Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 154
Temps de recherche: 0.0712s

espérance

Contre le corps chaud et la tendresse de l'homme, le bébé avait bien dormi. Maintenant, il avait faim. Ses petites mains s'ouvrirent, se fermèrent, s'ouvrirent encore avec la grâce lente des anémones de mer.
(...)

L'homme marchait maintenant dans la plaine. Un sourire semblable à celui de la maman flottait encore dans ses yeux. La petite Marie ne le saurait sans doute jamais, elle avait offert à cet homme perdu une fabuleuse nuit de Noël et la force d'avancer un peu plus loin vers des villes inconnues.

Là-bas, sur les plateaux de lavande, les petites mains bleues de l'aube écartaient la nuit.

Auteur: Frégni René

Info: Le chat qui tombe et autres histoires. L'homme qui passe. pp 159, 161

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

prolétariat

L’entrepôt d’Amazon est si vaste, la pause médiane si courte, l’interdiction de se parler si respectée, la proportion d’intérimaires si grande, le turnover des effectifs si incessant que deux employés ne se voient jamais assez souvent ou assez longtemps pour simplement se reconnaître quand ils se croisent. Sur la base de quoi on doute que les animations du genre karaoké sur le parking remplissent l’objectif managérial de créer du lien, ou que les conversations pendant le café-croissant offert le vendredi en bout de nuit puissent ne pas piquer du nez. La viennoiserie industrielle à peine engloutie, chacun se traîne vers le parking en rêvant d’un lit.

Auteur: Bégaudeau François

Info: En guerre, Page 84, Verticales

[ flux tendus ] [ vingt-et-unième siècle ]

 

Commentaires: 0

société de consommation

C’est dans la mesure où tout un éventail lui est offert que l’acheteur dépasse la stricte nécessité de l’achat et s’engage personnellement au-delà. D’ailleurs nous n’avons même plus la possibilité de ne pas choisir et d’acheter simplement un objet en fonction de l’usage – nul objet aujourd’hui ne se propose ainsi au "degré zéro" de l’achat. De gré ou de force, la liberté que nous avons de choisir nous contraint à entrer dans un système culturel. Ce choix est donc spécieux : si nous le ressentons comme liberté, nous ressentons moins qu’il nous est imposé comme tel, et qu’à travers lui c’est la société globale qui s’impose à nous.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: " Le système des objets ", éditions Gallimard, 1968, page 197

[ abondance ] [ illusion d'alternative ] [ structurel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

symbiose

Gatzo prit quatre éperlans et une loche. Moi, un vairon. Dès lors nous menâmes une vie passionnante. Nous avions dans nos mains la nourriture ! Quelle nourriture ! Car ce n’était pas là un aliment banal, acheté, préparé, offert par d’autres mains, mais notre nourriture à nous, celle que nous avions pêchée nous-mêmes, et qu’il nous fallait nettoyer, assaisonner, cuire nous-mêmes.
Or, les pouvoirs secrets de cette nourriture donnent à celui qui la mange de miraculeuses facultés. Car elle unit sa vie à la nature. C’est pourquoi entre nous et les éléments naturels un merveilleux contact s’établit aussitôt. L’eau, la terre, le feu et l’air nous furent révélés.

Auteur: Bosco Henri

Info: L'enfant et la rivière

[ magie ] [ enfance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

nourriture

- Tu t'es encore une fois surpassé. Tu as d'abord plongé dans un bain d'huile brûlante les morceaux d'un lapin, prêtant des tons dorés à sa chair cuisse de nymphe, sa chair fine et fragile, terrestre et périssable. Puis tu l'as déposée pour lui flatter le teint dans le lit écarlate d'un coulis de tomate, un lit chaud et humide où pendant près d'une heure elle s'est alanguie. Enfin tu l'as couchée, attendrie et offerte, dans le creux de l'assiette. Et escortée d'oignons, d'amours d'oignons tout ronds, de graines de paradis, de cannelle, de girofle et de feuilles de laurier, elle s'est laissé conduire jusqu'aux cieux éternels de l'estomac.

Auteur: Staïkos Andreas

Info: Les liaisons culinaires

[ cuisine ] [ recette ]

 

Commentaires: 0

karma-yoga

L’adepte doit, nous l’avons vu, s’appliquer à son devoir, quel qu’il soit, en quelque lieu que ce soit. Il n’est pas question pour lui de chercher une sublimation, de s’exalter en choisissant un autre lieu, ou un travail qui lui paraît digne de lui. Il doit trouver la réalisation où il est, à travers le destin (quelconque de père de famille, ou héroïque de soldat) tel qu’il lui est offert.
Il y a donc, dans l’application même de la modestie, de la ténacité, du désintéressement, de l’abnégation, une possibilité de mutation psychologique, comme une neutralisation du potentiel énergétique, à partir duquel se réorganise la conscience différente de l’homme réalisé.

Auteur: Ruchpaul Eva

Info: Dans "Yoga, sources et variations", page 121

[ adaptation ] [ démarche ] [ acceptation ] [ attitude ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

référent implicite

Le signe participe nécessairement de la nature de la chose, de son "être-là", puisqu’il ne saurait remplir sa fonction de "notification" s’il n’était "notable", s’il n’était exposé, repérable, visible, offert dans la passivité et l’inertie de sa matérialité à toutes les lectures éventuelles. Mais, en même temps – et c’est tout l’essentiel du signe, comme nous l’avons déjà soutenu – cet être-là "vaut-pour-un-autre", c’est-à-dire cesse de s’indiquer seulement lui-même, d’être seulement apparence ou manifestation de lui-même : l’être sensible de la chose-signe existe comme acte de signification, comme fonction signifiante. Tel est le propre du signe : la structure s’identifie à la fonction ; mais la fonction, pour autant, n’abolit pas la structure.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, pages 154-155

[ défini ] [ sémiose ] [ hyposème ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

geste artistique

Si donc le problème de l’art traditionnel (prémoderne) était d’occuper le Vide sublime de la Chose (le pur Lieu) par le bel objet adéquat – comment réussir à élever un objet ordinaire à la dignité d’une Chose – le problème de l’art contemporain est d’une certaine manière opposé (et bien plus désespéré) : on ne peut plus compter aujourd’hui sur le Vide du Lieu (Sacré) offert aux artefacts humains.

La tâche à réaliser alors consiste à soutenir le Lieu en tant que Lieu, à s’assurer que le Lieu lui-même "ait lieu" : pour le dire autrement, le problème est moins celui de l’horror vacui, remplir le Vide, que celui de le créer.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, page 45

[ différences ] [ happening ] [ performance ] [ interprétation psychanalytique ] [ sublimation ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

larmes

Ce qui inquiétait Derek Strange, tandis qu'il regardait Jimmy Simmons assis en face de lui, son gros bide débordant de la chaise, c'était l'idée que Simmons allait attraper des objets sur son bureau et les balancer à travers la pièce. À moins qu'il ne se mette à brailler comme un bébé. Strange ne savait pas laquelle de ces deux éventualités lui déplaisait le plus. Sur son bureau, il y avait des objets auxquels il tenait - des cadeaux offerts par des dames, d'autres que des clients lui avaient faits en témoignage de leur gratitude, et quelques souvenirs des Redskins qui dataient des années soixante. Mais pour lui, voir un homme pleurer était plus insupportable que tout.

Auteur: Pelecanos George P.

Info: blanc comme neige

[ hommes-par-hommes ]

 

Commentaires: 0

Asie

Mais vers le soir, le vent tombe et nous entrons dans un vide doré. Je me dis : voilà la Sibérie originelle - insaisissable, infinie -, celle qui s'attarda au fond des yeux des premiers voyageurs, tel un inconscient géographique. Son apparente vacuité était une page blanche offerte à l'écriture. Des siècles durant, elle a attisé la rumeur et la légende, inspiré des idéaux et suscité la peur. Son nom même - fusion mystique du terme mongol siber ("beau, pur") et du tatar sibir ("pays endormi") - évoquait quelque chose de vierge, en attente. Hegel l'avait carrément placée en dehors de l'histoire, car trop froide et trop hostile pour permettre une vie qui ait du sens.

Auteur: Thubron Colin

Info: En Sibérie

[ crépuscule ] [ glacial ] [ étymologie ]

 

Commentaires: 0