Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 99
Temps de recherche: 0.1248s

question

Peut-être que chaque être humain vit dans un monde unique, un monde privé différent de ceux habités et expérimentés par tous les autres humains... Si la réalité diffère d'une personne à l'autre, pouvons-nous parler de réalité singulière, ou ne devrions-nous pas réellement parler de réalités plurielles? Et s'il y a des réalités plurielles, certaines sont-elles plus vraies (plus réelles) que d'autres? Qu'en est-il du monde d'un schizophrène? Peut-être est-il aussi réel que le notre. Peut-être que nous ne pouvons pas dire que nous sommes en contact avec la réalité et que lui ne l'est pas, mais plutôt dire que sa réalité est si différente de la nôtre qu'il ne peut pas nous expliquer sa différence et que nous ne pouvons pas lui expliquer la nôtre. Le problème est donc que si les mondes subjectifs sont vécus trop différemment, il se produit une rupture dans la communication... et puis il y a la véritable maladie.

Auteur: Dick Philip K.

Info:

[ solipsisme ] [ folie ] [ perception ]

 

Commentaires: 0

voyage

C'est pourtant un visage de femme que je suis venu chercher ici. De fillette plus exactement. Il faut être un rêveur invétéré, travaillé par la nostalgie de je ne sais quelle unique et rédemptrice beauté, pour venir au Yémen dans l'espoir d'en saisir un fugitif mais rassurant sourire. [...]
Je suis donc venu au Yémen.
À ceux qui s'étonneront de voir un homme plus qu'adulte débarquer d'un boutre dans la fournaise de l'affreux port de Hodeïda, où tout semble cuire jour et nuit dans la graisse, et faire cinq cents kilomètres à moto à la poursuite d'un regard, je ne peux que répondre ceci : à chacun ses trésors. J'ai toujours été torturé par le goût de l'éphémère. D'un éphémère saisi, perpétué, sauvé... Je ne serais pas devenu écrivain si je n'étais habité par un ange-démon qui me pousse à me pencher sur tout ce que guette déjà le temps avec des yeux d'oubli...

Auteur: Gary Romain

Info: Les trésors de la mer Rouge

[ curiosité ] [ quête ]

 

Commentaires: 0

absurde

Quand on regarde des photos de la Terre prises depuis l'espace, on a l'impression que c'est pas habité, et si ça se trouve c'est pas habité, en fait on vit pas sur la Terre, on vit sur une autre planète que la Terre, et du coup sur les photos de la Terre, c'est vrai, elle est pas habitée, et d'abord comment savoir si on est vraiment sur la Terre, on a toujours habité là, c'est pas comme si on était arrivé un jour et qu'on avait vu un panneau, pas du tout, on n'a pas vu de panneau, et pour commencer qui c'est le mec qui a dit qu'on habitait sur la Terre ?! Comment il le sait, lui, d'abord ?
- En tout cas c'est pas moi.
- On pourrait très bien être sur la Lune, et c'est la Lune qui est en fait la Terre.
- Et après ?
- T'as raison, on s'en branle.

Auteur: Anonyme

Info: brèves de comptoir attrapées dans les bars par J-M Gourio

[ dialogue ]

 

Commentaires: 0

quête

Plus je vieillis et plus je croîs en ignorance,

plus j'ai vécu, moins je possède et moins je règne.

Tout ce que j'ai, c'est un espace tour à tour

enneigé ou brillant, mais jamais habité.

Où est le donateur, le guide, le gardien?

Je me tiens dans ma chambre et d'abord je me tais

(le silence entre en serviteur mettre un peu d'ordre),

et j'attends qu'un à un les mensonges s'écartent :

que reste-t-il? que reste-t-il à ce mourant

qui l'empêche si bien de mourir? Quelle force

le fait encor parler entre ses quatre murs?

Pourrais-je le savoir, moi l'ignare et l'inquiet?

Mais je l'entends vraiment qui parle, et sa parole

pénètre avec le jour, encore que bien vague :


"Comme le feu, l'amour n'établit sa clarté

que sur la faute et la beauté des bois en cendres..."


Auteur: Jaccottet Philippe

Info: L’ignorant, In Poésie, 1946-1967. Repris dans : Oeuvres, Bibliothèque de La Pléiade, Préface de Fabio Pusterla, Édition établie par José-Flore Tappy, avec Hervé Ferrage, Doris Jakubec et Jean-Marc Sourdillon, Éditions Gallimard, 2014, p.154.

[ sentiment religieux ] [ question ] [ inconnaissance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

philosophie

[...] il reviendra à Hegel d’introduire la conception d’une divinité qui, au contraire, est habitée par une agitation interne, une mobilité qui donne à l’histoire son mouvement et sa vie. En outre, cet esprit ne possède pas d’emblée la connaissance et la conscience de lui-même, il ne l’obtient qu’au terme d’un long processus temporel qui lui donne enfin accès à sa réalité jusqu’ici ignorée. En ce sens l’Absolu est, pour Hegel, selon une formule devenue célèbre : "essentiellement résultat". […] Le discours sur Dieu est donc indissociable du discours sur l’histoire et la culture. Dans la mesure où Dieu est lui-même déploiement historique, conscience en marche, il n’est pas facile de savoir, comme le soulignait J. d’Hondt si, en dernière analyse, ce Dieu est "le créateur des hommes, ou leur créature ultime, ou l’homme se créant lui-même" ? Ce qui est certain, c’est que l’entité que Hegel appelle Dieu, grandit, se construit dans le laborieux devenir culturel de l’humanité qui, elle-même, est le milieu par lequel l’esprit peut progresser.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 140

[ résumé ] [ hypothèse anthropocentrique ]

 
Commentaires: 5
Ajouté à la BD par Coli Masson

poétesse

Elle (Marina Tsvetaeva) vivait ce qu’elle appelait des "idylles cérébrales", elle était une amante de l’amour, terrestre ou céleste, qui projetait en l’autre sa rage d’aimer : "Je n’ai jamais laissé à personne le droit de choisir : c’était tout – ou rien, mais dans ce tout – comme dans le chaos originel – il y avait tant, que rien d’étonnant à ce que l’autre y sombre, se perde et, pour finir, me perde." (...)

Elle était naturellement portée à prendre intérêt aux choses qui venaient d’ailleurs, elle avait, disait-elle, une passion pour chaque pays comme s’il était l’unique : "C’est cela mon Internationale. Non pas la Troisième, mais l’éternelle." Elle n’était pas de son siècle, elle se disait née "pour la solitude magnifique, peuplée d’ombres..." (...)

"Je n’écris pas parce que je sais, mais pour savoir." disait-elle. En étant une infinité de multiplicités, elle avait acquis un redoutable savoir, celui d’une Sibylle habitée par la certitude que la mission du poète est de rebaptiser le monde.

Auteur: Lê Linda

Info: Par Ailleurs, (Exils)

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

fuite

Je croyais que mon âme m'avait quitté pour jouir des beautés du monde, de la lumière de la lune sur la crête orange d'un nuage, et de la goutte de rosée qui tremble au-dessus d'une rose. Mais quand j'étais petit je croyais toujours que la vie me réservait un événement sublime et beau. Cependant, à mesure que j'examinais la vie des autres hommes, je découvrais qu'ils vivaient dans l'ennui, comme s'ils avaient habité un pays toujours pluvieux où les filets de la pluie leur laissaient au fond des pupilles des cloisons d'eau déformant leur vision des choses. Et je compris que les âmes s'agitaient sur la terre comme les poissons prisonniers dans un aquarium. De l'autre côté des vitres verdâtres, il y avait la belle vie chantante et très haute où tout aurait été différent, multiple et fort, et où les êtres nouveaux d'une création plus parfaite auraient bondi avec leurs beaux corps dans une atmosphère élastique. Alors je me disais : "C'est inutile, je dois fuir la terre."

