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judaïsme

Comme résultat de la catastrophe historique par laquelle Titus le romain a détruit Jérusalem et exila Israël hors de sa terre, je suis né dans une de ces cités de l'exil. Mais toujours je me suis considéré comme quelqu'un qui était né à Jérusalem. Dans un rêve, une vision de la nuit, je me suis vu debout au milieu de mes frères lévites dans le temple sacré, chantant avec eux les psaumes du Roi David, roi d'Israël. Des mélodies que jamais une oreille n'a pu entendre depuis que notre cité a été détruite et son peuple condamné à l'exil.
Je soupçonne que les anges chargés de la splendeur de la musique, prirent peur que je puisse chanter à un moment de faiblesse le chant de mes rêves, me firent oublier le jour ce que j'avais chanté la nuit.
Et que si mes frères, les fils de mon peuple, s'ils l'avaient entendu, ne puissent plus supporter la douleur du bonheur perdu.
Pour me consoler de m'avoir interdit de chanter avec ma bouche, ils m'ont permis de chanter ces chants par mon écriture.

Auteur: Agnon Samuel-Joseph

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[ regrets ]

 

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vision

Sous la pluie, le vieux père danse, nu ; il va se tremper.
La pluie est éparse, mais il ne peut esquiver toutes les gouttes.

Il chante une chanson, mais pour moi, le langage en est étrange.

La mère compte son argent, comme une folle, au soleil.
Comme des navettes, ses doigts volent, et la somme est clairement astronomique.

Son souffle est doux comme violettes pilées, et son sourire se balance comme jonquilles reflétées dans un ruisseau.

La chanson du père dit, finalement, qu'il comprend.
C'est pourquoi, pour moi, le langage en est étrange.

C'est pourquoi les horloges à travers le continent se sont arrêtées.

L'argent que compte la vieille mère nue, ce sont les souvenirs dorés de l'amour.
C'est pourquoi je ne vois rien entre ses doigts, maniaquement occupés.

C'est pourquoi tous les vols ont été annulés, à Kennedy Airport.

Ça m'embête vraiment, mais je dois faire venir la police.
Pour leur propre bien, comme pour celui de la société, je dois les placer sous surveillance.

Ils doivent apprendre à rester dans leurs tombes. C'est pour ça que les tombes sont faites.

Auteur: Robert Penn Warren

Info: "Natural History", in "Or Else" - ma traduction

[ hantise ] [ parents ] [ poème ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

humour

Un gars veut acheter un perroquet. Il se rend chez un marchand d'animaux domestiques et lui fait part de l'objet de sa visite.
Le vendeur acquiesce, lui demande de la suivre et lui montre un magnifique volatile aux couleurs éclatantes.
- Celui-ci parle le français et l'anglais, il est mille francs.
Il se tait un moment, puis lui montre un autre animal dans la cage à côté. Un splendide ara lui aussi.
- Celui-ci vous coûtera 2000 F?... Il parle français, anglais, russe et japonais...
Dans la cage adjacente le client à remarqué un vieux perroquet tout déplumé et aux couleurs passées. Par curiosité il demande.
- Et celui-ci ?
- Aah, dit le vendeur... Lui est beaucoup plus cher. Son prix est de 10 000 F.
Songeur le client regarde la bestiole et rétorque en souriant.
- J'imagine que pour cette somme il chante... parle papou, italien, latin et grec ancien...
Le vendeur secoue la tête négativement
- Non. En fait il ne parle pas du tout.
- Ah bon! ...
Le vendeur sourit
- C'est très simple. Les deux autres perroquets l'appellent patron.

Auteur: Internet

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[ absurde ]

 
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envahissement

Ce jour-là, il y avait une bande de galopins dans l’eau, deux surtout, qui se disputaient le récif en s’éclaboussant d’eau. Assis sur le sable, Stefano les regardait, vaguement écœuré. Nus et noirs ainsi que des fruits de mer, ils criaient en leur patois ; et, par-delà l’écume, la mer apparaissait à Stefano pareille à un paysage de verre, inutilement bruyante, et devant qui tous ses sens s’amenuisaient, comme l’ombre sous ses genoux. Il ferma les yeux, et le petit nuage de la pipe de Giannino passa devant lui. La tension devenait si douloureuse que Stefano se leva pour partir. Un gosse lui cria quelque chose. Sans se retourner, Stefano remonta vers le pays.
Stefano craignait que, cet après-midi, Elena vînt le retrouver. Ce matin, en se réveillant dans son lit, il l’avait tellement désirée, et charnellement ; et maintenant il n’en voulait plus. Il voulait demeurer seul, dans sa tanière. Les visages des autres dansaient autour de lui, rieurs, vagues, bruyants, sots, comme pendant le charivari de la veille : attentifs et hostiles ainsi qu’au début, ainsi qu’il y a une heure.

Auteur: Pavèse Césare

Info: Dans "Avant que le coq chante", La prison, trad. Nino Frank, éd. Gallilmard, 1953, page 151

[ besoin de solitude ] [ gens intolérables ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

incrédules

Quand j’y pense, cela m’épouvante,

Et un tremblement saisit mon corps,

Pourquoi les méchants vivent-ils ?

Pourquoi les voit-on vieillir et accroître leur force ?

Leur postérité s’affermit avec eux et en leur présence,

Leurs rejetons prospèrent sous leurs yeux.

Dans leurs maisons règne la paix, sans mélange de crainte ;

La verge de Dieu ne vient pas les frapper.

Leurs taureaux sont vigoureux et féconds,

Leurs génisses conçoivent et n’avortent point.

Ils laissent courir leurs enfants comme des brebis,

Et les enfants prennent leurs ébats.

Ils chantent au son du tambourin et de la harpe,

Ils se réjouissent au son du chalumeau,

Ils passent leurs jours dans le bonheur,

Et ils descendent en un instant au séjour des morts.

Ils disaient pourtant à Dieu : Retire-toi de nous ;

Nous ne voulons pas connaître tes voies,

Qu’est-ce que le Tout-Puissant, pour que nous le servions ?

Que gagnerons-nous à lui adresser nos prières ?

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Job, 21, 6-15

[ envie ] [ incompréhension ] [ injustice divine ] [ païens ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

richesse

[...] En Corée, le costume national est blanc. Les costumes du noble et du coolie sont pareillement blancs. C'est l'enfer pour les femmes chargées du blanchissage, mais cela va plus loin. Le coolie ne peut pas garder propres ses vêtements blancs. Il travaille et il se salit. Le blanc sali de son costume est le signe distinctif de son infériorité. Le vêtement du noble est d'un blanc immaculé. Cela veut dire qu'il n'a pas besoin de travailler. Et cela veut dire en outre que quelqu'un d'autre doit travailler pour lui. Sa supériorité n'est pas fondée sur son habileté à chanter ou à faire de la politique, sur les courses à pied auxquelles il a participé ni sur les lutteurs qu'il a vaincus. Sa supériorité repose sur le fait qu'il n'a pas à travailler et sur le fait que d'autres sont obligés de travailler pour lui. Et ainsi le fainéant coréen s'enorgueillit de ses vêtements blancs tout propres pour la même raison que le Chinois s'enorgueillit de ses ongles monstrueux, et que la femme et l'homme blancs s'enorgueillissent de leurs maisons luisantes de propretés.

Auteur: London Jack

Info: Révolution : Suivi de Guerre des classes

[ apparence ] [ Asie ]

 

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aurore

Micael hausse les épaules. Il tourne le dos et s'engage sur un chemin qui s'écarte de l'alignement des tours. Un bassin. Il se couche à côté et plonge les bras dans l'eau. Il avance le visage et boit. Il éclabousse gaiement autour de lui. Déjà les premiers rayons de l'aube ont commencé à strier le ciel. Les étoiles ont disparu et la lune n'est plus qu'une tache à peine discernable. En hâte, il se déshabille. Puis il entre dans le bassin... lentement... soufflant quand l'eau atteint ses reins. Il nage précautionneusement, plongeant ses pieds de temps en temps pour sentir le fond boueux et froid. Là, il n'a plus pied. Les oiseaux chantent. C'est le premier matin au monde. Des lueurs pâles blanchissent le ciel silencieux. Un peu plus tard, il sort de l'eau. Il reste ainsi, nu et dégoulinant, frissonnant un peu, au bord du bassin à écouter le ramage des oiseaux. A l'est le disque rouge du soleil s'élève majestueusement. Il prend lentement conscience qu'il est en train de pleurer. Toute cette beauté. La solitude. Il est seul, et c'est la première aube.

Auteur: Silverberg Robert

Info: Les Monades urbaines

[ isolement ]

 

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pouvoir sémantique

Socrate a dit : "Le mauvais usage du langage induit le mal dans l'âme". Il ne parlait pas de grammaire. Faire un mauvais usage de la langue, c'est l'utiliser comme le font les politiciens et les publicitaires, pour le profit, sans assumer la responsabilité du sens des mots. La langue utilisée comme un moyen d'obtenir le pouvoir ou de gagner de l'argent est mauvaise : elle ment. La langue utilisée comme une fin en soi, pour chanter un poème ou raconter une histoire, va dans le bon sens, vers la vérité. Un écrivain est une personne qui se soucie du sens des mots, de ce qu'ils disent et de la manière dont ils le disent. Les écrivains savent que les mots sont leur chemin vers la vérité et la liberté, et c'est pourquoi ils les utilisent avec soin, avec réflexion, avec crainte, avec plaisir. En utilisant bien les mots, ils renforcent leur âme. Les conteurs et les poètes passent leur vie à apprendre l'art et la manière de bien utiliser les mots. Et leurs mots rendent l'âme de leurs lecteurs plus forte, plus lumineuse, plus profonde.

Auteur: Le Guin Ursula K.

Info:

[ exactitude ] [ beauté ] [ tromperie ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

idiome universel

Toutes les langues sont belles… mais il en est une, déesse de feu au long corps d’érable, de chêne et de baobab, une langue qui enjambe océans et fleuves, chante sur les avenues, les chemins de brousse, dans des cabarets, des cases et des huttes. 

Cette langue est une femme belle aux lèvres de café, aux yeux de sirop, aux mains de henné, à la bouche de vin de palme. 

Elle porte dans son ventre des enfants de toutes les couleurs. 

C’est une langue métisse, et le métissage culturel est l’avenir de notre civilisation. 

C’est une langue universelle, parce que langue de l’esprit et du cœur, langue de partage, langue de confiture et d’amour, langue de "saudade", de voyage et de bivouac. 

La langue française est une langue de pétulance au ramage multicolore, une langue de lune de miel et de soupirs, langue d’élégance, langue de cour, langue de frisson et de bravoure, langue de refus, langue de guépard et de gazelle, langue de galop, langue des lois et langue des rêves, langue des tombeaux, langue d’éternité.

Auteur: Lamine Sall Amadou

Info:

[ Gaule ] [ éloge ] [ célébration ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

père-fils

Fils qui m'est cher, Shelomoh,

Dans la septième année des jours de ta vie, l'Esprit du Seigneur commença à t'agiter

et Il s'adressa à toi : Va, lis dans mon Livre, celui que j'ai écrit

et s'ouvriront à toi les sources de l'intelligence, du savoir et de la sagesse.

Ceci est le le Livre des livres où les sages ont puisé,

où les législateurs ont appris le savoir et le droit.

Tu as eu une vision du Tout-Puissant, tu as entendu et tu t'es efforcé de faire,

et tu as plané sur les ailes de l'Esprit.

Depuis lors, le Livre est resté en réserve, comme les débris des Tables,

dans une arche par-devers moi.

Pour le jour où tes années ont atteint cinq et trente,

Je l'ai recouvert d'une nouvelle housse en peau

et l'ai appelé : " Jaillis, ô puits, chantez-le ! "

et je te l'ai dédié afin qu'il soit pour toi un mémorial

un rappel de l'amour de ton père

qui t'aime d'un amour éternel.

Auteur: Freud Jacob

Info: A son fils, Sigmund Freud, pour ses 35 ans

[ hommage ] [ anniversaire ] [ judaïsme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson