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classification difficile

Le terme "poisson" a une signification particulière dans les menus des restaurants, pour les pêcheurs et les aquariophiles, les stratigraphes et dans les discussions théologiques sur le symbolisme biblique. De nombreux systématiciens l'utilisent à bon escient et avec prudence. Les poissons sont des gnathostomes dépourvus de caractères tétrapodes ; ils n'ont pas de caractéristiques dérivées uniques. Nous pouvons conceptualiser les poissons avec une relative facilité en raison des grands écarts évolutifs entre eux et leurs parents vivants les plus proches, mais cela ne signifie pas qu'ils constituent un groupe naturel. La seule façon de rendre les poissons monophylétiques serait d'inclure les tétrapodes, et de considérer ces derniers simplement comme une sorte de poisson. Mais même alors, le terme "poisson" serait un équivalent familier redondant de "gnathostome" (ou "craniate", selon l'échelle phylogénétique que l'on veut emprunter).

Auteur: Maisey John

Info: In D.R. Prothero and R.M. Shoch (eds.) Major Features of Vertebrate Evolution. Short Courses in Paleontology 7. University of Tennessee Press. Knoxville, Tennessee, USA. 1994

[ arbre du vivant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déconstruction

Il est très difficile de casser une phrase. La grammaire est une sorte de procédure "qui n'a de compte à rendre à aucune réalité", disait Wittgenstein. De ce point de vue, je ne suis pas sûr que - sous les allures d'une plus grande souplesse - le langage ordinaire soit moins formel que le langage mathématique. Mais pour le voir, il convient d'analyser cet autre noeud de langage : le couple (infernal-infernal) sujet/objet. Si l'on parvient un jour à clarifier la question, il se pourrait que la face du monde en soit changée. Pour le moment, la seule chose que je vous demande d'essayer d'avoir présente à l'esprit est que lorsque vous écrivez, lorsque vous coulez vos pensées dans une phrase, il n'y a là rien de naturel. Vous ne faites qu'appliquer aveuglément des règles que vous avez apprises.

Auteur: Hocquard Emmanuel

Info: In "Le Cours de Pise", éd. P.O.L, p. 178

[ philosophie ] [ fins et moyens ] [ verrouillage linguistique ] [ préconception ] [ carcans idiomatiques ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

idéologie

L’anticléricalisme étant ainsi une sorte de cléricalisme retourné, au profit du rationalisme, l’anticlérical prétend mettre, à son tour, la force et le budget de l’Etat au service d’une doctrine, enrôler les agents et les fonctionnaires de l’Etat pour la guerre à l’Eglise ou à la Religion. L’anticlérical dogmatise et excommunie, au nom de la Raison infaillible, tout comme le clérical, au nom de l’Eglise infaillible ; il pose, lui aussi, en principe, comme l’ultramontain, que l’erreur n’a pas de droits, que la vérité seule a des droits, que l’Etat doit proscrire l’une et protéger l’autre. Il tend, ainsi, à rendre l’Etat juge des doctrines, juge de la vérité et de l’erreur ; par suite, il incline, non moins que le clérical, à restreindre la liberté religieuse, la liberté d’enseignement, la liberté du père de famille et, avec elles, la liberté de conscience.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, page 197

[ similitudes ] [ étatisme ] [ accusations ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pollution

L’ennui avec la plupart des moyens de transport, songea-t-il, c’est quand certains ne valent pas le dérangement. Sur Terre (lorsque Terre il y avait encore, avant qu’on ne la démolisse pour laisser place à une nouvelle déviation hyperspatiale) le problème s’était posé avec les voitures : les inconvénients engendrés par l’extraction de quantités de pâte collante et noire du sous-sol où elle reposait tranquillement sans gêner personne, aux seules fins de la convertir en goudron pour recouvrir le terrain, le convertir en fumée pour emplir l’air et finalement déverser le reste dans l’océan, semblaient de loin dépasser l’avantage de pouvoir se rendre plus rapidement d’un point à un autre, surtout lorsque (conséquence prévisible de cet état de choses) votre point d’arrivée était devenu fort semblable à celui de départ, c’est-à-dire : recouvert de goudron, rempli de fumée, et cruellement dépourvu de poisson.

Auteur: Adams Douglas

Info: H2G2 - Le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde

[ bêtise ] [ imprévoyance ] [ pétrole ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

imprévisibilité

Une théorie aussi puissante que celle de Darwin ne pouvait guère échapper à un usage abusif. Non seulement l'idée d'adaptation permettait d'expliquer n'importe quel détail de structure trouvé à n'importe quel organisme ; mais devant le succès rencontré par l'idée de sélection naturelle pour rendre compte de l'évolution du monde vivant, il devenait tentant de généraliser l'argument, de le retailler, d'en faire le modèle universel pour expliquer tout changement survenant dans le monde. C'est ainsi qu'on a invoqué des systèmes de sélection semblables pour décrire n'importe quel type d'évolution : cosmique, chimique, culturelle, idéologique, sociale, etc. Mais de telles tentatives sont condamnées au départ. La sélection naturelle représente le résultat de contraintes spécifiques imposées à chaque être vivant. C'est donc un mécanisme ajusté à un niveau particulier de complexité. À chaque niveau, les règles du jeu sont différentes. À chaque niveau, il faut donc trouver de nouveaux principes.

Auteur: Jacob François

Info: Le jeu des possibles, Fayard 1981 p.49-50

[ fausses justifications ]

 

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symbole

La ville se reflète dans mille yeux, mille objectifs. Car ce ne sont pas seulement le ciel et l’atmosphère, pas seulement les publicités lumineuses sur les boulevards du soir qui ont fait de Paris la "ville lumière". Paris est la "ville miroir" : l’asphalte poli comme un miroir de ses avenues. Devant tous les cafés des parois de verre ; les femmes se regardent ici plus encore qu’ailleurs. La beauté des Parisiennes est sortie de ces miroirs. Avant que l’homme ne les aperçoive, elles ont déjà interrogé dix miroirs. Une débauche de miroirs entoure aussi l’homme, surtout au café (pour les rendre plus clairs à l’intérieur et pour donner une agréable profondeur à tous les enclos et les boxes minuscules qui partagent les établissements parisiens). Les miroirs sont l’élément spirituel de cette ville, son emblème, à l’intérieur duquel sont venus s’inscrire les emblèmes de toutes les écoles poétiques.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Paris, la ville dans le miroir" in Images de pensée, page 101

[ description ] [ Paname ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

beaux-arts

Il y a deux idéaux esthétiques : le wagnérien, qui n'est pas d'une nature différente de celui de la foire de Neuilly, c'est à dire que vous étourdissez le spectateur en fouettant le plus souvent possible le plus grand nombre possible de ses sens, ce qui l'empêche de percevoir quoi que ce soit avec une lucidité inhabituelle ; mais vous pouvez l'agiter ou l'exciter jusqu'à le rendre réceptif, C ;-à-d. que vous pouvez lui filer une émotion, ou vous pouvez lui vendre une poupée de caoutchouc ou un nouveau truc de bricoleur pendant le tohu-bohu.
L'autre esthétique a été approuvée par Brancusi, Lewis, les manifestes vorticistes ; elle vise à focaliser l'esprit sur une définition donnée de la forme, si intensément qu'il devient non seulement plus conscient de cette forme, mais aussi plus sensible à toutes les autres formes, à tous les autres rythmes, plans définis, ou masses.

Auteur: Pound Ezra

Info: Je rassemble les membres d'Osiris

[ fond-forme ] [ éveil ] [ démagogiques ] [ raffinés ]

 

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torpeur collective

Des radio-je-ne-sais-quoi déversaient une sorte de vomissement musical, comme si tous les dîneurs des restaurants s’étaient mis à rendre de "concert" une sorte de guimauve sans nom, sans sexe et sans âge, musique de limbes, bonne pour faire danser les ombres, au ralenti, sur les prés d’outre-tombe. Il n’y avait aucune poussée vitale ni vers le bien ni vers le mal, dans cette foule où la jeunesse elle-même n’était pas la jeunesse, rien d’instinctif, rien de vigoureux, et seulement rien de naturel dans cette foule aux visages de filles, où les plus mâles des mâles eux-mêmes se tuaient entre eux avec l’arme des femmes : cette masse exsangue, c’est un grouillement de vers blancs dans une feuillée. Tout homme en bonne santé, devant ce spectacle, ne pouvait avoir qu’un cri : ou Jésus-Christ, ou Sardanapale, mais pas ça ! Balzac appelle Paris "un grand chancre" : l’impression était plutôt celle d’un grand mal blanc.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Dans "Les Célibataires", éditions Grasset, Paris, 1934, page 188

[ vie opératoire ] [ anesthésie générale ] [ muzak ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

transposition

Il se trouve que ce poème n’est pas seulement l’un des poèmes les plus célèbres de Li Shang-yin, c’est l’un des plus célèbres de toute la littérature chinoise : j’ai pu en lire une bonne vingtaine de traductions (j’appelle "traduction" l’étape suivant le mot-à-mot, une élaboration littéraire imposant une interprétation d’ensemble de nature à rendre le texte immédiatement compréhensible). Dès lors que trois écrivains pénétrés de deux cultures à la fois — le chinois et le français pour François Cheng, le chinois et l’anglais pour les deux autres — ne peuvent pas s’entendre sur le sens littéral des mots d’un poème, c’est, une fois encore, que nous ne nous trouvons pas face à un sens déterminé, fixé sub specie aeternitatis, mais à un halo de sens, une "ombre" dont il appartient à chacun, pour peu qu’il veuille s’y consacrer, de proposer, en rêvant le poème, d’après sa propre expérience, sa propre poétique, un équivalent éphémère.

Auteur: Markowicz André

Info: Ombres de Chine : Douze poètes de la dynastie Tang (680-870) et un épilogue

[ poésie ] [ approximation ] [ interprétation ] [ secondéïté médium ] [ translangues ]

 

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dasein

La rose est sans pourquoi, mais elle n'est pas sans raison. "Sans pourquoi" et "sans raison" ne disent pas la même chose. C'est seulement cela que la sentence en question devrait d'abord rendre plus clair. Le rose, pour autant qu'elle est quelque chose, ne sort pas du domaine où le très puissant principe (de raison) exerce sa puissance. Et pourtant la façon dont elle appartient à ce domaine est particulière, différente par conséquent de la manière dont nous autres hommes y séjournons. Bien courte, à vrai dire, serait notre pensée, si nous admettions que la sentence d'Angelus Silesius, n'a d'autre sens que d'indiquer la différence des manières dont la rose, dont l'homme, sont ce qu'ils sont. Ce que le sentence ne dit pas - et qui est tout l'essentiel - , c'est bien plutôt ceci qu'au fond le plus secret de son être, l'homme n'est véritablement que s'il est à sa manière comme la rose - sans pourquoi.

Auteur: Heidegger Martin

Info: A propos de "La rose est sans pourquoi" d'Angelus Silesius, dans "Le principe de raison", trad. André Préau

[ commentaire ] [ conscience immédiate ] [ support poétique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson