ceux qui nous donnent à nous lecteurs cette impression de liberté et de création maximales

Auteur: Bacon Francis II

Info: Entretiens, p 140-1

[ dépassement ] [ sujétion ] [ oulipo ] [ fond-forme ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

maison close

Le maharadjah de Kapurthala était d'un autre style. Il avait un oeil de verre. Aussitôt arrivé, il choisissait deux ou trois filles. Les bouteilles de champagne valsaient. Puis, c'était une tradition, dès qu'il était rond, défoncé, il perdait son oeil. On me faisait appeler. Dans la chambre ou dans le salon, je trouvais mes trois femmes, fesses en l'air, en train de chercher l'oeil du prince hindou. A mon tour, je m'y mettais. La règle du jeu consistait à ne pas trouver le postiche qui, bien sûr, scintillait sur le tapis. Quand Karputhala en avait assez du spectacle, il disait:

- Je m'en vais. Si vous le trouvez, faites-le-moi porter au Ritz.

Et, il partait sans payer. Dans la matinée, je téléphonais à la réception du palace:

- Nous avons retrouvé l'oeil de son Altesse.

Invariablement, l'homme aux clés d'or me répondait:

- On ne peut pas déranger le prince qui est en prières.

Un moment plus tard, un groom arrivait au One avec l'argent de la nuit et des cadeaux pour chacune des chercheuses d'oeil.

Auteur: Jamet Fabenne

Info: One Two Two : 122, rue de Provence

[ singulière routine ] [ bordel de luxe ] [ insolite ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

flic fiable

- Quel est leur meilleur marshal ?

Le shérif mit une minute avant de répondre :  "Cette question mérite réflexion. Il y en a près de deux cents. Je pense que William Waters est le meilleur pisteur-traqueur. C'est un Comanche métis et c'est quelque chose, de l'observer lorsqu'ils cherche des signes. Le plus méchant est Rooster Cogburn. C'est un homme impitoyable, doublement coriace, et la peur n'entre pas dans ses pensées. Il ne crache pas non plus dans son verre. L.T. Quinn, lui, ramène ses prisonniers vivants. Il peut en perdre un de temps en temps, mais il pense que même le pire des hommes a droit à un traitement équitable. De plus, le tribunal ne paie pas de frais pour les morts. Quinn est un bon agent de la paix et un prédicateur laïc. Il ne dissimulera pas de preuves et ne maltraitera pas un prisonnier. Il est réglo et droit comme un i. Oui, je dirais que Quinn est à peu près le meilleur qu'ils aient".

J'ai répondu : "Où puis-je trouver cette perle rare ?".


Auteur: Portis Charles

Info: True Grit

[ policier ] [ loyal ] [ honnête ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Si tu m'attends, je reviendrai,
Mais attends-moi très fort.
Attends, quand la pluie jaune
Apporte la tristesse,
Attends quand la neige tournoie,
Attends quand triomphe l'été
Attends quand le passé s'oublie
Et qu'on n'attend plus les autres.
Attends quand des pays lointains
Il ne viendra plus de courrier,
Attends, lorsque seront lassés
Ceux qui avec toi attendaient.
Si tu m'attends, je reviendrai.
Ne leur pardonne pas, à ceux
Qui vont trouver les mots pour dire
Qu'est venu le temps de l'oubli.
Et s'ils croient, mon fils et ma mère,
S'ils croient, que je ne suis plus,
Si les amis las de m'attendre
Viennent s'asseoir auprès du feu,
Et s'ils portent un toast funèbre
A la mémoire de mon âme...
Attends. Attends et avec eux
refuse de lever ton verre.

Si tu m'attends, je reviendrai
En dépit de toutes les morts.
Et qui ne m'a pas attendu
Peut bien dire : " C'est de la veine ".
Ceux qui ne m'ont pas attendu
D'où le comprendraient-ils, comment
En plein milieu du feu,
Ton attente
M'a sauvé.
Comment j'ai survécu, seuls toi et moi
Nous le saurons,
C'est bien simple, tu auras su m'attendre,
Comme personne.

Auteur: Simonov Konstantin Mikhailovitch

Info: Les vivants et les morts, 1941

[ espérance ] [ expectative ]

 

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