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mégalomanie positive

En de nombreux domaines l'excès d'ambition est critiquable, mais non pas en littérature. La littérature ne peut vivre que si on lui assigne des objectifs démesurés, voire impossible à atteindre. [...] la littérature doit relever un grand défi et apprendre à nouer ensemble les divers savoirs, les divers codes, pour élaborer une vision du monde plurielle et complexe.

S'il est un écrivain peu enclin à limiter ses ambitions, c'est bien Goethe : en 1780, il confie à Charlotte von Stein son intention d'écrire "un roman sur l'univers". [...] Vers la même époque, Lichtenberg écrit : "Je crois qu'un poème sur le vide de l'espace pourrait atteindre au sublime." L'univers et le vide : je reviendrai sur ces deux termes, entre lesquels nous voyons osciller le point d'arrivée de la littérature, et qui tendent à se confondre.

Auteur: Calvino Italo

Info: Leçons américaines, "Multiplicité"

[ folle ambition ] [ dépassement ] [ citations s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

amitié

24.5.66, Ussy Cher Robert, (…). Tu as tort de débiner ton travail. On n’est pas des gendelettres (sic). Si on se donne tout ce mal fou, ce n’est pas pour le résultat, mais parce que c’est le seul moyen de tenir le coup sur cette foutue planète. Avec ce besoin-là, beaucoup de misère mais pas de problème. Tu l’as peut-être un peu perdu mais il reviendra et tu t’en refoutras de toutes ces questions de valeur. Je crois que ces histoires de prix et autres à-côtés ne t’ont rien valu et qu’elles peuvent très bien être pour quelque chose dans l’état où tu te sens. Laisse tomber tout ça, cesse de te relire et remets-toi au travail. Nous ne saurons jamais ce que nous valons, ni les uns ni les autres, et c’est la dernière question à se poser.

Auteur: Beckett Samuel

Info: Lettre en français à Robert Pinget. Lettres IV, page 126.

[ encourageante ] [ réconfort ] [ épistole ]

 

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sodomie

Brandi en souriant fit pénétrer sa pine dans le trou élastique qui se trouvait entre les deux fesses du prince. Entré là, et tandis que les trois femmes le regardaient, il se démena comme un possédé en jurant :
- Nom de Dieu ! Je jouis, serre le cul, mon joli giton, serre, je jouis. Serre tes jolies fesses. Et les yeux hagards, les mains crispées sur les épaules délicates, il déchargea. Ensuite Mony se lava, se rhabilla et partit en disant qu'il reviendrait après dîner. Mais arrivé chez lui, il écrivit cette lettre :
" Mon cher Brandi,
" J'en ai assez d'être enculé par toi, j'en ai assez des femmes de Bucarest, j'en ai assez de dépenser ici ma fortune avec laquelle je serais si heureux à Paris. Avant deux heures je serai parti. J'espère m'y amuser énormément et je te dis adieu."

Auteur: Apolinaire

Info: Les onze mille verges

[ porno ] [ érotisme ]

 

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femmes-par-femme

Au cours de son adolescence et de sa prime jeunesse, José Bento venait souvent s'installer, le temps d'une saison, dans la maison Teixeira. Aurora avait un faible pour lui, malgré les mises en garde de sa soeur :
- Ne t'attache donc pas autant à ce garçon. Un jour, il tournera les talons et ne reviendra plus.
- Je sais. Amour d'enfant se garde comme l'eau dans un panier. Mais j'ai plaisir à m'occuper de lui et à le voir content.
Elle lui repassait ses chemises avec un soin extrême, en prenant garde de ne laisser ni faux plis ni boutons branlants. C'était une femme qui mettait sa sensualité dans de petits dévouements sans cesse recommencés, dans des insignifiances rituelles que jamais ne toucherait l'esprit de changement. Sa douceur cachait une bonne dose de cynisme obéissant, où tenait toute sa philosophie de l'espace sentimental ; son amour des concessions exprimait aussi une sorte d'égoïsme ignoré d'elle-même. Ces particularités faisaient d'Aurora une personne indispensable, mais non aimée.

Auteur: Bessa Luís Agustina

Info: In "Le confortable désespoir des femmes", éd. Métailié, p. 76 - trad. F. Debecker-Bardin

[ économie sentimentale ] [ soins maternels ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

philosophie

[...] il reviendra à Hegel d’introduire la conception d’une divinité qui, au contraire, est habitée par une agitation interne, une mobilité qui donne à l’histoire son mouvement et sa vie. En outre, cet esprit ne possède pas d’emblée la connaissance et la conscience de lui-même, il ne l’obtient qu’au terme d’un long processus temporel qui lui donne enfin accès à sa réalité jusqu’ici ignorée. En ce sens l’Absolu est, pour Hegel, selon une formule devenue célèbre : "essentiellement résultat". […] Le discours sur Dieu est donc indissociable du discours sur l’histoire et la culture. Dans la mesure où Dieu est lui-même déploiement historique, conscience en marche, il n’est pas facile de savoir, comme le soulignait J. d’Hondt si, en dernière analyse, ce Dieu est "le créateur des hommes, ou leur créature ultime, ou l’homme se créant lui-même" ? Ce qui est certain, c’est que l’entité que Hegel appelle Dieu, grandit, se construit dans le laborieux devenir culturel de l’humanité qui, elle-même, est le milieu par lequel l’esprit peut progresser.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 140

[ résumé ] [ hypothèse anthropocentrique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

escale

Je veux revoir Port-Saïd. Le bureau du Canal, le magasin de Simon Arzt, les arbres. Voir les cargos qui reviennent du sud et jettent l'ancre un instant. Les marins nordiques, nus, le corps blessé, accoudés au bastingage. Ils sont heureux de revenir une fois encore. M'en tirerai-je ? Reviendrai-je ? C'est un autre Port-Saïd que l'on voit quand on descend vers le sud. Il n'y a pour le marin rien d'autre que prickly heat powder, fruit salt et quinine. Bloody quinine, et des citrons qui pourriront au milieu de la mer Rouge. Des crabes qui sentent la vase. Est-ce la dernière femme avec qui je vais ? Combien ont connu cette peur. Je ne suis pas seul à avoir peur. D'autres aussi ont peur, mais ils ne veulent pas l'avouer. Je l'ai lu dans leurs yeux. Si tu crois que les marins vont te parler, t'ouvrir leur coeur, tu te goures. La vérité porte malheur. Nous la disons de temps en temps, dans le secret de notre coeur, et même ainsi elle nous fait peur.

Auteur: Kavvadias Nikkos

Info: Le quart

[ halte ] [ échelle ] [ océan ] [ superstition ] [ inquiétude ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mythologie

Au contraire, ils [les dieux] ont renvoyé de l’Hadès Orphée, fils d’Œagre, sans qu’il eût rien obtenu. Ils lui montrèrent un fantôme de la femme pour laquelle il était venu, sans la lui donner elle-même ; son âme, en effet, leur semblait faible, car ce n’était qu’un joueur de cithare ; il n’avait pas le courage de mourir, comme Alceste, pour son amour, mais cherchait par tous les moyens à pénétrer vivant dans l’Hadès. C’est certainement pour cette raison qu’ils lui ont infligé une punition, et ont fait que sa mort fût l’œuvre des femmes. Ils n’ont pas agi de même avec Achille, le fils de Thétis : ils l’ont traité avec honneur, et l’ont envoyé aux îles des Bienheureux. En effet, prévenu par sa mère qu’il mourrait s’il tuait Hector, et que s’il ne le tuait pas il reviendrait dans son pays et finirait ses jours très âgé, il choisit courageusement de secourir Patrocle son amant, de le venger, et non seulement de mourir pour lui, mais en mourant de le suivre dans son trépas.

Auteur: Platon

Info: Discours de Phèdre dans "Le Banquet" de Platon, trad. Paul Vicaire, Les Belles-Lettres, Paris, 1989, 179 d-e

[ comparaison ] [ sacrifice ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

famille

Ma mère disait que je ressemblais à ma grand-mère, mais cela me paraissait louche, un mensonge qui prenait ses désirs pour la réalité, destiné à donner un faux espoir. Je connaissais l’histoire de ma grand-mère, je la répétais machinalement comme une prière. Harriet, la fille du cultivateur de dattes, arrachée à l’anonymat confit d’Indio et conduite à Los Angeles. Sa mâchoire fuyante et ses yeux humides. Des petites dents, droites et légèrement pointues, comme un chat étrange et beau. Gâtée par le système des studios, se nourrissant de lait battu avec des œufs, ou de foie grillé et de cinq carottes, repas que j’avais vu ma grand-mère manger chaque soir de mon enfance. Le petit clan terré dans le vaste ranch de Petaluma après qu’elle avait pris sa retraite, cultivant des roses de concours à partir de boutures Luther Burbank et élevant des chevaux.
À la mort de ma grand-mère, nous étions comme un pays indépendant dans ces collines, vivant de son argent, même si je me rendais en ville à vélo. La distance était surtout psychologique. Adulte, je n’en reviendrais pas de notre isolement.

Auteur: Cline Emma

Info: The Girls

[ femmes ] [ éloignement ]

 

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socio-psychologie

Cette mise en scène d'un loup (Ysengrin) qui fait rire au lieu de faire peur ne constitue peut-être pas tant un exutoire, comme on pourrait le croire au premier abord, que le reflet d'une certaine réalité. Il semble bien que l'on ait moins peur du loup dans les campagnes des XIIe et XIIIe siècles qu'avant l'an mille, du moins en Europe occidentale. La peur du loup ne sera de retour qu'à la fin du Moyen Âge et, surtout, à l'époque moderne, où elle deviendra une angoisse permanente dans la vie des campagnes. Cette peur est en effet liée au périodes de crises (climatiques, agricoles, sociales), pas aux moments de prospérité économique ni d'essor démographique. Ce n'est pas un hasard si l'histoire de la Bête du Gévaudan trouve sa place dans la France du XVIIIe siècle et non au cœur du Moyen-Âge. À l'époque féodale, dans les campagnes françaises, on a surtout peur du Diable, du dragon, de la Mesnie Hellequin ou des revenants, mais on n'a plus guère peur du loup. Cette accalmie, hélas ! ne durera pas ; cette peur reviendra avec force moins de deux siècles plus tard.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Le loup : Une histoire culturelle

[ historique ] [ rumeurs ] [ fantômes communautaires ] [ lupus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Si tu m'attends, je reviendrai,
Mais attends-moi très fort.
Attends, quand la pluie jaune
Apporte la tristesse,
Attends quand la neige tournoie,
Attends quand triomphe l'été
Attends quand le passé s'oublie
Et qu'on n'attend plus les autres.
Attends quand des pays lointains
Il ne viendra plus de courrier,
Attends, lorsque seront lassés
Ceux qui avec toi attendaient.
Si tu m'attends, je reviendrai.
Ne leur pardonne pas, à ceux
Qui vont trouver les mots pour dire
Qu'est venu le temps de l'oubli.
Et s'ils croient, mon fils et ma mère,
S'ils croient, que je ne suis plus,
Si les amis las de m'attendre
Viennent s'asseoir auprès du feu,
Et s'ils portent un toast funèbre
A la mémoire de mon âme...
Attends. Attends et avec eux
refuse de lever ton verre.

Si tu m'attends, je reviendrai
En dépit de toutes les morts.
Et qui ne m'a pas attendu
Peut bien dire : " C'est de la veine ".
Ceux qui ne m'ont pas attendu
D'où le comprendraient-ils, comment
En plein milieu du feu,
Ton attente
M'a sauvé.
Comment j'ai survécu, seuls toi et moi
Nous le saurons,
C'est bien simple, tu auras su m'attendre,
Comme personne.

Auteur: Simonov Konstantin Mikhailovitch

Info: Les vivants et les morts, 1941

[ espérance ] [ expectative ]

 

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