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provocation

Déguisé en fidèle, c’est-à-dire aussi vilainement habillé que possible, le journaliste était allé piéger les prêtres de diverses paroisses parisiennes en confessant des péchés de plus en plus fantaisistes. Il le racontait sur un ton amusé, impliquant comme une évidence qu’il était mille fois plus libre et intelligent que les malheureux prêtres et leurs fidèles. Même à l’époque, j’avais trouvé ça débile, choquant – d’autant plus débile et choquant que le type qui se serait permis une chose pareille dans une synagogue ou une mosquée aurait immédiatement soulevé, provenant de tous les bords idéologiques, un concert de protestations indignées : les chrétiens sont les seuls dont il semble qu’on ait le droit de se moquer impunément, en mettant les rieurs de son côté.

Auteur: Carrère Emmanuel

Info: Le royaume

[ religion ] [ transgression ] [ monothéisme ]

 

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homme-animal

L’ "inutilité" des animaux familiers et le chômage doré qui va de pair avec leur statut entraînent un double corollaire dans la société française contemporaine.

Premier corollaire : les animaux de ferme, animaux "utilitaires" ou "de rente", c’est-à-dire dont l’élevage a pour but les services, les produits ou les revenus que l’on en tire, ont été exclus de la fonction d’animal de compagnie. De fait, les appartements parisiens et les pavillons de banlieue abritent plus de rongeurs, de reptiles et d’arthropodes que de poules ou de canards - bref, de tout plutôt que ces vulgaires et ancillaires créatures de basse-cour !

Second corollaire de l’ "inutilité" des animaux de compagnie : la marginalisation, la péjoration, voire la maltraitance, dans une indifférence quasi générale, des animaux "utilitaires".

Auteur: Digard Jean-pierre

Info: Les Français et leurs animaux : Ethnologie d'un phénomène de société

[ matérialisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

motivation

- Vous, le fils de pauvres immigrés italiens, n'avez-vous pas été victime, à l'époque, de la malédiction du travail, de l'ivresse de l'écriture et des éloges parisiens ?
- J'ai souffert du sentiment d'humiliation. C'est ce qu'il y a de plus insupportable et, en même temps, je ne connais pas meilleur moteur. Je devais m'en sortir. Ma grande question est : quel prix faut-il payer pour s'arracher aux déterminismes sociaux et culturels ?
- Votre réponse ?
- Le prix est incommensurable. On a beau donner un cadre à un enfant, le protéger de l'humiliation, s'il est issu d'une lignée traumatisée, il restera toujours un dissident et un marginal. Raison pour laquelle je trouve les discours sur l'immigration, bien souvent, hors sujet. On ne peut expliquer ce qu'est un immigré que par l'étude de cas individuels.

Auteur: Gallo Max

Info: Propos recueillis par Franz-Olivier Giesbert et Saïd Mahrane, Publié le 04/10/2012 par Le Point

[ déracinement ] [ ascenseur social ]

 

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dénonciation

Je préférerais m’asseoir par terre pour vendre des tortillas au marché de Toluca plutôt que de devoir m’associer à ces putains d’"artistes" parisiens. Ils passent des heures à réchauffer leurs précieuses fesses aux tables des cafés, parlent sans discontinuer de la culture, de l’art, de la Révolution, en se prenant pour les dieux du monde et en infectant l’atmosphère avec des théories qui ne deviennent jamais réalité. Le lendemain, ils n’ont rien à manger, vu que pas un seul d’entre eux ne travaille. Ils vivent comme des parasites, aux crochets d’un tas de vieilles peaux pleines aux as qui admirent le "génie". Ça valait le coup de venir, rien que pour voir pourquoi l’Europe est en train de pourrir sur pied et pourquoi ces gens sont la cause de tous les Hitler et Mussolini.

Auteur: Kahlo Frida

Info:

[ colère ] [ choc culturel ] [ décadence ] [ blabla français ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaule

On apprend, en 1913, que Bécassine s'appelle Annaïck Labornez et qu'elle est originaire du Finistère. On se moque alors dans la bourgeoisie parisienne, avec mépris parfois, de ces domestiques incultes qui ne connaissent pas les pratiques et les codes de la vie parisienne. Bécassine est tout à la fois "bécasse" et "bornée". Elles sont si nombreuses alors les bonnes venues de Bretagne... Le succès populaire de Bécassine (née trois ans avant les Pieds nickelés), sera tel que son nom deviendra nom commun désignant une fille sotte et naïve... Ce succès participe à l'image de la Bretagne et des Bretons. Des "ploucs" travailleurs, un peu frustes, un peu bornés, sympathiques évidemment, mais si arriérés. Illustration par le dessin, et un personnage populaire, de propos écrits plusieurs décennies auparavant par ces voyageurs écrivains venus en Basse-Bretagne le temps d'un été.

Auteur: Le Boulanger Jean-Michel

Info: Etre breton ?

[ mépris ] [ ville ] [ province ]

 

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contre-pied

Deux choses (je dis bien choses) m'ont fait plaisir à revoir. D'abord les bistrots. Je viens d'une ville où il n'y a pas un seul zinc, et le zinc mettra toujours Paris à un degré de civilisation au-dessus de celui de toute autre ville d'Europe ou d'Amérique. Ensuite, c'est incroyable, les curés. Le Parisien qui voit des curés chaque jour ne se doute pas de tout ce qu'il doit à la présence de ces messieurs. Le curé est évident et sans tromperie. Je viens justement de voir passer celui-ci, de Saint-Germain-des-Prés, celui qui souffle comme un phoque anémique mais gras, tous les six pas. C'est une des marionnettes essentielles de mon théâtre intérieur. Sans le curé, dont la seule vue fait jaillir en nous des flots de bonnes histoires, de sarcasmes, d'insultes, que de bonnes volontés se seraient égarées dans la dévotion !

Auteur: Daumal René

Info: "Ecrits de la bête noire", éd. Unes, p.8

[ anticléricalisme ] [ fausse louange ] [ ironie ] [ prêtres ] [ curaillons ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

accommodements

Passé l'après-midi au bar du Lutetia avec un jeune professeur de philosophie, 27 ans, Michel Onfray, qui promène mélancoliquement avec lui un manuscrit refusé par tous les éditeurs parisiens. Il se réclame de Cioran, Matzneff, Bott et moi - et se refuse à tout compromis, ajoutant qu'il a suffisamment souffert dans son enfance des humiliations vécues par son père, simple ouvrier agricole. Comme je lui explique comment fonctionne le monde intellectuel parisien, il me demande à brûle-pourpoint comment je peux concilier tant de frivolité avec ma passion pour Louise Brooks? Les deux me sont également nécessaires et j'ai passé l'âge du "tout ou rien". Le mot qu'on exècre le plus dans sa jeunesse, celui de "compromis", est aussi celui auquel on doit de survivre encore après trente ans. Et c'est sans doute celui qui vaudra un jour sa gloire à notre jeune philosophe inconnu.

Auteur: Jaccard Roland

Info: "Le Monde d'avant", journal, 26 avril 1986. Sur le post FB de Lionel Chiuch, qui ajoute "Lacan aurait sans doute dit quelque chose sur ce "com-promis" à propos d'Onfray à l'aube de la carrière que l'on sait..."

[ concessions ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réseaux sociaux

Je regarde parfois la grande librairie à la télé, disons une fois sur trois. On y sent comme les dernières volutes des salons parisiens d'antan, méchancetés et bons mots en moins. Nous sommes sur un des grands médias descendants, qui égalisent tout. "Il faut être fédérateur" et autres tristesses de la culture de masse. Par comparaison avec cette énorme tête de gondole, les sites comme Babelio ou Goodreads par exemple, (il faut les connaitre et s'y ballader régulièrement), permettent les interactions entre utilisateurs. Les citations extraites, critiques de livres, les commentaires qu'elles suscitent... Demandes et refus d'amis... Tout ceci est bien moins superficiel que les banalités proférées à la TV. Il s'agit moins de paraître et de vendre, même si c'est parfois le cas. Sur Babelio les échanges et affinités entre participants se développent, les habitudes se créent, les singularités ressortent, des groupes se forment...

Auteur: Mg

Info: 15 octobre 2018

[ littérature ] [ TV ] [ possiblement applicable à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

symbole

La ville se reflète dans mille yeux, mille objectifs. Car ce ne sont pas seulement le ciel et l’atmosphère, pas seulement les publicités lumineuses sur les boulevards du soir qui ont fait de Paris la "ville lumière". Paris est la "ville miroir" : l’asphalte poli comme un miroir de ses avenues. Devant tous les cafés des parois de verre ; les femmes se regardent ici plus encore qu’ailleurs. La beauté des Parisiennes est sortie de ces miroirs. Avant que l’homme ne les aperçoive, elles ont déjà interrogé dix miroirs. Une débauche de miroirs entoure aussi l’homme, surtout au café (pour les rendre plus clairs à l’intérieur et pour donner une agréable profondeur à tous les enclos et les boxes minuscules qui partagent les établissements parisiens). Les miroirs sont l’élément spirituel de cette ville, son emblème, à l’intérieur duquel sont venus s’inscrire les emblèmes de toutes les écoles poétiques.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Paris, la ville dans le miroir" in Images de pensée, page 101

[ description ] [ Paname ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dépaysement

Vivre à l'étranger m'a permis d'avoir, vis-à-vis du pays d'origine et du pays d'adoption, un petit recul critique: je les perçois l'un et l'autre comme des cultures. La même chose vaut pour la langue: ce n'est qu'à partir du moment où plus rien n'allait de soi - ni le vocabulaire, ni la syntaxe, ni surtout le style -, à partir du moment où était aboli le faux naturel de la langue maternelle, que j'ai trouvé des choses à dire. Ma "venue à l'écriture" est intrinsèquement liée à la langue française. Non pas que je la trouve plus belle ni plus expressive que la langue anglaise, mais, étrangère, elle est suffisamment étrange pour stimuler ma curiosité. (Encore aujourd'hui, si je dois faire un article en anglais, je le rédige d'abord en français pour le traduire ensuite: perversion peut-être, perte de temps sans doute, mais sans cela j'aurais l'impression de me noyer dans des évidences trompeuses.)"

Auteur: Huston Nancy

Info: Lettres parisiennes, Histoires d'exil, correspondance avec Leïla Sebbar, 1983

[ distanciation ] [ écriture ]

 

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