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bovarysme

Elle avait été élevée par une mère athée, et dans une société de philosophes athées. Elle avait été tout juste une fois à l’église, pour se marier ; encore ne le voulait-elle pas. Depuis son mariage, elle lisait toutes sortes de livres. Rousseau et Mme de Staël lui tombèrent entre les mains : ceci fait époque, et prouve combien ces livres sont dangereux.

Elle lut d’abord l’Émile ; après quoi elle se crut le droit de bien mépriser intellectuellement toutes les jeunes femmes de sa connaissance. Notez bien qu’elle n’avait pas compris un mot de la métaphysique du vicaire savoyard.

Mais les phrases de Rousseau sont très travaillées, subtiles et très malaisées à retenir. Elle se contentait de risquer quelquefois une pointe de religiosité, pour faire effet, dans une société sans religiosité, et où il n’était pas plus question de ces choses que du roi de Siam.

Elle lut Corinne, c’est le livre qu’elle a le plus lu. Les phrases sont à l’effet et se retiennent bien. Elle s’en mit un bon nombre dans la tête. Le soir elle choisissait dans son salon les hommes jeunes et un peu bêtes, et, sans leur dire gare, elle leur répétait très proprement sa leçon du matin.

Quelques-uns y furent pris, ils la crurent une personne susceptible de passion, et lui rendirent des soins.

Cependant, elle n’avait amené là que les gens les plus communs et les plus niais de son salon ; elle n’était pas bien sûre que les autres ne se moquaient pas un peu d’elle. Le mari, tenu sans cesse hors de chez lui par ses affaires et d’ailleurs un bon homme, What then (que m’importe ?), ne s’apercevait pas, ou ne s’occupait en rien de ces coquetteries d’esprit.

Félicie lut la Nouvelle Héloïse. Elle trouva alors qu’il y avait dans son âme des trésors de sensibilité ; elle confia ce secret à sa mère et à un vieil oncle qui lui avait servi de père ; ils se moquèrent d’elle comme d’un enfant. Elle n’en persista pas moins à trouver qu’on ne pouvait vivre sans un amant, et sans un amant dans le genre de Saint-Preux.


Auteur: Stendhal

Info: De l'amour

[ rêveries romantiques ] [ romans à l'eau de rose ] [ vacheries ] [ moquerie ]

 

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illusions amoureuses

L’extrême familiarité peut détruire la cristallisation. Une charmante jeune fille de seize ans devenait amoureuse d’un beau jeune homme du même âge qui ne manquait pas chaque soir, à la tombée de la nuit, de passer sous ses fenêtres. La mère l’invite à passer huit jours à la campagne. Le remède était hardi, j’en conviens, mais la jeune fille avait une âme romanesque, et le beau jeune homme était un peu plat : elle le méprisa au bout de trois jours.

Auteur: Stendhal

Info: De l'amour

[ remède ] [ hommes-femmes ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Il n’y a qu’une grande âme qui ose avoir un style simple ; c’est pour cela que Rousseau a mis tant de rhétorique dans la Nouvelle Héloïse, ce qui la rend illisible à trente ans.

Auteur: Stendhal

Info: De l'amour

[ vacherie ]

 

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conquêtes amoureuses

Le bonheur de don Juan n’est que de la vanité basée, il est vrai, sur des circonstances amenées par beaucoup d’esprit et d’activité ; mais il doit sentir que le moindre général qui gagne une bataille, que le moindre préfet qui contient un département, a une jouissance plus remarquable que la sienne ; tandis que le bonheur du duc de Nemours quand madame de Clèves lui dit qu’elle l’aime est, je crois, au-dessus du bonheur de Napoléon à Marengo.

L’amour à la don Juan est un sentiment dans le genre du goût pour la chasse. C’est un besoin d’activité qui doit être réveillé par des objets divers et mettant sans cesse en doute votre talent.

Auteur: Stendhal

Info: De l'amour

[ fuite en avant ] [ insatisfaction ]

 

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libéralisme

Un gouvernement libre est un gouvernement qui ne fait point de mal aux citoyens, mais qui au contraire leur donne la sûreté et la tranquillité. Mais il y a encore loin de là au bonheur, il faut que l’homme le fasse lui-même, car ce serait une âme bien grossière que celle qui se tiendrait parfaitement heureuse parce qu’elle jouirait de la sûreté et de la tranquillité. Nous confondons ces choses en Europe ; accoutumés que nous sommes à des gouvernements qui nous font du mal, il nous semble qu’en être délivré serait le suprême bonheur ; semblables en cela à des malades travaillés par des maux douloureux. L’exemple de l’Amérique montre bien le contraire. Là, le gouvernement s’acquitte fort bien de son office, et ne fait de mal à personne. Mais comme si le destin voulait déconcerter et démentir toute notre philosophie, ou plutôt l’accuser de ne pas connaître tous les éléments de l’homme, éloignés comme nous le sommes depuis tant de siècles par le malheureux état de l’Europe de toute véritable expérience, nous voyons que lorsque le malheur venant des gouvernements manque aux Américains, ils semblent se manquer à eux-mêmes. On dirait que la source de la sensibilité se tarit chez ces gens-là. Ils sont justes, ils sont raisonnables, et ils ne sont point heureux.

Auteur: Stendhal

Info: De l'amour

[ illusions ] [ ennui ] [ affadissement ]

 

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Germains

Différence des Allemands à tous les autres peuples : ils s’exaltent par la méditation, au lieu de se calmer ; seconde nuance : ils meurent d’envie d’avoir du caractère.

Auteur: Stendhal

Info: De l'amour

[ critique ] [ vacherie ] [ comparaison ]

 

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allemands

Si l’Italien, toujours agité entre la haine et l’amour, vit de passions, et le Français de vanité, c’est d’imagination que vivent les bons et simples descendants des anciens Germains. À peine sortis des intérêts sociaux les plus directs et les plus nécessaires à leur subsistance, on les voit avec étonnement s’élancer dans ce qu’ils appellent leur philosophie ; c’est une espèce de folie douce, aimable, et surtout sans fiel.

Auteur: Stendhal

Info: De l'amour

[ vacherie ] [ peuples ]

 

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femmes-par-homme

A la finesse, à la sûreté de jugement avec lesquelles je vois les femmes saisir certains détails, je suis plein d’admiration ; un instant après, je les vois porter au ciel un nigaud, se laisser émouvoir jusqu’aux larmes par une fadeur, peser gravement comme trait de caractère une plate affectation. Je ne puis concevoir tant de niaiserie. Il faut qu’il y ait là quelque loi générale que j’ignore.

Auteur: Stendhal

Info: De l'amour

[ aveuglement ] [ mauvais jugement ] [ amoureuses ]

 

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tue-l'amour

L’amour physique a aussi ses coups de foudre. Nous avons vu hier la plus jolie femme et la plus facile de Berlin, rougir tout à coup dans sa calèche où nous étions avec elle. Le beau lieutenant Findorff venait de passer. Elle est tombée dans la rêverie profonde, dans l’inquiétude. Le soir, à ce qu’elle m’avoua au spectacle, elle avait des folies, des transports, elle ne pensait qu’à Findorff, auquel elle n’a jamais parlé. Si elle eût osé, me disait-elle, elle l’eût envoyé chercher ; cette jolie figure présentait tous les signes de la passion la plus violente. Cela durait encore le lendemain ; au bout de trois jours Findorff ayant fait le nigaud, elle n’y pensa plus. Un mois après il lui était odieux.

Auteur: Stendhal

Info: De l'amour

[ sentiment amoureux ] [ revirement ] [ passade ]

 

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frère-par-frère

Un fait est à rappeler : Jacques, au début de sa carrière, a pendant un certain temps signé : Jacques-Marie, puis Marie a disparu de la signature. Quelqu'un pourrait-il donner le sens de ce fait ? En tout cas, il en a un.

D'autre part, un autre fait est évident : Jacques a, toute sa vie, cherché à traverser le miroir, cherché le vrai, dont tous les miroirs ne procurent que l'illusion.

Le vrai au sens biblique : non pas le vrai, qualité de la pensée, mais le vrai qui donne sens à la vie et est au-delà de toute pensée, le vrai qui est le réel.

Ma relation à mon frère se situe au cœur de cette quête qui implique le refus du savoir comme moyen d'accès à ce réel. Notre amitié de toujours était reconnaissance mutuelle de deux personnes en quête du réel ; et je crois qu'il m'a initié à cette quête.

J'ai choisi mon chemin, alors qu'il en avait choisi un autre. Quelle relation entre mon frère et la tradition chrétienne ? Voilà la question qu'il faut poser. Est-il possible d'y répondre ?

Voici au moins des jalons indiquant la direction dans laquelle il faut la chercher.

La tradition chrétienne donne à la personne une place qu'on peut dire fondamentale. Dans la lumière de cette tradition dont il a cherché à avoir une connaissance profonde, Jacques a cherché à être, non un saint, mais une personne.

Une telle recherche comporte des exigences - des exigences éthiques- et quelles exigences ! Être une personne, implique les relations dans lesquelles la tradition chrétienne place "le Père" que Jésus nous a appris à nommer. (...) Être une personne exige d'un homme qu'il se situe par rapport au père, qu'il prenne conscience de cette relation "fondamentale" qui fait de lui un homme. Et une autre prise de conscience est nécessaire : celle de la dimension que Freud a nommée "inconscient". Mon frère a voulu explorer l'inconscient, précisément pour être une personne.

Et dans la tradition chrétienne, la dimension de la personne qu'est l'inconscient n'était pas nommée ainsi, mais elle était présente sous le nom de mystère.

Auteur: Lacan Marc-François

Info: Extrait d'une lettre adressée à Jacques Sédat, le 3 décembre 1982.

[ psychanalyse ] [ christianisme ] [ liens ]

 
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