Auteur: Arlt Roberto

Info: Les Sept fous

[ libération ] [ élévation ] [ littérature ]

 

Commentaires: 0

désenchantement

A mesure que la connaissance scientifique progressait, le monde s'est déshumanisé. L'homme se sent isolé dans le cosmos, car il n'est plus engagé dans la nature et a perdu sa participation affective inconsciente, avec ses phénomènes. Et les phénomènes naturels ont lentement perdu leurs implications symboliques. Le tonnerre n'est plus la voix irritée d’un dieu, ni l’éclair de son projectile vengeur. La rivière n’abrite plus d’esprits, l’arbre n'est plus le principe de vie d’un homme, et les cavernes ne sont plus habitées par des démons. Les pierres, les plantes, les animaux ne parlent plus à l’homme et l’homme ne s’adresse plus à eux en croyant qu’ils peuvent l’entendre. Son contact avec la nature a été rompu, et avec lui a disparu l’énergie affective profonde qu’engendraient ses relations symboliques. Les symboles de nos rêves tentent de compenser cette perte énorme. Ils nous révèlent notre nature originelle, ses instincts et sa manière particulière de penser. Malheureusement, ils expriment leur contenu dans le langage de la nature, qui est étrange et incompréhensible pour nous.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: L'homme et ses symboles

[ mystère ] [ nécessaire ]

 

Commentaires: 0

mariage

Quelques personnes avec lesquelles je me suis entretenu lors de la préparation de ce livre l'ont décrite comme snob et arrogante ; ils ont vu un côté de Suu Kyi qu'elle estime pouvoir montrer quand elle rencontre des gens qu'elle n'aime pas. Mais la plupart déclarent tout l'inverse. Malgré ses origines familiales, son éducation et son statut d'icône nationale, elle traite les gens comme ses égaux.
Durant la campagne électorale, on lui demanda souvent pourquoi elle avait choisi de se marier à un étranger. Moe Myat Thu se souvient d'un meeting dans un petit village du centre de la Birmanie, où la question lui fut posée par un homme qui se trouvait assez loin dans le public. "Il n'y a rien de si étonnant à ça, expliqua Aung San Suu Ki avec un sourire. J'habitais tout simplement en Angleterre quand j'étais en âge de me marier. Si j'avais habité dans ce village, je serais peut-être ton épouse à l'heure qu'il est".
Les généraux ne savaient tout simplement pas comment gérer une personne dotée d'une sociabilité si désarmante.

Auteur: Bengtsson Jesper

Info: Aung San Suu Kyi : Un pays, une femme, un destin

[ circonstances ]

 

Commentaires: 0

nativité

C'est une inondation, Noël, et c'est un éboulement. Les guirlandes sont des muscles démesurés qui s'enroulent et gonflent pour étouffer le peu qui restait de la réalité. Les lumières clignotantes rampent vers les immeubles et les escaladent pour les aveugler. Des éboulis de boules hétéroclites deviennent des giboulées de grêlons impitoyables. Les vitrines se couvrent de mille chiures d'étoiles. Des étages sans fin de fausse joie pétillante s'empilent au-dessus des rues. Il n'y a plus d'autre géographie que celle du cataclysme. Qui peut se vanter d'avoir surpris, à l'aube ou en pleine nuit, les malfaiteurs municipaux grimpés dans leurs nacelles pour accrocher toutes ces décorations terrifiques? Lorsqu'on les aperçoit, il est déjà trop tard. Noël vous saute dessus comme une bête féroce. Chaque façade reçoit ses coups de griffe. Des sapins hystériques fument comme des feux d'enfer. Dans les centres-villes meurtris de sonorisations, il ne reste plus qu'à marcher courbé entre des magasins fardés de neige empoisonnée et remplis de post-humains qui se ressemblent tous parce qu'ils sont habités de la même peur qu'ils camouflent en allégresse.

Auteur: Muray Philippe

Info: Après l'Histoire, p 304

[ fêtes de fin d'année ] [ christianisme consumériste ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel