Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Nuage de corrélats : pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 98226
Temps de recherche: 0.1092s

limitation

Plus on analyse, plus les choses deviennent ambiguës.

Auteur: Morton ​​​​​​​Timothy Bloxam

Info: La pensée écologique

[ univers mouvant ] [ classifications difficiles ] [ interdépendances ] [ perdu ] [ sans point fixe ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

philosophie

Si je devais vous exposer la trame profonde de ma pensée, je commencerais sans doute par tourner le dos à cette idole conceptuelle qu'est la Nature – ce mirage séculaire auquel notre esprit occidental se raccroche, rêvant d'un dehors pur, d'une innocence première. Mais la Nature n'est qu'une fiction commode, une cage dorée qui interdit de penser la relation intime et inextricable entre tout ce qui est. Elle sépare, réifie, appauvrit : je la déconstruis pour réapprendre à habiter le monde en réseau, en maillage, loin du dualisme qui nous empoisonne l'âme.

Ce monde, je l'approche par le concept d'hyperobjet* : des entités si vastes, si diffuses dans le temps et l'espace, qu'elles débordent nos sens et notre intelligence – le changement climatique, la biosphère, le plastique, le nucléaire, tout ce qu'on croit pouvoir circonscrire mais qui, en réalité, nous enveloppe et nous dépasse. Les hyperobjets abolissent la frontière entre le moi et l'autre, entre l'humain et la matière, entre le sujet et la chose. Ils invitent à une nouvelle responsabilité, un deuil du confort anthropocentrique. Car ils sont là, invisibles et omniprésents, tissant la toile de nos existences.

Dans ce maillage, rien n'est isolé – toute entité, vivante ou inerte, participe à ce grand réseau vibratoire où la relation précède la séparation. J'affirme que l'intersubjectivité humaine n'est qu'une figure particulière de l'interobjectivité ; nous sommes l'un des innombrables nœuds d'une tapisserie vivante, sensibles aux résonances qui nous ébranlent et qui nous lient.

Fidèle à la démarche de l'Ontologie Orientée Objet, je récuse la toute-puissance de la conscience humaine. Les objets existant en eux-mêmes, déterminent nos regards. L'écologie véritable ne saurait nous placer au centre ; elle exige que nous descendions de notre piédestal et que nous reconnaissions notre vulnérabilité au sein d'un monde qui n'est plus un " décor " mais un effet esthétique fragile, une composition mouvante qui invite à la contemplation, à l'égard et à l'action.

Penser écologiquement exige une conversion du regard : il ne s'agit plus de défendre un environnement extérieur, mais de pratiquer une pensée active, une écologie habitée, qui reconnaît la disparition de l'ailleurs – ce lieu où finiraient, croyaient-on, nos déchets et nos fautes. Désormais, tout est là, tout est relation, tout appelle à un engagement dont l'art, la poésie, la pensée et l'action sont les médiateurs.

Déconstruire la Nature, c'est ouvrir la porte à la relation, devant laquelle la séparation n'est plus qu'un souvenir. Les hyperobjets sont les cages transparentes de notre époque – invisibles, mais omniprésentes ; intimes, et pourtant incompréhensibles. Penser en artiste, c'est passer des accords avec le papier, l'encre, l'air, le langage. Et vivre après la fin du monde, c'est assumer le deuil du dehors, pour réapprendre à vibrer, à ressentir le monde fragile que nous tissons tous ensemble. 



*(Un hyperobjet est une entité insaisissable, omniprésente, générant une hantise réelle sans jamais se laisser capturer par le langage ou la représentation parce que sa taille, sa complexité et sa durée dépassent l'échelle humaine : il est " massivement réparti dans le temps et l'espace " au point d'échapper à toute localisation précise et à la perception directe. Ses c
aractéristiques principales sont 

Les hyperobjets sont " visqueux " : ils nous collent à la peau et nul ne peut s'en abstraire. Le réchauffement climatique, par exemple, n'est jamais un phénomène constant observable à un endroit précis, mais ses effets nous enveloppent et infiltrent chaque aspect de notre quotidien, de façon diffuse et persistante.

- Ils sont " non-locaux " : leur présence ne peut être réduite à une manifestation locale, telle qu'une canicule ou une marée de pétrole. Ils s'étendent bien au-delà de ce que l'expérience ou la science peuvent circonscrire : le plastique, le plutonium ou la biosphère chevauchent des milliers d'années et d'espaces simultanés.

- Leur temporalité est démesurée : les hyperobjets persistants si longtemps (le plutonium – 24 100 ans, la durée du plastique ou du CO₂) qu'ils bouleversent notre rapport au passé, au futur et au présent. Leurs effets ne sont visibles que par phases et empreintes, comme des traces spectrales dans le tissu du réel.

Conséquences :


Les hyperobjets forcent à repenser la relation entre humain et non-humain, ainsi que la notion de totalités : le tout n'est plus supérieur à la somme de ses parties, car chacun – humain, matière, système – participe à un maillage dynamique. Face aux hyperobjets, il n'y a plus d' " ailleurs " où se soustraire à la responsabilité écologique : ils abolissent les limites entre objet, sujet et environnement, et nous englobent dans leurs ramifications et leurs effets indissociables.

En termes écologiques et esthétiques, l'hyperobjet exprime la hantise : il échappe à la maîtrise, à la représentation classique, il traverse nos existences comme une ombre omniprésente dont nous sommes à la fois parties prenantes et témoins impuissants. 

 

Auteur: Morton ​​​​​​​Timothy Bloxam

Info: Sa pensée, synthétisée par perplexity.ai le 18 sept 2025

[ décentrage anthropique ] [ interdépendance ] [ présent continu ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

émotion

La beauté est une expérience non violente proche de la mort, un avertissement que l'on est fragile, comme tout le reste dans l'univers.

Auteur: Morton ​​​​​​​Timothy Bloxam

Info: Realist Magic

[ réflexivité ] [ épiphanie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

émergences

Nous sommes tous cramés par les rayons ultraviolets. Nous contenons tous de l'eau dans des proportions similaires à celles de la Terre, et de l'eau salée dans des proportions similaires à celles des océans. Nous sommes des poèmes relatifs à l'hyperobjet Terre.

Auteur: Morton ​​​​​​​Timothy Bloxam

Info: Hyperobjets : philosophie et écologie après la fin du monde

[ singularités ] [ anthropiques ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

quêtes

– Dans quelle mesure la littérature, royaume de la fiction et de la poésie, peut-elle rencontrer l’histoire, considérée comme une discipline scientifique ? La littérature ne travaille-t-elle pas toujours contre l’idée de " vérité historique ", de récit établi ?

– Il serait vain pour la littérature de se confronter à la science, puisqu’il s’agit de deux univers radicalement différents. L’écriture de l’Histoire a besoin de vérités, aussi problématiques soient-elles, au même titre que la littérature et l’art, dont les vérités sont tout aussi problématiques. Les opposer serait injuste. De ces deux mouvements de pensée on peut dire qu’ils ne délivrent pas, ne véhiculent pas la vérité, mais se débattent avec le concept de vérité. Autrement dit, si je peux m’exprimer ainsi, ni l’un ni l’autre ne dispose de la vérité. Pas plus que la religion. Ces trois approches intellectuelles parlent de ce combat, et non de la vérité. Vis-à-vis de ces trois formes d’expression nous n’avons qu’une seule attitude à adopter : faire passer leurs messages du mode affirmatif au mode interrogatif. Pour chaque phrase de Bouddha, de Dante, et d’Hérodote, nous devons remplacer le point final par un point d’interrogation. Vous imaginez la teneur de leurs textes ainsi ? Après cela, lorsque nous ouvrirons leurs livres et verrons le point à la fin de leurs phrases, nous éprouverons pour eux une profonde compassion.



 

Auteur: Krasznahorkai Laszlo

Info: interviewé par Damien Marguet sur https://www.politika.io/ en 2025 - L’histoire et la fiction...

[ exactitudes ] [ transitoires ] [ triade ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

littérature

Tango de Satan est un roman post-romantique, au sens classique du terme, un roman qui croyait à l’existence de l’intemporel, de l’éternel, à la possibilité de transcender l’Histoire. Mes écrits postérieurs se sont vraiment éloignés de cela, les romans ne jugent pas, ne disent rien, n’expriment rien, ce sont les personnages qui ont des convictions, y compris sur ce qui est éternel et ce qui est intemporel. C’est là que réside, selon moi, la différence. J’aurais du mal à l’expliquer car je ne suis pas très doué pour analyser mes propres œuvres. J’ai juste le sentiment que l’évolution de mes rapports vis-à-vis de mon histoire en tant qu’homme et de l’histoire de l’univers a joué un rôle dans ce changement. J’appréhende de façon beaucoup plus complexe l’histoire de l’homme, du vivant, du non vivant, de la Terre et du cosmos. Pour plaisanter, je dirais, avec le plus insupportable des sentimentalismes, que j’ai revu mes ambitions à la baisse : j’aspire à écrire des histoires pleines de compassion non pas sur l’homme mais sur l’univers. Un raconteur d’histoire qui, en passant par l’esprit, touche le cœur. Qui n’encourage pas, mais dissuade. Qui étire le temps. Et avec qui le lecteur peut, lui aussi, étirer le temps.

Auteur: Krasznahorkai Laszlo

Info: interviewé par Damien Marguet sur https://www.politika.io/ en 2025 - L’histoire et la fiction ne s’affrontent pas mais avancent côte à côte

[ simplification ] [ artisanat ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

mémorisation

Ça passe, mais ça ne disparaît pas.  

Auteur: Krasznahorkai Laszlo

Info:

[ sélective ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

musicien-par-musicien

Non. Je pense que Jaco ( Pastorius ) était un inventeur. Il a créé un style et humainement il avait une âme merveilleuse. Mais il n'a pas vécu assez longtemps et n'a pas suffisamment contribué pour être dans la même catégorie. La longévité est importante. Il avait un talent phénoménal pour la musique et d'autres domaines également. Il savait peindre et dessiner. Il était architecte et athlète national. C'était un ami formidable et il fut à l'occasion comme un frère ou un fils pour moi. Mais en termes de créativité, je ne peux pas le mettre au même niveau que Miles ( Davis ) ou Cannonball ( Adderley). Je pense qu'il était tout aussi influent qu'eux, peut-être même plus que Cannonball. Les gens sous-estiment Cannonball, ils ne le comprennent toujours pas. Cannonball était génial, un musicien incroyable. Il ne s'arrêtait jamais et ne jouait jamais deux fois la même chose. Je ne l'ai jamais entendu faire une erreur, c'était un maître. Mais avec Jaco, je pense qu'il y avait une limite.

Auteur: Zawinul Joe

Info:

[ jazz ] [ classification ] [ comparaison ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

occident

Il ne m’était pas venu à l’esprit que les Etats-Unis étaient cette effarante et lourde province endormie. Bien sûr, il y a New York et je ne connais pas New York… Alors, il faudra que j’aille à New York, n’est-ce pas… Terrifiant socialisme en Amérique. Au fond, tout le monde est pris en charge (le socialisme, c’est d’abord et surtout les limitations de vitesse à soixante miles sur l’autoroute, et leur phobie californienne, partout, de la fumée des cigarettes, c’est ça bien plus que les nationalisations des banques aujourd’hui). Le socialisme est réalisé aux Etats-Unis davantage peut-être qu’en URSS. Le monde ne sera pas socialiste, il l’est intégralement. Leur horreur de la pollution… Pollution nocturne… Dixneuviémité. A peine ont-ils rejeté l’idée dixneuviémiste que la pollution nocturne rend fou qu’ils se précipitent dans la surdité de leur horreur nocturne d’une autre façon de se polluer…

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 7 janvier 1983

[ découverte ] [ déception ] [ étonnement ] [ occulto-socialisme ] [ infantilisation ] [ critique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

vision nocturne

Un nouveau long train de marchandises passa en grondant sous la passerelle, qui trembla légèrement, jusqu’à ce que le dernier wagon se soit éloigné, ne laissant derrière lui que deux points rouges clignotants, et puis, très vite, le cliquetis des roues s’estompa, et, dans le silence revenu, dans le sillage des deux points rouges qui s’éloignaient, juste au-dessus des rails, à peine un mètre au-dessus, apparut un groupe de chauve-souris, qui suivit le train en direction du Rákosrendező ; tout se fit en silence, sans le moindre bruit, comme un escadron de fantômes médiévaux volant en ordre serré, à une vitesse constante, étrangement constante, elles filaient rigoureusement au centre des deux rails, comme tractées en avant vers Budapest, profitant du courant d’air produit par le mouvement du train, qui leur traçait la route, les emportait, les aspirait, pour leur permettre d’atteindre Budapest, les ailes déployées à un mètre au-dessus des traverses, à la nuit tombée.




Auteur: Krasznahorkai Laszlo

Info: Guerre & Guerre

[ chemin de fer ] [ chiroptères ] [ fantastique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel