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mousson

La pluie pendant de longs mois, c'est la Souveraine du Rwanda, bien plus que le roi d'autrefois ou le président d'aujourd'hui, la Pluie, c'est celle qu'on attend, qu'on implore, celle qui décidera de la disette ou de l'abondance, qui sera le bon présage d'un mariage fécond, la première pluie au bout de la saison sèche qui fait danser les enfants qui tendent leurs visages vers le ciel pour accueillir les grosses gouttes tant désirées, la pluie impudique qui met à nu, sous leur pagne mouillé, les formes indécises des toutes jeunes filles, la Maîtresse violente, vétilleuse, capricieuse, celle qui crépite sur tous les toits de tôles, ceux cachés sous la bananeraie comme ceux des quartiers bourbeux de la capitale, celle qui a jeté son filet sur le lac, a effacé la démesure des volcans, qui règne sur les immenses forêts du Congo, qui sont les entrailles de l'Afrique, la Pluie, la Pluie sans fin, jusqu'à l'océan qui l'engendre.

Auteur: Mukasonga Scholastique

Info: Notre-Dame du Nil

[ averse ]

 

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pénalisation

Au commencement était le Verbe ; et, à la fin, le borborygme sous surveillance.

On me dira qu’il s’agit de sanctionner les injures à caractère "sexiste" ou les insultes "homophobes". Mais qu’est-ce qu’une injure ? Et qu’est-ce qu’une insulte ? Le simple fait de mettre entre guillemets "sexiste" et "homophobe", c’est-à-dire de prendre avec des pincettes deux termes hâtivement découpés dans cet agglo très spécial que compressent avec une inventivité satanique (car il s’agit de satanisme, et la sociologie ou la psychologie ne servent plus à rien devant de tels phénomènes, il faut inventer d’urgence une nouvelle démonologie) les dominants modernes pour forger leurs instruments punitifs, ce simple fait n’est-il pas déjà injurieux ou insultant par ce qu’il suppose de mise à distance de ces termes ? Va-t-on voir, dans les tribunaux, les linguistes ou les psycholinguistes remplacer à la barre les experts en enfance malheureuse et déterminer quand le mot "salope" est une insulte et quand il est un éloge ?

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1739-1740

[ sexe des anges ] [ règne de l'émotionnel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cache-cache

La vérité est que la conception matérialiste, une fois qu'elle a été formée et répandue d'une façon quelconque, ne peut que concourir à renforcer encore cette "solidification" du monde qui l'a tout d'abord rendue possible, et toutes les conséquences qui dérivent directement ou indirectement de cette conception, y compris la notion courante de la "vie ordinaire", ne font que tendre à cette même fin, car les réactions générales du milieu cosmique lui-même changent effectivement suivant l'attitude adoptée par l'homme à son égard. On peut dire véritablement que certains aspects de la réalité se cachent à quiconque l'envisage en profane et en matérialiste, et se rendent inaccessibles à son observateur ; ce n'est pas là une simple façon de parler plus ou moins "imagée", comme certains pourraient être tentés de le croire, mais bien l'expression pure et simple d'un fait, de même que c'est un fait que les animaux fuient spontanément et instinctivement devant quelqu'un qui leur témoigne une attitude hostile.

Auteur: Guénon René

Info: Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps. Chapitre 17, solidification du monde

[ conscience ] [ perception ] [ positivisme ] [ nord-sud ] [ antispiritualisme ]

 
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Ajouté à la BD par Neshouma

sécularisation

Notre époque se croit réaliste. Jamais époque n’a été plus idéaliste, jamais elle n’a moins eu le sens du charnel. Elle oublie que l’homme est un esprit dans un corps et que pour lui le corporel est la médiation obligatoire du spirituel. On veut qu’il rejoigne immédiatement la foi pure, l’esprit pur, l’amour pur, et par un étrange retour des choses, on finit par immerger tout le spirituel dans le politique. On affirme alors que la religion, et spécialement la liturgie, parce qu’elle parle d’un autre monde, et qu’elle le rend quasiment perceptible, est la plus dangereuse des aliénations : elle nous détourne de combattre pour celui-ci, elle est l’opium du peuple. Ce qu’on veut détruire, ce que l’on a déjà détruit, ce sont les formes sacrées. Il ne demeure qu’une foi nue, tellement transcendante et subtile qu’elle ne se distingue plus guère de l’athéisme, mais qui continue d’exiger tout autant plus d’être incarnée dans des formes concrètes : l’ordre sacral étant détruit, il ne reste que l’ordre politico-social.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 19-20

[ règne de l'imaginaire ] [ actions profanes ] [ désincarnation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

récurrence

Pour tenir et contrôler le pouvoir il faut soit une mentalité de gangster, soit en utiliser. La seconde proposition est la moins risquée. Les exemples sont multiples, comme aux USA lorsque Roosevelt installa Joseph Kennedy Sr. au contrôle des finances (SEC). Il mettait le plus connaisseur et le plus retors au meilleur endroit. De même on engage de nos jours les meilleurs hackers pour développer la sécurité informatique...
La première proposition a été exposée avec cynisme par Cioran, qui prétend que l'Eglise catholique tenait mieux son monopole alors que ses haut dignitaires organisaient des partouzes tous azimuts.
Nous avons là toutes les problématiques du pouvoir, de sa conservation, et des garde-fous qu'il nécessite ou génère. Nous sommes ici dans un domaine où les forces et faiblesses humaines sont les plus évidentes, mises à profit par les plus malins et les plus travailleurs. Un monde ondoyant où naïveté et bonne volonté sont des termes creux. Un monde où règnent des notions comme cautèle, ambiguïté, trahison, astuce, duplicité, fausseté, finesse, méfiance.
Le monde des hommes.

Auteur: Mg

Info: 29 mai 2014

[ domination ] [ influence ] [ rapports humains ] [ machiavélisme ] [ manipulation ]

 

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covid-19

Corona-urgence : toutes les puissances mondiales déversent dans leurs économies des quantités faramineuses d’argent jusqu’alors indisponible. Finalement, il était possible d’injecter 2000 milliards de dollars aux États-Unis (via la réserve fédérale), plus de 1800 milliards d’euros dans l’Union européenne (via la Banque centrale européenne), dont 750 milliards pour le plan de relance européen, 570 milliards en France, dont 100 milliards pour le plan "France relance".

La datte ainsi contractée ne semble inquiéter ni les gouvernements ni la plupart des économistes. Pour la France, on parle de 2648 milliards d’euros, soit 120 % du PIB. Les banques centrales en détenant une part (20 à 25% pour la BCE en Europe), il s’agit dans ce cas de création monétaire (la "planche à billets" finance le déficit public et injecte des liquidités dans l’économie). Naturellement, il faudra un jour en rembourser au moins une partie et les technocrates commencent à évoquer une "optimisation du fonctionnement de l’État" - la compression des dépenses publiques. Sans oublier la hausse inéluctable de fiscalité, pour combler le déficit de la Sécurité sociale aggravé par l’épidémie.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Le règne machinal", éditions Service compris, 2021, page 59

[ gestion économique ] [ conséquences ] [ virtualisation monétaire ] [ assouplissement quantitatif ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

lâcher prise

La rêverie n’est pas toujours et de bout en bout matérielle, liée qu’elle est, comme le pense Gaston Bachelard (elle l’est sans doute le plus souvent) à l’emprise de quelque génie élémentaire qui s’éveillerait dans la matière comme son cœur noir. La rêverie fascinée — la plus exclusive, la plus obsédante de toutes — conduit sans doute par un chemin descendant, selon une pesanteur spécifique, vers ces régions frontières où l’esprit se laisse engluer par le monde, et presque intégrer dans un de ses règnes. Mais il existe une autre rêverie, plus rare, à laquelle sont liés d’autres privilèges et que signale presque toujours le sentiment de liberté, et souvent d’ubiquité foudroyante qui s’attache aux plus beaux rêves de vol : rêverie ascensionnelle tendant, non vers l’Indistinction finale et vers la sécurité de l’élément, mais plutôt vers la totale liberté d’association qui remet sans trêve dans le jeu les significations et les images : son climat exclusif est la vitesse, et son trajet d’élection le court-circuit. Une légèreté irréelle, un certain sentiment de bonheur aussi dans la légèreté auquel rien ne ressemble, dès qu’on s’y engage s’empare de l’esprit.

Auteur: Gracq Julien

Info: Les eaux étroites, p 46-47

[ flottement ] [ indétermination ] [ voyage ] [ hypnagogie ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

technique

En un certain sens extérieur, le grand mal social et politique de l’Occident est le machinisme ; c’est la machine qui engendre le plus directement les grands maux dont souffre le monde actuel. La machine se caractérise, grosso modo, par l’utilisation du fer, du feu et de forces invisibles. Rien n’est plus chimérique que de parler de la sage utilisation des machines, de leur asservissement à l’esprit humain, car il est dans la nature du machinisme de réduire les hommes à l’esclavage et de les dévorer en entier, de ne leur laisser rien d’humain, rien de supra-animal, de supra-collectif. Le règne de la machine a suivi celui du fer, ou plutôt, lui a donné son expression la plus sinistre : l’homme, qui a créé la machine, finit par devenir la créature de celle-ci.

Il est encore un autre grand mal, voisin du premier : l’hygiène ; non celle qui est plus ou moins naturelle à l’homme, mais l’hygiène scientifique, agressive et quasiment illimitée. Elle fournit aux machines des légions de victimes, et transforme l’humanité en une nuée de sauterelles.L’homme moderne, voulant échapper à tous les maux, tombe finalement dans tous.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Perspectives spirituelles et faits humains

[ conséquences ] [ lois de l'outil ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

positiver

L'étude du passé nous permet tout d'abord d'éviter un piège courant, celui de la nostalgie. La France serait en déclin, entend-on souvent, sa grandeur est passée. Avant, c'était mieux. "Avant" ? Mais quand exactement ? Tentez une expérience simple, feuilletez ce livre à l'envers, et cherchez une seule époque de notre passé où vous auriez voulu vivre. Alors ? En 1910, par exemple, au temps de cette France puissante, gouvernant un quart du monde ? Préparez donc l'uniforme, dans quatre ans vous aurez à affronter l'enfer des tranchées, la guerre et ses millions de morts, merci. En 1810 ? Cette fois ce sera l'horreur des guerres napoléoniennes. En 1710 ? Admettons que cela soit tentant, pour l'infime minorité qui aura la chance de se retrouver dans l'habit chamarré d'un bel aristocrate. Et encore, pas à Versailles. En cette fin de règne de Louis XIV, la vie y était sinistre. Que dire des 90% qui se réincarneront en paysans misérables au ventre creux et au dos cassé par l'ouvrage ? On a compris le jeu. La comparaison avec le monde d'hier ne doit pas nous mener à admirer benoîtement celui d'aujourd'hui. Elle peut nous servir à en relativiser les inconvénients, cela n'est déjà pas si mal.

Auteur: Reynaert François

Info: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

[ France ]

 

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royauté

Jusqu'à la fin du XVIe siècle, les rois vont d'un château à l'autre, entraînant toute la cour, soit plusieurs milliers de personnes qui se déplacent avec meubles, bagages et serviteurs. Les officiers de la "Maison du roi" font partie du voyage. Au service du souverain, ils sont chargés des différents offices royaux tels que la table, la chapelle, la fourrière et l'écurie, la chasse, la chambre aux deniers dirigée par l'argentier, sans oublier la maison militaire qui comprend la garde écossaise, les cent Suisses ainsi que les gentilshommes de la garde du roi.
La Maison du roi François Ier compte 540 personnes en 1515 et 622 en 1540. Au cours de ses trente-deux années de règne, le roi a passé 1291 jours au Louvre, 808 à Fontainebleau et 342 à Blois. Les châteaux n'étant pas meublés, c'est le service de la fourrière, admirablement organisé, qui s'occupe de les aménager à chaque étape et de loger tout le monde selon son rang, son sexe et la place disponible : au château dans des chambres individuelles ou communes, dans les logements de la basse-cour, chez l'habitant, dans les hôtelleries de la ville ou parfois dans des baraques de bois dressées par des menuisiers.

Auteur: Coppin Brigitte

Info: La cour de France

[ historique ] [ Gaule ]

 

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