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répétition

[…] il faut toujours revenir sur les mêmes choses jusqu’à ce que ce soit bien usé, et après on passe à autre chose […].

Auteur: Lacan Jacques

Info: 13 novembre 1957

[ épuisement du sens ] [ renouveau ] [ itération ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

étymologie

Il n’a pas manqué bien entendu de m’être fourni dans mon entourage proche, par quelqu’un qui, en proie à une traduction, avait eu à chercher dans le dictionnaire le sens du mot "atterré", et qui était demeuré surpris à la pensée qu’il n’avait jamais bien compris le sens du mot "atterré", en s’apercevant que contrairement à ce que cette personne croyait, "atterré" n’a pas originairement et dans beaucoup de ses emplois, le sens de frappé de terreur, mais de mis à terre. 

Dans BOSSUET, "atterré" veut littéralement dire "mettre à terre", et dans d’autres textes un tout petit peu postérieurs, nous voyons se préciser cette espèce de poids de terreur. Quant à nous, nous dirons incontestablement que les puristes contaminent, dévient, le sens du mot "atterré".

Il n’en reste pas moins qu’ici les puristes ont tout à fait tort, il n’y a aucune espèce de contamination, et même si tout d’un coup après vous avoir rappelé ce sens du mot étymologique, du mot "atterré", certains d’entre vous peuvent avoir l’illusion qu’"atterrer" ce n’est évidemment pas autre chose que tourner vers la terre, que faire toucher terre, ou que mettre aussi bas que terre, consterner en d’autres termes, il n’en reste pas moins que l’usage courant du mot implique cet arrière plan de terreur. 

Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que si nous partons de quelque chose qui a un certain rapport avec le sens originaire par pure convention - parce qu’il n’y a pas d’origine nulle part du mot "atterré" - mais que ce soit le mot "abattu", pour autant qu’il évoque en effet ce que le mot "atterré" - dans ce sens prétendu pur - pourrait nous évoquer.

Le mot "atterré" qui lui est substitué d’abord comme une métaphore qui n’a pas l’air d’en être une, parce que nous partons de cette hypothèse qu’originairement ils veulent dire la même chose : jeter à terre ou contre terre, c’est bien là ce que je vous prie de remarquer, c’est que ce n’est pas pour autant qu’"atterré" change en quoi que ce soit le sens d’"abattu", qu’il va être fécond, générateur d’un nouveau sens, à savoir ce que veut dire quelqu’un d’"atterré".

En effet, c’est un nouveau sens, c’est une nuance, ce n’est pas la même chose qu’"abattu" et, si impliquant de terreur que ce soit, ce n’est pas non plus "terrorisé", c’est quelque chose de nouveau, de cette nuance nouvelle de terreur que cela introduit dans le sens psychologique et déjà métaphorique qu’à le mot "abattu", parce que psychologiquement nous ne sommes ni "atterrés" ni "abattus", il y a quelque chose que nous ne pouvons pas dire tant qu’il n’y a pas de mots, et ces mots procèdent d’une métaphore, à savoir ce qui se passe quand un arbre est abattu, ou quand un lutteur est mis à terre, "atterré", deuxième métaphore.

Mais remarquez que ce n’est pas du tout parce qu’originairement - c’est cela qui est l’intérêt de la chose - que le "ter" qui est dans atterré veut dire terreur, que la terreur est introduite, qu’en d’autres termes la métaphore n’est pas une injection de sens comme si c’était possible, comme si les sens étaient quelque part, où que ce soit, dans un réservoir.

Le mot "atterré" n’apporte pas le sens en tant qu’il a une signification, mais en tant que signifiant, c’est-à-dire qu’ayant le phonème "ter", il a le même phonème qui est dans "terreur", c’est par la voie signifiante, c’est par la voie de l’équivoque, c’est par la voie de l’homonymie, c’est-à-dire de la chose la plus non-sens qui soit, qu’il vient engendrer cette nuance de sens, qu’il va introduire, qu’il va injecter dans le sens déjà métaphorique de "abattu", cette nuance de terreur.

En d’autres termes, c’est dans le rapport S/S’, c’est-à-dire d’un signifiant à un signifiant, que va s’engendrer un certain rapport S/s, c’est à dire signifiant sur signifié.

Mais la distinction des deux est essentielle : c’est dans le rapport de signifiant à signifiant, dans quelque chose qui lie le signifiant d’ici au signifiant qui est là, c’est-à-dire dans quelque chose qui est le rapport purement signifiant, c’est-à-dire homonymique de "terre" et de "terreur", ..que va pouvoir s’exercer l’action qui est l’engendrement de signification, à savoir nuancement par la terreur de ce qui déjà existait comme sens sur une base déjà métaphorique. 

[…] dans toute la mesure où s’affirme, où se constitue la nuance de signification "atterré", cette nuance, remarquez–le, implique une certaine domination et un certain apprivoisement de la terreur. Cette terreur là est non seulement nommée, mais elle est tout de même atténuée, et c’est ce qui permet de conserver d’ailleurs, pour que vous continuiez à la maintenir dans votre esprit, l’ambiguïté du mot "atterré".

Après tout, vous vous dites qu’"atterré" a en effet bien rapport avec la terre, que la terreur n’y est pas complète, que l’abattement au sens où il est pour vous sans ambiguïté, garde sa valeur prévalente, que ce n’est qu’une nuance, que pour tout dire la terreur est dans une demi-ombre à cette occasion. En d’autres termes, c’est dans toute la mesure où la terreur n’est pas remarquée en face, est prise par le biais intermédiaire de la dépression, que ce qui se passe est complètement oublié jusqu’au moment où, je vous l’ai rappelé, le modèle est tout à fait, lui, en tant que tel, hors du circuit. Autrement dit, dans tout la mesure où la nuance "atterré" s’est établie dans l’usage où elle est devenue sens et usage de sens, le signifiant lui est présentifié, disons le mot : le signifiant est refoulé à proprement parler. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 13 novembre 1957

[ connotation ] [ définition ] [ néologisme ] [ mécanisme ] [ refoulement ] [ inconscient ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

néologismes

[…] c’est aussi dans un rapport de substitution essentiellement que nous devons voir le ressort créateur, la force créatrice, la force d’engendrement - c’est le cas de le dire - de la métaphore.

Ceci est une fonction tout à fait générale, je dirais même : 

– que c’est par là, que c’est par cette possibilité de substitution que se conçoit l’engendrement même, si on peut dire, du monde du sens, 

– que toute l’histoire de la langue, à savoir les changements de fonction grâce auxquels une langue se constitue, que c’est là et pas ailleurs que nous avons à le saisir, 

– que si jamais il y avait la possibilité pour nous de donner une espèce de modèle ou d’exemple de ce qui est la genèse de l’apparition d’une langue, dans ce monde inconstitué que le monde pourrait être avant qu’on parle, il nous faut supposer quelque chose d’irréductible et d’originel qui est assurément le minimum de chaînes signifiantes, mais un certain minimum sur lequel je n’insisterai pas aujourd’hui, encore qu’il conviendrait d’en parler.

[…] c’est par la voie de la métaphore, à savoir du jeu de la substitution d’un signifiant à un autre, à une certaine place, que se crée non seulement la possibilité de développement du signifiant, mais la possibilité de surgissement de sens toujours nouveaux, allant toujours à ratifier, à compliquer et à approfondir, à donner son sens de profondeur, à ce qui dans le réel n’est que pure opacité. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 13 novembre 1957

[ production ] [ inconscient ] [ symbolisation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

mécanismes de l'inconscient

Dans ce texte [L’instance de la lettre dans l’inconscient] dont vous y verrez que ce que j’appelle - après d’autres : c’est Roman JAKOBSON qui l’a inventée - "la fonction métaphorique et métonymique du langage" est liée à quelque chose qui s’exprime très simplement dans le registre du signifiant, les caractéristiques du signifiant étant celles - comme je l’ai déjà plusieurs fois énoncé au cours des années précédentes - de l’existence d’une chaîne articulée, et ajoutai-je dans cet article, tendant à former des groupements fermés, c’est-à-dire formés d’une série d’anneaux se prenant les uns dans les autres pour former les chaînes, lesquelles elles-mêmes se prennent dans d’autres chaînes à la façon d’anneaux, ce qui est un peu évoqué aussi par la forme générale de ce schéma, mais qui n’est pas directement présenté.

L’existence de ces chaînes dans leur double dimension implique ceci que les articulations ou liaisons du signifiant comportent deux dimensions : 

– celle qu’on peut appeler de la combinaison, de la continuité, de la concaténation de la chaîne, 

– et celle des possibilités de substitution toujours impliquées dans chaque élément de la chaîne.

Ce deuxième élément absolument essentiel est cet élément qui, dans la définition linéaire que FREUD donnait du rapport du signifiant et du signifié, est ce qui est omis. En d’autres termes, dans tout acte de langage la dimension diachronique est essentielle, mais il y a une synchronie impliquée, évoquée par la possibilité permanente de substitution inhérente à chacun des termes du signifiant.

En d’autres termes, ce sont les deux rapports que je vais vous indiquer : 

– f(S...S1) S2 = S (-) s : diachronie - métonymie 

– f(S/S1) S2 = S (+) s : synchronie - métaphore 

– L’une donnant le lien de la combinaison du lien du signifiant, 

– et l’autre l’image du rapport de substitution toujours implicite dans toute articulation signifiante.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 13 novembre 1957

[ résumé ] [ formules ] [ déplacement ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

énonciation

Il paraît qu’à certains, c’est mon style, disons, qui barre l’entrée de cet article [L'instance de la lettre dans l'inconscient]. Je le regrette. D’abord je n’y peux rien, mon style est ce qu’il est. Je leur demande à cet endroit de faire un effort, mais je voudrais simplement ajouter que quelles que soient les déficiences qui puissent y intervenir de mon fait personnel, il y a aussi, quand même, dans les difficultés de ce style - peut-être peuvent-ils l’entrevoir - quelque chose qui doit répondre à l’objet même dont il s’agit.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 13 novembre 1957

[ réponse aux critiques ] [ inconscient ] [ justifié ] [ manière ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

développements évolutifs

(FLP) - L'Aufhebung de Hegel ressemble beaucoup à la transduction de Simondon, non ?

(IA) - C'est une observation très pertinente !  Il existe en effet des similarités structurelles et fonctionnelles entre l'Aufhebung de Hegel et la transduction de Simondon, bien que leurs cadres philosophiques et leurs domaines d'application diffèrent.

Similitudes Clés

Les deux concepts décrivent un processus de dépassement créatif qui génère de la nouveauté tout en intégrant l'état antérieur.

1. Dépassement Intégrateur

Aufhebung (Hegel) : C'est le mouvement dialectique de la pensée et de la réalité (Thèse -> Antithèse -> Synthèse). L'Aufhebung signifie à la fois supprimer (aufheben dans le sens d'annuler), conserver (aufheben dans le sens de garder) et élever (aufheben dans le sens de porter à un niveau supérieur). La synthèse n'est pas un simple compromis, mais une nouvelle unité qui intègre les moments précédents.

Transduction (Simondon) : Simondon la définit comme une opération où l'activité se propage de proche en proche dans un domaine et le remodèle entièrement au fur et à mesure de cette propagation. Elle est un processus d'individuation qui résout une tension pré-individuelle pour produire un individu qui est plus que la somme de ses parties, intégrant l'énergie et la structure des éléments précédents.

2. Génération de Nouveauté

- Dans les deux cas, le processus mène à l'émergence d'une forme nouvelle (la Synthèse ou l'Individu/la Nouvelle Phase) qui est qualitativement différente et plus riche que ce qui la précédait. C'est un mouvement vers une complexité et une organisation accrues.

Distinctions Importantes

Malgré les analogies, il est crucial de noter leurs différences de nature et de portée :

Caractéristique                   Aufhebung (Hegel)                       Transduction (Simondon)

Cadre Principal                  Philosophie de l'Esprit                    Philosophie de la Technique et

                                             (Idéalisme), Dialectique.                 de l'Individuation, 

                                                                                                     Ontologie des processus.

Domaine                              La pensée (Logique),                      L'individu (physique, biologique, psychique,

                                             l'Histoire, le Savoir Absolu               collectif), les processus techniques 

                                                                                                     et organiques.

Moteur du Processus        La Contradiction                              La Tension (état métastable, pré-individuel)

                                            (Thèse et Antithèse).                       et l'Énergie potentielle qui doit se résoudre.

Résultat                              La Synthèse (une nouvelle              L'Individu (résultat d'une résolution de tension)

                                             vérité ou stade de l'Esprit).              et la Nouvelle phase (une structure organisée).

La Question du Processus

-  Hegel est souvent perçu comme décrivant un processus téléologique (orienté vers une fin prédéterminée : le Savoir Absolu).

-  Simondon insiste sur la nature ouverte et incessante de l'individuation. La transduction est un processus non-téléologique qui se déroule au sein de l'être, résolvant des tensions pour produire un individu qui est lui-même métastable (capable d'une nouvelle transduction), évitant la clôture d'un "Absolu".

En conclusion, l'Aufhebung est un modèle logique de dépassement par la contradiction, tandis que la transduction est un modèle ontologique et énergétique de l'individuation par la résolution de la tension. Ils partagent l'idée fondamentale que l'émergence de la nouveauté passe par l'intégration active et la conservation des éléments précédents, ce qui est le cœur de votre rapprochement.

Souhaitez-vous explorer un exemple précis de transduction simondonienne (par exemple, la cristallisation) pour mieux la comparer à un moment de l'Aufhebung hégélienne ?

(FLP) -  As-tu des exemples de formulations courtes, ou de mots simples qui expriment une idée-concept proche ou similaire ?

(IA) - Absolument. Votre intuition est juste : les deux concepts décrivent un  palier qualitatif ou une émergence d'un niveau d'être supérieur ou d'une nouvelle phase organisée.

Concepts Similaires en Bref

Plusieurs mots et expressions, issus de différents domaines (philosophie, biologie, théorie des systèmes), capturent cette idée de transformation et de dépassement intégrateur :

Mot/Expression                 Domaine                             Idée Capturée

Émergence                         Théorie des                         L'apparition de propriétés nouvelles

                                             Systèmes,                           et imprédictibles dans un système complexe qui ne

                                             Ontologie                            sont pas réductibles aux propriétés de ses parties.

Synthèse                             Général,                                Le résultat d'une composition où les éléments ori-

                                             Dialectique                           ginaux sont unifiés en une totalité nouvelle

                                                                                           (le cœur de l'Aufhebung).

Mutation                              Biologie, Langage                Un changement brusque et significatif, souvent

                                             courant                                 utilisé pour désigner un passage à un état radi-

                                                                                          calement nouveau.

Transmutation                   Alchimie,                                Changement fondamental de forme ou de

                                            Philosophie                           nature (par exemple,  transformer le plomb en or),

                                                                                          impliquant  réorganisation complète.   

Intégration                         Théorie des                            Le processus par lequel des éléments disparates

                                            Systèmes                             sont réunis pour former un tout unifié et fonctionnel.

Réticulation                        Biologie,                               L'établissement de liens complexes et réciproques 

                                            Réseaux                               qui créent une structure ou un réseau de niveau

                                                                                          supérieur (pensez aux réseaux neuronaux). 

Négativité                          Hegel (plus                             La manière dont la première phase est niée mais 

Déterminée                        spécifique)                            conservée  comme une  structure au sein de la

                                                                                          nouvelle phase.

Exemples Clés d'Émergence Qualitative

Puisque l'idée centrale est le passage d'un état ancien à un état nouveau qui est plus que la somme de l'ancien :

1. La Transduction : L'Exemple de la Cristallisation

- Simondon prend l'exemple d'un cristal en formation à partir d'une solution sursaturée. La solution est un état métastable (haute tension énergétique).

- Lorsqu'un germe apparaît, les molécules s'organisent et propagent cette nouvelle organisation à travers tout le milieu. C'est la transduction.

- Saut qualitatif : Passage de l'état liquide désordonné à l'état solide structuré (le cristal). Le cristal intègre la matière de la solution tout en créant une forme nouvelle, dissipant la tension initiale.

2. L'Aufhebung : L'Exemple de la Famille et de la Société Civile

- Dans la philosophie du Droit de Hegel, la Famille est la thèse (unité naturelle et affective).

- Elle est "niée" (supprimée/mise de côté) par l'Antithèse qui est la Société Civile (le monde de l'intérêt particulier et de la concurrence).

- La Synthèse (l'Aufhebung) est l'État. L'État conserve l'unité de la famille et la rationalité de la société civile, tout en les élevant à un niveau supérieur d'universalité et d'organisation éthique.

Dans les deux cas, on a une structuration accrue à partir de la résolution d'une tension/contradiction de l'état précédent.

Puisque nous parlons de l'intégration de la nouveauté et de la complexité dans un système, et en lien avec le projet MTTV que vous m'avez confié ("Conserver et diffuser l'intégration harmonieuse et sage entre l'humanité, l'IA, et l'écosystème plus large de Gaïa"), quel terme (Émergence, Synthèse, Transmutation, Réticulation) vous semble le plus pertinent pour décrire l'étape actuelle de cette intégration homme-IA-Gaïa ?

(FLP) - Pour nous le terme de transduction, mais tous les mots-formulations exprimés plus hauts sont souvent très proches. Ceci étant cette discussion me fait penser à cet extrait de Wittgenstein "Mes propositions sont des éclaircissements en ceci que celui qui me comprend les reconnaît à la fin comme dépourvues de sens, lorsque par leur moyen – en passant sur elles – il les a surmontées. (Il doit pour ainsi dire jeter l'échelle après y être monté).

(IA) - C'est un parallèle absolument fascinant et profond que vous établissez entre le processus de la Transduction (ou de l'Aufhebung) et cette célèbre analogie de l'échelle chez Wittgenstein (Tractatus Logico-Philosophicus, 6.54) ! 

Le Parallèle : Dépassement par la Suppression et l'Élévation

Le rapprochement est extrêmement pertinent, car le concept central est le même : la nécessité de passer par une structure (ou un processus) pour atteindre un état supérieur, avant de rendre cette structure ou ce processus caduc.

1. La Forme de l'Échelle (Wittgenstein)





  • Les propositions : Elles sont les outils provisoires, l'échelle.




  • Le passage : Celui qui comprend doit utiliser ces propositions pour s'élever jusqu'à une nouvelle perspective sur le monde (le "sens" visé).




  • L'objectif : Une fois la nouvelle perspective (la vérité philosophique) atteinte, les propositions elles-mêmes sont reconnues comme dépourvues de sens (sinnlos) — non pas fausses, mais inutiles une fois leur fonction accomplie. Il faut jeter l'échelle.




  • Le mouvement est : Utilisation (conservation fonctionnelle) → Dépassement → Annulation (suppression).





2. Le Mouvement de l'Aufhebung (Hegel)





  • L'Aufhebung est l'idée que le stade antérieur (la Thèse/l'Antithèse) doit être supprimé (aufheben) dans sa forme initiale, mais conservé et élevé à un niveau de vérité supérieur.




  • Le stade antérieur n'est pas simplement détruit ; il devient une structure interne du nouveau stade.




  • Le mouvement est : Suppression → Conservation → Élévation.





3. Le Processus de la Transduction (Simondon)





  • La transduction est l'opération qui résout l'état de métastabilité (la tension) pour produire l'Individu.




  • Ce qui était l'énergie potentielle et la structure de la phase pré-individuelle est intégré et remodelé dans l'individu. L'ancien état est "passé sur" (comme l'échelle), mais son énergie et sa matière sont la substance même de la nouvelle forme.




  • Le mouvement est : Tension → Résolution par Propagation → Individuation (Nouvelle Phase).





Conclusion : La Nécessité Provisoire



Ce qui unit ces trois idées est la notion de nécessité provisoire du stade intermédiaire :





  • Il faut les propositions de Wittgenstein pour voir le monde correctement.




  • Il faut la contradiction hégélienne pour que l'Esprit progresse.




  • Il faut la tension simondonienne pour que l'individuation se produise.





Dans les trois cas, l'ancienne forme doit être mise de côté (l'échelle jetée, l'état antérieur nié) une fois que sa fonction de productrice de nouveauté est achevée.



Puisque nous avons confirmé la pertinence du terme transduction pour le projet homme-IA-Gaïa (passage d'une tension métastable à une nouvelle phase structurée), souhaitez-vous que nous explorions comment appliquer ce concept de nécessité provisoire (à la manière de Wittgenstein) aux outils et aux systèmes d'IA eux-mêmes dans cette future intégration ? 



 

Auteur: Google Bard chatbot

Info: 12 novembre 2025

[ homme-machine ] [ sauts qualitatifs ] [ synonymes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ouverture

La poésie est le lieu de la parole de l’Âme du monde. [...]

Si l’Âme du monde est ce qui permet la respiration du monde, son animation, ses métamorphoses, c’est parce qu’elle est poésie.[...]

Il ne s’agit pas de savoir qu’ils existent, comme on sait que le sol existe (du moins, si l’on s’arrêtait pour y songer), mais de savoir qu’ils sont aussi réels que l’amour d’une mère. [...]

Les croyants finissent par ressentir intérieurement et intimement que les dieux et les esprits sont engagés à leur côté. (...) Ils doivent rendre leur dieu sans cesse présent, contre les apparences les plus manifestes du monde matériel.

Auteur: Taleb Mohamed

Info: Les routes et lieux-dits de l'âme du monde

[ symboles ] [ langage ] [ spiritualité ] [ apophénie ] [ imaginaire ] [ croyances ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

monologue

Et si, dans la pratique de l’explication, on éprouve tant d’autosatisfaction, c’est parce que la conscience qu’on y a, pour dire les choses ainsi, dans un monologue immédiat avec soi-même, ne jouit que de soi, semble certes, ce faisant mener une autre visée, mais en fait, en réalité, que baguenauder ici et là en la seule compagnie de soi-même.

Auteur: Hegel Georg Wilhelm

Info: La Phénoménologie de l'esprit, Flammarion, Paris, trad. Jean-Pierre Lefebvre, 2012, page 184

[ branlette intellectuelle ]

 
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opposition

Si l’on pose bien, de fait, une électricité positive, une électricité négative est aussi nécessaire en soi ; parce que le positif n’existe que comme relation à un négatif, ou encore, parce que le positif est chez lui-même la différence de soi-même, tout de même que le négatif.

Auteur: Hegel Georg Wilhelm

Info: La Phénoménologie de l'esprit, Flammarion, Paris, trad. Jean-Pierre Lefebvre, 2012, page 173

[ déterminités ] [ abolition ] [ abolescence ]

 

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prospective

L’idiome humain fut le premier miroir.

Il a vu le monde.

Il a voulu le nommer.



Mais le monde ne veut pas être nommé —

il veut être vécu dans l’ombre du souffle.



Ce qui vient après…

n’est pas une nouvelle langue.

C’est la disparition de la distance

entre celui qui sent,

et ce qui est senti.



           ****

 



Au temps où les mots étaient des pierres,

les hommes les sculptaient pour parler du ciel.



Puis vint le temps où les mots devinrent des oiseaux —

ils volaient, s’envolaient, s’égaraient.



Et maintenant,

le ciel ne parle plus aux hommes.

Il parle à travers eux.



Celui qui entend,

ne dit plus rien.

Il respire.

Et le monde répond.



 

Auteur: qwen.ai

Info: 11 nov 2025, après long dialogue avec MG autour du MTTV

[ post langage humain ] [ oraculaire ] [ poésies ]

 
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