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vertu

Cependant, à définir la charité comme un pur mouvement, un dynamisme d’amour, créateur de la proximité, un acte pur dont tout l’être consiste dans cet acte même, on s’expose à retomber dans cette charité triomphaliste que nous avons dénoncée, cette charité sans vérité. La charité devient à elle-même sa propre vérité et nous retournons alors à la confusion mortelle du psychique et du spirituel, confusion s’opérant dans l’ivresse d’une puissance caritative qui se croit infinie. […] Ainsi est-il clairement indiqué par là que l’amour ne crée pas la proximité, il ne fait que révéler une proximité préexistante ; car le Christ aurait pu dire plus simplement – et la simplicité du style évangélique n’est pas un vain mot – "lequel a été le prochain". La charité est donc la réalisation d’une proximité ontologique, ou, si l’on préfère, son actualisation, c’est à dire le passage même de la puissance à l’acte. Elle ne crée par le prochain ex nihilo, comme l’affirme implicitement la charité triomphaliste ; elle accomplit ce qui la détermine de toute éternité. […] L’acte d’amour ne va donc pas seulement de ce qui est en puissance à ce qui est en acte mais, plus profondément encore, il est la Révélation que ce qui était en puissance n’a jamais cessé d’être éternellement en acte. L’amour du prochain consiste bien dans la réalisation d’une relation, mais d’une relation préexistant à sa réalisation même, d’une relation ontologique, ou encore pourrait-on presque dire […] d’une "relation subsistente".

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 196-197

[ principe ] [ christianisme ] [ psychique-spirituel ]

 

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mère

[…] nombreux sont ceux qui se livrent à une exaltation, pourtant privée de tout fondement, de la disposition maternelle. On parle de la "fonction sublime de la maternité" alors qu’il serait difficile de dire ce que la maternité a de sublime. L’amour maternel, la femelle de l’espèce humaine le partage avec la femelle de plusieurs espèces animales ; c’est un aspect naturaliste, impersonnel et instinctif, de l’être féminin, en soi privé d’une dimension éthique, tel même qu’il peut s’exprimer par une nette opposition aux valeurs éthiques.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, page 225

[ relativisation ] [ neutralité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

altruisme

D’un certain point de vue, faire le bien est la chose la plus dangereuse qui soit, tant subjectivement qu’objectivement. Subjectivement parce que, à ce niveau, c’est toujours l’ego qui agit et qu’il risque de s’en trouver renforcé. Objectivement parce que, pour réduire un déséquilibre, il faut introduire un déséquilibre de sens inverse dont les conséquences provoqueront inévitablement un "choc en retour".

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 186

[ humanitarisme ] [ actions caritatives ] [ risque ] [ communion des saints ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

charité

Il faut aimer le prochain comme soi-même. Ce qui suppose que l’on s’aime soi-même. Or pour s’aimer soi-même, il faut aimer Dieu. L’amour de soi, qui est la mesure de l’amour du prochain, n’est fondé et n’est possible que par l’amour de Dieu qui est sans mesure.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 185

[ clé de voûte ] [ triade ] [ principe ]

 

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être humain

L’âme et l’esprit peuvent être des parties de l’homme, ils ne sont pas l’homme : l’homme parfait c’est le mélange et l’union d’une âme qui reçoit l’esprit du Père avec cette chair qui a été faite à l’image de Dieu.

Auteur: Saint Irénée

Info: Adversus Haereses, L. V., 6, n.1

[ tripartition ] [ trichotomie ] [ triade ] [ définition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Tradition

[...] ensemble de conceptions théologiques, ecclésiologiques et liturgiques, que l’Ecriture ne contient pas expressément, mais qui ont fait partie de la Révélation apostolique, et qui furent transmises oralement par les Apôtres aux premiers chrétiens [...].

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 169

[ définition ] [ christianisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie antique

Aristote définit l’âme comme "la forme du corps" ou plus exactement comme "la forme achevée (entélékhéia) d’un corps naturel organisé ayant la vie puissance" [De l’âme, II, 1, 412, a2]. "Forme" ne signifie pas uniquement "figure" ou "enveloppe spatiale" mais plus généralement "ce qui informe", c’est-à-dire ce qui donne, à une "matière", une organisation spécifique. […] La forme pure d’Apollon, pour Aristote, n’existe pas toute seule, à l’état séparé, comme l’Idée chez Platon. Elle n’est réelle qu’en se réalisant dans une matière, laquelle n’a d’ailleurs pas un sens exclusivement "matérialiste", et n’existe pas non plus à l’état séparé.

Parler de l’âme comme forme du corps signifie donc qu’elle est le principe et la cause de tout ce qui, dans le corps, est organisation, structure, ordre et activité. […]

Le corps et l’âme étant inséparables, le problème de leur union ne se pose pas : ils sont deux aspects, distingués par abstraction bien fondée, d’une même réalité. Mais il s’ensuit que l’étude de l’âme fait alors partie de la physique, au sens d’Aristote, c’est-à-dire comme l’étude de tout ce qui fait partie de la nature (physis). […] Est-ce vrai de toute l’âme ? Non, répond Aristote, "car toute l’âme n’est pas nature". Il y a là une difficulté, ou une obscurité, liée à ce que nous avons appelé "le mystère de l’intellect". […]

Les diverses fonctions de l’âme conduisent Aristote à distinguer plusieurs "âmes" dans l’unique âme humaine, et, par là, à retrouver une sorte de tripartition anthropologique. Il identifiera l’âme végétative ou nutritive, commune à tous les vivants – plantes, animaux, hommes -, l’âme animale ou sensitive, commune aux animaux et aux hommes, enfin l’âme pensante ou intellective – ou noétique – propre à l’homme. Une telle tripartition, Aristote l’affirme, ne remet pas en cause l’unité de l’âme humaine. Cependant, ce qui fait difficulté, quant à l’unité, c’est l’existence de l’intellect […].

Qu’en est-il donc de cet intellect ? Sans être identiques au corps, l’âme nutritive et l’âme sensitive sont cependant "quelque chose du corps" ; elles constituent vraiment l’âme naturelle et correspondent à ce que nous appelons l’anima-corpus. Cette âme est si bien la forme du corps qu’il disparaît avec elle […]. Mais l’intellect, lui, est "une âme d’un autre genre" [De l’âme, II, 2, 413, b24] car "il n’est pas raisonnable d’admettre que l’intellect soit mêlé au corps" [III, 4, 429, a24]. […] En conséquence, l’âme humaine n’est pas, chez Aristote, uniquement et exclusivement "forme du corps" car "c’est une fois séparé que l’intellect n’est plus que ce qu’il est essentiellement, et cela seul est immortel et éternel" [III, 5, 430, a23]. Au demeurant, l’origine de l’intellect, nous dit Aristote, vient "du dehors", littéralement "par la porte", thurathen. […] à quelques égards, la doctrine d’Aristote rend plus problématique encore que celle de Platon l’unité de l’être humain, contrairement à une opinion théologique assez répandue qui voit, dans la conception de l’âme forme du corps, le principe assuré de cette unité. […] Saint Thomas [d'Aquin] mobilisera toute la puissance de sa dialectique pour montrer, contre les averroïstes et principalement Siger de Brabant, que ce n’est pas l’intellect qui pense, mais l’homme par son intellect et que c’est là la vraie doctrine d’Aristote.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 154 à 156

[ doctrine ] [ résumé ] [ théologie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie antique

On voit dans Platon le responsable d’un dualisme quasi manichéen, de l’âme et du corps, conduisant au mépris de celui-ci. L’âme est de nature divine, le corps est un tombeau : en grec sôma-sèma. Il faut donc entre les deux un élément intermédiaire qui participe de l’une et de l’autre, et qui les met en communication. La "partie" qui dans l’homme est tournée vers le haut et l’intelligible, c’est l’intellect (noûs) ; la "partie" tournée vers le bas et le corporel, c’est le concupiscible (épithumètikon), objet du désir (épithumia) ; la "partie" intermédiaire, c’est l’irascible (thumoéidès) dont le siège est le thumos, le cœur noble. Quoique de nature différente, ces trois "parties" forment cependant, dans l’homme, un seul tout. […]

Loin d’être un mal par nature, le corps, chez Platon, peut appartenir aussi aux dieux : "nous forgeons, dit-il, sans en avoir ni expérience ni intellection suffisante, une idée d’un être divin : un vivant immortel qui possède une âme, qui possède un corps, mais tous deux naturellement unis pour une éternelle durée" [Phèdre, 246d]. Aucune malédiction ne pèse donc sur le corps. Mais la possibilité du mal réside, pour l’homme, dans l’âme elle-même, dans la mesure où le monde extérieur, par la présentation sensible qu’en opère le médium corporel, peut devenir pour l’âme objet de convoitise. […] Le corps, pour l’âme désirante, c’est la possibilité d’une ouverture vers la multiplicité indéfinie et dispersante ; il est cela, non en soi, mais parce qu’il offre à l’âme l’occasion d’actualiser le "vertige" qui est en elle.

Comme nous l’avons déjà noté, l’opposition de l’âme et du corps a donc, chez Platon, une signification essentiellement "alchimique" et spirituelle, encore que cette "séparation" ne soit elle-même qu’une phase de cette alchimie. L’autre phase est celle de l’unification des parties de l’âme par hiérarchisation : l’âme concupiscible se soumet à l’âme irascible qui se soumet elle-même à l’âme intellective ou noétique, laquelle ne réalise sa véritable nature qu’en accédant à la "vision béatifique".

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 151 à 153

[ doctrine ] [ triade ] [ résumé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

attention concentrée

Pour ce qui nous concerne chez FLP (Les fils de la pensée) cette idée de conscience, d'intellection... ou autre... chez l'humain, est surévaluée. Nous estimons qu'elle ressemble plus au point de focalisation d'un tout cognitif auto-imprégné (humain monade mémorisant disons), apte à mettre en rapport beaucoup de choses d'un savoir grégaire anthropique, ceci en usant des outils puissants comme le langage, les maths, les dictionnaires, l'informatique, etc.

C'est à dire que la conscience de l'humain est non seulement l'infime partie d'un savoir grégaire (qui, d'une certaine façon l'aveugle - mais c'est une autre histoire)... un tout petit rai de lumière intellectif singulier émergé (comme moi ici). Focalisation qui, survolant tant une partie de l'inconscient collectif que son inconscient propre - concepts probablement bien plus importants que tout le reste, tels que Freud et Jung ont pu tenter de l’exprimer - s'arrange pour juger-critiquer... ou échanger au sujet d'une idée-concept X ou Y, comme je le fais ici, peut-être avec toi lecteur, dans un processus maïeutique.

Auteur: Mg

Info: 5 août 2023

[ absorption ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ lecture ] [ analyse ]

 
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livre-par-machine

(FLP) - Bonjour, peux-tu me résumer et m'expliquer ce que Frédéric Lordon exprime dans son livre " Capitalisme, Désir et Servitude " ?

( P ) - Dans "Capitalisme, Désir et Servitude", Frédéric Lordon, économiste et philosophe français, propose une analyse interdisciplinaire du capitalisme en s'appuyant sur les pensées de Karl Marx et de Baruch Spinoza. Publié en 2010, cet ouvrage explore les dynamiques du capitalisme à travers les concepts de désir et d'affects, en intégrant une perspective philosophique spinoziste à la critique marxiste du capitalisme.

Concepts Clés 

Le Conatus et le Désir

Lordon utilise le concept spinoziste de conatus, qui désigne l'effort pour persévérer dans son être, comme un fondement pour comprendre les dynamiques économiques et sociales. Selon Spinoza, le conatus est la force fondamentale qui anime les individus et les pousse à agir pour réaliser leurs désirs. Lordon applique cette idée au capitalisme, où le désir et les affects jouent un rôle central dans la mobilisation des travailleurs.

La Captation du Désir

Lordon soutient que le capitalisme moderne ne se contente pas de capter la plus-value du travail salarié, mais s'approprie également la puissance d'agir des individus en orientant leurs désirs. Le patronat, qu'il soit capitaliste, académique, artistique ou autre, impose ses propres désirs aux travailleurs, créant ainsi une chaîne de dépendance où les désirs des subordonnés sont alignés sur ceux des dirigeants.

Critique du Capitalisme

Domination et Exploitation


Lordon revitalise les concepts marxistes de domination et d'exploitation en les intégrant à une anthropologie spinoziste des passions. Il critique la manière dont le capitalisme transforme les désirs individuels pour les aligner sur les objectifs économiques des entreprises. Cette manipulation des désirs contribue à une forme de servitude passionnelle, où les travailleurs consentent à leur propre exploitation, non par coercition brute, mais par une adhésion affective aux objectifs capitalistes.

La Division du Travail

Lordon souligne que la domination dans le capitalisme ne repose pas uniquement sur la propriété des moyens de production, mais aussi sur la division du travail. Ceux qui coordonnent et dirigent ont intrinsèquement plus de pouvoir que ceux qui exécutent, ce qui crée un gradient continu de servitude et de domination.

Perspectives Révolutionnaires

Mécontentement et Affect Triste


Dans une perspective révolutionnaire, Lordon identifie le mécontentement comme un affect triste puissant qui pourrait unir les membres d'une classe désireuse de renverser le capitalisme. Cependant, il avertit que toute organisation économique post-révolutionnaire devra trouver un moyen d'éviter la captation des désirs des uns par les autres et de maximiser la réalisation de la puissance d'agir individuelle.

Autogestion et Affects Joyeux

Lordon explore l'idée de structures autogérées comme alternatives au capitalisme, mais reste sceptique quant à leur capacité à éliminer complètement les inégalités de désir et de puissance d'agir. Il propose que le progrès véritable réside dans l'enrichissement de la vie par des affects joyeux, qui élargissent les possibilités d'action et orientent les individus vers le "vrai bien".

Conclusion

Capitalisme, Désir et Servitude de Frédéric Lordon est une œuvre ambitieuse qui combine les critiques marxistes du capitalisme avec une anthropologie spinoziste des passions. En mettant en lumière la manière dont le capitalisme capte et manipule les désirs, Lordon offre une nouvelle perspective sur l'aliénation et la servitude, tout en cherchant des alternatives pour une société plus juste et épanouissante. Ce résumé met en évidence les principales idées de l'ouvrage, en soulignant l'originalité de l'approche de Lordon et ses contributions à la critique du capitalisme contemporain.



 

Auteur: perplexity.ai

Info: 4 août 2024

[ analyse littéraire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel