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pensée-de-femme

Le plus merveilleux, c'est de t'allaiter adossée contre un arbre. Sentir ce jaillissement qui s'en va te fortifier. Le plus fabuleux c'est d'être un corps à manger, un corps nourrissant. Cette fuite du lait vers ta bouche adorable et vorace, c'est aussi la fuite du temps. Alors, je reste là, en pleine détresse, en pleine lumière, sachant bien que c'est aujourd'hui, l'éternité. Maintenant. Et tout de suite. En moi, tout se réconcilie. Tout s'apaise. J'aime le monde. La mort n'existe plus. La mort peut-elle avoir les seins gonflés de lait ? La mort peut-elle réchauffer un enfant ?

Auteur: Lefèvre Françoise

Info: Le Petit Prince Cannibale, Actes Sud, 1990, p. 20

[ maman ] [ nourrisson ] [ téter ]

 

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refuge

L'habitude, quand même, a aussi du bon, je me disais. Ca souligne les souvenirs. J'aime les souvenirs, c'est à peu près tout ce qu'on a de sûr, d'intime et dense, une collection précieuse, inaccessible, dedans, : ils se polissent d'eux-mêmes sans qu'on y pense, et prennent, les bons comme les mauvais, une charge de douceur rassurante, lointaine, une enveloppe aimable.
Ils restent là, on peut en profiter quand on veut. J'aime me revoir dans le passé, me rappeler ce que j'étais, ce que j'ai fait à tel endroit où je me trouve maintenant, plus vieux, je m'émeus tout seul, nouille.

Auteur: Jaenada Philippe

Info: Plage de Manaccora, 16 h 30, p.16

[ mémoire ]

 

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solitude

certaines personnes me disent que je suis
célèbre.

alors qu’est-ce que je fais seul
à boire et à écrire des poèmes
à 3 heures 18 du matin ?

je suis plus fou que jamais
et ils ne peuvent pas comprendre

que c’est toujours comme si je voulais sauter
du 4e étage
et que même
assis là
maintenant en train d’écrire
je me balance dans le vide
et que l’impression est identique
au 68e, 72e ou 101e étage
mais que ça n’a rien à voir avec l’héroïsme,
que c’est banal
et indispensable.

il est 3 heures 24 du matin
je bois et j’écris des poèmes.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "L'amour est un chien de l'enfer", pages 294-295, "plus fou que jamais"

[ dérailler ] [ aspiration du néant ] [ pulsions suicidaires ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

égocentrisme

Je vais maintenant vous parler des facteurs qui favorisent les synchronicités et vous verrez qu’il y a une grande logique là-dedans, comme si nous étions câblés par l’intermédiaire de notre télécommande pour servir d’interface cybernétique de création du monde, depuis l’extérieur de l’espace-temps. […] J’ai parlé de neuf dispositions qu’il importe de cultiver pour obtenir l’état d’esprit qu’il convient afin de vivre des synchronicités, que dis-je, afin d’en créer à volonté. Oui, parce que j’ai oublié de vous dire que l’on peut provoquer des synchronicités. Personnellement j’en ai provoqué pour arranger ma vie et je l’ai effectivement arrangé [sic] au-delà de mes espérances.

Auteur: Guillemant Philippe

Info: Dans "La route du temps" page 310

[ contresens ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

espérance

Contre le corps chaud et la tendresse de l'homme, le bébé avait bien dormi. Maintenant, il avait faim. Ses petites mains s'ouvrirent, se fermèrent, s'ouvrirent encore avec la grâce lente des anémones de mer.
(...)

L'homme marchait maintenant dans la plaine. Un sourire semblable à celui de la maman flottait encore dans ses yeux. La petite Marie ne le saurait sans doute jamais, elle avait offert à cet homme perdu une fabuleuse nuit de Noël et la force d'avancer un peu plus loin vers des villes inconnues.

Là-bas, sur les plateaux de lavande, les petites mains bleues de l'aube écartaient la nuit.

Auteur: Frégni René

Info: Le chat qui tombe et autres histoires. L'homme qui passe. pp 159, 161

 

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Ajouté à la BD par miguel

Afrique

Les hommes*, près de nous, n’ignoraient pas cet état d’esprit ; chaque fois que, malgré notre volonté, nous laissions échapper quelque chose de notre trouble, ils s’efforçaient honnêtement de nous rassurer, fort différents en cela des grands qui conduisent la cérémonie des lions et qui n’ont d’autre souci que d’effrayer. Mais n’ayez donc pas peur ! disaient-ils. Tous les hommes sont passés par là. Voyez-vous qu’il leur en soit advenu du mal ? Il ne vous en adviendra pas non plus. Maintenant que vous allez devenir des hommes, conduisez-vous en hommes : chassez la crainte loin de vous ! Un homme n’a peur de rien.

Auteur: Laye Camara

Info: L'enfant noir, * les anciens

[ circoncision ] [ rituel ] [ initiation ]

 

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dettes

La situation me rappelle une vieille blague juive. Salomon ne parvient pas à dormir. Inquiète, sa femme l'interroge. Il lui avoue avoir emprunté de l'argent à Isaac, son voisin, mais il ne voit pas comment il va pouvoir le rembourser.
Sa femme se lève, ouvre la fenêtre et appelle Isaac en criant. Celui-ci, à moitié endormi, ouvre la fenêtre à son tour.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Il paraît que Salomon te doit de l'argent ?
- Oui.
- Eh bien, il ne pourra pas te rembourser.
Là-dessus, elle referme la fenêtre et s'adresse à Salomon.
- Voilà, maintenant, c'est lui qui ne dort plus.

Auteur: Colize Paul

Info: Concerto pour quatre mains

[ insomnie ] [ humour ] [ créancier ]

 

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pensée-de-femme

Ce moi féminin, oui, je vois maintenant que c’est un véritable moi ; depuis quelques années seulement, depuis qu’il y a une ministre spécialement pour lui mais que l’on a hélas remerciée, ce moi féminin est habitué, voire encouragé par les journaux à prendre des décisions de son propre chef. Il frappe alors une fois et jette son dévolu sur l’homme qu’il a sous les yeux, qui le dérange, fait couler des larmes et risque de tout casser sans même avoir besoin de palabrer. Il lui suffit d’être là. Je me bats pour toi, dit la femme. Non merci, il ne fallait vraiment pas, dit l’homme.

Auteur: Jelinek Elfriede

Info: Avidité

[ femmes-hommes ] [ incompréhension ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

morale

(La peine) ne sert pas ou ne sert que très secondairement à corriger le coupable ou à intimider ses imitateurs possibles ; à ce double point de vue, son efficacité est justement douteuse et, en tout cas, médiocre. Sa vraie fonction est de maintenir intacte la cohésion sociale en maintenant toute sa vitalité à la conscience commune […] On peut donc dire sans paradoxe que le châtiment est surtout destiné à agir sur les honnêtes gens ; car, puisqu’il sert à guérir les blessures faites aux sentiments collectifs, il ne petit remplir ce rôle que là où ces sentiments existent et dans la mesure où ils sont vivants

Auteur: Durkheim Emile

Info: De la division du travail social

[ cible ] [ communauté ] [ sociologie ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

maintenant

Savez-vous ce qui me gâte l'écriture ? Ce sont les corrections, les ratures, les maquillages qu'on y fait.

– Croyez-vous donc qu'on ne se corrige pas, dans la vie ? demanda Julius allumé.

– Vous ne m'entendez pas: Dans la vie, on se corrige, à ce qu'on dit, on s'améliore; on ne peut corriger ce qu'on a fait. C'est ce droit de retouche qui fait de l'écriture une chose si grise et si... (il n'acheva pas). Oui; c'est là ce qui me paraît si beau dans la vie; c'est qu'il faut peindre dans le frais. La rature y est défendue.


Auteur: Gide André

Info: Les Caves du Vatican

[ définitif ] [ présent ]

 

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Ajouté à la BD par miguel