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ballade

Le chemin était encore plus raide que la veille et Thomas ne tarda pas à retrouver le rythme lent de la marche qu'il adoptait dans ses randonnées en montagne, qu'il pouvait tenir pendant des heures. La forêt se terminait, la flore devenait moins dense. Les prairies étaient remplies de chardons, le chemin bordé de griffes du diable, de gentianes d'automne, tandis que de petites fougères poussaient dans des anfractuosités du rocher. Il ne cessait d'entendre le bruit du torrent, mais lorsque le chemin fit une grande courbe, le bruit s'arrêta soudain. Thomas n'entendait plus que le frottement de ses chaussures sur les éblouis et son souffle qui s'était mis au diapason du rythme de ses pas. Il se sentait présent au monde comme jamais, comme s'il n'avait ni passé, ni avenir.

Auteur: Stamm Peter

Info: L'un l'autre

[ alpinisme ]

 

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sécheresse

La famine donc était au village. Les pluies, trois années successives, avaient manqué au rendez-vous. Plus un seul nuage noir ne s'égarait dans le ciel. Les nuages, affamés, mouraient-ils en route? Le soleil, de colère, grillait tout, et le vent pour lui faire la cour, ne cessait de charrier du sable. Les herbes ne poussaient plus. La terre sèche, chaque jour se fendillait, se craquelait davantage. Non content d'incendier des forêts, le soleil flambait des cases. Les arbres dénudés, faisaient pitié à voir. Ils ressemblaient à une femme dont on aurait rasé la chevelure, enlevé les parures. Les branches, les rameaux, les ramilles, on les aurait pris pour des racines, des radicelles cherchant à puiser dans l'air surchauffé une sève qu'elles ne trouvaient plus dans un sol sans eau. La détresse était générale.

Auteur: Dadié Bernard B.

Info: Le pagne noir

[ paysage ] [ angoisse ] [ disette ]

 

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portrait de dictateur

Rompu par une vie de complots à masquer ses traits et son âme, à se passer d'illusions, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger, tout chez lui était manœuvre, méfiance et obstination. La révolution, le parti, l’État, la guerre lui avaient offert les occasions et les moyens de dominer. Il y était parvenu, usant à fond des détours de l’exégèse marxiste et des rigueurs totalitaires, mettant en jeu une audace et une astuce surhumaines, subjuguant ou liquidant les autres. [...] Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. [...] Tous les Russes, attentifs et contraints, ne cessaient de l’épier. De leur part une soumission et une crainte manifestes, de la sienne une autorité concentrée et vigilante.

Auteur: Gaulle Charles de

Info: In Staline de François Kersaudy. En 1944 De Gaulle est à Moscou-

[ autocrate ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

père-fils

J'étais écrasé par la simple existence de mon corps. Il me souvient, par exemple, que nous nous déshabillions souvent ensemble dans une petite cabine. Moi, maigre, chétif, étroit ; toi, fort, grand, large. Déjà dans la cabine je me trouvais lamentable, et non seulement en face de toi, mais aussi en face du monde entier, car tu étais pour moi la mesure de toutes choses. Mais quand nous sortions de la cabine et nous trouvions devant le gens, moi te tenant la main, petite carcasse pieds nus, vacillant sur les planches, ayant peur de l'eau, incapable de répéter les mouvements de natation que, dans une bonne intention, certes, mais à ma grande honte, tu ne cessais littéralement pas de me montrer, j'étais très désespéré et, à de tels moments, mes tristes expériences dans tous les domaines s'accordaient de façon grandiose.

Auteur: Kafka Franz

Info: Lettre au père

[ enfant-adulte ] [ différence ] [ comparaison ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

J'ai dévoré bien des livres, vécu grâce à eux d'inoubliables instants.
Ils me transportaient, m'exaltaient, me laissaient anéanti.
Ne cessaient de me triturer, m'aidaient à me connaître, à m'ouvrir mon chemin ...
Par la suite et au long des années, ils ont eu à combler ma faim, une faim qui réapparaissait aussitôt qu'assouvie.
Toutefois, comment me séparer d'eux alors qu'ils avaient eu pour moi une telle importance ?
Il fallait absolument que j'en garde quelques bribes.
D'où ma manie de prélever ces mots, ces phrases qui m'avaient dévasté, embrasé, poussé à aller plus avant.
Manie d'autodidacte qui s'acharne à creuset toujours plus profond, qui tient à ne rien perdre de ce qu'il a acquis, qui veut pouvoir mâcher encore et encore ces mots où puiser force, lumière, énergie.
Les phrases de ce volume sont tirées de carnets où se trouve thésaurisée cette nourriture qu'aiment à consommer ceux qui se cherchent, cherchent un sens à leur vie.

Auteur: Juliet Charles

Info: Ces mots qui nourrissent et qui apaisent : Phrases et textes relevés au cours de...

[ compilation ] [ thérapie ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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colonialisme

Nous avons longé la Seine, en camion, et on nous a parqués derrière des grilles, dans un village kanak reconstitué au milieu du zoo de Vincennes, entre la fosse aux lions et le marigot des crocodiles. Leurs cris, leurs bruits nous terrifiaient. [...] Au cours des jours qui ont suivi, des hommes sont venus nous dresser, comme si nous étions des animaux sauvages. Il fallait faire du feu dans des huttes mal conçues dont le toit laissait passer l'eau qui ne cessait de tomber. Nous devions creuser d'énormes troncs d'arbres, plus durs que la pierre, pour construire des pirogues tandis que les femmes étaient obligés de danser le pilou-pilou à heures fixes. [...] J'étais l'un des seuls à savoir déchiffrer quelques mots que le pasteur m'avait appris, mais je ne comprenais pas la signification du deuxième mot écrit sur la pancarte fichée au milieu de la pelouse, devant notre enclos : Hommes anthropophages de Nouvelle-Calédonie.

Auteur: Daeninckx Didier

Info: Cannibale

[ zoo ]

 

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océan

Même quand les vagues retenaient un moment leurs coups, le vent, qui hurlait et s'acharnait dans le gréement, serrait de peur chaque coeur ; car s'il était capable d'arracher de matériel du pont, les hommes ne pourraient résister à sa force terrible. Pour l'équipage du Saltash, il n'y avait plus de convoi et plus d'autres vaisseaux que le leur ; ils étaient depuis tant de jours et tant de nuits effroyables la proie des éléments qu'ils pouvaient être vaincus par leur seule brutalité. Le Saltash avait déjà affronté bien des tempêtes et avait eu souvent de la force de reste pour venir en aide à d'autres navires en difficulté, mais à présent uniquement occupé de lui-même, il peinait pour rester à flot, accomplissant heure après heure et jour après jour, les manoeuvres désespérées d'un bateau qui refusait, sous la contrainte la plus violente, de se laisser engloutir. Pendant tout ce temps, un plaisantin ne cessait de chanter dans le haut-parleur une berceuse censée calmer le navire et la mer.

Auteur: Monsarrat Nicholas

Info: La Mer cruelle

[ démonté ]

 

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transformation

Sur le fond de mon humeur très sombre, bien plutôt et même avant qu'elle ensoleillât la lande, il se fit tout à coup dans le plein sens du mot une embellie. La contrariété littérale qui avait été, je le sentais maintenant avec force, ma disposition de tout l’après-midi, disparaissait. Un poids de tristesse m’était enlevé. La pluie cessait – inexplicablement réchauffant, un rayon de soleil décoloré coulait à travers les branches : autour de moi, la rumeur fourmillante des bois sous l’averse se figeait goutte après goutte dans le suspens doucement épanoui d’une foule de théâtre, et tout à coup, faisant vibrer la lumière décapée par l’averse, un oiseau chanta sur deux notes transparentes et calmes, de la voix même de l’éclaircie. Tout était léger, ouvert, cristallin, facile – un autre monde – comme si le rideau de pluie brusquement levé m’eut été ce "fondu enchaîné" des films qui soude en une seconde les rues aux forêts et les minutes aux années. Quelques pas plus loin, la maison soudain fut là.

Auteur: Gracq Julien

Info: La maison

[ accalmie ] [ état d'esprit ] [ météo ] [ interne ] [ externe ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

arnaque

Certes, il y a eu dans l'histoire du bouddhisme un grand nombre de maîtres particulièrement sévères, il y a même eu des "saints fous" (mahasiddha) qui maltraitaient positivement leurs disciples. La chose est bien connue et narrée dans des livres, notamment dans le récit autobiographique de Milarepa. Cependant, l'argument de la tradition bouddhique ou tibétaine ne paraît pas très solide, quand on observe ce qui se passe dans les centres de cet acabit. En effet, j'ai remarqué que les rares fois où un Tibétain, lama ou non, était présent dans la salle, les "manifestations de folle sagesse" cessaient immédiatement. Il est certain qu'un tel comportement ne serait jamais accepté des Tibétains. On peut à juste titre en conclure que les "maîtres de folle sagesse" (et ils sont plus nombreux qu'on ne l'imagine) se paient littéralement la tête des Occidentaux. Quoi qu'il en soit, ces "sessions débutants" opèrent un nouveau formatage. Les débutants n'apprennent ni le bouddhisme, nia méditation : ils apprennent une nouvelle manière de parler, et de parler d'une chose essentielle : Sogyal Rinpoché.

Auteur: Dapsance Marion

Info: Les dévots du bouddhisme, p. 169

[ religion ] [ amidisme ] [ tantrisme ] [ tromperie ]

 

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enfance

Et, pourtant, au cours de leur long voyage du passé vers le présent, les objets environnants ont perdu une qualité essentielle, tellement indéfinissable qu'on ne peut même pas l'expliquer. Avant, la journée commençait ainsi : les adultes partaient au travail, la porte se refermait derrière eux et tout l'énorme espace qui m'entourait, la multitude infinie d'objets et de positions devenaient miens. Plus aucun interdit ne fonctionnait. Les objets semblaient se détendre et cessaient de cacher quelque chose. [...] Lorsque les adultes étaient là, le lit, je le jure, rétrécissait, se faisait étroit et inconfortable. mais dès qu'ils partaient au travail, soit il devenait plus large, soit l'on pouvait mieux s'y installer. Et chaque planche - à l'époque, on ne les peignait pas encore - se couvrait des arabesques dessinées par la croissance des arbres hachés par la scie sous des angles incroyables. Disparaissaient-elles en présence des adultes ou bien n'y prêtait-on pas attention sur fond de conversations pesantes à propos des équipes de travail, des normes à remplir et de la mort qui rôdait ?

Auteur: Pelevine Viktor

Info: Ontologie de l'Enfance

[ nostalgie ] [ dépoétisation ] [ utilitarisme ]

 
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