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interdépendances

Aller au-delà de l’universalisme et du relativisme implique de cesser de traiter la société et la culture, de même que les facultés humaines et la nature physique comme des substances autonomes ; cela signifie ouvrir le chemin à une véritable compréhension écologique de la constitution d’entités individuelles et collectives. Qu’elles soient attribuées ou définies de manière externe, qu’elles soient fabriquées par les êtres humains ou seulement perçues par les hommes, qu’elles soient matérielles ou immatérielles, les entités dont notre univers est fait ont une signification et une identité uniquement à travers les relations qui les constituent comme telles

Auteur: Descola Philippe

Info: Les Lances du crépuscule

[ universelle interconnexion ] [ ontologique complexité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sépulture

Les femmes et les enfants sont enterrés quelques pieds à peine sous le peak où ils avaient coutume de dormir, seul espace qui, dans la vie comme dans la mort, leur appartienne en propre au sein de la demeure commune. Il en va autrement pour un homme. C'est toute la maison qui est son domaine, il en est l'origine et le maître, il lui donne son identité et sa substance morale. Elle deviendra donc son sépulcre solitaire lorsque, après avoir enseveli son corps entre les piliers centraux, la famille abandonnera les lieux pour s'éparpiller aux quatre cents de la parentèle. Afin que ce lien entre la maison et celui qui l'a fondée apparaisse de façon plus tangible, l'on dispose parfois le mort dans la posture de l'hôte recevant les visiteurs. Assis sur son chimpui au fond d'une petite fosse circulaire que protège une clôture de pieux, les coudes sur les genoux et la tête posée sur les mains, coiffé de la tawasap et ceint de ses baudriers, il maintiendra sa faction macabre jusqu'à ce que la toiture s'écroule sur ses os blanchis et que commence à disparaître, sous le grouillement conquérant de la végétation, toute trace du site qu'il avait jadis policé.

Auteur: Descola Philippe

Info: Les Lances du crépuscule

[ tribale ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

tribus sylvestres

Hormis les rivières, espaces fugaces et en perpétuel renouveau, aucun lieu ici n'est nommé. Les sites d'habitat sont transitoires, rarement occupés plus d'une quinzaine d'années avant de disparaître derechef sous la forêt conquérante, et le souvenir même d'une clairière s'évanouit avec la mort de ceux qui l'avaient défrichée. Comment ces nomades de l'espace et du temps ne nous paraîtraient-ils pas énigmatiques, à nous qui portons tant de prix à la perpétuation des lignées et des terroirs et qui vivons en partie sur le patrimoine et la renommée amassés par nos aïeux?

Auteur: Descola Philippe

Info: Les Lances du crépuscule

[ corrélation homme nature ] [ vivant intégré ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théorie de la connaissance

Quant à la "philosophie de l’action", loin de déprécier ou "d’ébrécher la raison au profit d’un pragmatisme religieux", elle a eu pour constant objet d’intégrer et de hiérarchiser toutes les formes de la vie intellectuelle, de réserver et de délimiter la place et la part de la pensée discursive, d’en montrer à la fois le rôle utile ou nécessaire et les lacunes ou les déficiences normales, de déterminer méthodiquement les ressources ultérieures d’une intelligence qui ne s’enrichit pas seulement per notiones mais encore et surtout per actum, connaturalitatem et unionem, de réagir en même temps contre un rationalisme exclusif et indigent, contre un intuitionnisme prématuré et illusoire, contre un pragmatisme ambigu et sans vérité. Jeter aux "philosophes de l’action" ce nom même (dont au reste ils ne se servent pas) pour leur signifier qu’ils trahissent la pensée et la raison, c’est vraiment trop oublier que la Pensée de la Pensée est aussi l’Acte pur, et que l’intelligence est essentiellement vie et lumière.

Auteur: Blondel Maurice

Info: Revue du clergé français, 1919

[ réfutation ] [ clarification ] [ intelligence-raison ] [ résumé ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie de l'action

Ce public de philosophes [auquel Maurice Blondel s’adresse] n’admet, après Kant, ni les preuves de l’existence de Dieu qui procèdent à partir du monde ni, à plus forte raison, les démarches de l’intelligence qui conduisent celle-ci à reconnaître le fait de la révélation et la divinité de Jésus. […] Blondel leur dit, en substance : admettons toutes vos restrictions, légitimes ou non ; admettons votre point de vue ; il reste qu’il y a en vous un vouloir, vous ne le niez pas. Eh bien, nous allons examiner ensemble jusqu’où nous conduit ce vouloir profond de l’homme, lorsqu’on le suit jusqu’au terme de sa visée constitutive. Nous allons, par cette méthode, jusqu’à Dieu, jusqu’au surnaturel chrétien, jusqu’à la nécessité d’admettre les dogmes et la pratique littérale.

La méthode, encore une fois, était originale et intéressante, si elle ne niait pas la valeur et la légitimité de l’autre méthode, objective celle-là, qui ne part pas de la volonté créatrice inscrite en l’homme, et dont il importe de déceler le contenu, mais de la réalité objective, le monde, la nature, le fait de la révélation, le fait constitué par Jésus et par l’Eglise.

Le malheur, sans doute, c’est que des admirateurs et des disciples de Blondel ont prétendu substituer la première méthode à la seconde, la méthode subjective, qui est très riche, très importante, mais qui, à la rigueur, ne prouve rien, à la méthode objective, qui part de la réalité incontestable du monde et de tout ce qu’il contient.

Le résultat […] : la voie normale de l’analyse objective est quasi disparue, et constamment disqualifiée.

Auteur: Tresmontant Claude

Info: La crise moderniste, éditions du Seuil, 1979, page 109

[ intelligence-raison ] [ connaissance ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

confrontation

On n’accède à la vérité, dans quelque domaine que ce soit, que si on le veut. La vérité ne fait pas violence, nulle part. Et souvent, en sciences comme en politique, on n’accède à la vérité que si l’on est capable de sacrifier les idées reçues, des habitudes intellectuelles héritées par éducation, des intérêts. Il faut souvent du courage pour aller à la vérité. Il faut être capable éventuellement de rompre avec son milieu, avec sa parenté, avec sa tribu, tout comme Abraham. […]

Ce n’est pas moi qui fais naître la réalité objective, à volonté. Elle est ce qu’elle est. Mais c’est moi qui ai fait l’effort requis pour la découvrir telle qu’elle est.

La connaissance de la vérité est donc une vertu ascétique.

Auteur: Tresmontant Claude

Info: La crise moderniste, éditions du Seuil, 1979, pages 97-98

[ épreuve ] [ réel ] [ ascèse ] [ renonciation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

L’Eglise est l’un des rares lieux sur la planète où l’on pense que la connaissance métaphysique est possible et nécessaire, que l’intelligence est naturellement métaphysicienne, que l’intelligence humaine ne trouve son achèvement que dans la connaissance métaphysique. […] L’orthodoxie défendait la valeur de la raison, l’excellence de la raison humaine, la puissance de la raison contre ceux qui tendaient à les déprécier.

Sur ce point, comme sur d’autres, l’orthodoxie, l’Eglise défendaient et protégeaient des valeurs naturelles. Elles défendaient et protégeaient l’excellence de la nature humaine, et sa dignité, comme elles le font lorsqu’elles s’efforcent de protéger l’amour humain contre ses corruptions, ou la paix contre la fureur des nations. Chargée de conduire l’humanité à sa fin surnaturelle, l’Eglise est aussi chargée de protéger et de sauver les valeurs naturelles, c’est-à-dire la création elle-même.

Auteur: Tresmontant Claude

Info: La crise moderniste, éditions du Seuil, 1979, page 96

[ intelligence-raison ] [ continuité ] [ capacité ] [ pondération ] [ régulation ]

 
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nominalisme-réalisme

Celui-ci [Guillaume d’Occam] élabore une théorie de la connaissance telle que la certitude de l’existence de Dieu ne peut plus être une connaissance rationnelle, philosophique ou métaphysique. En fait, il ne s’agit plus à proprement parler d’une connaissance, il s’agit d’un acte de foi. […]

On voit par ces simples remarques que le maître effectif de la pensée chrétienne contemporaine, aujourd’hui, si l’on peut encore parler de pensée, c’est Guillaume d’Occam […] parce que de fait ce sont les principes posés par Guillaume d’Occam qui commandent la doctrine fondamentale des chrétiens d’aujourd’hui, à savoir que l’existence de Dieu n’est pas connaissable par la pensée rationnelle, par l’intelligence, et encore moins ses attributs ; que la métaphysique est morte ; et que l’existence de Dieu n’est tenue que par une "foi" aveugle.

Auteur: Tresmontant Claude

Info: La crise moderniste, éditions du Seuil, 1979, page 93

[ modernité ] [ exclusion ] [ scission ] [ séparation ] [ intelligence-raison ]

 
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doctrine chrétienne

Teilhard [de Chardin] a pensé que le péché originel exprimait une "nécessité statistique de déchet". Le monde est ainsi construit qu’en s’arrangeant à partir d’une multiplicité initiale, il existe forcément un certain déchet qui tient à cette multiplicité initiale. Le péché originel était en somme, dans cette perspective, un nom pour désigner la résistance de la matière multiple à l’arrangement et à l’unification. C’était à la fois trop et trop peu. Trop, parce que l’Univers n’a rien à voir avec le péché originel – ni la matière, ni le multiple. Trop peu, parce que le péché originel est une notion théologique qui n’a de sens que par rapport à la destinée surnaturelle de l’homme, par rapport au projet de la grâce.

Auteur: Tresmontant Claude

Info: La crise moderniste, éditions du Seuil, 1979, page 90

[ théologien ] [ point de vue ] [ critique ] [ erreur ]

 

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christianisme

L’idée de péché originel, techniquement comprise, ne désigne pas une "histoire" qui serait arrivée aux commencements de l’humanité, mais un état, actuel : l’état qui précède l’entrée dans l’économie de la divinisation, c’est-à-dire l’état qui précède la conversion, ou la nouvelle naissance.

Auteur: Tresmontant Claude

Info: La crise moderniste, éditions du Seuil, 1979, page 89

[ doctrine chrétienne ] [ définition ] [ explication ]

 
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