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logos

"Au commencement était le Verbe". Tout ce qu’il y a dans le monde correspond à la pensée de Dieu, car toute chose exige la pensée. Chaque oiseau, chaque fleur, chaque arbre a été fait d’après une idée préexistante dans l’intelligence divine. Les philosophes grecs affirmaient que la pensée était abstraite.  Voici maintenant que la Pensée, ou Verbe de Dieu, s’était révélé comme une personne. La Sagesse a revêtu une personnalité. Avant que ne commence Son existence terrestre, Jésus-Christ est éternellement Dieu, la Sagesse, la Pensée du Père. Pendant Son existence terrestre, Il est cette Pensée ou Verbe de Dieu parlant aux hommes. Les paroles humaines disparaissent après qu’elles ont été conçues et proférées, tandis que le Verbe de Dieu est éternellement proféré et ne peut cesser de l’être.

[...]

Les hommes sont comme tant de livres sortant d’imprimeries religieuses : même si rien ne l’indique d’une manière précise, le nom de l’Auteur divin est gravé en caractères ineffaçables sur la page de tête. Dieu en l’homme est en quelque sorte comme le filigrane dans une feuille de papier, rien ne le peut effacer.

Auteur: Sheen Fulton

Info: Dans "La vie du Christ", trad. Abbé Giraud P.S.S., éditions Dominique Martin Morin, 2012, pages 17-18

[ influence invisible ] [ essence divine ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

folie collective

Ce qui s'est passé à Nyamata, dans les églises, dans les marais et les collines, ce sont des agissements surnaturels de gens bien naturels. (...) Le directeur de l'école et l'inspecteur scolaire de mon secteur ont participé aux tueries à coups de gourdins cloutés. Deux collègues professeurs, avec qui on s'échangeait des bières et des appréciations sur les élèves auparavant, ont mis la main à la pâte, si je puis dire. Un prêtre, le bourgmestre, le sous-préfet, un docteur, ont tué de leurs mains.

Ces intellectuels n'avaient pas vécu au temps des rois Batutsis. Ils n'étaient volés ou brimés de rien, ils n'étaient les obligés de personne. Ils portaient des pantalons de cotonnade plissés, ils se reposaient comme il faut, ils se transportaient en véhicule ou à vélomoteur. Leurs épouses portaient des bijoux et connaissaient les habitudes citadines, leurs enfants fréquentaient des écoles blanches.

Ces gens bien lettrés étaient calmes, et ils ont retroussé leurs manches pour tenir fermement une machette. Alors, pour celui qui, comme moi, a enseigné les Humanités sa vie durant, ces criminels-là sont un terrible mystère.

Auteur: Munyankore Jean-Baptiste

Info: CIté in "Dans le nu de la vie" de Jean Hatzfeld

[ sanglante ratonnade ] [ tuerie ] [ génocide ] [ racisme sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

réformiste

N'écoutons pas ces gens qui, ne tenant aucun compte des faits accomplis, vivent dans le monde des spéculations pures, et bouleverseraient tout un système d'institutions pour le plaisir de voir triompher leurs théories. Ces esprits remuants et chagrins ont été stigmatisés du nom d'idéologues par un grand homme dont je puis dire, sans flatterie, que vous avez surpassé la gloire : car vous avez, comme lui, fondé un empire, et n'avez pris la place de personne.

Ces utopistes font table rase des croyances les plus respectables, des habitudes les plus enracinées. Ils ne craignent pas, en portant la main sur ce qu'ils appellent un préjugé, d'ébranler l'Etat tout entier, et de le précipiter dans les abîmes d'une révolution générale. Les vrais hommes d'Etat ne se laissent point séduire à de vaines chimères ; ils savent que tout changement doit se faire par degrès et sans secousse ; ils suivent cette maxime d'un dentiste illustre, que nous avons lue bien souvent à la quatrième page des journaux de votre patrie : GUERISSEZ, N'ARRACHEZ PAS !

L'anthropophagie est une institution mauvaise ; nous devons donc la garder, en la réglementant : c'est ainsi qu'agissent ces peuples occidentaux qui portent le flambeau de la civilisation.

 

Auteur: Sarcey Francisque

Info: "Réglementation", in "Le mot et la chose", éd. Paul Ollendorf, p. 242-243

[ alimentation ] [ législation ] [ ethos ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

libéralisme

Un gouvernement libre est un gouvernement qui ne fait point de mal aux citoyens, mais qui au contraire leur donne la sûreté et la tranquillité. Mais il y a encore loin de là au bonheur, il faut que l’homme le fasse lui-même, car ce serait une âme bien grossière que celle qui se tiendrait parfaitement heureuse parce qu’elle jouirait de la sûreté et de la tranquillité. Nous confondons ces choses en Europe ; accoutumés que nous sommes à des gouvernements qui nous font du mal, il nous semble qu’en être délivré serait le suprême bonheur ; semblables en cela à des malades travaillés par des maux douloureux. L’exemple de l’Amérique montre bien le contraire. Là, le gouvernement s’acquitte fort bien de son office, et ne fait de mal à personne. Mais comme si le destin voulait déconcerter et démentir toute notre philosophie, ou plutôt l’accuser de ne pas connaître tous les éléments de l’homme, éloignés comme nous le sommes depuis tant de siècles par le malheureux état de l’Europe de toute véritable expérience, nous voyons que lorsque le malheur venant des gouvernements manque aux Américains, ils semblent se manquer à eux-mêmes. On dirait que la source de la sensibilité se tarit chez ces gens-là. Ils sont justes, ils sont raisonnables, et ils ne sont point heureux.

Auteur: Stendhal

Info: De l'amour

[ illusions ] [ ennui ] [ affadissement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

transmission de pensée

Note du 25 VII 1910 

Le patient s’allonge, comme d’habitude. Mais, tout excité, il se relève aussitôt d’un bond : "Je sens une forte odeur d’allumettes au phosphore." "Qu’est-ce que c’est que ces vermisseaux que vous avez là sur le divan ? Il y en a des quantités !" "Cordonnier et gaz de volupté" [Allusion à une blague hongroise]. "Scholem alechem. Salem Aleikum."

Remarques [Association libre] :

J’ai eu, ce même jour, des rapports sexuels. L’idée m’est venue que ce n’était pas bien d’utiliser la même couche pour le gagne-pain et pour les exploits amoureux. Celle avec qui j’ai eu des rapports appelle les spermatozoïdes "vermisseaux". […] J’ai pensé, le même jour, à la possibilité qu’une personne au nez fin pourrait sentir que quelque chose s’était passé là. [Il est peu probable que des traces matérielles soient restées sur le divan. On y a veillé. Mais on ne peut exclure cette éventualité].

La veille, j’avais parlé (en compagnie de la même femme) avec un Monsieur qui avait donné son opinion sur le jargon juif ; j’avais mentionné, notamment, les mots Salem Aleikum qu’il a corrigés, lui, en Scholem alechem. […]

A la suite de ces idées, le patient apporta d’autres associations, qui concernant directement sa maladie, c’est-à-dire sa personne. 

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: Dans "Correspondance Freud-Ferenczi 1908-1914", trad. par le groupe de traduction du Coq-Héron, composé de Suzanne Achache-Wiznitzer, Judith Dupont, Suzanne Hommel, Christine Knoll-Froissart, Pierre Sabourin, Françoise Samson, Pierre Thèves, Bernard This, Calmann-Lévy, 1992, lettre du 17 août 1910

[ analyste-analysant ] [ inconscient ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

questions véritables

De moi, du moins, il n’existe et il n’y aura certainement jamais aucun ouvrage sur pareils sujets. Il n’y a pas moyen, en effet, de les mettre en formules, comme on fait pour les autres sciences, mais c’est quand on a longtemps fréquenté ces problèmes, quand on a vécu avec eux que la vérité jaillit soudain dans l’âme, comme la lumière jaillit de l’étincelle, et ensuite croît d’elle-même. Sans doute, je sais bien que s’il fallait les exposer par écrit ou de vive voix, c’est moi qui le ferais le mieux ; mais je sais aussi que, si l’exposé était défectueux, j’en souffrirais plus que personne. Si j’avais cru qu’on pût les écrire et les exprimer pour le peuple d’une manière suffisante, qu’aurais-je pu accomplir de plus beau dans ma vie que de manifester une doctrine si salutaire aux hommes et de mettre en pleine lumière pour tous la vraie nature des choses ? Or, je ne pense pas que d’argumenter là-dessus, comme on dit, soit un bien pour les hommes, sauf pour une élite à qui il suffit de quelques indications pour découvrir par elle-même la vérité. Quant aux autres, on les remplirait ou bien d’un injuste mépris, ce qui est inconvenant, ou bien d’une vaine et sotte suffisance par la sublimité des enseignements reçus.

Auteur: Platon

Info: Lettre VII, 341c-342a

[ principes ] [ ineffable ] [ limites discursives ] [ philosophie ] [ mandarinat intellectuel ]

 

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automatisation

Se faire juger par un robot pourrait bientôt ne plus être une scène tirée d’un film de science-fiction. En Estonie, c’est presque déjà une réalité. Sur place, la justice va écarter les humains dans certaines affaires judiciaires selon Wired. Dans des délits mineurs, qui concernent des faits dont les dommages sont en dessous de 7 000 euros, une intelligence artificielle devra déterminer ou non la culpabilité d’une personne. Le média américain précise qu’un humain pourra toujours faire appel de la décision de la machine, sans donner plus de détails sur le processus. C’est la première fois qu’une intelligence artificielle aura la responsabilité d’un jugement de façon autonome. Les officiels souhaitent que cette innovation puisse alléger la charge de travail des juges et des greffiers pour leur permettre de se concentrer sur des affaires plus complexes.

Pour rendre sa décision, cette intelligence artificielle développée par Ott Velsberg, un jeune étudiant de 28 ans engagé par le gouvernement estonien en tant que «directeur des données» à l’échelle nationale, fonctionnera selon un principe simple. Outre l’appui sur l’analyse des textes légaux, elle analysera les informations mises en ligne par les deux parties en conflit sur une plateforme dédiée. Parmi ces informations, on retrouvera des informations personnelles mais aussi des allégations ou encore des preuves éventuelles pouvant faire pencher le jugement d’un côté comme de l’autre. Cette technologie devrait entrer pleinement en vigueur d’ici la fin de l’année.

Auteur: Grand Harold

Info: Le Figaro, http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/en-estonie-une-intelligence-artificielle-va-rendre-des-decisions-de-justice-20190401?

[ délégation ] [ humain-robot ]

 
Mis dans la chaine

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infini

Dans le monde, toutes nos actions sont celles de l’égoïsme ; nous nous imaginons que les forces universelles qui œuvrent en nous sont nôtres, nous revendiquons comme un effet de notre volonté et de notre sagesse, de notre force, de notre vertu personnelles, le choix, la formation et le progrès accomplis par le, Transcendant dans le cadre de notre mental, de notre vie et de notre corps. L’illumination nous apporte la connaissance que l’ego n’est qu’un instrument ; nous commençons à percevoir et à sentir que ces choses sont "nôtres" en ce sens qu’elles appartiennent à notre Moi suprême et intégral qui est un avec le Transcendant et non à notre ego instrumental. Nos limitations et nos déformations sont notre contribution au travail, le vrai pouvoir dedans est le Pouvoir du Divin. Quand l’ego humain reconnait que sa volonté est un outil, sa sagesse une ignorance et un enfantillage, son pouvoir un tâtonnement d’enfant, sa vertu une prétentieuse impureté, et qu’il apprend à se confier à Cela qui le transcende, c’est pour lui le salut. L’apparente liberté et l’indépendance de cet être personnel auquel nous sommes si profondément attachés, cachent la plus pitoyable sujétion à un millier de suggestions, d’impulsions et de forces que nous avons rendues étrangères à notre petite personne. Notre ego, qui se vante de liberté, est à chaque instant l’esclave, le jouet et la marionnette d’innombrables êtres, puissances, forces et influences de la Nature universelle.

Auteur: Gose Sri Aurobindo

Info: Dans "La synthèse des Yoga"

[ impersonnel ]

 

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gouvernement

Le luxe est un besoin des grands états et des grandes civilisations. Cependant il y a des heures où il ne faut pas que le peuple le voie. Mais qu'est-ce qu'un luxe qu'on ne voit pas ? Problème. Une magnificence dans l'ombre, une profusion dans l'obscurité, un faste qui ne se montre pas, une splendeur qui ne fait mal aux yeux à personne. Cela est-il possible ? Il faut y songer pourtant. Quand on montre le luxe au peuple dans des jours de disette et de détresse, son esprit, qui est un esprit d'enfant, franchit tout de suite une foule de degrés ; il ne se dit pas que ce luxe le fait vivre, que ce luxe lui est utile, que ce luxe lui est nécessaire. Il se dit qu'il souffre, et que voilà des gens qui jouissent. Il se demande pourquoi tout cela n'est pas à lui. Il examine toutes ces choses non avec sa pauvreté qui a besoin de travail et par conséquent besoin des riches, mais avec son envie. Ne croyez pas qu'il conclura de là : Eh bien ! Cela va me donner des semaines de salaire, et de bonnes journées. Non, il veut, lui aussi, non le travail, non le salaire, mais du loisir, du plaisir, des voitures, des chevaux, des laquais, des duchesses. Ce n'est pas du pain qu'il veut, c'est du luxe. Il étend la main en frémissant vers toutes ces réalités resplendissantes qui ne seraient plus que des ombres s'il y touchait. Le jour où la misère de tous saisit la richesse de quelques-uns, la nuit se fait, il n'y a plus rien.

Auteur: Hugo Victor

Info: Choses vues, Histoire, Robert Laffont, Bouquins 1987 <p.718-719>

 

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essai

Mais enfin je vais partir, puisqu’il faut bien faire une transition, je vais partir d’une question idiote qui m’a été posée.

Ce que j’appelle une question idiote n’est pas ce qu’on pourrait croire, je veux dire : quelque chose qui d’aucune façon me déplairait – j’adore les questions idiotes – j’adore aussi les idiotes, j’adore aussi les idiots d’ailleurs, ce n’est pas un privilège du sexe. Pour tout dire, ce que j’appelle idiot, est quelque chose, à l’occasion, de tout simplement naturel et propre. Un idiotisme c’est quelque chose qu’on confond trop vite avec la singularité, c’est quelque chose de naturel, de simple, et pour tout dire, de très souvent lié à la situation. La personne en question, par exemple, n’avait pas ouvert mon livre, elle m’a posé la question suivante :

"Quel est le lien entre vos Écrits ?"

Je dois dire que c’est une question qui ne me serait pas venue à l’idée, à moi tout seul. Bien sûr, je dois dire aussi que c’est une question dont il ne pouvait pas me venir à l’idée qu’elle viendrait à l’idée de personne. Mais c’est une question très intéressante à la vérité, à laquelle j’ai fait tous mes efforts pour répondre. Et répondre, eh bien mon Dieu, comme elle m’était posée.

[…] pour dire les choses de façon qu’elles résonnent, le départ, et qui reste un lien jusqu’au terme de ce recueil, est bien ce quelque chose de profondément discuté, c’est le moins qu’on puisse dire, tout au long de ces Écrits et qui s’exprime sous cette formule, qui vient à tous et qui s’y maintient, je dois dire, avec une regrettable certitude, et qui s’exprime ainsi : "moi, je suis moi" !

Auteur: Lacan Jacques

Info: 14 décembre 1966, La logique du fantasme

[ résumé ] [ thème ] [ idiotie ]

 

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